Bam ! Adam frappait depuis environs dix minutes sur la porte de la cellule où il était retenu prisonnier en la compagnie d'un autre homme. Ses nerfs avaient subitement lâché. Pouf ! Comme ça, sans prévenir... Tantôt il se jetait contre les murs de la cellule comme un fou furieux, tantôt il y donnait de violents coups de poing, si bien que ses mains étaient devenues sanglantes. Il voulait sortir d'ici ! Il fallait qu'il sorte d'ici, vite ! A tout prix... Adam n'était plus humain depuis que ses yeux étaient tombés sur cet objet trouvé sous son oreiller. Qu'on l'enferme dans une pièce exiguë en compagnie d'un homme qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam passait encore... Mais ça, c'était de trop. Il n'était plus un animal ! Il refusait catégoriquement d'en être un ! Et pourtant, voilà qu'il se comportait comme tel... Un chien enragé. Il ne réfléchissait plus. Il agissait en fonction de ses peurs les plus profondes... Tout ça à cause de la laisse qu'il avait retrouvé caché sous son oreiller.... Qui que soit ce salaud, il allait le tuer. Lentement. Il allait le tuer. Ils mourraient tous. Tous ! Mais laissez-moi sortir d'ici ! Toutes les souffrances qu'il avait enfermées au fond de son cœur refaisaient surface les unes après les autres et explosaient dans son crâne en un feu d'artifice multicolore. Ses yeux étaient fous. Il n'avait plus rien d'humain. Plus rien du tout... Adam bondit une nouvelle fois contre la porte. Sa tête la heurta de plein fouet. Ses pieds cédèrent sous son poids lorsqu'il retomba sur le sol et il glissa dans une totale obscurité...

Adam était dans son appartement, assis en tailleur sur le clic-clac. Il attendait le retour de Joshua avec impatience. D'ailleurs, il était un peu en retard... Pas de beaucoup. Il ne fallait pas encore s'inquiéter. Il caressait doucement le pelage de Buster, en attendant. Son fidèle compagnon. La porte s'ouvrit soudain. Brusquement, Adam redressa la tête. Mais ce n'était que Josh qui rentrait avec des sacs de courses. Un sourire imperceptible se peignit sur les lèvres d'Adam qui ne fit pas un geste pour l'aider. Joshua avait dit qu'il irait faire les courses, qu'il les fasse jusqu'au bout en rangeant le tout à sa place. Toutefois, Adam se leva. Buster sauta sur le sol en aboyant joyeusement avant d'aller se coucher un peu plus loin, sur un petit coussin qui lui était réservé, devant sa gamelle. Adam se dirigea vers son compagnon qui rangeait une bouteille de lait dans le frigo et hésita à l'enlacer par derrière. Mais s'il avait fait cela, ils auraient fini couchés sur le sol, nu, en plein ébat sexuel. Adam ne se plaignait pas de cette activité qui prenait, parfois, la moitié de leurs journées et de leurs nuits. Son activité sexuelle n'avait jamais été aussi bonne et, il fallait l'avouer, il se sentait beaucoup mieux après avoir fait l'amour. Comme si sa rage disparaissait. Bref. Adam se contenta de s'adosser contre le comptoir de la petite cuisine. Joshua déposa un baiser sur sa joue et lui tendit une bouteille d'eau. Ce garçon était si prévenant. Il arrivait à comprendre, sans un mot, ce qu'Adam voulait. Il but une gorgée avant de reposer la bouteille sur le comptoir et de retourner vers le canapé pour remballer ses affaires qu'il avait laissé traîner. Alors qu'il se redressait, la tête lui tourna soudain. Il s'appuya à la table pour ne pas tomber mais ses jambes cédèrent sous son poids et il heurta le sol de plein fouet. Et ce fut dans cette cellule, cette prison, qu'Adam s'était réveillé, avant de trouver la laisse son oreiller....

Adam était allongé sur le sol. Sa tête lui faisait un mal de chien et il lui semblait qu'un peu de sang dégoulinait de son front. Faiblement, il porta sa main à sa tête pour y découvrir une petite plaie. Merde ! Voilà tout ce que ça lui apportait de s'énerver... Mais maintenant, ça allait mieux, il s'était un peu calmé... Par contre... Il était sûr et certain qu'il était ici à cause de con sale traître de Joshua ! Nulle autre explication... Avec précaution, Adam se redressa et s'adossa contre le mur en grimaçant. Il tourna la tête sur sa droite pour découvrir l'autre homme, éveillé et parfaitement immobile. Il devait le prendre pour un fou furieux, avoir peur de lui, ou quelque chose dans ce goût-là. Adam s'en fichait. Ce qu'il voulait ? Sortir d'ici. La sympathie de son compagnon de cellule ne l'intéressait nullement et ses opinions, il pouvait les garder pour lui et se torcher le cul avec – pardonnez cette familiarité. Adam essuya le sang qui dégoulinait le long de son front et lança un regard féroce à l'autre demeuré qui le regardait.

« Quoi, qu'est-ce t'as ? aboyais-je en sa direction.