The Mysteries of Paris
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 Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]

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Benjamin Anderson

Benjamin Anderson

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MessageSujet: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeSam 21 Juil - 1:35

-Non, pas là. Là dans le coin. Mais faites attention, on ne vous paie pas pour casser la vaisselle ! Ben mais dis quelque chose ! Ils ont fait n’importe quoi avec les fleurs !

Ben regarda sa fiancée, perplexe. Elle n’avait jamais plus ressemblé à une fille qu’à cet instant. Il regrettait déjà de l’épouser. Il soupira, ne voulant pas se mêler à tout cela. En vérité, Aalis et lui étaient déjà mariés. Ils étaient passés par la mairie la veille, il avait signé tous les papiers. Aujourd’hui, ils s’occupaient de la cérémonie à l’église et puis de la réception. Ben n’aurait jamais pu penser une seule seconde qu’il se marierait un jour ! Quelle idée saugrenue ! Il devenait mari et père. Tout cela était si rapide … Beaucoup trop d’ailleurs, il n’était fait ni pour le mariage ni pour la paternité ! Il regrettait déjà sa liberté sexuelle, quoiqu’il se doutait que son épouse ne verrait pas d’inconvénients à ce qu’il aille voir ailleurs. Heureusement. Aalis était une fille super mais … Quelque chose ne collait pas. Il ne l’aimait pas. Il l’appréciait juste plus que les autres femmes. Il comprit à cet instant que ce n’était pas un argument valable pour se marier. Mais quel idiot ! Avait-il eu peur de finir sa vie seul pour accepter ? Non, il avait cru que l’amour apparaitrait avec le temps. Mais ce ne fut pas le cas, c’était évident. Il devait s’y résoudre. Il n’aimait pas les femmes. Il se sentit complètement stupide. Il pensait à cela quelques heures à peine avant son mariage. Génial ! Alors c’était ça la conclusion ? Il n’aimait pas les femmes mais il allait en épouser une ? Pourquoi fallait-il toujours qu’il réfléchisse APRES avoir agi ? C’était une maladie terrible… Maladie, il exagérait, c’était un défaut, un simple défaut. Maintenant il devait assumer d’être un abruti. Au moins, il l’appréciait, c’était déjà ça. Puis il aimait caresser une femme, passer une avec elle, mais ça s’arrêtait là. Les sentiments n’étaient pas présents.

Il posa un baiser sur les lèvres d’Aalis. Il lui dit qu’il allait se préparer et monta dans sa chambre. Le couturier l’attendait pour réajuster son costume. Ben fit ce qu’on lui demandait en soupirant. Il lui demanda de faire vite avant de finalement le jeter dehors sans aucune forme de procès. Il se laissa tomber dans un fauteuil. Il avait envie de pleurer. Evidemment il ne le fit pas. Tony lui manquait terriblement, horriblement, comme si une partie de son corps avait été arrachée… Celle qui lui permettait de vivre… son cœur. Il avait l’impression d’avoir perdu quelque chose, il se sentait vide. Comme il l’avait été pendant les longues années qu’il avait vécu sans lui. Il ne devrait pas y faire attention, maintenant il n’avait plus aucune chance de le retrouver… Après leur séparation douloureuse. L’idée même de ne plus jamais le voir fendit le cœur de Ben. Comment avait-il pu être assez stupide pour le laisser partir ?! Quoiqu’il était peut-être plus heureux maintenant… Sans patron tyrannique, sans meilleur ami détestable… Au fond, il pensait que c’était une bonne chose, pour Tony, pas pour lui, libéré de son joug sadique et malfaisant, Tony était libre de faire ce qu’il voulait, d’aimer quelqu’un de beaucoup mieux que lui… Seulement voilà, c’était à lui-même qu’il faisait du mal. Il préférait, il avait toujours été un peu maso, mais c’était tout de même désagréable ! Il espérait au moins que cet idiot de Tony était heureux mais même cela, il en doutait. Il était sans aucun doute encore amoureux de lui. Mais quel crétin ! Ben n’était peut-être pas le plus pitoyable des deux finalement… Non. Il était le plus pitoyable parce que lui, il n’avait pas osé dire à son meilleur ami ce qu’il ressentait vraiment. Il avait préféré le soustraire à sa présence en lui faisant du mal dans l’espoir qu’il arriverait à se reconstruire mais même s’il y arrivait… Ben, lui, n’y parviendrait jamais. Il finirait par chercher Anthony, par le trouver, par lui faire vivre un enfer, mais au moins, ils seraient ensemble. C’était ignoble. C’était la façon de vivre de Ben. Il avait même aidé son ami, il savait qu’il avait une belle voix, il percerait forcément dans la chanson mais Ben avait… Accéléré le processus. Il avait engagé un agent, il avait fait connaître beaucoup de star de la musique, pour aider Tony. Il était célèbre maintenant. Tant mieux. Ben sourit tristement. Il était égoïste de vouloir garder Tony pour lui alors que maintenant, tout le monde l’adorait. Tout le monde profitait de sa voix, de sa gentillesse. Mais bon sang, qu’est-ce que ça pouvait l’emmerder cette situation ! Malheureusement, il ne pouvait s’attacher aux gens. Il détruisait les gens qu’il aimait, sans le vouloir, tout comme son frère le détruisait lui. Une vieille habitude dans la famille.

Quelqu’un frappa à la porte et entra. C’était Abby. Elle portait une robe blanche, elle avait les cheveux lisses, détachés. Elle était maquillée. Lorsqu’elle s’approcha de Ben, il s’empressa de lui enlever tous ces trucs de filles. Il lui dit qu’elle était bien plus belle sans. Elle posa un baiser sur sa joue avant de s’asseoir sur ses genoux. Si, Ben aimait quelqu’un d’autre. Il aimait Abby. Il l’aimait autant qu’il aimait Tony parce qu’elle était sa fille. Même s’il ne souhaitait pas s’occuper d’elle, même s’il n’aimait pas la prendre dans ses bras. Il l’aimait de tout son être. Elle était tout ce qu’il n’était pas, douce, gentille, sensible, très sensible, prévenante et altruiste. Un vrai bijou. Il n’arrivait cependant pas à savoir si elle était trop douce pour ce monde ou si elle pourrait se montrer forte. Elle était un mystère. Et il avait peur de la briser. Elle lui sourit puis commença à lui parler. Elle venait souvent faire cela. Ben trouvait le son de sa voix plaisant à écouter et quelque part, il avait l’impression d’être proche d’elle. Il était certain qu’elle faisait cela dans ce but. Mais il ne voulait pas trop se rapprocher. Il lui caressa les cheveux, en espérant qu’en grandissant elle ressemblerait plus à Aalis qu’à lui. Heureusement qu’il n’avait pas un garçon. Elle lui dit qu’elle avait rencontré d’autres enfants de son âge. Qu’elle trouvait l’un des petits garçons mignons. Ben, comme un véritable père jaloux, lui expliqua que ce n’était pas de son âge de s’intéresser aux garçons. Il se trouva complètement ridicule dans ce rôle. Elle lui sourit. Elle posa un baiser sur sa joue et sortit de la pièce. Sa mère voulait qu’elle se prépare. Elle serait la seule en blanc aujourd’hui. Aalis avait eu la merveilleuse idée, pour emmerder ses parents, de choisir une magnifique robe noire. Les demoiselles d’honneur étaient aussi en noir. Sauf Abby. Ben soupira.

Il se leva et se regarda dans un miroir presque avec effroi. Tony n’avait pas répondu à son invitation. Evidemment. Il avait espéré mais en quel honneur viendrait-il ? Il devait même le haïr de l’avoir invité. Il devait penser que c’était une énième provocation. Non, il voulait le voir. Le serrer dans ses bras. Lui dire qu’il était désolé. Il ne pouvait pas. C’était trop tard et il serait toujours trop tard. Regretter ne l’avançait à rien. Il devait passer à autre chose, il était aisé pour lui de faire comme si tout allait bien. Mentir était son mode de vie depuis toujours. Il serra les poings et enfila finalement sa veste. Se résoudre, il était heureux avec Aalis, il ne fallait pas exagérer. C’était la première fois qu’il regrettait réellement l’un de ses actes et franchement, cela ne lui réussissait pas. Il regarda sa montre. Il lui restait encore un peu plus d’une heure avant le mariage. Il s’y rendrait, il afficherait un sourire joyeux comme d’habitude, il dirait oui. Il regarderait dans la salle, il ne verrait pas Tony. Raah, mais pourquoi n’arrivait-il pas penser à autre chose ?! Il avait choisi de laisser partir son ami, okay, il n’avait pas réfléchi avant, mais il n’avait jamais cru que tout cela lui pèserait autant. Il avait toujours refoulé tous ses sentiments pour Tony, il se les prenait dans la gueule maintenant parce qu’il savait qu’ils ne se verraient plus. Et même si ça arrivait, son ami aurait trouvé un autre mec à aimer. Il était plus heureux sans lui… N’est-ce pas ? Passons. Il devait l’oublier. Il se dit que le temps allait être long jusqu’à la cérémonie. C’était pour cela qu’il pensait à Tony. Il s’ennuyait et donc son esprit divaguait. Il devait s’occuper. Il ouvrit l’une des fenêtres et s’installa sur le rebord. Il alluma une cigarette tout en observant l’agitation en bas. Fumer était une occupation pour lui. Tout le monde avait quelque chose à faire aujourd’hui. Sauf lui, Aalis l’avait soigneusement tenu à l’écart de l’organisation du mariage. C’était assez vexant, quoique plutôt logique, il ne préparait jamais rien.

Il n’y avait que la famille et les amis d’Aalis. Ben n’avait plus de famille et pas d’amis. Comme cela, la question était réglée. C’était même un cousin de sa femme qui lui avait organisé son enterrement de vie de garçon. Il avait néanmoins passé un bon moment. Strip-teaseuse et alcool à volonté, rien que pour cela, il fallait se marier. Même si pour lui, les fêtes étaient toujours comme ça. Il souffla la fumée de sa cigarette dehors. Ses yeux se perdirent dans la cohue. Jusqu’au moment où il crut reconnaître quelqu’un dans la foule… Non, cela ne se pouvait pas. Il devait rêver, sans aucun doute. Il continua de fumer tranquillement. Une heure. Ce que le temps pouvait être long. Terriblement long. Il posa sa tête contre le bord de la fenêtre et ferma les yeux. Il entendit la porte s’ouvrir. Sans même tourner la tête, il fut tenté de dire « On ne vous a jamais appris à frapper avant d’entrer ? Qu’auriez-vous fait si j’étais en train de me masturber ? ». Mais n’ayant aucune envie de parler ni de se faire un ennemi avant le mariage. Il se retint. Il ouvrit finalement les yeux et regarda qui venait d’entrer. En fait, il fut déstabilisé et surpris mais il essaya de garder son calme. Que pouvait-il bien faire ici ?! C’était merveilleux. Il avait décidé de lui gâcher la vie. Il ne pouvait pas se passer de lui. Splendide. Merci les journaux, avec leurs articles méprisants sur la vie sexuelle de Ben ou d’Aalis, ils avaient tous suivis ce mariage improbable. Tout l’état était au courant. Ben avait même été contraint d’engager un garde du corps au cas où un fan un peu fou intervienne. Il n’avait pas envie de le voir aujourd’hui. Il sourit à son frère, sans se lever.

-J’aurai dû me douter que tu ne raterais pas cette occasion. J’espère que cette fois tu as apporté le fouet, il m’est avis que papa n’apprécierait pas cet usage compulsif de tes mains, alors que tu pourrais ne pas te salir en utilisant un outil.

Ben le regarda avec un sourire narquois. Il avait lui aussi le besoin compulsif de faire ce genre de remarque stupide et sans grand intérêt. Cela lui attirait toujours des ennuis mais, il continuait néanmoins de le faire. C’était son côté masochiste. Il devait l’être de toute façon, sinon il aurait déjà engagé quelqu’un pour tabasser Ian et le menacer pour que jamais il ne remette les pieds chez lui. Mais non, il n’aimait pas cela, il portait seulement un amour complètement idiot à ce frère qui le détestait. Il fut encore une fois attristé de la perte de Tony. Lui qui l’avait protégé contre Ian alors qu’il avait envie de le tuer. Il avait bien un garde du corps devant la porte… Ou du moins, pas trop loin. Il se leva et se dirigea vers un buffet (il a ça dans sa chambre). Il en sortit une bouteille de vin. Fêtons cela dignement. Un grand cru, un bordeaux, un château La mission Haut-Brion, du vin français. Cette bouteille valait un peu plus de mille dollars. Il attrapa deux verres. Il avait tout le confort nécessaire dans sa chambre. Les remplit et en tendit un à Ian qui le prit, étrangement, il acceptait son alcool. Ben souhaitait intérieurement le voir partir, il y avait sa petite fille en bas. Il y avait son mariage. Il y avait une cérémonie. De quoi aurait-il l’air avec des bleus partout devant le prêtre ? Non, Ian devait partir. Mais comme d’habitude, il ne dirait pas à son frère de s’en aller. Il but une gorgée de son vin et s’assit sur son lit. Il regarda Ian. C’était tellement le bordel dans sa tête. Il aimait et haïssait son frère en même temps. Mais aujourd’hui, ce n’était pas le jour. Il lui sourit joyeusement, comme le putain de menteur qu’il était.

-Mais que me vaut cette visite, qui, je pense n’est pas de courtoisie ? Tu viens me féliciter ? Me huer ? Te moquer ? Fais tout ce que tu veux mais s’il te plait. Ne me frappe pas, pas aujourd’hui…

Ben se sentit mal. Il détestait demander ça à son frère, il avait l’impression de le supplier. Mais il ne pouvait pas se permettre trop d’écart… Il était déjà assez chiant, et il se doutait qu’une parole malheureuse finirait par lui sortir de la bouche et attirer les foudres de son frère sur sa pitoyable personne. Il avait d’ailleurs, déjà utilisé le sarcasme. Voilà, à peine trente secondes avec son frère qu’il sortait quelque chose susceptible d’énerver Ian. Même si, au final, il ne pouvait jamais savoir ce qui énervait son frère… Pour éviter cela, il allait bien devoir s’aplatir ? Même si ça l’emmerdait, il le ferait… Enfin… Peut-être.

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MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeSam 21 Juil - 18:01


Ian jeta le magasine à travers la pièce avec un cri de rage étouffé. Les cheveux parfaitement coiffés, plaqués en arrière avec du gel, habillé dans un de ces habits de hautes coutures, noir, il était assis dans une des chaises du salon, un verre de vin servi par George, son majordome, à la main. Il avait tout l'air de ces personnes riches, insatisfaites et ténébreuses que l'on voit dans les films. Il but le fond de son verre d'une traite et le déposa sur la table basse avant de se lever et de ramasser le magasine qui venait de traverser la salle. Il le déposa sur la large table en bois recouverte d'une nappe blanche et regarda la couverture avec dédain et dégoût. La photo de son frère, Benjamin, était affichée en gros plan aux côtés d'une jolie jeune femme aux cheveux blonds aux reflets bruns. On aurait dit une petite bimbo. Mais ce n'était pas une petite conquête de Benjamin, non. Ils allaient se marier ! Son frère allait se marier avec cette petite mignonnette. Mais où était son carton d'invitation au mariage, hum ? Il n'en avait pas. Et ça le mettait hors de lui ! Il n'était même pas invité au mariage de son frère, quel déshonneur, quelle humiliation. Ian donna un coup de poing au magasine, sur le visage de son frère, et se laissa tomber dans un fauteuil, un peu plus loin. Ca ne se passerait pas comme ça, il irait au mariage coûte que coûte ! Emily, ravissante, entra dans la pièce. Elle était sa femme depuis quatre ans et Ian n'avait pas eu à s'en plaindre. Elle était quelqu'un de gentille, épanouie, bienveillante, aimante... Une femme parfaite, qui plus est riche. Mais Ian ne l'aimait pas. Peut-être supportait-il sa compagnie, il ne lui faisait même jamais de mal car tout son être savait qu'elle lui était utile. Si elle venait à mourir, il n'en ressentirait aucune tristesse. Un accident est si vite arrivé... Emily lui sourit et il le lui rendit, retrouvant son calme en un souffle. Le jeune homme se leva et vint embrasser sa femme sur la joue avant de se resservir un verre de vin. Emily saisit le magasine posé sur la table. Elle savait que Ian avait un frère, ce qu'elle ignorait c'était les relations qu'ils avaient. Relations plutôt violentes.

« Chéri, ton frère se mari aujourd'hui ? Pourquoi ne m'as-tu rien dis et pourquoi n'y es-tu pas déjà ? Tu n'es pas son témoin ? »

Ian grinça des dents. Sa femme avait beau avoir de nombreuses qualités, elle était comme toutes les femmes: chiante et bavarde. Il détestait qu'elle lui pose ce genre de questions, toutes à la suite les unes des autres. Il leva la main pour la faire taire, se qu'elle fit, non sans garder son sourire radieux au lèvre et son air interrogateur. Elle avait raison, il devrait au moins être le témoin du marié, être l'invité d'honneur de cette stupide cérémonie. Il devrait déjà ramper à mes pieds. Ian était d'humeur joueuse aujourd'hui, la personnalité narcissique et hypocrite de sa schizophrénie était la plus forte. Il sourit doucement à sa femme et lui arracha gentiment le magasine des mains pour le feuilleter. Il avait déjà lu l'article qui parlait du mariage de son très cher frère. Il eut l'idée la plus brillante de la semaine : il allait se rendre au mariage de Benjamin. S'incruster au mariage de son petit frère, quel amusement. Il allait être déconfis de le voir à se fête, n'est-ce pas ? Ian poussa un léger soupire et leva des yeux éplorés sur Emily.

« Il m'a invité, ainsi que toi, chérie. Mais... Tu vois j'aurais peur de gâcher sa fête. Mon petit frère se mari et c'est sa journée, si je viens peut-être commettrais-je une chose qui ne lui plaira pas. Peut-être ferrais-je... »

Une chose affreuse à sa femme et sa fille. Ian passa une main sur son visage. Dans une autre vie, il avait du être comédien pour ainsi jouer le rôle d'un grand frère tellement inquiet du bonheur de Ben alors qu'en réalité il ne souhaitait... Que son malheur. Emily s'agenouilla devant lui et le serra tendrement contre son cœur en caressant son dos de quelques gestes réconfortants. Ian se donna le droit de verser une larme bien calculée. Il se flatta intérieurement, il bernait cette femme depuis des années, la menait à la baguette. Comme c'était facile, comme c'était amusant toute cette masacarde. Ils n'avaient pas eu de grosses disputes comme la plupart des couples, en général, lorsque cela se produisait, Ian achetait des tas de bijoux à Emily, des fleurs et même un jour un chien. Elle lui sautait au cou en l'embrassant et le problème était réglé. Ian avait trouvé la perle rare. Dommage que son bonheur ne soit qu'une chimère. Mais ça, elle l'ignorait. Le jeune homme referma ses bras autour de la taille de sa femme et prit une grande inspiration.

« Tu sais, ça fait peu de temps que je l'ai retrouvé, je ne voudrais pas m'imposer... »
« Ne dis pas de bêtise, mon amour. C'est ton frère, il veut que tu sois présent j'en suis sûre. La preuve, il nous a envoyé une invitation, non ? C'est qu'il souhaite ton soutient. »
« Oui... Tu as raison. »

Et quel soutient ! Ian n'allait pas se gêner pour lui apporter de se dont il avait besoin: sa présence. Oh que oui... Il aurait tout le soutient qu'il désirait, n'est-ce pas ? Ian se redressa et Emily l'embrassa tendrement. Ian comptait la faire venir avec lui au mariage mais certainement pas la présenter à son frère. S'il disait la moindre chose gênante, tous ses plans seraient détruits. Mais il était bien obligé de lui proposer de l'accompagner, sinon, elle allait bouder pendant un certain temps et ce serait agaçant ! Il caressa sa joue et lui dit qu'il allait s'habiller en circonstances. Il se regarda dans un miroir. Il n'avait pas une très bonne mine et ressemblait de très près à un gosse de riche, exactement comme il en avait déjà vu dans les films. Il se félicita avec un sourire flatteur et passa un peu de crème sur sa peau délicate. Il entra dans sa chambre et fouilla dans son dressing pour y dénicher une magnifique veste ceinte d'une fausse rose noire à la poitrine. Il la revêtit par-dessus une chemise nouvellement repassée. Ian se fit un sourire charmant dans le miroir et referma la porte de la chambre, tombant nez à nez avec sa femme qui elle aussi c'était mise sur son trente-et-un. Ses magnifiques cheveux bruns -bouclés à l'anglaise- tombaient en cascade jusqu'à ses reins. Sa robe rose pastel se mariait avec une douceur raffinée à sa peau. Ian l'embrassa sur la joue et passa son bras autour de sa taille jusqu'à la voiture. Au début, il avait voulut venir sur sa moto, mais accompagnée de sa femme, dans cette magnifique robe, ce n'était pas possible. Ainsi, cachant sa frustration par un sourire joviale, il ouvrit la portière à Emily et s'assit sur le siège du conducteur. Et ils partirent en direction du sublime mariage de Benjamin Anderson. Ian en jubilait d'avance. Mais d'un côté, il n'avait pas envie de le revoir. Alors pourquoi ?

Arrivé au manoir, plusieurs voitures étaient déjà garées. Des invités se trouvaient déjà là. Ils allaient à l'église par la suite. Beaucoup de personnes les retrouveraient là-bas, mais certaines étaient directement venu au manoir. Ian descendit aux côtés de sa femme et lança un regard insolent à la bâtisse qui se dressait devant eux. Ils avancèrent lentement, main dans la main. In frappa à la porte. Un homme en costume leur ouvrit. Ian fut étonné que ce ne soit pas cet Anthony. Enfin... Heureusement, car dans ce cas, il lui aurait dis de déguerpir. Le jeune homme se présenta comme étant le frère du marié et on le laissa entrer sur le champ. Ils se ressemblaient un peu physiquement, les mêmes yeux, les mêmes cheveux... Ian avait pris une magnifique canne dans laquelle était cachée une lame. Il l'adorait, taillée dans un bois poli et peint en noir, le manche était en argent pur. Il embrassa la joue de sa femme et lui dit de l'attendre avec les autres personne parce qu'il souhaitait dans un premier temps saluer son frère seul. Elle lui fit un sourire et gambada comme une grande vers d'autres personnes. Emily n'était pas du genre timide, certes elle était douce comme une fleur, mais aimait beaucoup parler avec autrui. On lui indiqua sans peine dans quelle pièce se trouvait le futur marié. Ian sourit aimablement à toutes ces personnes et monta les marches infinies des lieux. Il ajusta un peu le col de sa veste grise et entra sans frapper. Pourquoi s’embarrasser de toutes ces sottises ? Après tout ils étaient entre frère... Benjamin était assis et tourna la tête lorsqu'il entra. Allait-il être embêté de le voir ? Si c'était le cas, Ian savait qu'il ne le montrerait pas de toute façon. D'ailleurs il sourit. Insolent ! Rien que ce sourire énervait Ian. Mais il ne s'énerverait pas aujourd'hui, il se l'était promis. S'il devait frapper quelque chose, ce ne serait pas Benjamin. Pas en compagnie de tout ce monde et avant une cérémonie dont son frère était le protagoniste. Les paroles de sont frères claquèrent dans l'air. Toujours aussi narquois, n'est-ce pas ? Rira bien qui rira le dernier, mon chou. Ian sourit, hypocrite et dédaigneux suite aux paroles de Benjamin. Il referma la porte derrière lui et croisa ses bras derrière son dos. Il ne quitta pas des yeux son frère lorsque celui-ci se leva jusqu'au buffet dans sa chambre et en saisit une bouteille à la marque française. Ils avaient vécus des années en france. C'était d'ailleurs dans une école française qu'il c'était fait... Passons.
(Frappé, humilié, violé.)
Ian se rappelait du bruit que faisait le fouet lorsqu'il mordait la peau de Benjamin. Avant cet incident au lycée, ça n'était jamais venu à l'esprit de Ian de frapper son frère. Il était là et c'était tout. Mais il fallait bien quelqu'un sur qui reporter sa colère, quelqu'un sur qui se défouler. Ian avait essayé la boxe mais il était trop gringalet pour réussir. Et puis ce jour-là... Ce jour-là, il avait entendu le fouet claquer. Il avait jeté un coup d'oeil, comme d'habitude et puis... Son père l'avait vu, lui avait proposé d'essayer. Il lui avait tendu l'objet. Tentation... Elle était forte. Ian avait saisit l'objet. Pas un geste. Il n'avait pas osé. Son père lui avait donné une rouste et lui avait ordonné de le faire. Alors... Il l'avait fait.

Il fut tiré de ses pensées par le verre de vin que lui tendit Benjamin. Machinalement, il le prit, sans penser à se qu'il faisait. Il n'était pas dans ses habitudes d'accepter quoique se soit venant de son frère : un manque de confiance certain. Ian n'en but pas une goutte mais garda le verre à pied entre son pouce et son annuaire. Il fit un sourire plein de mépris mais à la fois triomphant à son frère. Le suppliait-il de ne pas le frapper ? Comme c'était amusant ! Ian était ravi de ce petit échange, si ravi qu'il but une gorgée de ce vin. Il ne se rendit même pas compte de ce qu'il venait de faire. De toute façon si le vint était empoisonné, il le sentirait bien et dans ce cas-là, il tomberait raide mort. Mais cela n'arriva pas. Ian regarda son frère, le prenant de haut. Mais il eut, étrangement, un ton assez calme et presque rassurant.

« Je ne compte ni te frapper ni t'humilier, rassures-toi. Je suis... déçu de ne pas avoir reçu d'invitation, alors comprends-tu, j'ai bien dû m'inviter moi-même au mariage de mon frère ! »

Il donna une légère pichenette dans le verre, le faisant tinter. Que dire de plus à présent ? Il continua de sourire à son frère. Finalement, c'était là aussi une mascarade. Le mariage de cet imbécile devait l'être aussi. Le mariage ne lui seyait guère. Quoique... Ian c'était bien marié pour intérêt, son frère devait faire de même. Il devait s’illusionner de belles intention, se voiler la face. Leur famille n'était pas faite pour le mariage, ni même pour avoir des enfants. Si Ian avait bien lu l'article, Ben était papa, n'est-ce pas ? Il devait le féliciter, sans doute... C'est ce que ferrait tout bon frère. Mais tu n'est pas un bon frère, n'est-ce pas ? Ian but encore une petite gorgée de vin avant de reposer le verre sur la table du buffet et de s'approcher de son frère, tout en restant à une distance respectueuse pour lui prouver qu'il ne comptait pas le frapper aujourd'hui.

« Tout les magasines parlent de toi, tu devais bien te douter que je serais au courant ! Je suis Tonton, il paraîtrait même. Dois-je te féliciter de ta sottise ?

Ian fut tenter de ricaner mais se tut. Il se dirigea vers la porte mais fit plutôt demi-tour, la discussion n'était pas terminée. Il joua un instant avec quelques petites choses à manger sur le buffet. Il n'y toucha pas, l'appétit n'était pas présent. Il jeta un coup d'oeil à Ben.

« Bizarre que ton chien ne soit pas dans tes pattes. Je pensais que tu le choisirais comme témoin à ton mariage, il aurait fait l'affaire bizarrement. Bref. Nous nous retrouvons à la cérémonie ? J'ai pris soins de choisir une place au premier rang, du côté de la famille. »

Cette fois-ci, Ian se dirigea réellement vers la porte. Il l'ouvrit mais, avant de partir, s'adressa à Benjamin sans même se retourner et lui adresser un regard.

« Au fait, je suis venu avec ma femme. Je te serais grès de la saluer mais de ne pas lui parler en détail. Elle croit que nous nous aimons passionnément, comme deux frères chéris.

Cette fois-ci, Ian ricana et sortit de la pièce, non pas content de lui. Il descendit de les escaliers pour rejoindre sa femme qui parlait comme une pie avec d'autres invitées. Ian se plaça à ses côtés et salua poliment le comité de ses nouvelles « amies ». Il lui fallait de la patience. Mais tout cela était tellement facile ! Il jeta un coup d'oeil aux escaliers. Benjamin allait sans doute bientôt sortir, n'est-ce pas ? La cérémonie n'était pas très loin.
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MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeLun 23 Juil - 1:47

Et si je connais, moi, une fleur unique au monde, qui n'existe nulle part, sauf dans ma planète, et qu'un petit mouton peut anéantir d'un seul coup, comme ça, un matin, sans se rendre compte de ce qu'il fait, ce n'est pas important ça ?!

Ben était d’un pitoyable… Le sourire triomphant de son frère lui donna envie de dire quelque chose de désagréable, puisque son arme, à lui, c’était les mots. Il voulait lui crier dessus, le frapper… Non, ça ce n’était pas possible. D’ailleurs, comment osait-il revenir après leur dernière rencontre ? Ben avait bien vu qu’il avait voulu le tuer. Il l’aurait fait sans… Tony. Il but une gorgée de son vin pour ne pas penser à lui. Oui, il serait sans aucun doute déjà mort. Mais Ben ne comprit pas le ton qu’il employa. Il était étonnamment calme. En réalité, ça angoissait plus Ben que ça ne le rassurait. Il n’avait vraiment pas l’habitude de cette sympathie… Enfin, il ne savait pas comment appeler ça. Sans compter que son frère se foutait sans doute de sa gueule. Ouais, ça devait être ça. Il se fichait de lui… Il devait bien se marrer intérieurement ce crétin. Par conséquent, Ben eut un peu de mal à croire ce qu’il lui dit. Il voulait le croire, mais c’était tellement… Gentil ? Et gentil était bien le dernier adjectif qu’il utiliserait pour définir Ian. Bon évidemment, l’autre nouvelle était bien moins bonne. Il y avait une raison à sa « non-invitation »… Mais c’était dans sa nature, de s’inviter. Techniquement, il aurait même dû être le témoin, heureusement qu’il ne lui demandait pas non plus de l’être. Il regarda son frère s’approcher de lui, il eut un peu peur mais il resta à une distance de sécurité satisfaite. Ça lui faisait plaisir qu’il se montre aussi… attentionné. Il afficha un immense sourire. Evidemment que tous les magazines parlaient de lui. Crétin de journalistes. Tonton, oui c’était le mot… Il ne pensait jamais l’entendre celui-là. Le féliciter ? Peut-être qu’un bon frère dans une famille normale et banale aurait dû mais là… Il ne se félicitait pas lui-même alors bon…

Il crut que Ian avait décidé de sortir mais il fit demi-tour. Et que de paroles intéressantes ! Tout cela pour lui dire que Tony n’était pas là. Merci, il avait remarqué. Son sourire s’effaça. Il n’aurait pas fait l’affaire… Il aurait même détesté cela. Malgré sa bêtise, Ben n’aurait jamais osé lui demander d’être son témoin. L’absence de son meilleur ami lui pesait tellement, il l’avait cherché, non ? Il avait intérêt d’être heureux ! Ben regarda son frère, puis se mordit la lèvre. La cérémonie ? Au premier rang ? Devait-il dire Alléluia ? Il fut tenté mais il se retint, encore une fois. Il était fier de lui, faire preuve d’autant de retenue montrait bien qu’il était devenu mature ! Cela lui évita de songer au fait qu’il allait passer la journée avec son frère. Cette perspective ne l’enchantait pas. Et évidemment, la dernière chose qu’il lui dit n’était pas « Finalement, c’est mon jour de bonté alors je m’en vais, par ailleurs je te promets de ne plus venir troubler ton quotidien. Je fuis fier de toi, petit frère, et n’oublie pas… Je t’aime. » … Ben pensa qu’il était finalement devenu fou. Il délirait, jamais son frère ne dirait cela, déjà parce qu’il ne savait pas ce que signifiait « bonté », et ensuite parce que le niveau de langue était bien trop élevé pour lui. Et puis ce « je t’aime » là, non c’était du délire pur et simple. Avait-il complètement perdu la tête ? Il comprit pourquoi il avait cru ça ! Il avait bien dit le mot « aimer », mais pas dans ce contexte, voilà tout. Ce que Ian ne savait pas, c’était que Ben l’aimait, il l’aimait vraiment comme un frère. Dure et moqueuse était la vie. Il souhaitait le détester depuis toujours mais en vérité, son frère lui faisait pitié, il n’arrivait pas à lui en vouloir. Du moins, pas autant qu’il le mériterait. Il était un sale con, mais il était seul, brisé, il n’avait personne à qui se raccrocher et Ben le savait, même si tous deux ne voulaient pas l’admettre, ils se comprenaient mieux que quiconque.

Ben soupira, avoir Ian ici l’emmerdait, il devrait le présenter à sa femme, sa fille, sans doute se présenterait-il de lui-même aux invités. Il avait dit à tout le monde qu’il n’avait pas de famille et il allait devoir l’expliquer. Non mais vraiment, quel emmerdeur ! Il avait choisi le jour parfait… Et il prenait certainement son pied en plus ! Et Ben qui l’avait supplié… Il n’aurait pas dû se lever ce matin. Il posa son verre de vin sur le buffet et il attendit quelques minutes. Il ne voulait plus se marier. Il soupira et alluma une cigarette qu’il glissa entre ses lèvres. Il sortit de sa chambre et descendit les marches du grand escalier quatre à quatre, comme s’il était pressé d’aller se marier. Jouer la comédie, ça c’était dans ses cordes. Il joua avec les clés de sa Lamborghini en traversant la cour et se mit au volant. Il n’avait même pas cherché son frère ou fait attention aux invités. Il s’en fichait. Il fit ronronner le moteur. Elle, elle était belle, elle était douce et puissante, elle était fidèle, elle ne lui reprochait jamais rien, c’était elle la femme de sa vie… Sa Lamborghini. Il fit marche arrière et partit donc vers l’église. Elle n’était pas toute proche mais la plupart des convives étaient déjà là-bas, ceux présents dans son manoir finissaient simplement de préparer buffet, orchestre, divertissements… Ils ne devraient pas tarder à partir d’ailleurs pour ensuite, tous revenir chez lui. Quelle vie palpitante. Il se gara dans le parking de l’église. Sans se vanter, il avait la plus belle voiture. La plupart des riches venaient en limousine, ils ne savaient même pas conduire. Ben n’appréciait les automobiles que s’il les conduisait. Où était le plaisir sinon ? La limousine était sympa simplement pour baiser, et encore… Il serra la main à tous ses « amis », salua les parents de son épouse, embrassa sa fille, glissa une parole enjôleuse à l’oreille de chacune des deux autres demoiselles d’honneur et il évita soigneusement sa future épouse comme le voulait la tradition. Le prêtre vint les chercher. Les invités étaient déjà tous installés apparemment.

La cérémonie débuta. Ben attendait sa femme devant l’autel, il était à droite par rapport à l’entrée du bâtiment, ainsi sa famille était à droite… Ian était là. Il évita de le regarder, il eut néanmoins le temps de détailler son épouse, magnifique. Il avait l'œil, c’était de famille. Puisque Ben n’avait plus ses parents, ils furent obligés de refaire la composition du cortège. Le marié était donc déjà devant le prêtre. S’avancèrent la première demoiselle d’honneur, au bras du premier témoin, suivis par le deuxième couple. Et puis, une ravissante petite fille entra toute seule avec un panier plein de fleur. Elle semblait flotter, un ange. Elle posa sur Ben ses beaux yeux bleus et lui sourit. Elle était habillée d’une longue robe blanche, dans l’église, un silence s’était installé, seule la musique continuait de résonner, ils passaient la chanson November Rain des Guns N’Roses, ce n’était pas un mariage conventionnel. Elle jeta des fleurs d’un geste gracieux dans l’allée. Elle donnait à cette cérémonie une touche de surnaturel, de féérie. Un sourire s’afficha sur le visage de Ben. Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, elle lui prit la main et Ben posa un baiser sur son front, comme un véritable père. Elle se plaça auprès des autres demoiselles d’honneur. Et puis, ce fut le tour d’Aalis. Elle était magnifique. Elle portait son voile noir relevé, et une magnifique robe noire. Elle était seule, faisant l’affront à son père de ne pas lui demander de l’accompagner jusqu’à l’autel. Arrivée à sa hauteur, c’était la fin de la chanson « Ne crois-tu pas que tu as besoin de quelqu’un ? Tout le monde a besoin de quelqu’un. Tu n’es pas la seule. Tu n’es pas la seule. » Il ne put s’empêche de se dire que la personne dont il avait le plus besoin n’était pas dans cette salle. Le prêtre commença tout son blabla. Prières et stupidités du genre, quelle drôle d’idée de se marier dans une église. Certainement une envie de sa femme. Vint enfin le moment du consentement mutuel. Le plus intéressant… Le plus drôle. Aalis et Ben avaient un peu modifié leur texte. Le prêtre commença solennellement,

-Mes frères et mes sœurs ici présents, avec Aalis et Benjamin, nous avons écouté la Parole de Dieu, qui a révélé tout le sens de l’amour humain. Le mariage suppose que les époux s’engagent l’un envers l’autre sans y être forcés par personne, se promettant de s’aimer pour toute leur vie, acceptant la responsabilité d’époux et de parents. Aalis et Benjamin, est-ce bien ainsi que vous avez l’intention de vivre dans le mariage ?

-Oui, répondirent-ils en cœur.

-Mes enfants, devant tous ceux qui sont ici aujourd’hui en présence de Dieu, il est temps d’échanger vos consentements.

-Benjamin, je te reçois comme époux en ce jour et je ne te promets pas la fidélité mais de l’amour dans le bonheur mais pas dans les épreuves, dans la santé, pas dans la maladie, dans la richesse, pas dans la pauvreté. Ici et maintenant, je te promets un amour éternel mais pas exclusif tant que tu seras beau, en bonne santé et riche.

Ben répéta ce que venait de dire Aalis avec une nonchalance étonnante. Il vit que les parents de son épouse étaient dépités. Qu’espéraient-ils de venant de leur fille ? Ils échangèrent les alliances que leur tendait Abby sous les yeux surpris du prêtre. Il ne savait pas quoi dire. Il embrassa tendrement son épouse. Choquer était le grand jeu de son épouse. Elle ne pouvait rien faire comme les autres et cela l’arrangeait bien en fait. Il s’amusait de ce genre de situation. Ils s’étaient mariés dans les règles, non ? Personne n’avait dit qu’ils devaient reprendre mot pour mot les consentements. Aalis et lui sortirent main dans la main. Ils montèrent dans la Lamborghini de Ben et rentrèrent au manoir. Voilà une bonne chose de faite. Il se gara à sa place et tous les invités affluèrent. Les vieux discutaient entre eux, trouvant cela inadmissible, les jeunes riches se rassemblèrent autour des mariés pour les féliciter de leur blague. C’étaient ces mêmes gens que Ben retrouvait pour faire des fêtes, drogue, alcool, fille. Des gens sympas. Ils entrèrent, laissant les invités vaquer. Aalis avait décidé de ne pas organiser un repas stricte, il y avait un buffet, les gens se servaient. Le jardin était immense, il y avait une piscine et un orchestre, puisqu’il faisait beau, tout avait été organisé dehors. Ben se servit une coupe de champagne en discutant avec des amis, ou plutôt en regardant sa femme discuter. Abby se précipita vers lui, il la prit dans ses bras comme si elle avait trois ans, il avait l’impression qu’elle ne pesait rien cette petite ! Elle lui sourit puis posa un baiser sur sa joue. Ben la reposa pour lui dire d’aller jouer, ce qu’elle fit. Il trouva son frère des yeux. Il but sa coupe de champagne pour se donner du courage et la rendit à un serveur. Il s’excusa auprès de son épouse et rejoignit son frangin. Il fit signe aux personnes avec qui il était en train de discuter de partir. Il se sentait comme un prince de pouvoir faire obéir les gens. Il n’accorda même pas un regard à Ian et attrapa doucement la main de son épouse pour poser un baiser dessus, en galant homme qu’il était. Elle rougit. Décidemment, il avait un goût indéniable pour les jolies femmes. Il lâcha sa main.

-Mon frère ne m’avait pas dit qu’il avait épousé une si belle femme, moi qui le pensais dénué de charme, il a su vous séduire néanmoins. Et en vous voyant aujourd’hui, je regrette de ne pas vous avoir rencontré avant lui, je suis certain qu’une journée passée auprès de vous, vaut cent fois toute ma fortune. Ben afficha un magnifique sourire. Je suis enchanté de faire enfin votre connaissance, madame Anderson.

Ben n’avait évidemment aucune envie de séduire cette femme, elle était belle mais il ne voulait pas baiser l’épouse de son frère. Il tentait seulement d’embêter Ian. Par ailleurs, il avait réussi à dénigrer son frère et à lui rappeler qu’il avait une immense fortune, n’était-ce pas merveilleux ? Il se tourna vers Ian. Il avait là une jolie femme, qui avait l’air fidèle et aimante. Mon Dieu, comment avait-il pu trouver ça ? Et comment diable avait-il pu la séduire ?! C’était une excellente question qu’il lui poserait… Un jour. Ses yeux se posèrent à nouveau sur madame Anderson… Pas la sienne, celle de son frère.

-Voilà de biens gentilles paroles à mon égard, Mr. Anderson. Je suis enchanté de faire votre connaissance, vous êtes tout à fait charmant bien qu’un peu flatteur… Je suis une grande admiratrice de vos livres, vous savez ?

-Tiens donc ! Son frère la laissait lire ses bouquins ? Alors il avait ses livres chez lui… Intéressant. Je me ferai une joie de signer tous vos exemplaires et de vous offrir celui qui sortira le mois prochain, un peu en avance. Son frère, trouvant certainement qu’ils commençaient à parler trop en détails, lui demanda, gentiment, de dégager. Ben la rappela néanmoins. Vous n’allez pas déjà nous quitter, n’aimeriez-vous pas en savoir plus sur moi et mon frère ?

Ben lui prit la main, il en profita pour lentement faire glisser son bracelet dans la sienne. C’était devenu un tic, il n’y faisait même plus attention. Il lui sourit avec tendresse et elle accepta. Il était certain d’être beaucoup plus attentionné et tendre que Ian, comment pouvait-elle l’avoir épousé, cela lui échappait complètement. Il sentit le léger énervement de son frangin. Il ne fallait pas s’inquiéter, lui non plus ne voulait pas qu’elle soit présente trop longtemps mais, pour l’instant, elle était là, et il se sentait plus en sécurité, étrangement. Il mit le bracelet dans l’une de ses poches. Il remarqua alors qu’il portait la bague qu’il avait volée à Ian la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Porter ce bijou revenait à dire qu’il était masochiste. Non mais n’importe quoi. Il la fit tourner sur son majeur avec l’envie de l’éclater par terre mais il se retint, évidemment, déjà que les discours à l’église n’avaient pas été … très bien pris, il n’allait pas se mettre à tout casser. Il regarda la femme de son frère avec un sourire aux lèvres. Il avait envie de jouer.

-Je suis certain que mon frère ne vous a jamais racontée des souvenirs d’enfance ! Ses yeux passèrent de Ian à madame avec amusement. Je me souviens d’une fois, nous jouions dans les bois Ian et moi. Je lui courrais après pour l’attraper mais je tombais. Je me suis mis à pleurer alors Ian revint vers moi et me prit dans ses bras, il me rassura en me disant que c’était une blessure de guerre et nous repartîmes jouer. J’arrivais finalement à le rattraper, quand il s’arrêta brusquement, moi, je l'avais vu trop tard, je lui suis rentré dedans. Mais alors que moi, je tombais en arrière, lui glissa dans un petit ravin et termina sa chute dans des buissons d’orties. En rentrant chez nous, il avait des boutons partout, comme je n’étais pas très, très gentil, je n’arrêtais pas de me moquer de lui. Papa m’a demandé de monter dans ma chambre pour me punir, pendant que maman soignait amoureusement tous les boutons de Ian. Aaah, je regrette parfois cette époque, on était insouciant et rêveur. C’était le bon temps, n’est-ce pas, Ian ?

Ben le regarda avec insistance. Tout cela était faux, évidemment. Ben n’avait jamais joué dans les bois, encore moins avec son frère. La seule trace de vérité restait le fait qu’il se moque de lui. Le « amoureusement » le faisait beaucoup rire, intérieurement. Ce n’était pas tellement un adjectif qui qualifiait sa mère. Et puis finalement, le clin d’œil à cette époque… Si merveilleuse ! D’ailleurs, on pouvait le voir, il avait les joyeuses marques dans le dos. Quant à insouciant et rêveur, Ben était toujours insouciant mais il n’avait jamais été rêveur, il vivait bien dans la réalité et ce, depuis tout petit. Il était devenu une machine à débiter des mensonges. Il en inventait rapidement et les racontait comme s’il les avait vécus. Il espérait simplement que son souvenir factice plairait à Ian. Deux frère, se soutenant l’un, l’autre. Merveilleux conte, hein Ian ? Entretenons le beau mensonge que tu as dit à ta femme. Il lui sourit avec une joie complètement inventée.

-Je pourrai vous en raconter beaucoup dans le genre, mon frère et moi étions si proches ! Et nous le sommes toujours, n’est-ce pas ? Ben passa un bras autour des épaules de Ian et posa un baiser sur sa joue. Evidemment que nous le sommes toujours ! Je me demande souvent ce que je ferai sans lui, sans l’affection bienveillante qu’il me porte.

Ben fit un sourire légèrement moqueur à Ian. Alors quand dis-tu Ian ? Suis-je assez passionné, mon frère chéri ? L’affection bienveillante de son frère… Ça devenait ridicule. Tout ce qu’il disait était à double sens pour celui qui connaissait la vérité. Il s’impressionnait, comme si tout ce qu’avait fait Ian n’était qu’un sujet de plaisanterie. Comme si ce n’était pas grave. Il préférait en rire, c’était normal, mais de là à exagérer à ce point… Il cherchait aussi à emmerder son frère, c’était sûr, et logique. Toutes les occasions étaient bonnes. Il avait presque oublié qu’il avait promis de ne pas le frapper. Il n’oserait pas devant tous ces invités de toute façon, ni devant sa femme, c’était déjà ça. Une pensée le traversa, il se demanda s’il ne cherchait pas, inconsciemment, à se faire frapper pour expier la méchanceté dont il avait fait preuve avec Tony… Il se trouva subitement con. Expier ? Non mais n’importe quoi. C’était une véritable maladie de toujours tout ramener à Dieu alors qu’il n’y croyait pas ! Merci papa, merci maman. Il lâcha son frère et le regarda dans les yeux.

-Pour ce que tu m’as dit toute à l’heure. Merci pour tes chaleureuses félicitations, ta nièce s’appelle Abby. Et je suis sincèrement navré que ton invitation soit arrivée aussi tard, les facteurs sont des fonctionnaires après tout... Heureusement que tu as pu te libérer pour venir, me marier sans toi à mes côtés aurait été impossible ! Mon grand frère chéri ! Quel dommage que papa ne soit plus là pour voir cela. Il aurait adoré.

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Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Empty
MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeMer 25 Juil - 20:37

(Wake me up) Wake me up inside. (I can't wake up) Wake me up inside. (Save me) Call my name and save me from the dark. (Wake me up) Bid my blood to run. (I can't wake up) Before I come undone. (Save me) Save me from the nothing I've become !

Emily sourit doucement à Ian qui le rejoignait et prit doucement sa main, entremêlant ses doigts aux siens. Le jeune homme lui fit un doux sourire. Si elle avait la moindre idée de ce qu'il ressentait pour elle... Cela n'avait rien à voir avec de l'amour. Il s'agissait plutôt de mépris et de dégoût. Néanmoins il était là, dans ce salon, à ses côtés et il lui tenait la main comme le bon mari qu'il était censé être. Comme tout cela était pathétique... Sa vie était pathétique, une putain de comédie. Et où cela le mentait-il, hein ? Il jouait les mêmes rôles depuis des années, toujours les mêmes, ils ne changeaient pas. Le parfait connard de frère psychopathe et le mari dévoué et gentil. Il en avait la nausée. On leur demanda alors de bien vouloir se rendre jusqu'à l'église pour la cérémonie tant attendue. Ian suivit le cortège de voitures de riches jusqu'au lieu dit sacré pour ce stupide mariage qui n'était, lui aussi, qu'une mascarade pathétique. Benjamin ne la ferait pas à son frère. Il n'aimait pas sa femme, n'est-ce pas ? Même s'il souriait comme un crétin, mimant le joyeux luron, Ian n'en gobait pas une bouchée. Ben ne lui ferrait pas avaler ces conneries, pas à lui. En compagnie d'Emily, il entra dans l'église et s'assit au premier rang, comme promis. Et comme prévu son frère était là, bien sapé, parfaitement coiffé, attendant sa chère et tendre devant l'autel. Orchestre. La musique s'éleva dans la pièce. Une musique qui semblait connue aux oreilles de Ian mais pour ce qui était du titre, il n'en avait pas la moindre idée, plutôt mauvais à ce petit jeu de devinette. Levée de rideau. Les témoins et demoiselles d'honneur s'avancèrent avec élégance, ils avaient appris leur texte et leur rôle par cœur eux aussi, n'est-ce pas ? Ian regardait cette scène avec une froideur affolante, une certaine distance et un cœur de pierre. Il ne fut nullement ému par cette petite fille, telle un ange, qui suivait ce cortège. La fi-fille du papa et donc sa nièce. Ian n'avait jamais imaginé être tonton un jour. D'ailleurs il s'en fichait complètement. Il n'allait pas la garder les week-end lorsque ses parents travailleraient, ne passerait ni anniversaires ni noël en sa présence, ne lui enverrait aucune jolie carte et ne lui ferait aucune sorte de cadeau. En fait... Sa relation avec cette gamine serait inexistante. Qu'elle existe ou pas, quelle importance ? Toute cette petite mise en scène était grotesque, un baiser sur le front de la part de ce si gentil Papa d'amour, et puis la futur Mrs.Anderson. Ian devait avouer que son frère avait autant l'oeil que lui en matière de femme, celle qui allait se marier aujourd'hui était ravissante. L'impression d'être dans un film ou un conte de fée assaillit Ian l'espace d'un instant. Sauf qu'à la fin de cette histoire, ils ne vivraient pas heureux jusqu'à la fin des temps. Oh, ça non...

Toutefois la tenue de cette dame n'était pas vraiment appropriée à un mariage, n'est-ce pas ? Le noir n'était-il pas réservé aux enterrements ? Pause. Trois coups... Jeu. Le prêtre commença à parler, en ce jour réuni, et bla et bla. Ian avait eu la même le jour de son mariage. Leur Papa serait fier d'eux, ses deux fils chéris mariés sous les yeux de Dieu, n'était-ce pas merveilleux ? Balivernes ! Ian perdit le file des paroles. Ce fut la voix de Benjamin qui le ramena sur terre. Ils prononçaient leurs vœux. Et quels vœux, ma parole ! Un vrai remix ! Ben restait fidèle à lui même et sa femme semblait faire la paire, n'est-ce pas ? Il retint un ricanement dédaigneux, cela aurait été très mal vu. Ian commençait à penser que ça n'en valait vraiment pas le déplacement. Pourquoi avait-il fallu que sa stupide femme tombe sur le magasine qu'il lisait tranquillement en début de journée, hum ? C'était de sa faute, à elle, si ils étaient là, avec ce stupide frère qui se mariait dans la maison de ce connard de Dieu. Salope. Ian lui lança un regard plein de reproche, regard qu'elle ne put distinguer, perdue dans sa contemplation des deux jeunes mariés qui sortaient de l'église main dans la main. Applaudissements. Les invités se levèrent à leur tour, comptant retourner au manoir car la fête était loin d'être terminée. Emily, qui applaudissait, saisit Ian par le bras et l'entraîna en avant, toute excitée. Ian ne voyait pas ce qu'il y avait de si génial dans tout cela... Il se contenta de suivre, faux sourire aux lèvres, applaudissant lui aussi son très cher frère. Vive les mariés, longue vie à leur couple. Un sourie carnassier apparut sur le visage de Ian. C'est ça. Ils rentrèrent tranquillement au manoir, aussi tranquillement qu'ils étaient venue. Il n'écoutait pas Emily parler à côté de lui. Tant qu'elle ne posait pas de question, elle pouvait bien parler à un mur, elle n'était bonne qu'à ça. Ian n'aspirait qu'à revoir son frère, lui rendre son mariage complètement pourri. Oui. Gâcher sa joie. Le détruire un peu plus.

Le manoir de Benjamin était bondé de monde. Plus que tout à l'heure, beaucoup plus de gens étaient présent. Et curieusement, toujours pas le chien qui lui avait sacrée raclée, humiliante. Tant mieux s'il ne se montrait pas, c'était une bonne chose. Parce qu'il lui aurait gâché sa joie. Ian s'avança, Emily accrochée fièrement à son bras. Le jeune homme lançait des sourires charmeurs aux vieilles dames, toujours flattées par des gentlemans polis et courtois. Il aperçut son frère plus loin, accompagnée de Mrs.Anderson. Benjamin s'avança directement vers lui dès qu'il l'aperçut. Comme c'était charmant. Il saisit la délicate main d'Emily et la baisa alors qu'elle rougissait. Lorsqu'elle avait lu ses livres, ça avait été du « Benjamin Anderson » par-ci et par-là. Ian avait failli péter les plombs mais, grâce à Dieu, il n'avait rien fait de regrettable. Et il commençait déjà à la séduire. Si jamais il disait une phrase déplacée... Cela gâcherait tout. Ou peut-être pas. Benjamin était, certes, un menteur hors paire, mais il n'égalait pas Ian dans ce domaine. Ou peut-être que, si en fait ? Leur deux vies étaient un mensonge à elles seules, n'est-ce pas ? Quel beau parleur, ce crétin ! Ian le détestait, chaque regard ne faisait qu'augmenter sa haine à son égard. La réponse de sa femme fut celle d'une femme timide. Non mais... Ils c'étaient donnés le mots ? Ian lâcha le bras d'Emily, prêt à aller plus loin. Mais il se rendit compte que cela serait déplacé, et il ne voulait pas donner ce plaisir à son frère, certainement pas. Il se contenta donc de saisir une coupe de champagne sur le plateau de l'un des serveurs et le porta à ses lèvres. Benjamin commençait à proposer à Emily de signer ses livres et de lui offrir le prochain en date. Grr... Ian sourit doucement à sa femme.

« Emily, trésor, voudrais-tu nous laisser une minute ? »

Mais Benjamin la retint. Mais quel... ! Et elle restait là, du coup. Ian serra les dents mais ne dit rien, se contentant de sourire doucement. En savoir plus sur eux ? Mais elle en savait déjà bien assez. Tout ce qu'elle devait savoir, elle le savait même si ce n'était que de piètres mensonges. Ian remarqua au doigt de son frère la bague que leur père lui avait donné en héritage. Voleur ! Ian lui jeta un regard plein de haine. Il ne tenait pas spécialement à ce bijoux, mais voler... C'est mal. Lorsque Benjamin commença à parler de souvenirs d'enfance, l'alarme dans le cerveau de Ian clignota. Il se raidit, presque imperceptiblement, mais quand même. La peau au ventre, il attendait la suite. Quel putain de souvenir allait-il leur balancer au visage ? Ian doutait que ce soit fameux. Mais contre toute attente, il mentit. Il mentit... Il continuait de jouer le jeu dans lequel Ian avait poussée Emily. Surprise totale. Bien entendu, le jeune homme se souvenait d'une telle journée mais elle ne c'était pas déroulée ainsi. Absolument pas...

Ian courait après Benjamin dans la forêt. Ils étaient encore relativement jeunes tout deux. Ian passait son temps à martyriser son petit frère, à lui faire peur, à lui courir après, rien que pour le voir s'enfuir en courant. A l'époque, Ian ne le frappait pas encore, cela était venu après... Après. Benjamin trébucha contre une pierre et s'étala sur le sol de tout son long. Plutôt que de le ramasser et de le réconforter, Ian s'arrêta de courir et se moqua délibérément de ce crétin qu'il poussa dans les orties, à peine remis debout. Il le regarda se débattre en criant et en lui demandant de l'aide. Ian le regardait d'un sourire sadique et le laissa se débrouiller seul pour remonter le fossé sans trop se faire piquer. Ils rentrèrent et Ian siffla à Ben que s'il dénonçait à Papa qu'il l'avait poussé, il le tuerait. Rentrés à la maison, leur mère envoya Ben dans sa chambre alors qu'il sanglotait, brûlant de toute part. Et Ian fut puni par son père d'une gifle dans la figure avec un simple: « Tu as vu l'heure ?! ».

Ian sortit de ses pensées. Son frère reprenait la parole, joyeux. Oui... Ils étaient proches d'après ce que pensait Emily. Mais ils n'avaient jamais été aussi éloignés. Pourtant, en un sens, ils ne se quittaient jamais, n'est-ce pas ? Les souvenirs atroces qui les liaient l'un à l'autre... Ca, c'était un lien incassable. Benjamin passa un bras autour de ses épaules et embrassa sa joue. Meurt ! Ian le foudroya du regard mais un sourire fleurit sur ses lèvres, se souvenant de la présence d'Emily parmi eux. Il passa lui-même un bras réticent autour des épaules de Ben, feignant une fraternité sans borgne. Comment sa stupide femme pouvait-elle croire à ces histoires ? Cette scène semblait si fausse, si banalement pathétique... Les paroles de Ben devenaient elles-mêmes pathétiques. Une affection bienveillante ? Ne me fais pas rire, vermine. Ian fut bien content que leurs deux corps ne soient plus collés l'un à l'autre. Il en avait un léger vertige. Ou est-ce ton imagination ? Ian passa une main sur sa figure. Il était soudain las ; très las. Et un mal de tête atroce commençait à s'emparer de lui, entamant de l'énerver. Il faisait chaud, c'était dingue ! Et puis il avait si mal bon sang... Tout son crâne résonnait en une joyeuse cacophonie de cloches et ses yeux semblaient trop profondément enfoncés dans leurs orbites. Une véritable horreur. Les bruits alentours le rendait fou, complètement fou. Fou, tu l'es, n'est-ce pas ? Complètement dingue !! Ta gueule, vermisseau. Ian posa deux doigts sur son front et reprit part à la conversation. Il n'avait pas écouté, ou du moins pas vraiment, la dernière tirade de Ben. Il se contenta donc de lui faire un sourire et répondit du tac au tac à ce qu'il avait saisit:

« Oui, quel dommage que ce bon vieux papa ne soit pas là. Il aurait été si fier de toi, un fils digne de lui. Tu as toujours été son préféré, Ben. Je suis enchanté d'être Tonton. il jeta un coup d'oeil à Emily et prit doucement sa main. J'espère que pour nous, cela se fera un jour, en temps et en heure. »

Brr. Avoir des enfants était hors de question pour Ian. A quoi bon s'encombrer de marmaille. Il les aurait tué ou frappé sur un coup de rage. Ils auraient été un bon prétexte pour se défouler mais... Non. Ian avait son petit frère pour ça. Il lui fit un large sourire et ébouriffa presque affectueusement ses cheveux. Il siffla, enjoué.

« Vive le marié ! Ah, c'est si touchant de voir son frère épouser une si ravissante et sympathique jeune femme. Elle me semble sympathique. Oh ! Chérie, et si tu allais nous chercher quelque chose à boire ou à manger, hein, tout de suite ? »

Emily comprit qu'il voulait rester seul avec son frère et hocha vigoureusement la tête, s'éloignant. Lorsqu'elle fut hors de vue, le sourire de Ian s'effaça complètement et son regard se durci à l'adresse de Benjamin. Il jouait tellement bien son rôle, ça en faisait presque peur. Il pointa un doigt menaçant sur la poitrine de Ben et, d'une voix grave et profonde, qui se rapprochait dangereusement de celle de leur père, il prit la parole:


« Fais bien attention à tes arrières. Je te reprend à faire une seule petite connerie dans ce genre, comme tu viens de le faire et je te... »

Mais Ian ne finit pas ses menaces. A quoi bon ? Il ne ferait rien aujourd'hui, pas au milieu de tout le monde. Il se contenta de le fixer, plein d'avertissement et termina sa coupe de champagne d'une seule traite. Ca n'allait pas se passer aussi facilement, Benjamin se foutait de sa gueule. Il rit de toi. Toujours. Ouais ! Sacré petit con. Il abaissa son doigt et saisir le poignet de Ben avec brusquerie. Le poignet de la main où il avait mit la bague. Ian la toucha du bout de son index et releva les lèvres avec dédain.

« C'est étrange comme ce bijou me semble familier. Oh ! Mais laisse moi deviner... Ne me l'aurais-tu pas piquer, sale bâtard ? »

Il faillit le gifler. Il faillit. Mais se retint. Sa main le démangeait, ses doigts le picotait. Non. Il ne céderait pas, pas ici, pas au milieu de tout le monde. Mauviette. Putain de chochotte. Ta gueule. Ian laissa retomber la main de son frère et saisit un petit four. Petit four qu'il ne comptait pas manger. Il se donnait des gens aisés, mais il n'était qu’écœuré. Écœuré par la bêtise de ces lieux et écœuré par lui-même et ces deux autres qui ne le quittait pas. Pour couronner le tout, il avait la nausée. Une sérieuse nausée qui prenait tout son ventre et qui le ferait vomir tripes et boyaux à la moindre bouchée. Il fut tenté de cracher à la tête de son frère. Mais non, pas ici. Il se contenta donc d'un regard dédaigneux. Il saisit son bras, il sera aussi fort qu'il avait mal. Ses articulation blanchirent et il l'entraîna plus loin. Plus loin de cette foule qui allait faire sauter sa cervelle. Plus loin de ce bruit, ces tintements de verre. Il avait envie de se griffer le visage pour faire passer cette connerie. Fou, fou, fou. ♪ Il l'entraîna dans un coin où il n'y aurait qu'eux deux. Entre frère, hein ? Tant pis si sa pute de femme les cherchait. Elle ne les trouverait pas. Il lui lâcha le bras lorsqu'ils furent un peu plus loin. Pas tout à fait seul, mais c'était déjà plus supportable.

« Alors, p'tit frère, ça fait quoi d'être marié à une pute, hein ? Tout ceci n'est qu'une mascarade, nous savons très bien, toi et moi, que tu n'es qu'un ingrat et les ingrats ne se marient pas. Je suppose que ton cleps' est parti, c'est pour ça qu'il n'est pas là ? Je t'avais bien dis qu'il finirait par partir, tu n'es que poison, tu détruis tout se qui bouge, Benjamin, ça ne changera jamais. »

Un sourire grinçant fleurit sur ses lèvres.
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeVen 27 Juil - 17:24

Si l'on ne peut plus rire de la religion, de la politique, des perversions sexuelles, des pauvres et des handicapés, que reste-t-il ? Je connais peu d'histoires drôles sur les endives et les tables de chevet...


Ben faillit éclater de rire. Quel menteur ! Il avait un don ce petit, il aurait pu être acteur. Le préféré de papa… C’était drôle en y repensant c’était peut-être le cas, mais en avait-il aimé, ne serait-ce, que l’un d’eux ? Sans doute pas. Ben sourit. En temps et en heure… Et elle espérait cette pauvre fille ? Certaines étaient vraiment naïve… Enfin au moins, elle semblait heureuse, elle vivait avec un homme qu’elle croyait connaître et elle était heureuse. Grand bien lui fasse. Ben ne put s’empêcher de ressentir un peu de compassion pour elle. Il ne connaissait pas son frère au quotidien, dans sa vie de tous les jours, mais il supposait qu’il n’était pas facile à vivre. Difficile de ne pas rire lorsque, pour la première fois de sa vie, Ian venait de lui ébouriffer les cheveux. Adorable, vraiment. Ben ne manquerait pas de lui faire la remarque plus tard. Mais pourquoi n’agissaient-ils jamais comme ça ? Même s’ils se mentaient, c’était tout de même beaucoup plus agréable… Oui, il savait que son frère n’avait pas envie d’être agréable avec lui. Il avait le droit de rêver, comme tout le monde. Touchant ? Carrément, c’était touchant… Et elle lui semblait sympathique… Après les vœux qu’ils avaient prononcés à l’église… Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre… En fait, c’était flippant de voir son frère sadique et psychopathe dire un truc pareil. Il se demanda un instant s’il avait l’intention de violer et tuer sa femme… Non, non. Il n’était pas aussi con. Ben regarda Emily s’éloigner avec une pointe de tristesse. Mais Ian avait promis, il n’allait pas lui faire de mal aujourd’hui, hein ? Il espérait mais au fond, il savait bien que ça finirait mal. Comme d’habitude. Et puis, il ne pensait pas que son frère partirait sans lui avoir laissé un petit souvenir, un petit hématome violet par exemple ?

Déjà, ça commençait. Il ne souriait plus. Ben si. Au moins, il n’avait pas perdu ses mauvaises manières, c’était déjà ça. Ben avait peur que tant de faux amour d’un coup le perturbe mais il avait l’air en forme. Il avait parfaitement retrouvé son rôle de salopard, comme quoi, ça ne s’oubliait pas. Des menaces, de mieux en mieux. Il n’allait pas en s’améliorant avec les années, lui. De plus, Ben n’avait fait que jouer le jeu… Il en avait un peu profité mais il n’avait rien révélé de dérangeant à sa jolie femme, il avait joué le frère aimant… Mais… Il n’avait pas besoin de le jouer. Il ne cherchait pas qu’à l’emmerder avec ses marques d’affection… Il en attendait en retour. Il attendait en vain depuis vingt-sept ans mais qui sait ? Peut-être qu’un jour… C’était stupide mais Ian était son frère et il n’avait plus Tony, à quoi pouvait-il se rattacher maintenant ? A sa femme ? A sa fille ? … Il ne les aimait tellement pas comme un père ou comme un mari. Il ne les aimait même pas. Il leur portait juste un peu plus d’affection qu’à la plupart des gens. C’était triste à dire mais il n’avait jamais aimé quelqu’un d’autre que Tony… Ou Ian, mais c’était normal, ils avaient des liens de sang tous les deux. Même s’il ne voulait pas l’admettre, Ian et lui étaient frères ! Et Ben aimerait toujours son frère… Il aurait tellement voulu que leur relation soit différente… Ils auraient dû être les meilleurs amis du monde, se soutenir quand leur père devenait dingue. Ian aurait dû le protéger et l’aimer. Il y avait forcément un truc qui ne fonctionnait pas dans sa tête pour qu’il le haïsse autant… Pour rien. Il lui avait dit qu’à cause de lui, leur père ne le croyait jamais… C’était stupide, en quoi pouvait-il être responsable de ça ? Non. Ben ne pouvait croire que son frère le détestait, il voulait trouver la faille chez lui, il voulait le comprendre. Mais voilà… Ian n’était pas très coopératif.

Son frère le sortit gentiment de ses pensées en lui attrapant le poignet. Il n’allait pas tenir sa promesse finalement… Et Ben n’avait encore rien dit de désagréable. Il sourit avec douceur. La bague, cette saleté de bague. Mais pourquoi l’avait-il prise ? Il avait des réflexes dangereux. Mais c’était merveilleux, Ian avait retrouvé son vocabulaire ! Il était vrai que les insultes lui manquaient au bout d’un certain temps. Mais son frère pouvait se rassurer, jamais il n’oublierait tous ces gentils mots. Un de plus, un de moins… Par contre… Le premier sens du mot « bâtard » était « désigner un enfant adultérin, c’est-à-dire, conçu hors mariage. » Il ne comprenait pas si Ian voulait dire cela ou s’il l’insultait simplement…. Non, il l’insultait. Il ne savait sans doute pas ce que signifiait Bâtard. Il lui fit un sourire, comme à son habitude. C’était une façon simple de le provoquer. Ben crut voir qu’il voulait le frapper. Trop difficile de résister, hein ? Il devait vraiment avoir une tête à claque, il ne pouvait pas s’empêcher de vouloir le frapper au moins une fois toutes les dix minutes. Il devrait se faire soigner pour ça ! Il se laissa entrainer par Ian… Loin des invités, évidemment. Il se frotta le bras lorsqu’il se décida enfin à le lâcher. Il lui avait fait mal cet idiot. C’était certainement le but mais bon… Ben lui fit un immense sourire… Marié à une pute… La galanterie ne l’étoufferait pas au moins. Il fut tenté de lui retourner la question mais jamais il n’aurait osé insulter sa jolie femme, il le faisait sans doute bien assez dans son dos. Et puis, il ne s’abaissait pas à de vulgaires insultes. Il était beaucoup plus fin que cela. Par contre, la suite lui fit bien plus mal… Penser à Tony n’était déjà pas simple mais entendre que c’était de sa faute était encore plus difficile. Il le savait. Pas la peine de retourner le couteau dans la plaie. Il fit tourner la bague de leur paternel autour de son doigt et regarda Ian. Ce qu’il était triste d’en arriver là… Tant de haine pour si peu. Il desserra la cravate autour de son cou. Il envie de l’enlever, il avait l’impression d’étouffer. Il ne le fit pas. Il soupira.

-En réalité, Aalis est rédactrice en chef d’un grand magazine de mode et son père est l’un des hommes les plus riches que j’aie eu l’honneur de rencontrer, moins que moi cependant, cela va de soi. En fait, elle est bien plus riche maintenant, que toi et ta chère épouse ne le seraient jamais. Il m’est agréable de voir que tu t’intéresses à la profession de ma femme. Il lui sourit joyeusement. Sauf si tu voulais simplement savoir si ma situation de jeune marié me satisfaisait ? Je n’aurai pas dû me marier mais, ce qui est fait, est fait. Je m’en accommoderais comme tu l’as si bien fait. Ton épouse ne te connait pas et elle semble tellement t’aimer, je ne comprends pas…

Il n’ajouta rien d’autre. Il aurait eu plein de chose à lui dire mais… Il ne voulait pas trop l’énerver, il ne voulait pas non plus parler de Tony, alors il s’arrêta… En fait, il eut une idée. Il le lui dirait plus tard… Il souriait toujours, espérant qu’il n’ait pas le courage de s’en prendre à lui plus violemment qu’avec des insultes. C’était son mariage tout de même… Il s’imaginait mal devoir expliquer un œil au beurre noir ou une côte cassée, bien que cette deuxième option reste relativement plus simple à cacher. En conclusion, si son frère en avait vraiment envie et s’il faisait soudain preuve d’intelligence, il aurait sans aucun doute la possibilité de le frapper, tant que ce n’était pas sur le visage, personne ne le verrait et Ben n’irait pas le crier sur tous les toits. Fort heureusement, il n’y penserait sans doute pas et puis, pour le moment, il y avait encore des gens autour d’eux. Alléluia. Il devrait remercier sa chère et tendre d’avoir invité trois cents personnes. Quel dommage pour Ian, c’était assez jouissif de le voir se retenir, il avait presque envie de lui tirer la langue et de lui dire « nananananère ». Non, c’était bien de ne pas le faire. Ce n’était pas la peine de le provoquer un peu trop, sinon ça finirait par lui retomber dessus et il ne voulait pas que cela arrive. Quoique … ? Non… Ce n’était pas parce que les seuls moments qu’il partageait avec son frère étaient lorsqu’il avait décidé de lui faire du mal qu’il aimait ça. Il aurait évidemment préféré qu’ils se parlent de leur vie devant un café dans un bar. Bon, jamais une chose pareille n’arriverait, il n’était pas naïf à ce point. Il lâcha, souriant et plein de fausse joie.

-Je suis ravi d’avoir pu rencontrer ta femme, elle est adorable et… ton parfait opposé. Bref, je l’aime beaucoup. Tu as de la chance de l’avoir… Par contre, elle, n’en a pas eu pour te rencontrer. Que lui as-tu promis pour qu’elle accepte de t’épouser ? De l’amour… ? De l’argent… ?

Ben soupira. Il était pris de compassion pour cette demoiselle. Il espérait qu’elle ne voulait pas avoir des enfants. Elle risquait d’être déçue… Quoiqu’elle devait déjà l’être. Ben était sûr que Ian était un mauvais coup au pieu… Qu’il était impuissant ou un truc du genre… Il ne devait jamais lui dire ça. Il le regarda avec un sourire. Il devait lui dire quelque chose pour Tony mais il réfléchissait à la façon de le dire. Il était prêt à parier qu’il avait déjà énervé son frère, rien qu’en étant gentil ou en lui parlant. C’était une de ses nombreuses facultés. D’habitude, il devait dire des choses désagréables pour énerver les gens, bon il finissait toujours par y arriver mais avec Ian, il avait juste besoin d’être là. Sa présence seule parvenait à l’énerver au plus haut point, c’était dingue. Voire chiant. Comment pouvait-il espérer qu’ils s’aiment comme des frères si sa simple présence suffisait à le rendre fou ? Il se heurtait à un mur. Il soupira et joua avec la bague autour de son majeur. A cet instant, Tony lui manquait… Non, il lui manquait tout le temps, mais là, un peu plus que d’habitude. Il passa une main dans ses cheveux d’un geste presque détendu.

-Anthony n’est pas parti. Je l’ai viré. Ce n’était qu’un demi mensonge, ils étaient tous les deux d’accord pour que Tony parte. Il enleva la bague et la lui tendit. Je n’en veux plus de ta bague. Je voulais voir ce que ça faisait de porter ce truc… Bah, c’est aussi nul que ce que j’avais imaginé. Comment tu l’as eue et pourquoi tu l’as gardée ? Tu es masochiste, c’est ça ?

Ben savait parfaitement ce que son frère allait répondre. Depuis toujours, il se laissait battre, c’était lui le masochiste. Mouais, enfin lui, il ne portait pas la bague de leur vieux paternel. Enfin si mais, il ne l’avait gardée qu’un mois et il n’aimait pas la porter. C’était incompréhensible… Et puis comment l’avait-il eu d’abord ? Il attendit que Ian daigne reprendre son putain de bijoux et soupira. Il ne vit pas tout de suite que son frère voulait lui lancer sa bague. En fait, il ne le vit pas du tout. Il sentit juste le violent impact entre la bague et sa joue. Il baissa la tête et posa rapidement la main sur sa joue. Il saignait. Il tremblait… Un peu. Putain mais quel connard ! Il avait menti ! Encore ! Mais pourquoi s’acharnait-il à le croire ? A l’aimer ? … A espérer qu’il change ? Il était un enfoiré, un abruti. Jamais il ne changerait. Il venait de le frapper devant tout le monde… Enfin, le frapper avec une bague… Il avait une entaille sur le visage maintenant. Il garda sa main sur sa joue mais leva la tête vers Ian et lui fit un sourire. Quel salopard.

-Bravo. C’était intelligent. Je suis fier de toi, décidemment, tu es toujours aussi con.

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MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeDim 16 Sep - 17:00

« Cherchez au fond de mon âme, vous tomberez plus bas que vous ne l'êtes déjà. »

Regard méprisant. C'était tout ce que méritait ce microbe, ce fils de rien, cette chose ignoble et sans nom qu'était mon frère. Je le haïssais, je le haïssais. Non. Je ne le haïssais pas. Si. Je le détestais au plus profond de mon être. Il méritait d'être puni. N'est-ce pas ? Car tout péché mérite une punition. Non ! Oh que si. Alors pourquoi ne suis-je pas puni, moi aussi ? … Tu ne réponds pas ? Parce que je suis un monstre.... Tais-toi. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Je regardais donc cet être qui se tenait en face de moi, Benjamin. Sa tête, sa voix, ses gestes, son attitude... Tout, absolument, tout, me donnait envie de vomir. Je suis jaloux. Non, je ne serais jamais jaloux de ce chien. J'avais tout ce que je voulais, j'étais riche grâce à cette conne qui me servait de femme, je ne faisais pas un travail vraiment compliqué, plutôt lucratif, où l'on avait de bonnes relations par la suite. J'avais des « amis », des petits cons de bourgeois, des riches eux aussi, tous des abrutis. Nous rigolions ensemble, nous étions très civilisés. Ne me faites pas rire ! Bande de cons. Je vous aurez tous, un jour. Je vous aurez un par un, j'ouvrirais votre gorge avec la lame d'un couteau. Je l'ai déjà fait. Oh oui. C'était amusant. Cette pute ne méritait pas de vivre. Elle avait péché. Elle m'avait trompé avec ce connard de postier. N'était-je pas plus beau qu'un vulgaire rouquin rougissant ? Moi j'avais de l'allure, j'étais fier et mystérieux, comme toutes les femmes le voulaient. Et je savais mentir à la perfection, de telle sorte que je pouvais offrir à mes aimées tout ce qu'elles voulaient. Je pouvais leur dire ce qu'elles voulaient entendre. Je pouvais faire semblant d'éprouver du plaisir lors de nos rapports dégoûtant et non excitant. Parce que le corps d'un homme est beaucoup plus stimulant, n'est-ce pas ? Tu penses à cela, n'est-ce pas, quand tu chevauches ta femme ? Tais-toi, abruti ! C'est mal de penser ça. Toi aussi tu vas être un chien si tu continues. Ne sors pas du droit chemin, continue de mentir, continue de sourire. Défoule-toi sur celui-là, avec son petit visage de bonne famille et son regard déterminé. Brise-le. Brise-le autant que tu es brisé. Casse-le encore plus que lui-même ne l'est déjà. Réduis-le à néant. Parce que tu le hais, n'est-ce pas ? Nous le haïssons tous les deux. Regarde, il parle. Il ouvre la bouche pour prononcer des paroles dégoûtantes. Ne l'écoute pas, il n'en vaut pas la peine. Il prend sa pitoyable défense, comme toujours. Et dire que tu as promis de ne pas le frapper. Tu es doué, parfois avec les mots. Tu sais ce qu'il te reste à faire. Je ne veux pas appeler Jordan. Appelle-le. Il ne parle pas très bien, mais il cogne dur, c'est le champion. Meg, toi qui est le plus souvent là, pourquoi ne parlerais-tu pas ? Mais j'en ai assez de parler pour toi. Défoule-toi, tu en rêves. Et il est là pour ça, ce … frère. Non... Non ? Pourquoi non ? Je... Chut, tais-toi. Écoute ce qu'il te dit ce vermisseau. Mais c'est qu'il t'insulte, n'est-ce pas ? Il fait son petit malin, fanfaron parce qu'il vient de se marier. Mais il ne vaut rien, rien de rien.

Il se moque de toi. Et il te raconte sa vie. Qu'est-ce que tu en as à faire, hein ? Dis-le, tu n'en as rien à foutre !! Oui, je m'en fous... Benjamin me parla pendant un moment. Je ne pus réprimer un rictus méprisant. Je le détestais. Il ne faisait qu'empirer son cas à chaque seconde. Pourquoi ne se taisait-il jamais ? Il n'avait toujours pas compris, avec le temps, que se soumettre était le mot clé dans la famille ? Non, monsieur préférait continuer d'ouvrir sa grande gueule, de lancer ce petit regard plein de défis et de sourire, comme s'il était supérieur. Ca, jamais. Il sera toujours inférieur à moi. Pourtant de nous deux, c'est moi le plus pathétique et méprisable. Ne dis pas de conneries. C'est lui l'insecte à écraser, pas toi. De plus, Benjamin ne comprenait rien à rien. Il ne savait pas ce que le mot « mensonge » , « intérêt » , et « naïveté » voulait dire ? Je mentais comme je respirais, je ne m'étais intéressé à Emily que pour l'argent et parce qu'elle était fort jolie, donc par intérêt. Et tout collait parfaitement puisqu'elle était naïve, gentille et délicate. La parfaite femme de couverture. Mais elle allait bientôt mourir. Ou pas... Je me lassais doucement d'Emily, elle était soumise et idéale pour moi. Si je venais, un jour, à la tromper, elle pleurerait et il me suffirait, pour qu'elle me pardonne, de lui dire des tendres mots mielleux et mièvres comme ceux-ci, par exemple : « Ma chérie, je t'aime. Il n'y a que toi au monde. Je suis tellement désolé, je ferais tout ce que tu veux pour me racheter. Je t'en prie, ne pleure plus, c'est toi seule qui brille pour moi. Tu sais, lorsque nous nous sommes rencontrés, j'ai su que tu étais la bonne. Celle qui me guiderait. Celle avec qui je vieillirais. Je t'aime tellement que te voir malheureuse me fend le cœur, je m'en veux tant... Comment ai-je pu te faire cela ? Je ne suis qu'un misérable... Je t'en prie, pardonne-moi. » C'était si facile. Mais je ne vois pas pourquoi je la tromperais. Déjà qu'avec elle, faire l'amour n'était pas une partie de plaisir, alors avec d'autres... Et je ne comptais jamais me disputer gravement avec Emily, son héritage était bien trop important. Je savais de source sûre qu'elle l'avait mis à mon nom si jamais il lui arrivait malheur. Elle en changerait lorsque nous aurons des enfants. Tsss. Des enfants... Quelle horreur ! Elle mourrait bien avant que mon sperme ne soit venu semer quelques graines dans son ventre.

Là n'était pas la question. Il recommençait à parler. Quelle horreur Chaque syllabe me donnait le tournis. Brrr. Tais-toi donc, vile créature. J'eus un petit sourire narquois à ses paroles. Je n'avais rien promis à cette charmante créature qu'était ma femme. J'avais simplement était le parfait gentleman, j'avais inventé un passé, joué le charmant fils de bonne famille. J'avais été souriant, perfide, manipulateur, menteur. Mais elle ne s'était douté de rien. Bien sûr que non. Les femmes sont toutes stupides. La première, celle que j'ai tué, elle l'était aussi. Stupide et conne. Je n'ai eu aucun mal à cacher le corps. A le détruire complètement. Quelle plaisir intense j'avais éprouvé en commettant ce crime. J'avais déjà réitéré l'expérience. Avec d'autres femmes. Les hommes, c'était moins amusant. J'avais essayé une fois j'avais bâillé d'ennui. Et aucune excitation ne m'avait traversé lorsque je lui avais tranché la gorge. Bref. Voilà que cet abrutit parlait de nouveau. Non mais quelle horreur...

« Mon pauvre frère, je t'ai fait mal ? Bah, tant pis. C'est tout ce que tu mérites à me parler sur ce ton. Tu savais que ça arriverait, non ? Alors arrête un peu de te pavaner et de me provoquer. Je pensais que nous étions d'accord. Je ne te frapperai pas, mais si tu joues avec le feu c'est à tes risques et périls. Qui est le plus con de nous deux ? Ramasse la bague. »

Je le regardais, plein de mépris. Je savais qu'il ne le ferait pas. En temps normal je lui aurait donné un coup de pied dans les genoux pour qu'il s'agenouille mais je ne le pouvais pas ici, pas maintenant. Il y avait trop de témoins et d'oeils indiscrets. Oh, certes, j'aurais aimé gâcher son mariage. Mais il y avait Emily ? Comment expliquer cela, même en mentant à la perfection ? Quelle conne, elle avait voulu venir. J'attrapais le col de sa chemise pour m'approcher très près de lui. Je n'aimais guère son contact. Il ne cessait de me provoquer physiquement, car il savait que j'étais homophobe. Pourtant tu trouves le corps de mecs tellement excitant... TA GUEULE ! Ferme-là. Tais-toi ou je te tue. Je te tue toi aussi ! Je plongeais mes yeux dans ceux de Benjamin afin qu'il y lise toute ma haine, tout mon dégoût. Et moi. Regarde-moi. Ne vois-tu pas cet enfant enchaîné, au fond de mon esprit ? Aide-moi !! Je le lâchais sans rien lui faire. Pourtant les muscles de mes bras tressaillaient. Je voulais le cogner, me défouler, chasser cette profonde frustration. Mais elle semblait ne jamais vouloir partir.

« Au fait, p'tit frère. Papa te salut. Il te fait tous ses vœux de bonheur. J'espère que cela te touche. Il regrette de ne pas avoir été invité. ~ Tu es, comme toujours, la honte de la famille. Mais pour une fois, tu fais les choses dans les règles. Tu ne t'es pas marié à un homme. »

Je tapotais sa joue blessée, enfonçant l'un de mes ongles dans la petite plaie. Tu sens la douleur petit frère ? Sale bâtard. C'était de sa faute, aussi. S'il avait été un bon frère... Pourquoi est-ce que je le hais ? Question idiote. Mais tu n'as pas de réponse. Tais-toi. Tu ne sais rien. J'aimerai savoir. Il n'y a aucune raison. C'est mon frère.... Tu commences à l'aimer ? Mais comme tu es ridicule ! A quoi cela t'avancerait, tu peux me le dire ? Non, tu ne le peux pas. Parce que sans nous tu n'es rien. Oh mais puisque tu veux faire ton malin, je me retire. Débrouille-toi, comme un grand garçon. Mais tu vas te ridiculiser, tu vas te montrer complètement pathétique. Pire, plus bas que terre. Je secouais la tête et plaquais mes mains sur mes oreilles. Meg se tut. Je redevenais moi. Moi... Apeuré et complètement perdu. Je me cachais toujours derrière Meg. Il faisait tout pour moi, c'était à lui que je devais mes mensonges, ma vie actuelle. Il m'influençait. Jordan ne disait rien, mais quand il se manifestait, il cognait sec et était vulgaire. Quant à moi, qui, presque jamais en public, ne me montrais, je ne savais rien. J'avais peur, je n'étais encore qu'un enfant. Un enfant qui n'avait pas grandi. Je levais mes yeux plein d'effrois sur mon frère. Seul visage familier auquel je pouvais me raccrocher sans Meg pour me couvrir. J'abattis mes deux mains sur ses épaules et posais ma tête contre sa poitrine, le souffle court. Je relevais la tête et, sans ciller, je murmurais en sa direction le premier appel à l'aide que je prononçais à voix haute depuis des années :

« Aide-moi. »

J'espérais de toutes mes forces qu'il m'entendrait. Car, après tout, personne ne m'avait jamais entendu. Je pourrais prouver à Meg qu'il avait tort, que je n'avais pas besoin que d'eux pour avancer. Après tout, je ne savais même pas ce que Benjamin m'avait fait... Tu es pathétique mon pauvre Ian. Je te l'avais dis. Regarde toi, accroché à Ben comme à une bouée. Parce que, après tout ce que tu lui as fait, tu crois qu'il va te tendre une main charitable ? Tu te fourres le doigt dans l'oeil ! Mais c'est toi et Jordan moi je... Tu n'en pensais pas moins. Et ce n'est ni « Meg » ni « Jordan » qui ont fait ce que tu as fait à ton frère. Lui, il ne nous connaît pas. Il ne nous connaîtra jamais car tu es complètement cinglé. Pour lui, il n'y a personne d'autre que Ian. C'est de ta faute. Tu es le responsable. Car, malgré tout, c'est toi qui nous as inventés. Tu sais pertinemment que nous n'existons que dans ta tête. Je... Alors, tu n'es rien sans nous, n'est-ce pas ? Je reculais de plusieurs pas, lâchant au passage les épaules de Ben. J'étais encore moi-même, je le sentais. Je voulais partir, fuir. Ce que je fis. Ce que je faisais tout le temps. Je fuyais, laissant Meg et Jordan, qui n'existaient pas, régler tous mes problèmes. Je partis donc en courant, laissant derrière moi Benjamin, dans l'intention de trouver ma femme et de rentrer chez nous. Je ne souhaitais pas rester ici. Ma tête tournait dangereusement. J'avais l'impression que j'allais vomir. Que j'allais tomber, m'évanouir comme une demoiselle en proie à une forte chaleur. J'étais une demoiselle ? Je heurtais quelqu'un. Je m'excusais. Ma vision semblait s’obscurcir et s'illuminer tout à la fois. Mon cœur battait à une vitesse affolante. Une main se posa sur mon bras, me demandant si j'allais bien. Je clignais des yeux avant de m'écrouler. Oui. J'étais une demoiselle.

Elles tournent. Regardent. Elles tournent. Qui sont ces filles ? Allons, tu ne les reconnais pas ? Ce sont tes petits poupées. Détaille-les bien, tu les as tuées. Il y a même ce garçon bien habillé à la peau de porcelaine. Le seul de ta collection. Une pièce rare. Oh regarde. C'est ton Papa. Cours vers lui, il a un cadeau pour toi. C'est noël. Tu as cinq ans. A cinq ans tous les enfants aiment Noël, célèbrent Dieu et Jésus. Sauf que Papa n'a pas de cadeau, ce n'est que pour les enfants pourris les cadeaux. Et tu n'es pas pourri ? Pourri, pourri ! Pour... ri.... rire. Ris. Ris aux éclats ! Ahahaha!

Je clignais des yeux. J'étais toujours allongé. M'avait-on laissé sur le sol ? Je ne m'en serais pas étonné. Meg se serait indigné, mais moi, je trouvais normal qu'on me laisse par terre. C'était ma place. J'étais encore moi-même. Meg m'aurait-il abandonné ? Sssh. Je suis toujours là. Non. Mon rythme cardiaque semblait de nouveau normal. Je n'osais pas bouger. On avait du me trouver terriblement con. Oh ! Mais peut-être étais-je chez moi ? Emily et moi étions rentrés ? Je me redressais légèrement sur mes coudes. Non. Ce n'était pas une pièce de notre manoir mais l'une de celui de Benjamin. J'étais sur un sofa, semblait-il. Seul. Je poussais un soupir. Meg allait revenir, n'est-ce pas ? Gagné. Tu es un gros nase sans moi. Je dirais avec un sourire poli que nous ne supportons pas l'alcool et la foule. D'accord. Tout ce que tu voudras mais... Reprends ta place, Meg. J'ai peur. Cache-moi. Cache ma honte...
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeMer 19 Sep - 15:19

Il est vrai que je me sens seul... Mais, c'est le prix à payer pour avoir ma liberté.

Etrangement, Ian avait raison. Je le provoquais. C’était une habitude détestable mais je jouais avec le feu. C’était énervant de savoir que pour une fois dans sa vie, il avait raison. J’estimais avoir le droit de le chercher, de l’emmerder mais à ce moment-là, je n’avais pas besoin de me plaindre qu’il me frappait. C’était normal… En quelque sorte. J’étais sans doute le plus con des deux, et je le savais. Il m’aurait été facile de le virer de chez moi. Tant pis pour le scandale, j’aurais pu le forcer à partir. Mais je ne faisais rien. Je lui parlais. Je passais un doigt sur la jolie plaie que Ian m’avait offert. Il m’ordonna de ramasser cette stupide bague. J’avais envie de le faire, aussi bizarre que cela puisse paraître je voulais me soumettre, tout aurait été tellement plus simple. Il me l’aurait demandé autrement, je l’aurais fait. Parce que l’obéissance, c’était plus reposant, c’était moins douloureux. Toute ma vie, je m’étais empêché d’être soumis, j’avais été un homme libre et fort. Mais j’en avais marre. L’absence de Tony en rajoutait une couche. Je ne voulais plus lutter. Je comprenais les SS et les délateurs nazis pendant la seconde guerre mondiale, je comprenais tous ces gens qui se soumettaient aux lois, qui allaient travailler, qui faisaient ce qu’on leur demandait de faire, parce que c’était cela, la société, un chef et son peuple, soumis. Respecter les lois était une preuve d’obéissance aveugle. C’était facile. C’était tellement plus simple de ne pas réfléchir par soi-même, de se contenter de faire ce qu’on nous disait, bêtement. Et pour moi, cela aurait été beaucoup moins douloureux. Malheureusement, je ne faisais pas partie de ces gens qui se soumettaient. J’essayais, mais je n’y parvenais pas. Moi, j’étais un commandant, j’étais le dirigeant de ma vie, personne ne pouvait choisir à ma place parce que j’étais libre. Mais c’était difficile à comprendre pour mon frère, et mon père. Je m’attendais donc à recevoir des coups, dans les jambes plus précisément, Ian aimait bien me voir à genoux devant lui. Il devait se sentir supérieur de cette façon. Grand bien lui fasse. Même à genoux, je gardais ma supériorité sur lui. C’était peut-être pour cela qu’il tentait sans cesse de me briser, de me faire du mal, il n’y parviendrait pas. Jamais. Il était jaloux de mes victoires, jaloux de tout ce que j’accomplissais, seul. Parce que lui, n’y arrivait pas.

Il ne fit rien. Evidemment, j’avais oublié qu’il s’agissait de mon mariage. Les invités n’auraient sans doute pas apprécié qu’on frappe le marié… Mes gardes du corps encore moins. Il m’attrapa par la chemise et je le regardais, las, fatigué. Ne voulait-il pas partir ? Me laisser vivre ce jour triste seul ? Mais non, il voulait me montrer qu’il me détestait. Splendide. Je ne l’avais pas encore compris. Il me lâcha après m’avoir regardé comme un chien sans poil, à trois pattes, borgne, avec une odeur infâme. Bref, avec un dégout visible et l’envie de me tuer pour éviter de devoir supporter ma vue. Du moins, ce fut cela que je ressentais. Mais j’en avais l’habitude, aussi loin que je m’en souvienne, il m’avait toujours regardé de la sorte. Sauf qu’il n’avait jamais osé mettre fin à mes souffrances, me tuer. Cela aurait été horrible, perdre son punching-ball préféré… Mais pourtant, il aurait pu, il aurait dû, comme dans la genèse que je connaissais par cœur. Je m’étais toujours vu comme Caïn mais n’aurait-il pas pu jouer ce rôle, une seule fois ? « Or Yahvé agréa l’offrande d’Abel et n’agréa pas celle de Caïn. Caïn en fut irrité et eut le visage abattu. Et Yahvé dit à Caïn, « mais pourquoi es-tu irrité et pourquoi ton visage est-il abattu ? Si tu es bien disposé, ne relèveras-tu pas la tête ? Mais si tu n’es pas bien disposé, le péché n’est-il pas à la porte, une bête tapie qui te convoite et que tu dois dominer ? » Cependant, Caïn dit à son frère « Allons dehors. » Et alors qu’ils étaient en pleine campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. Yahvé dit à Caïn « Où est ton frère Abel ? » et Caïn répondit « Je ne sais pas, suis-je le gardien de mon frère ? » Dieu reprit « Qu’as-tu fait ? N’entends-tu pas la voix du sang de ton frère qui crie de la terre jusqu’à moi ? Maintenant, sois maudit et chassé du sol fertile qui a ouvert la bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Si tu cultives le sol, il ne te donnera plus aucun produit. Tu seras un errant parcourant la terre. » Alors Caïn dit à Yahvé « Ma peine est trop lourde à porter. Vois ! Tu me bannis aujourd’hui du sol fertile, je devrai me cacher loin de ta face et je serai un errant parcourant la terre : mais le premier venu me tuera ! » Yahvé lui répondit « Aussi bien, si quelqu’un tue Caïn, on le vengera sept fois. » Et Yahvé mit un signe sur Caïn afin que le ne premier venu ne le frappât point. » Le premier meurtre de l’histoire… Dans la bible du moins. Un fratricide. Pourquoi ne m’avait-il jamais tué de cette façon ? Papa aurait été si fier qu’il utilise la bible pour se débarrasser de moi. Et moi j’aurais été libéré, à l’image d’Abel qui ne devait plus supporter la jalousie stupide de son frère aîné.

Je me sentis faible et idiot, souhaitant la mort plutôt que la vie. Pensant en plus à cette bible stupide et à ses histoires abracadabrantes. Je n’y croyais pas, je ne croyais en rien. Pourtant, je me souvenais de tout. De tout ce que j’avais appris, enfant. Je me souvenais que la première fois que j’avais entendu cette histoire, j’avais demandé à mon père, « Si Dieu sait tout, et s’il aimait ses fils, pourquoi a-t-il laissé Caïn tuer Abel ? »… Je ne me rappelais plus de la réponse, je supposais ne pas en avoir reçu. Et puis, dans le nouveau testament, j’avais lu « Première épître de Jean 3.12 "Ne soyons pas comme Caïn : il appartenait au Mauvais et tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que les actions de Caïn étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes." ». Quelle était donc la morale de cette histoire, le mauvais tuait le juste ? Cela n’avait aucun sens. Et en reportant cela à mon cas et celui de Ian, je me doutais qu’il était mauvais mais… étais-je juste ? Cela me paraissait peu probable. Bref. J’avais appris bêtement toutes ces histoires par cœur, la prostituée de Babylone, la belle histoire des villes de Sodome et Gomorrhe, mon père adorait celle-là. Il me rappelait sans cesse le sort réservé aux homosexuels de Sodome. Malheureusement, j’avais appris, que le sens premier de cette partie de la bible était « le manque d’hospitalité » de ses habitants, rien à voir avec l’homosexualité. Les hommes interprétaient à leur façon. Mais passons. Je n’en revenais pas de penser à cela. C’était d’un ridicule, à mon âge. Et Ian reprit la parole. Fort heureusement. Je n’avais pas envie de divaguer sur la Bible et ses histoires de cul encore une fois. Je me surprenais même à me souvenir encore de cela après autant de temps. Et évidemment, histoire de gâcher ma journée, un petit peu plus. Il me rappela l’existence de mon père. Il n’était toujours pas mort. L’histoire de Caïn prenait tout son sens : Les plus mauvais vivaient le plus longtemps. Je souris à mon frère, j’avais envie de lui répondre « Pas encore. » Mais je jugeais cela inapproprié. Je n’avais nullement l’intention de me marier à un homme, enfin… Non, non. Je le laissais s’amuser avec ma plaie comme si j’avais été un petit animal blessé sans défense. Je grimaçais légèrement. Maintenant que mon frère était réapparu dans ma vie, je devais me réhabituer à souffrir… Je n’envisageais pas une seconde me défendre. J’étais un crétin.

Plus il fit un truc de dingue, j’en avais l’habitude, certes … Mais, c’était étrange. Il mit ses mains sur ses oreilles et secoua la tête comme si j’avais dit quelque chose d’ignoble… Je n’avais rien dit. Je ne lui avais même pas fait de sourire arrogant, je n’avais rien insinué dans un regard supérieur et froid. Je n’avais rien fait. S’il entendait quelqu’un parler, ce n’était pas moi. Il posa sa tête contre ma poitrine. Ce contact me parut dénué de sens… Il avait l’intention de m’humilier, de me faire du mal. Je n’allais pas retomber dans le piège encore une fois. J’étais prêt à le repousser. Il leva les yeux vers moi et je crus y voir de la peur. Et il me murmura quelque chose que je n’aurai jamais cru possible… Il me demanda de l’aider. Et je le crus. Il raviva la petite flamme au fond de mon cœur, celle qui espérait sans cesse recevoir l’amour de mon frère. Celle qui ne s’était jamais complètement éteinte. Mais jusqu’à aujourd’hui, j’attendais désespérément, sans preuve qu’un jour, il m’accorde ce que je voulais. Et maintenant, il me demandait de l’aide… J’avais envie de lui dire que je serais toujours là pour lui, aussi stupide que cela puisse paraître. Et que, sans hésiter, je lui tendrais la main… Je savais d’expérience que je me ferai avoir, comme d’habitude. Il n’empêche que je lui tendrais toujours la main parce que je l’aimais. Et parce que je n’avais que lui, sans Tony, je n’avais plus aucune raison de le rejeter. Peu importe ce qu’il m’avait fait, peu importe tout ce que je détestais en lui, j’attendais tellement son amour que je recommencerai encore et encore à l’aider s’il y avait un infime espoir qu’il m’aime. J’étais profondément stupide et désespéré. Je me brûlais toujours sur la même flamme. Mais j’avais perdu trop tôt l’amour de mes parents, je n’avais eu que mon frère à qui me raccrocher. Quel salopard, j’espérais que ce n’était pas une mauvaise blague, un moyen de me faire encore plus de mal… Mais j’en doutais. Il ne pouvait pas savoir que je l’aimais autant. Il devait même penser que je le détestais, puisque lui me détester sans aucune raison, moi, avec toutes mes raisons, je devais le haïr… J’aurais dû. Dommage, ça ne fonctionnait pas ainsi dans mon esprit tordu. J’en voulais à mon père, à ma mère, à ma famille dans son ensemble mais… Pas à Ian. Ian qui n’avait pas eu d’autres choix que me détester parce qu’on marchait tous à la haine dans la famille… Je lui en voulais mais… Je l’aimais. Même si c’était douloureux.

Avant que je n’aie pu articuler quoique ce soit, il partit. Comme un fou échappé d’un asile. Et je le regardais faire avec l’envie subite de me moquer de lui, pas par méchanceté, juste par vengeance. Je ne le fis pas. Evidemment. Je ramassai la bague qu’il avait laissée, puis regardai de nouveau dans sa direction. Je le vis tomber. Et je me précipitais vers lui comme si j’avais peur de perdre la dernière chose qu’il me restait au monde. Je vérifiai qu’il respirait toujours. Fort heureusement, c’était le cas. Je n’aurais sans doute pas supporté de le voir mourir. Oui, j’étais masochiste. Mais perdre mon frère aurait été beaucoup trop difficile à vivre. Je préférais qu’il me frappe et me haïsse plutôt qu’il soit mort. J’étais un abruti. Qu’est-ce que j’espérais ? Qu’il me fasse un câlin et m’appelle « Benji » ? J’étais un homme plein d’illusions et de rêves comme la jeune Jeanne dans Une vie de Maupassant que j’avais étudié au lycée. Sauf que moi, je n’abandonnais pas mes espoirs. Je ne le pouvais pas. Ian m’aimerait sans doute un jour, n’est-ce pas ? Je souris doucement, demandant aux gens de s’écarter. J’appelai deux de mes gardes du corps pour qu’il le transporte jusqu’au salon. Puis je rassurai l’assemblée en disant que tout cela n’était rien, qu’ils pouvaient reprendre leur conversation sans intérêt. Aalis vint me voir, je la repoussai gentiment. Je restais seul, avec mon frère, allongé sur le sofa. Je le trouvais beau… Et faible. Il me paraissait beaucoup moins imposant et violent, endormi ainsi. Je m’agenouillais à sa hauteur et d’un geste absolument dénué de sens. Je posai mes lèvres sur les siennes. Ce n’était pas par amour malsain, j’aimais Ian comme un frère pas comme un amant. C’était une sorte de vengeance personnelle. Il n’y avait que moi qui me souviendrais de cela, c’était une sorte de victoire. Une victoire stupide, dégoutante mais… surprenante. Je lui souris et me levai pour aller lui chercher un verre d’eau. J’étais moi aussi dérangé. Tant pis. Ian ne s’en rendrait jamais compte… Heureusement d’ailleurs. Je savais qu’il m’aurait tué. Une provocation connue de moi seul. Je revins dans le salon, un verre d’eau à la main. Ian était réveillé. Je lui fis un sourire tendre, bienveillant et lui tendit le verre. Il leva les yeux sur moi, surpris… Qu’attendait-il de moi ? Que je le repousse ? Mais je ne voulais pas le repousser. Il prit le verre, néanmoins. Chose étrange mais rassurante. J’étais là s’il avait besoin de moi. Je serai toujours là.

-Si tu as besoin de mon aide, sache que je serai toujours là pour toi. Je serai même ravi de t’aider. Mais il faut que tu m’expliques, que tu me parles. Je ne me moquerai pas et je te croirai, peu importe ce que tu me diras, je te le promets.

J’avais envie de lui dire que je l’aimais. Qu’il représentait tellement de chose pour moi… Mais, j’avais cette petite voix dans ma tête qui me hurlait de ne pas le faire. Elle me racontait que j’étais encore en train de me faire avoir. Que j’étais faible. C’était vrai, il était difficile de me briser avec des coups, impossible même mais… Jouer avec mes sentiments était autre chose. Je savais que s’il me disait qu’il ne m’aimait pas, s’il me portait un coup fatal maintenant, je ne m’en relèverais pas. Mais je ne pouvais pas croire qu’il m’avait menti… Il avait l’air tellement sincère. Son appel à l’aide était sincère, j’en étais certain. Je lui pardonnerais n’importe quoi s’il me disait qu’il m’aimait, s’il m’avouait tout ce qu’il avait sur le cœur, même s’il me disait qu’il me détestait. S’il avait de bonnes raisons, je ne pouvais pas lui en vouloir. Mais il me fallait des explications. Et la petite voix dans mon crâne était sûre qu’il n’allait pas m’en donner, qu’il allait me rire au nez d’être aussi naïf, qu’il ne m’aimait pas… J’avais terriblement peur… Je ne voulais pas entendre cela. J’étais terrorisé à la simple idée que mon frère se moque une nouvelle fois de moi… Je fis taire la voix et lui tendis la bague. Il la prit et cela me réconforta dans l’idée qu’il ne voulait pas me faire du mal. J’espérais ne pas me tromper…

-Je suis sincèrement désolé pour tout ce que j’ai pu te faire, même rien que te provoquer. Je te fais mes excuses. C’est malheureusement une habitude que j’ai prise mais je te promets de faire des efforts. Et je n’aurais pas dû te prendre ta bague, c’était stupide… Pour cela aussi, je te présente mes excuses.

Je me sentais légèrement minable, un peu mieux, certes, mais minable. Je n’aimais pas faire des excuses, ce n’était tellement pas mon genre. Mais là, j’étais sincère. Mon père avait tenté de développer très tôt une haine entre nous. C’était une autre façon, plus psychologique, de nous maltraiter. Evidemment, puisque j’avais un esprit de contradiction plus qu’aiguisé, avec moi, cela n’avait pas bien marché et j’aimais mon frère. Mais j’espérais qu’avec des excuses, il cesserait de me repousser. Je n’étais pas le frère idéal mais… Je m’efforçais de le devenir… Et encore une fois la petite voix dans ma tête vint me prévenir de ne pas me faire trop d’illusions… Non, je savais bien que je ne devais pas rêver. Mais tant pis. J’espérais qu’il me prenne dans ses bras et qu’il me dise qu’il m’aime. Je le suppliais mentalement de le faire. J’en avais terriblement besoin. Je ne voulais pas qu’il me déteste, je ne voulais plus qu’il me frappe… Je ferai tout ce qu’il voudrait. J’étais même prêt à lui obéir, à la seule condition que je vois dans ses yeux, autre chose que de la haine et du dégout. Qu’il me montre juste un peu d’affection… C’était pitoyable, mais c’était la vérité. J’avais tellement besoin d’amour que j’étais prêt à faire n’importe quoi. Cependant, la petite voix me prévint de ne pas lui dire cela tout de suite… Je décidais de l’écouter, après tout, je n’avais aucune preuve que Ian voulait de mon aide, à part la phrase qu’il avait prononcé toute à l’heure… Mais si, il voulait de mon aide, j’en étais persuadé. Il m’aimait, je le savais. Il ne pouvait pas m’en vouloir toute sa vie, il allait forcément me pardonner. Je n’avais jamais été très méchant avec lui… Un peu chiant mais jamais méchant…

-Tu te souviens quand papa m’a demandé de te frapper, avant que je m’en aille… Tu sais pourquoi je n’ai rien fait ? Parce que je ne t’en veux pas… Tu es mon grand frère… Tu as fait des choses … Horribles. Et je t’ai détesté, parce qu’au lieu de me protéger, tu me faisais autant de mal que papa, voire plus, parce que toi, je t’aimais. Mais, je ne t’en veux pas, tu as peut-être des excuses, je m’en fiche, même sans excuse, tu n’es pas coupable pour moi. Je suis sans doute complètement pitoyable mais… Ton appel à l’aide m’a donné l’impression que tu ne me détestais pas complètement et… Je t’aime tellement et… Je ferai n’importe quoi pour toi, pour que tu ne me haïsses plus…


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Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Empty
MessageSujet: Re: Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson]   Marié, papa, Suis-je tombé dans la banalité ? A non, je t'oubliais... [PV Ian Anderson] Icon_minitimeDim 7 Oct - 23:41

« Je suis fatigué patron, fatigué de devoir courir les routes et d'être seul comme un moineau sous la pluie... »

« Noooooon ! » Quelle était cette voix dans les ténèbres ? La mienne ? Oui, c'était bien la mienne. Je hurlais de désespoir. Mais personne ne m'entendais, n'est-ce pas ? Hé, pourquoi tu pleures, Ian ? Je ne sais pas. Tu es tout seul ? Oui. Oui je suis seul au monde. J'ai très mal au cœur. Pourquoi j'ai mal ? Hihi. Meeeeg ! Meeeeg ! Ne me laisse pas, je t'en supplie, je t'en prie, reviens Meg. Je ne partirais jamais. Tu me promets ? Oui ! J'ai peur tout seul. Ah... Cette main froide... Cette brume qui cache mes yeux... Je ne vois plus rien... Je tremble. Des gens... Des visages... Ce sont ces garçons du lycée, dans les toilettes. Ceux qui m'ont violé... Meg ! Au secours... Je suis perdu. Pourquoi tu ne viens pas m'aider ? Je suis tout seul... Aaaaaaah ! Mon cri se perd dans le silence. Parce que je ne peux pas crier, ma gorge est serrée. Pourquoi ? … Ils ne sont pas si mal ces garçons. Je me demande pourquoi ils font ça. Quelle est la satisfaction à dominer un autre garçon de la sorte et de le réduire en miette ? Je ne pourrais en parler à personne, je crois... Benjamin me hais. Il a raison. Moi je ne le hait pas... Je crois. Et puis Papa ne me croirait pas. J'ai peur de toute ma famille, ils sont si malsains... Comme toi ! Oh Meg tu es là toi aussi ? Tu ne peux rien faire... C'est la vie. La vie est horriblement injuste, Meg. Je ne l'aime pas beaucoup, cette vie. Ils ont l'air content. Moi je ne souris pas. Je n'ai plus aucune émotion, Meg. Je suis vide, complètement vide. Moi, si j'étais toi, je serais en colère. Mais tu es moi, Meg. Tu es toujours avec moi. Oui... Hihi. Moi je suis terriblement en colère. Je suis en colère. Oui, c'est ça !! En colère... Je les hais. Laissez-moi, aaaah ! Je vous tuerai. Je vous crèverai les yeux.

Et maintenant, où suis-je ? C'est noël... Ca sent bon le gâteau. Je n'aime pas le gâteau. Pas celui de Mamie en tout cas. Il est pâteux et sans goût, immangeable. Mais tout le monde le mange en souriant, parce que tout le monde est censé aimer Mamie. Cette cœur m’écœure. Ce gâteau m’écœure. Tout ces gens m’écœure. Tiens. Papy. Je le hais celui-là. Il m'a baisé littéralement quand j'étais petit. Quel connard. Il tient Ben par la main... On s'en fiche, qu'il se salisse proprement les mains ! Ouais, on s'en fiche... Mais moi je sais ce qu'il s'est passé. Ca fait mal, c'est dégoûtant. On ne s'en fiche pas. Papa. Papa... Je te hais. Mais Papa, je sais que tu n'aime pas Papy. Alors Papa, sauve ton fils. Lâche. Oui. Papy... Aaah... Je comprends. C'est ma punition pour être si cruel.Et là, tu es en colère ? Je suis si vide...Sans Ben... Ah... J'ai compris. C'est sa faute. C'est facile de tout rejeter sur les autres. Après tout j'ai dix-sept ans. Tu es faible. Et rien sans nous. C'est la faute de Ben... Oui. D'accord. Je le déteste ! Oui, nous le détestons ! Ah... J'ai mal dans tout mon être.

J'ouvris soudain les yeux. Je n'étais plus dans ces horribles toilettes ni dans le bureau de Papy. J'étais... Sur un canapé inconnu et j'avais mal à la tête. Ah oui, je me souvenais. Je m'étais écroulé. Je m'étais réveillé une première fois avant de fermer les yeux et d'avoir ces flashs. Ah... Je suis pathétique. Tutu... Tu vois. Sans moi tu es quoi ? Pitié Meg, cache-moi. Vite... Je ne veux pas qu'on me voit si mal. La porte claqua contre le mur. Elle ne claqua pas réellement en fait... Mais mon crâne me faisait si mal que c'est l'impression que j'eus. Je grinçais des dents et poussais un profond soupire sans doute inaudible. Benjamin entra dans la pièce. Car c'était bien lui. Un hurlement retentit. Je l'entendis clairement mais compris aussi que tout cela se passait sans ma tête. Tout ces bruits qui me faisait mal au crâne, la plupart du temps, venaient de moi et seulement de moi. L'aspirine n'y changeais rien. Passons. Benjamin était là et cela suffisait à amplifier mon mal. En plus, je venais de me ridiculiser, il allait cesser de me craindre et de me respecter ! Il me tendit un verre d'eau... Que je pris. Étrange. Pourquoi le prenais-je ? Je ne le savais pas vraiment. L'envie de lui lancer à la figure me démangeais mais quelque chose retenait mon bras. Une sorte de mauvaise ou bonne conscience... Je ne savais plus trop... Le bon, le mauvais... C'était, selon moi, du pareil au même. Ma conscience, quant à elle, était brisée. Comme mon cœur. Pourquoi mon cœur était-il brisé ? Ca je l'ignorais totalement... Je ressentais juste une immense douleur et un vide immense. J'étais seul et ce n'était pas l'autre avec ses belles paroles qui allait changer quelque chose. Il voulait m'aider ? Peuh. Ca c'était le Ian faible qui avait parlé. Je n'avais besoin de personne et certainement pas de cet autre imbécile. Même si je m'étais tapé une honte magistrale au milieu de tout ces empaffés, au moins je pourrais retourner cela contre Benjamin. Je savais désormais ce qu'il espérait : un frère. Ahah ! Comme c'était pathétique. Mais au moins, ça pouvait se retourner contre lui. Il promettait de ne pas se moquer ?! Mais il se moquait déjà de lui en disant cela ! Quelle ineptie. Il osait me parler... Il voulait que nous discutions ? Comme c'était amusant. Ils allaient peut-être parler.... Dans ses rêves ! Il me tendis la bague que je lui avais jeté au visage quelques minutes plus tôt. Je la pris, tout comme le verre, sans discuter, sans aucun signe de violence. Je ne jouais pas deux fois la même carte en une journée. La bague, c'était déjà fait. Il avait d'ailleurs gardé une petite marque sur sa joue. Félicitation, p'tit frère, tout mes vœux de bonheur pour ton mariage.

Des excuses ? J'eus envie d'éclater de rire. Des excuses... Mais pourquoi des excuses... ? Qu'avait-il fait après tout ? J'essayais de me rappeler. Je n'arrivais pas à le faire. Rien ne me venait en mémoire. Bien sûr, peut-être pouvais-je lui en vouloir pour de futiles bêtises... Mais je ne m'en rappelais déjà plus. La vérité me sautait aux yeux. Il n'y a aucune raison. Si, il y en avait forcément une ou deux.... Ou trois.... Certainement, certainement ! Et qu'il se taise cet abruti avec ses excuses bidons qui ne valaient pas un sou ! Je le fixais droit dans les yeux, un peu évasif toutefois. J'avais du mal à fixer les gens dans les yeux sauf quand je mentais à des inconnus. Je m'apprêtais à répliquer quelque chose de méchant. Après tout j'étais Meg... Tu es Ian Anderson. Qui est-ce ? Ah oui ! Le gamin pleurnichard. Il ne savait vraiment pas se taire, Benjamin. Dire que c'était mon frère. Tu parles ! Un sale type, oui. Pourquoi ? Quelqu'un pleure, je crois. Oui... Quelqu'un sanglote très fort. Mais je dois ignorer ce sanglot. Je dois les stopper. Sinon ils vont m'avoir ! Mais je refuse : ils ne m'auront pas ! Jamais. Un rire éclatant franchi mes lèvres. Un rire franc et peut-être malsain. Puis je jetais le contenu du verre sur le visage si crédule de mon frère avant de jeter le l'objet fragile à travers la pièce qui se brisa en mille morceau contre un mur. J'enfilais la bague à mon indexe Il faudrait du doigté pour l'enfiler... et lançais un regard méprisant à Benjamin ? Comment le briser, comment lui couper définitivement ses petites ailes ? J'avais ma petite idée sur la question. Je savais être cruel avec les mots. Jordan c'était le poing. Et Ian ne servait à rien. Mais c'est toi Ian... Je me levais et regardais Benjamin de haut. Quel crétin. En plus nous étions seuls dans la pièce, je pouvais faire ce que je voulais !

« Tu es désolé ? Tu es désolé ?! Pfff. Tu ne sais même pas de quoi tu parles ! Si tu savais comme je me fiche de tes pitoyables excuses ? Tu es pitoyable, tu n'es qu'un crétin. Ah tu m'aimes ? Laisse-moi rire, tout ce qui sort de la bouche d'une poubelle ne parvient pas à mes oreilles, tu es complètement stupide. Tu m'aimes ? Ah-ah. Laisse-moi te dire : je te hais ! Je te méprise, je te déteste jusqu'à la moelle de mes os. »

J'eus un rictus méprisant suite à ses paroles. Il fallait bien que je rattrape les bêtises faites. Si cruel. Et alors ? Il ne méritait pas mieux ! Mais pourquoi ? Tu m'agaces à la fin. Je m'approchais tout prêt de mon frère, cher Benjamin. J'ai dans le regret de t'annoncer que... Je te hais. Et qu'il en sera toujours ainsi. Mais ne le savais-tu pas déjà ? Franchement... Je pense que tu te fais du mal pour rien. Tu aimes ça, avoir mal ? Pff. Tu dis ne pas me détester, mais c'est faut. Entièrement faux. Tout homme normal serait obligé de me haïr. Vois-tu, je me déteste moi-même. Comment toi, qui me supporte, ne pourrais-tu ? Cet espoir qui te fait vivre, c'est cela qui te rend si pitoyable. Mais ce n'est pas grave, vois-tu. Tu fais ce que tu veux. Mon pauvre petit frère... Comme ça doit être dur de toujours sourire. Pff. Je ne te plains pas, tu n'as que ce que tu mérites. Je levais ma main et frappais de toutes mes forces la joue de cet idiot. Précisément là où il y avait la marque qu'avait laissé la bague.

« Je te déteste. Et tu auras beau espérer, ça ne changera rien car le peu de compassion, s'il y en a eu un jour en moi, que j'avais est mort. Mort et enterré. Tu ne me fais même plus pitié tant tu es pathétique. »

Je me détournais et essuyais ma main avec un mouchoir que j'avais au fond de ma poche. J'en avais toujours un sur moi, au cas où je touchais des saletés. Mon frère en faisait parti. Je répugnais même à l'appeler mon « frère ». Il n'était pas le mien, je le haïssais, n'est-ce pas ? Je devais le haïr. Etait-ce là le moyen que j'avais pour me raccrocher à quelque chose ? Pff. Je devenais moi-même pathétique. Je posais ma main sur la poignet de la porte. La tête me tournait encore un peu mais je savais que je ne m'évanouirai plus. Au fond de moi j'avais mal au cœur. Pourquoi ? J'avais de la peine... Mais ce sentiment était pour les faibles. Tu es faible. C'est faux ! J'étais quelqu'un de fort. Lâche. Ineptie ! Fou. Fou ? Oui je le suis. Complètement. Je ne comprends pas pourquoi j'ai si mal à la tête. J'aimerai que cela cesse. Que cela cesse une bonne fois pour toute et ce à jamais. Je posais mon front contre la porte, la main toujours enroulée autour de la poignée. J'avais mal, si mal. J'avais envie de hurler. Je serrais les dents pour ne pas le faire. La présence de Benjamin fut pour moi étrangère. Tout vacillait, c'était étrange, comme dans un rêve ou une illusion. Mais... Moi je ne rêvais plus. Je n'avais jamais rêvé. Je ne faisais que des cauchemars. Des cauchemars terribles dans lesquels je me faisais violer, frapper, battre jusqu'au sang, hurler dessus. Parfois je me faisais poursuivre dans une forêt profonde dans laquelle il n'y avait aucune sorte. Certaines nuits c'était dans un labyrinthe, ou dans un couloir sans fin. Et je ne savais même pas se qui me courait après. Je savais seulement qu'il fallait fuir. Les cris s'étouffaient toujours dans ma gorge et j'avais l'impression que je n'avançais pas, que mes foulées étaient trop petite. La chose allait me rattraper, mais elle ne semblait jamais bondir. Seule une présence inquiétante et mon cœur... Comme à ce moment précis... Il battait à toute allure. Et puis je me réveillais en sueur. Parfois Emily me prenait dans ses bras en caressant mes cheveux, mais la plupart du temps j'étais seul. Et je n'avais pas besoin de cette femme pour me rassurer. Je n'avais besoin de personne d'autre que moi-même... Et Benjamin. Jamais de la vie.

Ma tête... Elle allait exploser... Je desserrais les dents, bien malgré moi, et lâchais un hurlement déchirant. Je plaquais mes mains sur mon crâne et tirais violemment mes cheveux. Que cela cesse !! C'était trop horrible, trop douloureux, insupportable... Je tombais à genoux et appuyais ma tête contre la porte en sanglotant comme un moins que rien, comme un pauvre demeuré. Quelle honte... Mais je ne pensais pas à la honte à cet instant précis. J'avais des envies de meurtre. Je pris une profonde inspiration, tentant de calmer ma respiration et ce fichu mal de crâne. Je me sentais incapable de réfléchir convenablement. Mes idées n'avaient jamais été claires ni ordonnées. A présent c'était pis encore. Mes cris avaient cessés. Mes pleures par contre continuaient. Mais silencieusement. J'avais littéralement explosé. Il fallait que je me venge sur quelqu'un. Et le seul objet dans cette pièce c'était Benjamin. D'ailleurs il se tenait derrière lui ce con. Va-t-en avant qu'il ne t'arrive du mal ! Vite, fuis... ! Mais il ne partit pas cet imbécile. Ma main se referma sur son poignet. Mes yeux brillants de larmes rencontrèrent les siens. Peut-être vit-il passer dans mon regard cet éclair malsain, cette clarté de folie ? Je donnais un violent coup de poing dans sa figure. La douleur agissait à ma place. Je faisais du mal à quelqu'un d'autre pour que le mien s'en aille. Je me fichais que ce soit malin ou pas. Jordan était là. Et Jordan ne réfléchissait pas vraiment. Il frappait. Il était furieux, dans une rage folle et incontrôlable. Un peu comme Hulk... En moins vert et en moins impressionnant...

« C'est de ta faute !! Entièrement de ta faute, je te hais, je te déteste.... Arrête !! Arrête...! »

Ma main gauche se referma sur mon avant bras droit. J'arrêtais subitement mes gestes et retombais sur le dos, hors d'haleine. Il allait pouvoir me détester. Je l'avais amoché le jour de son mariage, je n'avais pas tenu promesse. Mes pleurs avaient cessés, pas mon mal de crâne. Et j'avais mal aux doigts à présent. C'était malin, tiens... Je me redressais sur les coudes pour fixer ma victime. Je suis tellement désolé petit frère, je t'aime. Je te hais, bien fait !
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