The Mysteries of Paris
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 Ne suis-je pas votre plus belle déception ? [PV Annabella]

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Ne suis-je pas votre plus belle déception ? [PV Annabella] Empty
MessageSujet: Ne suis-je pas votre plus belle déception ? [PV Annabella]   Ne suis-je pas votre plus belle déception ? [PV Annabella] Icon_minitimeMar 17 Sep - 20:48

Vous ne pouvez pas nous trouver, nous, nous vous trouvons et nous sommes partout. Nous sommes vos fils, vos filles, vos maris, vos femmes, vos voisins, vos pères, vos mères et bientôt il y aura plus de morts.
Seuls les faibles mettent des années à s’affranchir d’une émotion. Celui qui est maître de soi peut étouffer un chagrin aussi aisément qu’inventer un plaisir.  ☼

« Mon prince, il est l’heure de vous réveiller.
-Hum …
-Sire ?
-… Un prince décide de l’heure à laquelle il se lève, Albert, retournez vous coucher.
-Souvenez-vous de ce que vous a toujours dit votre père : L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
-… Mon père disait cela uniquement pour que je ne dorme pas jusqu’à midi, Albert, il n’en pensait pas un mot.
-Vous savez bien que c’est faux, Sire. Je pense que le Roi vous a enseigné toutes les valeurs qui feront de vous son digne successeur.
-Bla … Bla … Bla. Je levai les yeux vers Albert, un air provocateur sur le visage. On me répète ça depuis que je suis en âge de le comprendre, donc je sais. Servez-moi mon petit-déjeuner au lieu de discuter, je me fiche bien de ce que vous pensez de mon très cher père le roi ou de moi. »

Il soupira et ouvrit les rideaux. Être désagréable était dans ma nature, Albert s’occupait de moi depuis que j’étais enfant et le savait, mais il m’aimait bien. Du moins, j’osais le croire sinon, il devait être masochiste. Je passai la main dans mes cheveux pour les plaquer rapidement vers l’arrière. Je me redressai dans mon lit et attendis qu’Albert m’apporte le plateau de mon petit-déjeuner. Je lui souris –comme à mon habitude, ce n’était pas un sourire gentil mais un sourire arrogant et froid… Un sourire détestable. Je mangeai mes œufs avec plaisir pendant qu’Albert me servait mon café. Je pensais à la journée encore sans intérêt que j’allais passer au château … Tout cela était d’un ennui mortel. J’avais besoin d’action, d’une guerre … Ou d’un Régicide. Je bus une gorgée de mon café. L’idée même de tuer le Roi me ravit et me mit de bonne humeur.

« Sire, je me permets de vous rappeler que votre femme aurait besoin de vous à ses côtés.
-Qu’a-t-elle ? Demandai-je en terminant mon petit-déjeuner.
-Eh bien, elle est sur le point d’accoucher. Je suis certain qu’elle aimerait voir votre visage avant de donner la vie dans la souffrance à votre fils.
Albert posa le plateau sur une table basse, je me levai.
-Comment savez-vous qu’il s’agit d’un fils ?
Je m’observai dans le miroir pendant que mon majordome s’occupait de choisir mes vêtements de la journée.
-Je l’espère de tout cœur, mon Prince.
Je lui désignai d’autres boutons de manchette que ceux qu’il avait choisi puis le laissai m’habiller.
-Bien alors deux choses, Albert. Et d’une, mon épouse s’en sortira très bien sans moi, je ne suis pas sa nourrice, je n’ai aucune envie de lui tenir la main et de la rassurer, elle a la sage-femme pour ça. Et de deux… J’attrapai son poignet et le tordis dans son dos, j’approchai mes lèvres de son oreille droite. Ne vous avisez plus jamais de me donner le moindre conseil ou de me rappeler les dictons stupides utilisés par mon père. D’ailleurs, si vous ne voulez pas que je vous coupe la langue, vous feriez mieux de cesser de parler tant que je ne vous en aurai pas donné l’ordre. Est-ce bien clair ? »

Il hocha la tête et je lâchai son bras. Il termina de me vêtir en tremblotant légèrement et sortit sans demander son reste. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, même si Albert s’occupait de moi depuis longtemps, nous n’avions qu’une dizaine d’années de différence. J’avais toujours aimé le torturer mais s’il lui restait un peu d’amour pour moi dans son cœur, maintenant, je savais qu’il s’était envolé. J’ajustai le col de ma chemise devant mon miroir. En réalité, je ne savais pas trop pourquoi j’étais devenu aussi mauvais avec les années… Peut-être que c’était ma façon d’évacuer la pression ? Il fallait avouer qu’être l’héritier du trône de France n’était pas toujours de tout repos et depuis que j’étais enfant, je ne me souvenais pas avoir eu un seul moment à moi de joyeuse insouciance comme pouvait en avoir eu mon jeune frère. Et je regrettais parfois de ne pas avoir été à sa place. Mais je n’allais pas me plaindre, avec le temps, j’avais appris à en avoir envie de cette couronne. Maintenant, elle était la seule chose qui comptait à mes yeux. La seule chose à laquelle je pensais en permanence. Et un homme allait me permettre d’obtenir ce trône plus rapidement. Ce qui m’enchantait.

Je sifflai, mon chien, Achille, sortit de son panier et vint se frotter à mes jambes, je caressai sa tête. J’ouvris l’armoir qui me servait d’armurerie et prit ma carabine. Nous sortîmes de ma chambre et nous quittâmes le château. Nous nous dirigeâmes vers les écuries. Je claquai des doigts et un palefrenier se tourna vers moi. Il s’inclina, mon sourire sur le visage, je lui fis un signe de la main, il se dépêcha de s’occuper de mon cheval. J’attendis quelques minutes puis il tira ma monture par la bride jusqu’à moi. Je me mis en selle sans effort et je lançai Dragon au galop –oui, Dragon, j’avais choisi le nom de ce cheval à l’âge de dix ans, un peu de compréhension ! Mon chien nous dépassa et commença à aboyer. C’était un excellent chien de chasse et s’il y avait bien un sport que j’appréciais, c’était la chasse. Galoper seul, dans les bois, à la poursuite d’un lièvre était de loin la chose la plus amusante à faire au château. Je n’avais plus de responsabilités, je n’étais plus un prince héritier, j’étais juste un psychopathe sadique … Avec un fusil et des gentils animaux à torturer. Mon chien glissa son museau dans un terrier et aboya. Un lièvre bondit de l’autre côté au bout de quelques minutes, je tirai et sautai de mon cheval. J’allais ramasser ma proie et l’accrochai à ma selle. J’entendis un bruit suspect dans les buissons derrière moi, je me retournai et pointai l’endroit avec mon arme. Mon chien s’excita un peu mais resta à mes côtés, ce n’était pas un animal mais une odeur connue. Quelqu’un sortit. Un valet du château. Je levai les yeux au ciel sans cesser de le viser. Il s’arrêta et me regarda, essoufflé et effrayé. Il n’aimait pas ma blague apparemment.

« Sire … Je …
-Vite ou je tire. Tu sais que je n’aime pas attendre.
Il blêmit. Bien sûr, il me croyait, j’étais assez sadique et assez fou pour le faire … Cependant, je ne voulais pas risquer de recevoir encore une remontrance de mon père pour avoir tué un valet. Il prit une grande inspiration.
-C’est votre épouse, Sire, elle est sur le point d’accoucher !
-Et tu viens me déranger pendant la chasse pour ça ?
-Albert m’a ordonné de venir vous chercher.
Je soupirai.
-Toujours à se mêler de ce qui ne le regarde pas. Bien, retourne au château, dis à Albert que j’arrive. »

Il partit, lui aussi sans demander son reste. Ma compagnie devenait difficile à supporter dans ce château. Cela rendait les choses plus amusantes ! Je remontai sur mon cheval et claquai des doigts pour faire signe à mon chien de me suivre. Il était drôle de voir que je contrôlais mon chien comme je contrôlais mes serviteurs, en claquant des doigts. Je rentrai tranquillement dans l’immense et magnifique château qui appartenait à ma famille. Je laissai mon cheval à un palefrenier et me dirigeai vers mes appartements. L’idée d’avoir un enfant ne m’enchantait pas du tout, je n’arrivais déjà pas toujours à contrôler ma colère avec mon épouse alors avec un gamin … Devant la porte de la chambre de mon épouse, Albert m’attendait. Le voir m’énerva mais j’avais autre chose à penser qu’à le punir. Il me sourit. Il semblait heureux que je devienne papa. Moi pas. Je ne pouvais pas entrer pendant l’accouchement, j’attendis alors en silence. Je n’avais pas autorisé Albert à me parler et en bon domestique, il respectait mes ordres. Je regardai ma montre tant je m’ennuyais. Deux heures plus tard, le médecin vint me chercher. Le bébé était né. Ma première question fut évidemment :

« C’est un garçon ?
-C’est une magnifique fille en parfaite santé ! Félicitations Sire !
-… Je vais prévenir ma mère.
-Je dois vous prévenir que...
-Que ?
-Votre épouse ne survivra pas à l’accouchement… Nous avons fait tout ce que nous avons pu mais elle nage en plein délire et elle a une très forte fièvre, c’est une infection très rare, elle mourra dans quelques heures, je ne peux que vous conseiller de rester à ses côtés et de lui faire vos adieux.
-Très bien. Nous n’avons plus besoin de vos services. »

Lui faire mes adieux. Quelle stupidité. Pourquoi tout le monde pensait que j’aimais ma femme ? Elle était matérialiste, possessive, bavarde … Sans intérêt. Je ne l’aimais absolument pas, voire même plutôt l’inverse. Le médecin partit. J’avais soif. Je n’étais pas vraiment là en vérité. Une fille … Et puis quoi encore ? Qu’allais-je faire d’une gamine ? Dans l’hypothèse où j’aurais voulu un enfant, j’aurais demandé un garçon, pas une petite fille. Me voilà avec une femme mourante et une fille. L’ironie du sort. Albert me félicita, je le quittai avant même qu’il n’ait terminé sa phrase. Tout le monde m’ennuyait aujourd’hui. Je supposais cependant qu’il était temps que je prévienne ma mère. Je parcourus le château et je rejoignis les appartements de ma mère. J’aimais ma mère mais elle était trop … Dans la lune pour moi. Un peu comme mon frère. Elle n’écoutait jamais quand je lui parlais, ou alors elle oubliait ce que je venais de lui dire, elle pouvait être douce et l’instant d’après me faire des reproches. Elle était un peu instable et étrange… Elle m’avait montré plus d’affection que mon père mais j’avais toujours eu du mal à supporter sa personnalité changeante. Elle aussi m’avait élevé comme le digne héritier du trône. A force de tout faire pour que je devienne un bon Roi, l’inverse s’était produit et ma faculté à la décevoir elle, et mon père, grandissait chaque année.  Mais je m’en fichais. Je ne faisais pas cela pour eux mais pour moi. La seule et unique chose qu’ils n’avaient pas comprise, était que ce n’était pas leur faute si j’étais devenu aussi horrible, je l’avais choisi ... Plus ou moins. Une domestique m’indiqua qu’elle se trouvait dans ses jardins. Je la rejoignis. Elle était belle, un peu enfantine, au milieu des fleurs qu’elle aimait tant. Je coiffai rapidement mes cheveux, je n’avais même pas pris la peine de me changer en y repensant. J’étais toujours en habits de cavalier.

« Mère ? Elle se retourna et je m’approchai d’elle. Mon épouse a accouché. Je sais exactement ce que vous allez me dire. Oui, Eugénie était enceinte mais nous ne voulions pas en parler, elle a passé toute sa grossesse dans sa chambre pour plus de sécurité. Le bébé va bien, et je suis certain que vous avez envie de le voir ? Je suppose que vous préfèreriez que je vous accompagne.
Je n’avais aucune envie de retourner dans cette chambre et de voir mon épouse et cette affreuse petite fille… Je tendis mon bras à ma mère et la conduisis jusqu’à la chambre de ma femme. Le bébé était dans un berceau juste à côté du lit d’Eugénie.  Je restais dans l’embrasure de la porte en attendant que ma mère fasse joujou avec le bébé. Mon épouse n’allait pas tarder à mourir, mon bébé était né et j’étais là, complètement impassible, insensible.
-C’est une fille. Et le médecin m’a prévenu qu’Eugénie allait mourir, l’accouchement s’est mal passé.
Étais-je sans cœur au point de dire cela aussi froidement ? Je n’aurais pas cru que le sort de mon épouse m’importait aussi peu mais il fallait avouer qu’elle n’était vraiment pas mon genre de femme. Stupide et sans intérêt. Et elle n’avait même pas été capable de m’offrir un fils. Elle ne méritait que la mort à mes yeux. »



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Ne suis-je pas votre plus belle déception ? [PV Annabella]

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