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| Sujet: [Flashback] Même si cela ne dure qu'un temps, je veux t'offrir tout ce qu'il y a de bon en moi. [PV Adam ♥] Mar 13 Mai - 17:07 | |
| | ∞ Le souffle du diable qui te susurre habilement des paroles mielleuses à l’oreille pour te mener à la tentation est empoisonné. Il s’introduit en un rien de temps dans les ténèbres de l’âme pour la dominer, c’est ça un démon. | |
C'est triste un enfant qui ne peut parler d'un père héros. ♡
Mon ennui était palpable. Comme d’habitude cela dit. C’était bien la seule chose que je ne parvenais pas à combattre. Ma vie me paraissait terne, sans saveur et je n’avais plus goût à rien. Il m’arrivait parfois de déprimer (souvent même, et c’était à Bélial que revenait la lourde tâche de me distraire et de me supporter). Mon démon de la paresse quitta les lieux en hurlant. Cela me sortit de ma torpeur. Je n’avais pas écouté un seul mot de ce qu’il avait dit et s’il avait bien horreur d’une chose, c’était de se répéter. Mais ne pouvaient-ils pas tous agir sans mon consentement, non ? Lucifer par-ci, Lucifer par-là. Je n’avais rien d’un psy ou d’un conseiller. Lorsque j’avais un ordre à donner, ils obéissaient mais ils faisaient ce qu’ils voulaient le reste du temps. Je n’étais pas leur mère, merde ! Sans m’en rendre compte, j’étais en train de broyer le bras d’une esclave, elle hurla et je la lâchai (anecdote amusante : Vous ne ressentez pas de douleur en Enfer, puisque vous êtes mort, mais lorsque votre cerveau ressent une agression, il crée la sensation de la souffrance dans votre corps, c’est sur cela qu’on joue en vous torturant. Ceux qui parviennent à comprendre que la douleur physique n’existe plus n’ont pas d’intérêt et nous ne tardons pas à les envoyer au Ciel). On m’apporta de la nourriture, je la trouvais immonde. J’avais pris l’habitude des aliments humains. Rien n’allait en ces lieux ! J’avais envie d’être sur Terre, j’avais besoin de la Terre. Je me levai de mon trône lorsque je vis mon démon de la luxure, il semblait me parler mais je n’en avais, pour parler vulgairement, rien à foutre (qui a dit « égocentrique qui n’entend que ce qu’il veut entendre » ?). Je disparus en quelques secondes de l’Enfer et j’atterris dans une prairie sur Terre. La sensation de mes poumons se remplissant d’air dans ma poitrine me fit d’abord suffoquer mais je parvins à m’y habituer rapidement. J’étais à nouveau un humain et cela me plaisait.
A la seconde même où mon cœur se mit à battre de façon régulière, je compris pourquoi j’avais ressenti ce besoin viscéral de revenir sur Terre : c’était aujourd’hui l’anniversaire d’Adam, il avait treize ans. Aujourd’hui, je comptais entrer dans la vie de ce garçon, et pour la première fois, l’angoisse me saisit. Et s’il me repoussait ? Et si je lui faisais du mal ? Et si ma nature diabolique reprenait le dessus ? … Je n’avais jamais douté de moi, simplement parce que faire le mal m’était facile et naturel mais avec Adam, je voulais du bonheur, alors, si je ne parvenais pas à être quelqu’un de bien … ? Je chassai ces pensées, j’étais Lucifer, je pouvais tout réussir ! Je décidai de rendre visite à Adam. Je le regardai souffrir, enchaîné dans cette cave glaciale, comme je l’avais fait pendant treize ans. Au début, Adam était une curiosité. Il avait hérité de mon sang, sa mère ou sa grand-mère étant ma propre progéniture (et oui, les humaines peuvent donner naissance à mes enfants, beaucoup y ont laissé la vie d’ailleurs). Je m’étais naturellement demandé à quoi il ressemblerait. Quelques mois après sa naissance, je lui rendis visite. Quelle ne fut pas ma surprise de voir briller deux magnifiques yeux rouges en plein milieu de la nuit. Ces yeux que je possédais aussi. Et sans m’en rendre compte, j’avais tendu la main vers lui et il avait attrapé mon doigt. Je lui souris alors qu’il me regardait. Quelque chose qui ne s’était jamais produit arriva : je ressentais de l’amour. J’étais déjà plus ou moins tombé sous le charme de certaines femmes ou de certains hommes (dont Cléopâtre ou Alexandre le Grand), mais là, c’était bien plus que cela. C’était un petit être fragile qui me ressemblait et qui me touchait sans crainte. Malheureusement, je pris peur. Eprouver des sensations humaines était déjà difficile pour moi, alors éprouver des sentiments me paraissait au-dessus de mes forces. Je n’étais pas fait pour cela. Après cette lâche décision, j’aurais dû abandonner Adam, mais je ne pouvais pas laisser ce petit garçon qui me rendait humain. Je revins donc le plus souvent possible, je ne me montrais pas mais je l’observais secrètement.
Je l’avais vu grandir, ressentir, souffrir, sans jamais trouver le courage de lui parler. Aujourd’hui, je regrettais d’avoir fait ce choix. Jamais auparavant je n’avais été pris de remords mais avec lui, tout était différent. J’avais d’abord songé à le laisser souffrir par nécessité, ainsi, il se tournerait plus facilement vers moi le moment venu. Au final, ce n’était pas ce que je voulais, mais j’avais mis douze années humaines à le comprendre. Adam avait dû apprendre à vivre avec la haine que son idiot de père lui vouait (je rajouterais personnellement que cet homme puait aussi la peur et il avait bien raison). Parce qu’Adam n’étais pas un petit garçon comme les autres, il avait une capacité fantastique qui lui permettait de se transformer en une bête puissante et féroce. Cela le rendait unique et encore plus merveilleux à mes yeux, mais bien sûr, les humains ne pouvaient pas accepter une telle anomalie et Adam fut rapidement abandonné à lui-même, rejeté et pire encore, maltraité, humilié, enchaîné. Après douze ans d’hésitation, je pris mon courage à deux mains (après dix milles ans de méchanceté, excusez-moi de trouver la gentillesse difficile à accomplir !) et je choisis de me montrer à lui, d’entrer dans sa vie. J’avais réfléchi aux conséquences, m’attacher à un humain était dangereux, pour moi comme pour lui. Mais pouvais-je réellement laisser passer une occasion de … Faire quelque chose de bien ? … Une occasion de donner de l’affection à un enfant dans le besoin ? (sérieusement, vous ne pouvez pas savoir à quel point ça m’horripile de parler comme un angelot, mais il faut avouer qu’Adam réveillait tous mes côtés angéliques). Un sourire apparut sur mes lèvres et je décidai de me rendre visible. Il me tournait le dos cependant. Je fis quelques pas vers lui et du ton le plus doux et rassurant que je pouvais avoir, je lui dis : « Joyeux anniversaire, Adam… »
Il se tourna brusquement, à la fois surpris et effrayé. Certes, ce n’était sans doute pas une bonne entrée en matière. Habitué aux mauvais traitements que lui réservaient les adultes, il devait penser que j’étais venu me moquer de lui ou le punir. Pour une fois dans ma vie, c’était bien la dernière chose que je voulais faire.
« Je ne suis pas venu te faire du mal, ne t’en fais pas. En fait, je m’appelle Lucifer et je suis ici pour te proposer un marché. Je lui souris, laissant mes pupilles flamboyer comme les siennes les nuits de pleine lune. Mais tu ne pourras pas y réfléchir sérieusement le ventre vide ! »
D’un geste de la main, je fis apparaître une table garnie de plats délicieux, allant du gâteau à la crème jusqu’au poulet rôti et plein d’autres mets dont je raffolais. Je défis ses chaînes de la même manière et je lui souris.
« Je ne cherche pas à te piéger, tu peux te nourrir sans crainte. J’aimerais te venir en aide. Je peux t’apprendre à contrôler ton pouvoir … Et je peux t’aider à te venger de ton père. Il te fait du mal et je sais que tu ne l’aimes pas, que tu as peur aussi. Mais je vais te dire une chose, cet homme a encore plus peur de toi et de tes fabuleuses capacités, il sait de quoi tu es capable. Il te bat pour te garder sous contrôle, pour que tu lui obéisses mais je te promets que si tu suis mon entrainement, dans deux ou trois ans, tu seras bien plus fort, plus rapide, plus intelligent que n’importe quel humain et plus personne ne te fera jamais de mal. Ce sera toi le maître. »
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