The Mysteries of Paris
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 Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]

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Benjamin Anderson

Benjamin Anderson

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MessageSujet: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeVen 3 Fév - 18:26

On devrait savoir oublier les gens qui ne nous aiment pas correctement.
Ben se réveilla dans un sursaut, ses yeux s’ouvrirent et il constata avec bonheur que le jour était levé. Il réussit à calmer sa respiration au bout de quelques minutes. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas fait ce rêve. Il sentit un contact doux et chaud sur sa peau. Il tourna la tête et il se souvint de la personne à ses côtés. Elle s’appelait Kate, elle était française –et il aime beaucoup les françaises- et c’était en partie pour cela que Ben avait accepté de coucher avec elle. L’autre partie, c’était son porte-monnaie plus que rempli. Il n’épousait pas ces femmes et pourtant, il faisait toujours en sorte de trouver des riches. Ben s’assit au bord du lit, il passa une main dans ses cheveux en essayant d’oublier sa nuit. Il se leva lentement, sans faire de bruit. Il devait partir avant que sa conquête ne se réveille. Oui, c’était lâche de s’en aller comme ça mais c’était devenu une habitude tenace. Il n’était pas prêt pour une relation sérieuse… Avec une femme du moins, puisqu’il n’aimait que deux choses chez elles, leur sexe et leur argent. Il avait juste besoin de dormir avec quelqu’un. Il ne l’avait jamais avoué à personne (même pas Tony), se retrouver seul le terrifiait, excepté lorsqu’il cambriolait. Il détestait n’avoir personne à ses côtés pendant trop longtemps, voilà pourquoi il cherchait désespérément la compagnie des femmes pour la nuit. La journée, c’était plus facile, il avait Tony.

Ben ramassa ses affaires froissées par terre et les enfila. Il sortit son peigne et se recoiffa devant un miroir, en jetant parfois un coup d’œil à Kate. Il n’avait pas fermé sa chemise fuchsia et elle laissait entrevoir ses abdos musclé (♥.♥). Il s’habillait toujours ainsi. Il était en chaussette et en pantalon noir, il avait l’air un peu débraillé mais il supposait que cela faisait son charme. Personne ne s’était jamais plaint de ce look de playboy. Il mit son chapeau sur sa tête, prit ses chaussures à la main et sortit de l’appartement. Une fois dehors, il poussa un soupir. Il serra les poings avant de donner un violent coup dans le mur. Il retint des vulgarités qui n’allaient absolument pas dans son langage raffiné. Il avait l’impression de s’être brisé la main, il se sentit stupide mais il avait besoin de se défouler. Il mit ses chaussures malgré sa main endolorie. Ce qu’il pouvait se sentir con… Il descendit les quelques étages jusqu’au rez-de-chaussée. Son cauchemar le perturbait. Il ne comprenait pas pourquoi il avait rêvé de tout ça cette nuit. Quelque chose n’allait pas. Il monta dans sa Lamborghini avec précaution. Il posa ses mains sur le volant et mit ses lunettes de soleil.

Ben manqua de finir dans un fossé plusieurs fois, il n’avait pas la tête à ce qu’il faisait… ce rêve... Et puis, il avait mal, il avait vraiment très mal au dos. Mais le pire… tout cela ne lui était pas arrivé depuis une dizaine d’années. Il freina brusquement en voyant un oiseau sur la route et posa sa tête sur le volant. Il soupira. Les images défilaient devant ses yeux sans qu’il ne le veuille réellement. Il voyait son père, il le voyait le frapper encore et encore et cela ne cessait qu’à son réveil. Mais cette fois, il y avait une différence et l’écrivain ne l’avait pas vu avant cet arrêt dans sa voiture. Derrière son père, quelqu’un le regardait. Son frère le regardait avec le sourire sadique qu’il arborait si souvent lorsqu’ils étaient adolescents. Ben avait fait ce cauchemar des milliers de fois et jamais il n’y avait vu son frère. Il se demandait ce que cela pouvait bien signifier même s’il n’était pas sûr de vouloir le savoir. Il fut sorti de sa rêverie par un bruit de klaxon. Une voiture venait de s’arrêter derrière lui. Ben aurait bien fait un geste obscène mais il avait de trop bonnes manières pour ça. Il fit signe au conducteur de passer lorsqu’il entendit l’alarme agaçante des voitures de police. Quelle journée pourrie. L’automobiliste le doubla et Ben aperçut les gyrophares dans son rétroviseur. Il se rangea sur le côté, les policiers le suivirent. L’un sortit de sa voiture et s’approcha de l’écrivain, il posa sa main sur le toit de sa Lamborghini et Ben fut séduit par l’idée de lui casser le bras pour cette offense (à sa voiture oui, oui) mais il ne le fit pas, il avait une sorte de code à respecter, ne pas se faire attraper bêtement était la règle numéro une. Il baissa sa vitre et demanda au flic ce qu’il lui voulait. Il commettait trop de méfaits pour regarder un policier sans ressentir un peu d’angoisse. Mais ce dernier enleva ses lunettes de soleil et lui sourit.

-Je le savais que c’était vous ! Vous êtes l’écrivain célèbre là … Celui qu’on voit plus souvent dans la presse pour ses aventures que pour ses bouquins. Attendez, votre nom c’est… heu…

Ce flic venait de décrire toute la vie de Ben en une seule phrase et d’une manière peu valorisante. Il trouvait cela déroutant et vexant. Ben lui dit son nom pour arrêter cette situation gênante. Le policier lui demanda un autographe pour sa jeune fille. En échange, il ne lui donna pas de contravention pour l’arrêt dangereux. Il partit en complimentant sa voiture et en lui disant de conduire prudemment. Ben redémarra après qu’ils soient partis. Il disait à Tony de ne pas s’inquiéter mais il se mettait tout le temps dans la merde, il se rendait compte à quel point il pouvait être chiant. Il sourit pour lui-même en pensant qu’il était le plus fort de toute façon. Une fois sa confiance en lui revenue, il se mit en route. Soudain, la douleur dans son dos réapparut. Ses mains se crispèrent sur le volant, son manoir était maintenant dans son champ de vision. Pourquoi avait-il si mal d’un coup ? Plus il avançait, plus la souffrance devenait insupportable. Il se gara et s’affala dans son siège. Il avait l’impression d’entendre son frère rire comme il le faisait autrefois. Ben sortit de sa voiture tant bien que mal. Il fit un effort surhumain pour ne pas s’aider en posant sa main sur sa carrosserie –On touche avec les yeux é.è !-. Il attendit que la douleur se calme en allumant une cigarette et en –bavant sur- admirant ses voitures. –Oui, c’était une véritable obsession chez lui mais il en rêvait depuis tout petit d’avoir ces voitures sportives, il y tenait comme à la prunelle de ses yeux-.

Ben sortit de son garage (tu vois le genre de garage ouvert sur la cour, y’a pas de porte). Il traversa la cour pour entrer dans son manoir mais il s’arrêta à mi chemin. Il avait cru voir quelqu’un. Il devenait dingue, il avait des hallucinations, il avait cru voir son frère. Seulement ce n’était pas possible, c’était absolument inenvisageable. Ben se retourna, il voulait être sûr que, pour une fois, ses yeux l’avaient trahi. Non, il était bien là. Il s’approchait de lui. Ben aurait préféré que ce soit une hallucination mais il savait au fond de lui que ce n’était pas le cas. Il paraissait… plus vieux (c’est sûr que plus de trente ans, c’est un vieillard). Il avait les mêmes yeux gris –surtout le regard carnassier-, les mêmes cheveux noirs. Sa tête lui tournait. C’était la seule personne qu’il aurait souhaité ne jamais revoir, la seule personne qu’il détestait vraiment. Et Tony qui n’était pas là… Il cacha son malaise derrière un regard noir. Il recula d’un pas lorsque son frère arriva à sa hauteur, par précaution. Ben aurait voulu l’insulter, le frapper, le tuer même, mais il ne pouvait pas le faire. Il se contenta de soupirer.

-Qu’est-ce que tu fais ici ?

Ben estimait que son frère ne méritait pas de salut ni de politesse. D’ailleurs il n’avait rien à faire là cet emmerdeur. Ben souffla la fumée de sa cigarette dans la direction de son frère. Il avait longtemps redouté le jour où ils se reverraient, mais avec sa célébrité croissante, il était devenu assez simple de le trouver. Et maintenant qu’ils étaient face à face, même s’il ne le montrait pas, Ben était véritablement terrifié. Mais, comme avant, il préférait être désagréable plutôt que s’incliner devant lui. Il recula encore d’un pas. Il voulait qu’il parte mais il savait bien que le lui dire ne servirait à rien. Il avait toujours eu l’impression que son frère s’amusait à l’emmerder. Il tira sur sa cigarette, ça le déstressait. Ben avait complètement tiré un trait sur son passé, il s’était débrouillé pour cacher ses cicatrices sous des tatouages, il avait une vie absolument parfaite sans tous ces cauchemars –En partie grâce à Tony qui était toujours là ♥-. Et cela lui paraissait invraisemblable de revoir son frère après tant d’années. Il le regarda avec un sourire narquois, parce que, comme d’habitude il allait le provoquer. Même s’il connaissait les risques, il ne pouvait pas s’en empêcher –Stupidité quand tu nous tiens-.

-Je te manquais ?... C’est vrai que sans moi, tu n’avais plus de pushing ball, ça devait être tellement difficile à vivre que tu as décidé de me retrouver, quelle gentille attention grand frère.


Dernière édition par Benjamin Anderson le Ven 20 Juil - 12:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeSam 4 Fév - 15:05


J’organise une magnifique réception et vous n’êtes pas invités.

Des dizaines de fringues étaient éparpillées sur le lit et sur le sol de la chambre. Ian fouillait dans son grand dressing afin de dénicher une tenue qu'y lui plaisait un tant soit peu. Bien entendu, il appréciait chacune de ses tenues mais aujourd'hui, c'était un jour spécial... Il fallait qu'il soit particulièrement élégant ! Il n'y manquerait pas... Un sourire cynique apparut sur son visage alors qu'il se redressait avec une magnifique chemise blanche dans les mains faite par un grand couturier. Comment un simple Barman pouvait-il être si riche ? Hé bien sa femme, Agatha, belle et naïve avait des parents bourrés de sous et un Oncle milliardaire dont elle était l'héritière des biens. Sachant cela, Ian ne s'était pas posé plus de questions. Il avait joué de son charme et de divers mensonges afin de l'avoir dans ses filets. Il s'énervait parfois mais savait se contrôler contre elle, se répétant qu'elle n'était point la source de ses malheurs et que... l'argent tombait du ciel avec elle ! Il lui offrait donc de magnifiques cadeaux et rendait ses nuits délicieuses pour qu'elle ne le quitte pas. Elle l'aimait, bien entendu, aimait un mensonge. Ian n'aimait pas les filles en vérité, il n'aimait personne en fait. Le jeune homme passa une main dans ses cheveux noirs et se lança un clin d'oeil, pour la frime. Il enleva sa salopette et enfila sa chemise noire en faisant attention de ne pas la plier: tout un art ! Il enfila un slim de la même couleur sombre. Il saisit son chapeau, le posa sur sa tête, enfila une bague à son majeure se couvrit d'un manteau relativement chaud (La veste ) et sortit de la pièce, laissant tout ce fatras derrière lui. (Sa chambre quand elle est rangée ) Il descendit les escaliers de l'immense demeure. (Un manoir en quelque sorte, c'te classe ! Le manoir en question ) et laissa un mot doux à sa chérie. Quelle hypocrisie !

Il ne dit pas un trop gros mensonge dit simplement qu'il allait revoir un... vieil ami. Son sourire fut si étrange à cette pensé et ses yeux brillèrent d'un éclat de folie. Un court instant il ressembla à un être emplit de malveillance, de mauvaises intentions. Il fit volte face et sortit. L'air était frais, il avait bien fait de se couvrir. Il resta un instant sur le seuil de la porte. Le manoir des parents d'Agatha (ces gens avaient deux manoirs et une maison victorienne, oui, des riches !) se trouvait en retrait de la ville. La campagne s'étendait aux alentours. Sur la gauche du bâtiment principale était construite une autre petite maison, fort charmante, dans laquelle Ian se réfugiait très souvent. L'été, les feuilles des arbres en cachaient une partie. Une petite terrasse était construite devant avec une baie-vitrée. Les volets en bois vernies encadraient des fenêtres qui donnaient sur les paysages alentours. Ian y passait ses journées entières, jetant des coups d'oeil furtifs à la fenêtre dans la peur de son passé qui le collait à la peau. Il n'avait jamais rien oublié, tout restait gravé dans sa mémoire, à jamais. Lorsqu'il était en plein dedans, sa personnalité changeait radicalement et clairement. Il ne se parlait plus à lui même comme autrefois mais d'un jeune homme solitaire et apeuré passait un homme violent et irritable en un clin d’œil.

Ian marcha jusqu'au garage qu'y s'ouvrait avec une télécommande à code. Il sortit de son long manteau les clés de sa Brutale 910r ( La Brutale 910r ) , mit son casque, enfourcha sa moto et démarra. Il aimait beaucoup les motos. En effet, cela lui permettait d'aller vite sur les autoroutes et de ne pas perdre son temps. Il avait aussi l'impression que le temps s'arrêter alors, le laissant libre. Peut-être des ailes allaient-elles lui pousser dans le dos ? Lorsqu'il en descendait, il était d'une humeur souvent noire. Ian se souvenait de Lisa, sa toute première épouse. Il s'était marié avec elle simplement pour baiser après le mariage, il tenait à certaines choses que son père lui avait incrustait dans les veines. Maintenant il s'en foutait un peu mais n'irait pas commettre d'adultères. Il fonçait sur la route sans crainte des policiers. Ces cons étaient très souvent corrompus avec un peu d'argent, c'est ainsi que Ian n'allait jamais en prison ou quoique se soit d'autre. Pour lui, l'argent faisait tourner le monde en quelque sorte. Il pourrait vivre sans mais le confort... C'est une chose à laquelle on ne se prive pas. 8D Il savait qu'aujourd'hui il ne serait pas déçu de sa petite sortie. Ca faisait un petit moment que Ian cherchait à retrouver... ce... vieil ami comme il l'avait dit à sa femme. Il était devenu célèbre avec le temps, écrivain, n'est-ce pas ? Comme quoi les gens font des choses surprenantes. Ian avait acheté un de ces dits bouquins et l'avait jeté au feu tellement cela lui avait semblé pathétique et irréaliste.

Il n'aimait guère lire des romans, il n'arrivait pas à s'évader dans un autre monde. En fait ce vieil ami qu'il allait retrouver c'était son petit frère : Benjamin Anderson. Un immense sourire apparut sur ses lèvres. Joyeux ? Oh ! Si vous saviez... Non. Il était content mais pas comme tout autre frère bienveillant voulant passer du bon temps avec un membre de sa famille... Son sourire s'élargit, on aurait très bien pu le croire fou si on avait vu son visage derrière son casque. Il gara sa moto non loin de là où habiter Benjamin. Il était venu quelques jours auparavant et avait guetté. Il descendit, enleva son casque, mit un antivol à sa moto et s'avança vers la grande demeure de son frère. Demeure... Comme lui, Ben devait avoir le goût de l'argent puisque cette demeure était tout bonnement un immense manoir. Ian trouvait ça agaçant en quelque sorte qu'ils aient un point en commun. Il aurait été capable de déménager dans une maison s'il n'avait pas apprécié autant son luxe de vie. Il ajusta le col de son long manteau noir et passa une main dans ses cheveux noirs et impeccables. Il aperçut Benjamin rentrer, sa voiture était de luxe. Il s'avança encore un peu et resta là. Il savait qu'il l'avait vu, impossible de ne pas le voir à cet endroit. Il viendrait très certainement de lui même, il connaissait son crétin de frère. … Ca ne manqua pas !

-Bonjour à toi aussi. La politesse te tue, à se que je vois, p'tit frère.

Ian avait parlé d'un ton sarcastique une fois que Benjamin soit arrivé à sa hauteur, gardant un pas de distance entre eux. Il cherchait toujours la petite bête et s'étonnait ensuite de recevoir des punitions. Il ne savait vraiment pas tenir sa langue ce mal apprit. Ian lui lança un petit regard dédaigneux, surtout à la vue de sa chemise... rose. Le rose n'était pas une couleur moche, somme toute, puisque Ian avait quelques petites choses roses lui aussi et en offrait à Agatha. Mais... du rose, tout de même ! Il devenait une véritable tapette !! (J'aime pas marquer ces mots. T_T) Ian eut un rire amusé. Son frère était vraiment de plus en plus con au fil des âges, il ne changerait pas. Le jeune homme passa une main dans ses cheveux pour les recoiffer un peu et plongea les mains dans les poches de son manteau noir. Les sarcasmes de Benjamin le firent sourire, un sourire narquois et en coin comme il savait si bien les faire. Oui, durant de nombreuses années, son frère avait été son pushing ball. Il n'avait frappé sur rien ni personne depuis des années... A part sur lui même. Il en gardait des traces sur les avant bras. Il ne touchait jamais les endroits visibles de son corps, comme s'il méritait de se faire du mal et que personne n'avait à être au courant. Il s'avança d'un pas, brisant la distance et se pencha à l'oreille de Benjamin.

-Je suis venu parler du bon vieux temps avec toi, quelle question...

Il prit, dans ses deux mains, le visage de Benjamin et lui fit l'un de ses plus ravissant sourire. Celui qu'il réservait lorsqu'il mentait à quelqu'un et qu'il désirait le charmer. Mais dans ses yeux se lisait une tout autre chose, il brillait de colère. Il resta un instant comme ça, hésitant à le gifler en signe de retrouvailles mais ne fit rien. Il laissa simplement le suspens passer au dessus de la tête de Benjamin, pour le simple plaisir de le voir peut-être apeuré par l'idée qu'il allait se faire frapper. Il posa son indexe sur sa joue et enfonça simplement son ongle dans sa peau tout en descendant jusqu'aux lèvres de son frère. Il fit une entaille peu profond mais un peu de sang en coula tout de même. Abîmer un si beau visage... Quel gâchis ! Ian eut un grand sourire et se recula. Il tira un mouchoir de sa poche et essuya son doigt, comme s'il venait de toucher quelque chose de pas net, d'un peu pourri. (Que de gentillesse ! ) Il ne perdait pas son sourire tout du long. Il n'avait aucun plaisir réel à revoir son frère, simplement un très grand soulagement. C'est peut-être horrible à dire, mais il était soulagé parce qu'il avait l'impression que tout le poids du passé sur ses épaules il pourrait le redonner à Ben et se défouler sur lui à nouveau. Il s'en fichait. Mais pour le moment il n'était pas très violent, il voulait juste s'amuser, un peu, beaucoup.

-Tout de même, après toutes ces années, je m'attendais à des retrouvailles plus émouvantes ! Je te croyais sentimentale en fait t'es vraiment nul dans ce domaine. Ah... Et... très jolie chemise ! Elle met en avant ton... côté efféminée. Aaaah... Mais c'est normal pour les petites tarlouzes dans ton genre, t'en fais pas c'est tout à fait... normal. Mais tu sais se qu'on fait aux homosexuels, n'est-ce pas, Benjamin ?

Son sourire charmeur se transforma radicalement et sa bouche se déforma en un rictus méprisant. Il l'énervait, il l'énervait, il l'énervait !! Avec ses airs de suffisance et sa petite bagnole de riche (Ahem...! xD) et sa tête... Sa tête surtout. Et cette chemise dégoûtante, aussi dégouttant que ce con ! Il leva la main mais se ravisa. Pas encore, du calme. Ils n'avaient même pas encore discutés un peu, entre frangins... !

-Tu ne m'invites même pas ? Tu me déçois... 8D


Dernière édition par Ian Anderson le Dim 8 Avr - 14:24, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeDim 5 Fév - 12:42

Je suis fatigué d'être ce que tu veux que je sois. Je ne sais pas ce que tu attends de moi. Ne peux-tu pas voir que tu es en train de m'étouffer me serrant trop fort apeuré à l'idée de perdre le contrôle ?

Ben frissonnait intérieurement. Son frère était beaucoup trop près de lui. Il était mort de peur. Il se laissa faire lorsque son frère lui prit le visage. Il n’avait pas ressenti ce contact depuis une éternité et, il ne lui avait pas manqué. Il détestait qu’il le touche. Parler du bon vieux temps ? Etait-ce une blague ? Il s’amusait de venir lui rappeler son passé. Ben aurait préféré ne jamais se souvenir de toute son existence avant d’avoir dix-huit ans. Il était certain que son abruti de frère adorait lui en parler au contraire. L’amour fraternel entre eux n’était jamais au rendez-vous. Il regarda son frère qui lui souriait, c’était malsain de vouloir le terrifier autant. Il attendit une gifle qui ne vint pas, il détestait qu’il joue ainsi avec ses nerfs. Il serra les dents lorsque l’ongle de son frère se planta dans sa peau. Ben essuya le sang sur son visage du revers de la main. La douleur ne lui faisait même plus d’effets, c’était triste à dire mais il était habitué. Il soupira, sur son visage, Tony allait le voir et il allait devoir lui expliquer. Il ne voulait pas parler de ça à son majordome. Il se sentait mal, et l’autre idiot qui souriait. Ben avait peur, parce que les retrouvailles avec son frère signifiaient que les maltraitances allaient recommencer et il ne pouvait absolument rien faire pour l’arrêter, du moins c’était ce qu’il pensait.

Des retrouvailles plus émouvantes ? Il plaisantait ? Qui aurait envie d’être sentimental avec un mec tel que lui ? Ben avait envie de pleurer. Il savait qu’il n’était pas gay et pourtant cette phrase dans sa bouche le faisait trembler, il avait l’impression d’entendre son père. Il ne répondit pas, tout son corps tremblait, intérieurement, il ne voulait pas faire le plaisir à son frère de lui montrer sa peur. En plus, le fuchsia n’était pas forcément une couleur d’homos. Son frère vivait dans une autre époque pour être aussi homophobe. Il avala sa salive. Il était terrifié, comme d’habitude, dix ans après, il se détestait d’être aussi faible. Son frère leva la main et Ben baissa la tête, il ne voulait pas se faire frapper mais cela ne servait à rien de le lui dire. En fait, tant qu’il n’était pas aussi fort que son frère, il ne pouvait rien faire contre lui et puis de toute façon, il n’était pas certain de vouloir se placer au même niveau que lui et de le frapper juste pour se venger. Il ne reçut aucune gifle une fois de plus. Cela faisait tellement longtemps qu’il n’en avait pas reçu que cette fois, il avait peur que ça fasse mal. Il savait que ça ferait mal, que ça laisserait des traces et, il ne voulait pas que Tony voit ça.

Ben soupira, il ne voulait pas l’inviter à entrer chez lui. S’il le faisait, son frère allait l’emmerder, enfin ça, il y avait des chances qu’il l’emmerde dehors aussi. De toute façon, il ne l’avait sans doute pas retrouvé pour aller cueillir des champignons. Ben garda un sourire arrogant sur le visage, son frère lui disait bien assez qu’il était qu’une lopette sans avoir à lui donner davantage d’arguments en lui montrant sa peur. Il se tourna et se dirigea vers la porte de son manoir, il supposait que l’autre le suivait. Il entra et ferma la porte derrière son frère. Il n’y croyait pas. Son frère l’avait longtemps battu, ils ne s’étaient pas revus depuis une éternité et il venait de le faire entrer chez lui. Et évidemment, cela allait mal finir pour Ben. Il s’installa dans un de ses fauteuils en cuir noir et regarda son frère. Il ouvrit complètement sa chemise (parce qu’elle était juste entrouverte avant) et laissait voir son torse impeccable (Il n’a pas de poil quoi, et puis Ben est très musclé niveau abdos, genre les abdos de Ryan Gosling, mais c’est plus du muscle pour encaisser les coups comme Houdini). Il sourit à son frère en touchant la marque qu’il venait de lui faire sur le visage.

-Je t’aurais bien proposé quelque chose à boire, malheureusement, je ne crois pas que tu l’aies mérité.

Il se servit un verre de whisky et le but, il en avait bien besoin là. Il avait encore du mal à croire que son frère était là. Et ce qui aurait dû être de charmantes retrouvailles après toutes ces années, n’était que haine et mépris. Ben était certain que son frère le détestait –En même temps, il ne fallait pas être Einstein pour s’en rendre compte-. Lui aussi le haïssait mais… il ne pouvait s’empêcher de l’aimer aussi parce qu’il était son frère. Et même s’il n’aimait pas cette situation, si son frère lui proposait de le revoir, il accepterait, même en sachant ce qui se passerait. Parce qu’il avait été élevé comme ça, et parce qu’il espérait au fond de lui que son frère s’arrête, à force de provocation il était persuadé qu’il finirait par trouver son point faible et qu’il pourrait le faire changer. Et certainement aussi parce qu’il était maso et un peu idiot. Ben trouvait cela tellement stupide, restait attaché à ce sale con, c’était n’importe quoi. Il posa son verre sur le placard des alcools –Tony rangera hein-. Puisque son frère était là, autant s’amuser un peu. Il savait qu’il le regretterait après, mais c’était trop facile et trop humiliant de le supplier de ne pas le frapper. Ben ne l’avait d’ailleurs jamais fait et il se préférait courageux et battu plutôt que lâche et battu aussi –Connaissant son frère, les supplications ne serviraient à rien-. Et puis au point où il en était… Ben s’approcha de son frère et se pencha vers lui. Il se rapprocha de son oreille comme s’il voulait lui parler. Puis il posa sa bouche sur la joue de son frère et la lécha sensuellement. Il recula vivement et le regarda. Il avait l’air sous le choc, tant mieux, c’était exactement ce que Ben voulait.

-Tu avais raison grand frère, je suis une vraie tapette. Mais je l’assume, ça te plait ?

Ben lui fit un sourire amusé. Il écrasa sa cigarette dans un cendrier et se rassit dans un fauteuil en face de son frère. Il n’était absolument pas homosexuel mais contrairement à son frère, il n’était pas homophobe –sauf lorsque ça concernait quelqu’un de proche-. Et il n’avait pas spécialement apprécié de faire ça à son frère, il devait même être aussi dégouté que lui. Il détestait être proche de lui, il détestait son contact, et il détestait son frère par-dessus tout. Pourtant, il se sentait obligé de faire un truc idiot dès qu’il était en sa présence. Les coups ne venaient toujours pas. Ben était mort de peur mais il ne montrait rien, il était beaucoup trop fier. Il se leva, écarta les bras et son sourire devint arrogant.

-Je n’ai plus peur grand frère, tu ne me fais plus peur. Un rire nerveux lui échappa. Alors grand frère, qu’est-ce que tu attends ? Tu es venu pour ça, non ? Tu as une bonne raison de me frapper maintenant alors fais-le ! Tu es un sale con et si tu dois me battre alors amuses toi. Je suis là pour ça, n’est-ce pas ?


Dernière édition par Benjamin Anderson le Ven 20 Juil - 12:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeVen 24 Fév - 21:58


« La peur mène à la colère, la colère mène à la haine,
la haine mène à la souffrance.»


Un sourire narquois apparut sur les lèvres de Ian lorsque son frère ouvrit le chemin pour « l'inviter » à entrer chez lui. (Ceci dit entre guillemets car l'action n'est pas faite de bonne grâce.) Le jeune homme passa le seuil de cet immense domaine. L'endroit était chic et moderne à la fois. Il se demandait d'où venait l'argent de son frère puisque ses livres n'étaient pas si extraordinaires que ça.... Même extrêmement nuls du point de vu de Ian qui les avait jeté. Il jeta des coups d’œil critiques autour de lui mais ne fit aucun commentaire. Il ne trouvait rien à dire d'assez acerbe et se contenta de garder un silence glacial. Ses yeux gris croisèrent ceux de son frère qui ouvrait sa chemise tout à l'heure entrouverte. Assez surpris il ne fit, encore une fois, aucun commentaire. Benjamin ne lui proposa rien à boire. Pas mérité, c'est cela ? Ian ne releva pas l’expression mais laissa échappé un petit rire méprisant. De toute façon il n'accepterait rien de ce petit merdeux (Oh la la ! o.o ) on ne savait jamais se qu'il pourrait glisser dans le verre... Et puis il n'avait pas soif. Il regarda donc Ben prendre du whisky. Il noyait sa peur dans un verre ou quoi ? Un petit silence s'installa. Ian réfléchissait la suite des événements. Il ne savait plus très bien pourquoi il était venu à la rencontre de son frère. Ca lui avait semblé très clair ce matin, lorsqu'il s'était levé. Déterminé. Sûr de lui. Mais à présent... Toute cette assurance ne lui revenait plus. Il ne se souvenait plus les buts précis de sa visite. En fait, bien loin d'être cet homme méprisant ou violent -qui faisait parti de sa triple personnalité- Ian avait peur. Il voulait fuir loin, pour ne plus se rappeler. Il ne voulait pas se rappeler toutes ces horreurs qui chaque jours le hantait. Mais... Être en présence de son frère le rassurait. Aussi étrange que cela puisse paraître et même s'il prétendait -et pensait- le détester, il ne pouvait s'empêcher de s'accrocher à lui, de l'étouffer de sa présence. Étrange alors qu'il se servait de lui comme punching-ball... Benjamin s'approcha de Ian et se pencha vers lui. Tient, il voulait lui parler à l'oreille ? Le jeune homme faillit reculer d'un pas, par réflexe, mais il se dit que, après tout, ce petit merdeux serait incapable de lui faire le moindre mal. Il aurait du écouter son instinct, comme d'habitude. La langue de Benjamin toucha sa joue et la lécha très sensuellement. Tétanisé, Ian resta figé sur place, incapable du moindre mouvement. Dans toutes relations, c'est lui qui dominait l'autre (au lit quoi... -pan- Même ailleurs mais... -maggle- ). Résidu de son ancien viol, sans doute, préférant guider les choses plutôt que des les subir. Il suffoquait, intérieurement, il étouffait. S'il avait été plus vieux ou plus mal en point, sans doute aurait-il cédé à une crise cardiaque. (Je plaisante ! xD) Il hurlait dans sa tête. Inconsciemment, il revivait les circonstances de son viol. Des odeurs inexistantes lui donnèrent la nausée. Il en aurait vomi sans cette fierté qu'il gardait en lui. Il porta lentement sa main à sa joue et y essuya avec répulsion la salive qui y restait. Ses yeux gris se plantèrent dans le regard de Benjamin qui, tout fier, se moquait ouvertement de lui. Son arrogance... Était insupportable ! Il avala difficilement sa salive, la gorge sèche, le cœur au bord des lèvres. Se qui le dégoûtait le plus ce n'était pas le fait qu'ils soient frères ou qu'ils soient deux hommes. Se qui le répugnait, le révulsait, c'était cette odeur, cette sensation de ne pas contrôler les choses. Il tremblait de rage, de peur, d'amertume, si bien que ses paroles en furent interloquées.

-. . . T-tu... !! Tu as osé me... Tu as...!

Il perdait de son assurance, et cela le mettait hors de lui. Il perdit tout contrôle de ses nerfs et lui asséna un coup de poing dans la mâchoire, de toutes ses forces. Une minute de silence s'en suivit avant que les idées de Ian ne sortent du brouillard. Il se jeta alors littéralement sur son frère, main levée pour le frapper, en hurlant:

-Ne me touche pas, sale con ! Ne me touche pas avec ta langue dégueulasse de petit pédé, je te l'interdis !

Ian le frappa encore et encore, là où il réussissait à l'atteindre. Tantôt au visage, tantôt dans les côtes ou dans son estomac. Ils avaient roulés au sol. Le jeune homme finit par se calmer et roula sur le côté, la respiration haletante. Il ferma les yeux une demie-seconde mais, méfiant à présent, se releva sur les coudes et se décala d'un bon mètre. Benjamin gisait sur le sol. Un rire dégoûté s'échappa des lèvres de Ian qui essuya le coin de ses lèvres et passa une main dans ses cheveux noirs pour les repeigner. Il jeta un regard méprisant à Ben. Un seconde de confiance en son frère et il... il lui faisait une chose dégoûtante sur le visage ! Il ne fallait pas s'étonner si Ian n'accordait sa confiance qu'à lui même... Il déposa son élégant manteau noir sur le porte manteau à l'entrée, comme si de rien n'était, comme si battre son frère à ce point était tout naturel et que les choses retrouvaient leur cour normale. Il s'assit sur la table de se qui semblait être la cuisine pendant que Benjamin se relevait avec un semblant de difficulté. Lui tendre la main ? Et puis quoi encore... Ian se contenta de le regarder en souriant, moqueur. Il n'allait pas éprouver de la compassion pour ce petit con, il ne manquerait plus que ça ! Il rit même un peu, pas très fort, doucement... Un rire qui glaçait les os, sombre et inquiétant. Il posa les mains derrière lui sur la table en regardant Benjamin de haut.

-Qu'est-ce que tu fais pitié, pauvre petite merde ! C'est ça rampe, tu ne serres qu'à ça. Et tu as raison, le but de ma venue était bien de te faire la leçon en te frappant. Parce que tu n'as jamais servi qu'à ça, haït de tous.

Le grand sourire qui apparut sur les lèvres de Ian faisait vraiment peur, on aurait presque dit quelqu'un d'inhumain. Il passa encore un peu sa main dans ses cheveux noirs. Il restait encore choqué du geste de son frère mais avait repris contenance et ne le montrait plus. Il se demandait jusqu'où pouvait bien aller l'arrogance de Benjamin et si vraiment il n'avait plus peur de lui. Si c'était le cas... Non, ce ne pouvait être le cas ! Cette hypothèse paralysait inexplicablement Ian, il ne voulait pas perdre le contrôle. S'il étouffait son frère, n'était-ce pas parce qu'il avait peur de suffoquer lui même ? La vérité, c'est qu'il était mort de trouille. Mais il n'en montrerait jamais rien. Il descendit de la table et se servit lui même un verre d'eau. Il ne le but pas, il ne prendrait rien qui puisse venir de cette maison de toute façon. Non. Il jeta l'eau sur le visage de Benjamin. Ce geste pouvait paraître puérile mais quand l'eau purifie le corps. Il lâcha au visage de son frère:

-Je me demande bien si l'eau pourrait te purifier ! Tu es pourri, pourri depuis ta naissance, enfant bâtard.

Oui... Quand on y réfléchissait bien, c'était la faute de ce petit con qu'il avait perdu la confiance de ses parents. C'était à cause de lui que tout avait commencé ! Tout était de sa faute. Il devait payer le prix. Ian leva la main et attrapa son frère par le col de sa chemise ouverte. Mais il ne le frappa pas. Il plongea ses yeux gris dans les siens et le regarda une longue minute, cherchant de la peur dans les yeux de Ben. Parce que s'il n'avait plus peur, il serait tout seul à être paralysé. Au final, qui des deux avait le plus peur ?
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeDim 26 Fév - 17:57

Peut-être que tu me veux juste pour que je sois aussi malheureux que toi.

Ben jubilait, il savait que les coups ne tarderaient pas alors il profitait de chaque seconde, chaque seconde ou c’était lui qui avait le pouvoir. Voir son frère dans un tel état de détresse lui faisait beaucoup de bien, ça prouvait qu’il n’était pas un mec superpuissant et insensible. Ben n’était pas quelqu’un de sadique, il n’aimait pas voir les gens souffrir, mais toute sa vie, c’était lui qui avait souffert alors échanger les rôles ne lui faisaient pas de mal. Son geste, carrément écœurant, avait eu un impact cent fois plus puissant que ce qu’il avait pu espérer. Il était le plus fort, il gagnait. Sa peur s’était envolée, il ne risquait rien de plus que ce qu’il avait toujours vécu. Il était prêt à recevoir les coups, et cette fois, il n’était pas effrayé. Et puis, à force, il devait avouer que son corps s’était habitué et il avait des abdos en béton. Evidemment, il ne se passa que quelques minutes avant que son frère ne se décide à riposter, avec des coups, il ne connaissait que cela de toute façon. Ben faillit s’écrouler après le premier coup. Nom de Dieu. Il avait oublié à quel point c’était douloureux. Il ne vit pas son frère se jeter sur lui. Il se laissa faire, comme il l’avait toujours fait, que pouvait-il faire à part attendre qu’il ait fini ? Il ne tenta même pas de se débattre, en revanche, il essaya d’entendre ce qu’il lui disait. Ben avait mal, sa vue se troublait légèrement mais, il n’allait pas faire le plaisir à son frère de pleurer ou de crier. Il souriait intérieurement, son frère pensait-il réellement qu’il avait envie de le toucher ? Le moindre contact entre eux le dégoutait, tout comme lui semblait-il. Pourtant, le fait qu’il lui dise avec autant de colère qu’il lui interdisait de le toucher, donnait à Ben d’avantage envie de le faire –même s’il détestait ça- et il n’hésiterait sans doute pas si l’occasion se présentait de nouveau.

Ben respirait lentement, il toussa et des gouttelettes de sang s’éparpillèrent par terre et il se retourna pour se retrouver sur le ventre. Il n’avait pas souffert comme ça depuis dix ans. Dix années qui avaient été tout simplement, magiques, et que maintenant, il regrettait amèrement. Il avait vraiment mal aux côtes. Il soupira faiblement, il entendit son frère rire, tout cela était-il réellement si drôle ? Prenait-il tant de plaisir à lui faire du mal ? Ben se disait que ce qu’il avait fait à son frère devait vraiment être grave pour que les dix-huit années de torture et de délations qu’ils avaient passé ensembles ne lui suffisent pas. Il revenait le chercher dix ans après, il avait vraiment dû lui faire une chose horrible… Ben ne pouvait pas croire que son frère le haïssait tant sans raison. Et tout cela, le faisait rire ? C’était à la fois vexant et vraiment horrible, de se dire que cet idiot était du même sang que lui. Il essaya de se relever mais ni parvint pas, il grimaça, sa mâchoire l’élançait terriblement. Il s’appuya sur ses coudes, juste à temps pour voir son frère prendre ses aises et déposer son manteau sur le porte-manteau, comme si sa visite était une simple rencontre amicale, c’était trop fort. La vie restait belle pour l’un des deux au moins. Bordel. Il avait besoin d’une cigarette, il en avait vraiment besoin. Le goût amer du sang se mélangeait à la salive dans sa bouche mais il était trop bien élevé pour cracher par terre. Un coup d’œil à son frère lui confirma qu’il faisait comme chez lui. Cette table était celle où Ben aimait s’asseoir lorsqu’il était avec Tony. Maintenant, il y voyait son frère dessus, c’était comme un mauvais rêve, un cauchemar. Il le regardait de haut, comme s’il était supérieur, il se croyait supérieur Mais c’était lui qui vivait enfermé dans son passé, c’était lui qui avait besoin d’un petit frère pour se défouler, il était faible et Ben attendait juste le bon moment pour le lui dire.

Et puisque son idiot de frère ne pouvait pas se contenter de regarder le pauvre Ben par terre dans un état plus que lamentable, il rajouta une remarque brutale et désagréable. Ben ne réagit pas, que répondre à cela ? Il détestait les insultes plus que les coups. Si son cœur ne lui disait pas que son frère l’aimait forcément… un peu au moins, il aurait appelé les flics depuis longtemps –et obtenu une mesure d’éloignement XD-. Mais là, il n’en pouvait plus. Les mots de son frère touchaient toujours là où ça faisait mal et Ben avait mis du temps à comprendre que tout cela était faux, qu’il ne disait ça que pour lui faire du mal, qu’il ne servait pas qu’à recevoir les coups. Maintenant, il était quelqu’un de bien, il apportait du plaisir et du rêve aux autres à travers ses livres. Des gens l’aimaient, il n’était pas haï de tous. Alors, il faisait certainement pitié en rampant par terre à ce moment là, mais c’était le seul point véridique des paroles de son frère. Ben se releva tant bien que mal en s’appuyant sur le sofa près de lui. Il entendit le robinet, c’était étrange de la part de son frère, il voulait boire de son eau ? A lui ? Le mec si détestable, haï de tous ? Non évidemment, il ne voulait pas boire, Ben se retrouva trempé avant même de s’en rendre compte. Il devait avoir l’air bien lamentable… Quelle blague hilarante, décidemment son frère était très drôle… Mais il ne rit pas, au lieu de ça il se mit à parler. Le purifier, il plaisantait ? C’était quoi ce délire ? C’était le genre de discours que tenait leur père mais venant de son frère, Ben trouvait cela ridicule. Toute sa vie, tout le monde lui avait toujours répété qu’il était pourri, ce n’était pas comme si c’était nouveau… Mais pas la peine d’en rajouter. Il l’attrapa par la chemise. Ben crut qu’il allait encore devoir supporter les coups mais rien ne vint. Son frère le regardait dans les yeux. Ben gardait un air de défi et le repoussa. Il le détestait. Et il voulait lui prouvait qu’il n’avait plus peur de lui. Qu’il n’était plus un gamin, qu’il pouvait toujours lui tenir tête et encaisser les coups. Qu’il allait gagner cette fois ci. Parce qu’il connaissait son frère et il savait qu’il ne le lâcherait pas avant d’avoir eu ce qu’il voulait… Ou avant que Ben lui prouve qu’il était le meilleur.

-C’est toi qui me fais pitié. Regarde toi, tu es coincé dans ton passé et le seul moyen que tu as trouvé pour aller mieux, c’est venir me frapper. Tu te crois puissant ? Mais c’est moi qui suis puissant, moi je n’ai pas besoin de toi pour me défouler, moi j’ai une vie maintenant, une vie heureuse, une vie dont tu ne fais plus parti. Tu peux revenir, me cogner, je m’en fiche, tu n’as plus aucun pouvoir sur moi. Tu as besoin de moi pour te rassurer, te faire croire que tu vaux mieux que la pauvre larve que je suis, mais ce n’est pas le cas, grand frère.

Bien, maintenant qu’il avait sorti ce qu’il avait sur le cœur, il s’attendait évidemment à recevoir encore des coups. Tout cela était fatiguant et répétitif mais avait-il le choix ? Il aurait pu se défendre, il aurait dû, mais quelque chose l’en empêchait, il ne voulait pas tomber dans la violence comme son frère. Il avait peur de ne plus pouvoir en sortir… Tout comme son abruti de frère. Il boitilla jusqu’à un fauteuil –éloigné de son frère- et se laissa tomber dedans. Il se sentait bien d’avoir dit tout ça. Il posa doucement sa main sur sa joue et se frotta les cheveux. Des gouttes d’eau tombèrent sur son torse –musclé-. Il en avait marre, il voulait que son frère s’en aille. Il voulait que Tony rentre et qu’il prenne soin de lui. D’ailleurs… Comment allait-il annoncer à son majordome ? Il n’allait pas lui cacher qu’il venait de se faire tabasser par son frère et que… Non, il n’allait pas lui dire, il ne lui avait pas caché tout son passé pour commencer à lui en parler maintenant… La réapparition de son frère dans sa vie, bouleversait tout. Il ne pouvait pas lui dire, il ne voulait pas qu’il apprenne des choses sur lui, surtout pas qu’il apprenne l’existence de son salopard de frère. Et il espérait que ce dernier parte avant que Tony ne revienne par ailleurs. Ben soupira. Pourtant il était encore là.

-Tu as eu ce que tu voulais, tu peux partir maintenant. Ô mon Dieu, oui il voulait qu’il parte. Pourquoi tu t’obstines, si je suis aussi pourri que tu le dis, aussi bâtard, haï de tous, pourquoi tu viens encore me faire chier ?!! Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille ? Je t’ai fait quoi pour que tu aies envie de venir me frapper alors que j’ai 27 ans ?


Dernière édition par Benjamin Anderson le Ven 20 Juil - 12:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeDim 1 Avr - 16:46


Mon Dieu, faites de moi un oiseau,
Que je suis m'envoler loin d'ici..
Si seulement j'avais le courage de te laisser tranquille.


Le souffle court, Ian tenait Benjamin par le col de sa chemise. Il détestait tout dans la personnalité de son frère, ou du moins, il se convainquait qu'il devait tout haïr chez lui. Par dessus tout, il ne supportait pas ses airs insolents, ce regard plein de défis qui soutenait le sien. Ben le repoussa. Ne s'y attendant pas, le jeune homme le lâcha et recula de quelques pas en arrière. Il serra les poings le long de son corps, frustré. Il voulait le gifler, mais il ne leva pas la main. Tout accès de violence semblait l'avoir quitté, il redevenait impuissant, et il se sentait très petit dans ce vaste monde. Benjamin prit la parole, il ne criait pas mais il disait tout se qu'il semblait avoir sur le cœur. Ian écarquilla légèrement les yeux, il ne reconnaissait plus son frère, il était... différent, il contrôlait son être, il contrôlait ses paroles et... il contrôlait aussi la situation. Tout se retournait contre Ian. Il recula un peu plus, comme effrayé de la tirade de son frère. Il plaqua ses mains sur ses oreilles et secoua la tête. Non, tout cela était forcément faux ! Le jeune homme n'avait plus d'arguments, plus de paroles acerbes. Son air de suffisance avait disparu pour laisser place à un total désarroi. Il n'en revenait pas. Il ne comprenait pas comment il pouvait perdre le contrôle. La situation lui échappait complètement et cela le mettait hors de lui... Mais il ne parvenait plus a extérioriser cette rage qui le rongeait tout entier. Il regarda son frère boitiller jusqu'à un fauteuil. Le cœur de Ian reprit petit à petit un rythme normal et il décolla les mains de ses oreilles. Toutefois, il resta figé sur place, comme incapable de faire des gestes trop vifs. Ses yeux gris se posèrent sur Benjamin. Ian voulait qu'il se taise, qu'il arrête de parler. Mais pourtant, il reprit. Il lui demandait se qu'il faisait encore ici...? Ah... Qu'est-ce que Ian aurait aimé partir, s'enfuir loin d'ici. Mais il n'en avait pas la force. Frapper sur son frère le soulageait de toutes ses frustrations et de ses peurs les plus profondes. Cet agissement était plus qu'égoïste et immoral. Mais Ian avait beaucoup de mal à comprendre ces concepts, poussé par ses personnalités chaotique, lui donnant une personnalité et une psychologie instable. Il haletait suite aux paroles de Benjamin. Il ne réussissait pas à bouger, toujours pas. Il aurait voulu lui expliquer que se n'était pas sa faute, mais celle de Meg qui lui avait tout raconté mais... Qui était Meg pour Ben ? Qui était Meg en réalité ? Ian prit sa tête entre ses mains et la secoua brusquement, seul, perdu, isolé, cloîtré dans une angoisse grandissante. Quel gros bébé, il a peur de son frère... Tu vas te laisser marcher dessus, Ian ? Hein, dis ?Tu vas le laisser te parler comme à un chien. Tu te rappelles que c'est de sa faute, Ian, si tu n'es plus crédible aux yeux de ton père. Hihi... T'es vraiment pitoyable-heu, pitoyable-heu...!

-Ta gueule ! Ferme-la, plus un mot!!

Ian se rendit compte qu'il avait parlé à voix haute. Il jeta un coup d'oeil presque inquiet vers Benjamin. Il croirai sans doute qu'il s'adressait à lui en lui disant de se taire. Ian avait repris un rythme cardiaque plus ou moins normal, et il respirait avec plus de facilité. Il s'avança vers son frère, ni trop près, ni trop loin, avant de se mettre à faire les cent pas devant lui. Il arpentait la pièce presque comme un dément. Lui dire, ou ne pas le lui dire ? Il se dirait sans doute que c'était exagéré, tant de violence et de haine pour une chose dont Ben n'était, après tout, pas responsable. Mais Ian voulait absolument que quelqu'un soit fautif, ce n'était pas possible autrement. Alors, ce fautif, c'était Benjamin. Il avait porté ce rôle toute sa vie. Ian ne j’excuserai sans doute jamais... Du moins, pas sur le champ, il ne savait pas se repentir longtemps, car Meg était toujours là pour susurrer des mots à ses oreilles, effaçant quelques traces de culpabilité ou de peur. Ian arrêta sa marche pour se planter devant Ben. Il le pointa de son indexe, l'air furieux, mais pas prêt à le frapper cette fois-ci.

-C'est de ta faute ! Entièrement de ta faute à toi si Père n'a jamais pu accorder une seule crédibilité à mes paroles. J'étais un fantôme dans les bons moments, et un fils à punir et à battre dans les pires. Enfin... Quand tu es devenu assez grand, tu as pris ma place, mais ce n'est pas pour autant que j'existais. C'est de ta faute si je n'ai jamais été le fils qu'ils attendaient alors que je faisais beaucoup ! Ta naissance a tout gâché, bâtard. Je... Ne t'ai jamais aimé, pauvre idiot, et ça ne sera jamais le cas.

Mensonge... Il avait aimé Benjamin, il avait voulu le protéger de nombreuses fois. Mais... Il n'avait jamais eu de couilles, de courage. Il tenta de lui lancer un regard plein de méprise mais ce dernier fut sans doute peu convainquant par rapport à ceux qu'il avait l'habitude de faire. Il replia son indexe et son bras tomba mollement le long de son corps. Il se demandait lui même se qu'il faisait en ces lieux. Il se doutait que son frère ne voulait plus voir sa tête, mais Ian n'arrivait pas à se résoudre à partir. Questions d'orgueil, de dignité et de peur mêlées. Il jeta un coup d’œil circulaire à la maison et lâcha dans un rictus qu'il voulait dédaigneux, visiblement incapable de sympathie.

-Ma maison est plus grande en fait c'était sans doute faux, il voulait juste parler de sa vie avec prétention, sachant très bien que Ben ne voulait plus de lui ici, il voulait imposer sa présence.Je suis marié, aussi. Elle s'appelle Mary, elle est très belle et a héritée de son oncle riche. Je lui achète beaucoup de bijoux, elle aime ça. Tu savais que les femmes aimaient pratiquement toutes les fleurs ? C'est moche et ça ne sent pas très bon, n'est-ce pas ? ...

Ian prenait Benjamin pour son journal intime ou quoi ?! Il cessa de parler, trouvant son acte particulièrement stupide: il montrait ses faiblesses, il détestait être faible. Il ne voulait pas être faible, il n'était pas faible. Il serra les poings le long de son corps, agacé et surtout déboussolé. Se qu'avait dis son frère l'avait complètement déréglé. Cela avait bouleversé quelque chose dans son inconscient. Il s'apprêta à gifler Ben pour calmer la frustration qui montait en lui. Il se contenta de trembler légèrement de rage. Une voix lointaine lui chuchotait de se replier, mais une autre lui criait qu'agir ainsi montrerait qu'il n'était qu'un faible, un lâche et qu'il fuyait. Ian avait bien envie de fuir, loin, de s'en aller dans une course sans fin, de s'envoler, de sauter par la fenêtre et, libre, de partir à tire d'aile à travers tous les pays du monde, oubliant sa vie terrestre, arraché de ses chaînes lourdes et pesantes. Il cassait autant qu'il était cassé. Il brisait son frère membre après membre, il avait sans doute endommagé son cœur. Ian s'en voulait, mais d'un autre côté, il s'en fichait éperdument, insensible. Il ne savait pas quel parti prendre, partagé, déchiré... Sa personnalité double -triple en l'occurrence- le faisait changer en un instant, passant d'un gamin apeuré à un être perfide cherchant à blesser par les mots et à un homme violent, irritable. Tous ces changements fatiguaient psychologiquement Ian. Il recula lentement vers la porte de l'endroit où Ben était assis. Il ne pensait plus qu'à fuir, mais fuir pour faire quoi, fuir pour aller où et surtout, il savait qu'il n'aurait le courage de partir qu'une fois son frère amoché, plié en deux à ses pieds... Ou le mettant dehors. Ses yeux gris fixèrent Benjamin avec une sorte de défis: « Met moi dehors si tu l'oses, ou avoue toi vaincu. » disaient-ils. Mais à la fois, il le suppliait d'une sorte de lueur: « Dis moi de partir, dis moi de ne plus jamais te revoir. » Son regard tomba sur une veste qui ne ressemblait absolument pas au style de Benjamin. Un rictus méprisant étira les lèvres de Ian.

-Il semblerait que tu as quelqu'un dans ta vie, dit-il en désignant la veste d'un signe de tête,Un homme, je suppose. Tu sais se que ça veut dire, n'est-ce pas, Benjamin?

Ian se rendait compte avec horreur que sa voix, à ce moment précis, ressemblait affreusement à celle de leur père.
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeSam 30 Juin - 19:09

- Et vous, qu'est ce qui vous empêche de dormir monsieur Dillinger ?
- Le café.

Benjamin ferma les yeux en priant pour que son frère parte. Mais évidemment, ce ne fut pas le cas. Il l’entendit lui dire de la fermer. Comme d’habitude. N’en avait-il jamais marre de s’en prendre à lui ? Il était vulgaire, violent et désagréable et jamais il ne s’arrêtait. C’était horriblement énervant. Benjamin ouvrit les yeux et vit son frère s’avancer. Il faisait les cents pas, comme le pauvre idiot qu’il était. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans sa tête ? En tout cas dans la tête de Ben, c’était clair, il voulait que son enfoiré de frère s’en aille. Toujours aussi désagréable et stupide, son frère était malheureusement encore là. Il devait réfléchir, ça prenait plus de temps pour lui que pour les gens normaux. Ce n’était pas de sa faute, papa l’avait sans doute bercé trop près des murs lorsqu’il était bébé. Ben voulut sourire à cette pensée mais se ravisa. L’instant ne prêtait pas à sourire. Il était idiot au point d’énerver son frère volontairement mais il n’était pas suicidaire. Il avait déjà assez mal, ce n’était pas le moment d’en rajouter. Il se massa doucement le poignet. Même son dos le brûlait. C’était vraiment une mauvaise blague. Malgré sa colère, Ben affichait un visage serein, l’idée de faire plaisir à son frère en lui montrant sa frustration l’insupportait. Il préférait faire comme si tout cela ne l’affectait pas. Bien sûr ce n’était pas le cas. Il remercia intérieurement le ciel d’être aussi facétieux, lui ramener son frère était une idée tellement originale. Comme s’il n’en avait pas assez bavé. Il avait l’étrange impression que le destin était contre lui. Enfoiré de destin.

Ian s’arrêta en face de lui et le pointa du doigt, les bonnes manières n’étaient pas son truc, décidemment. Qui avait bien pu l’élever ainsi ? Il semblait énervé, comme d’habitude… Tant qu’il ne le frappait pas, ce n’était pas un problème. Il n’en avait rien à foutre de lui après tout. Après la tirade de son frère, Ben poussa simplement un « Ah », comme si Ian venait de lui dire qu’il avait acheté quatre rouleaux de P.Q, un simple « Ah », froid et sans compassion. Que pouvait-il dire d’autre ? Mais reprenons ce qu’il dit point par point. Si Ben devait répondre à son frère, ça donnerait cela :
De sa faute ? Evidemment, comme d’habitude. C’était tellement plus simple de reporter la faute sur les autres et surtout sur Ben. Rien que pour ça, Ben avait envie de casser la gueule de son frère. La deuxième phrase, Ben avait eu envie d’éclater de rire mais son frère risquait de mal le prendre. Comme si c’était de sa faute si leur géniteur était un con. Pour la suite, Mouais… Ben savait tout cela, pas la peine de le lui rappeler. Etrangement, il n’avait pas oublié qu’il était un enfant battu. Et ce n’était pas forcément agréable de s’en rappeler. Tout le monde n’avait pas la chance de pouvoir se souvenir de merveilleuses vacances au bord d’un lac à pêcher à la mouche avec son père. Non, Ben, lui, il avait des souvenirs de vacance différents, il avait bien appris à pêcher à la mouche avec son père, il faisait nuit. Il dit un truc qui ne fallait pas, comme d’habitude, et il enlevait sa chemise pour que papa puisse lui donner des coups de ceinture, aaah les joies des vacances en famille. En tout Ben ne les oublierait jamais. Bref, là n’était pas la question. C’était donc de sa faute si leur gentil papa n’aimait pas Ian ? Quel frère extraordinairement intelligent ! Pourquoi en vouloir à son géniteur quand on peut détester sans aucun risque son petit frère ? Ben se demandait qui avait pu lui mettre ce genre d’idée dans la tête ? Leur père sans aucun doute. Et évidemment la magnifique phrase de la fin « et ça ne sera jamais le cas ». Pourquoi tendre la main à quelqu’un qui est à terrer alors qu’on pourrait l’écraser un peu plus ? Bien que Ben voulût se prouver le contraire, c’était le genre de phrase qui faisait mal, plus que des coups. Il n’avait jamais cherché l’amour de son frère mais entendre ces mots sortir de sa bouche, c’était vexant et triste.

Ben soupira. « Ah », c’était le mot dont il avait besoin. Il se demandait ce qui était le pire, ressentir de la tristesse ou de la compassion ? Trouvant que les deux sentiments montraient une certaine forme de faiblesse, il refoula les deux. Il regarda Ian sans vraiment le voir. Il était un peu perdu. C’était ça la raison de sa haine ? C’était si stupide, si naïf… Pendant tout ce temps, il le haïssait pour ça ? Si Ian avait besoin d’un coupable, ça ne le gênait pas de l’être mais comment son frère pouvait-il croire une seconde que c’était la faute de Ben ? Et pourquoi, pourquoi Ian avait-il autant besoin de l’approbation, de l’amour de ce monstre ? C’était fou et impossible à comprendre pour Ben. Visiblement pas décidé à partir, Ben le regarda. Il ne pouvait pas le mettre dehors et il se demandait encore pourquoi il l’avait fait entrer. Il le laissait faire ce qu’il voulait, n’ayant pas la force de l’en empêcher. Il aurait bien bu un verre de vin.
Ben faillit éclater de rire en entendant la réplique de son frère. Non mais il était cinglé ! Ils n’étaient pas dans les feux de l’amour, là ! Ben n’en avait rien à foutre de sa vie. Riche ou pas, il l’était plus que lui et il gagnait sa vie plus ou moins honnêtement. Il ne volait pas l’argent d’une autre… Enfin pas vraiment. En plus, il n’en avait vraiment rien à foutre de l’avis de son frère sur les fleurs. C’était du grand n’importe quoi, il venait le tabasser pour ensuite lui dire ça ? Mais il avait pété les plombs ! Ben vit néanmoins les poings serrés de son frère, il eut un peu peur, surtout qu’il n’avait encore rien dit mais il ne se passa rien. Il sourit doucement, presque tendrement, il sait mentir avec des sourires, à son frère. Il s’éloignait. Ben crut comprendre que son frère voulait qu’il le jette dehors. Ben ne pouvait pas faire plus que ce qu’il avait déjà fait, lui dire tout simplement de partir.

Seulement, il aurait peut-être dû lui foutre un coup de pied au cul et le faire dégager, parce que son cœur cessa de battre le temps d’une seconde lorsqu’il l’entendit parler encore une fois. En fait, loin de lui l’idée de se sentir coupable. C’était la veste de Tony, pas la peine d’en faire un scandale. Mais l’entendre dire ce genre de chose de cette façon, c’était comme avoir un sosie de son paternel en face de lui. C’était à la fois effrayant et terriblement déroutant. Il devait se marrer dans sa tombe ce salopard. Il avait réussi à faire de son fils, son double. Il ne dit rien. Il se souvint qu’il était marié. Ben espérait qu’il n’avait pas l’intention de faire des gosses. Voir des enfants être élevés comme lui, lui serait sans doute insupportable. Mais il n’avait pas vraiment envie de s’immiscer dans la vie de Ian. Il se frotta les cheveux et sourit à son grand frère, comme s’il n’était pas troublé. Mais il était véritablement mort de trouille. Il devait être fort. Il voulait déjà répondre à toutes les accusations de son frère. Quoiqu’il dise pour se défendre, il allait s’attirer les foudres de Ian. Tant pis.

-Tu penses réellement que c’est ma faute ? Je te croyais plus intelligent. Mais enfin, ouvre les yeux ! Papa ne t’aimait pas avant que je vienne au monde, il ne t’aimait pas non plus après. Il était violent et sans cœur. Il me détestait tout autant que toi, si ce n’est plus et il t’a monté contre moi ! Parce que tu es assez idiot pour penser que si je n’avais pas été là, tout aurait été différent ! Tant pis pour toi. Tu m’as dit que tu ne m’aimerais jamais. Très bien. Je ne t’aime pas non plus. Tu penses qu’à cause de moi nos parents ne te voyaient pas ? Et bien vas-y, déteste moi. Je vivrai avec, comme je l’ai toujours fait. Tu ne veux pas ouvrir les yeux, c’est ton choix. C’est vrai qu’il est tellement plus facile de me jeter la faute plutôt que croire que notre paternel ne t’aimait pas !

Ben posa ses longues jambes sur l’accoudoir de son fauteuil, il n’aimait pas s’asseoir normalement. Il attrapa la bouteille de whisky non loin de lui et se servit un verre. Il reposa la bouteille et but lentement son verre. Il se rendit compte qu’il avait mal à la mâchoire et au ventre. Il espérait que son frère ne lui avait rien cassé. Il ne montra rien de sa détresse passagère et fit un sourire moqueur à Ian. Il avait une folle envie de lui dire que sa vie ne l’intéressait absolument pas et qu’il pouvait bien aller se faire foutre, lui et sa femme.

-Je m’en fous que ta baraque soit plus grande. Je m’en fous que tu sois marié. Je m’en fous que tu lui achètes des bijoux et je m’en fous de ce que tu penses des fleurs. L’alcool aidant, il avait retrouvé un peu d’aplomb. Mais tant mieux si tu es heureux.

Ben le regarda, c’était complètement paradoxal de lui dire un truc pareil alors qu’il le détestait. Il était certainement un peu con au fond de lui. L’important c’était de s’en rendre compte et de l’accepter. Il bascula sa tête en arrière en soupirant. Bon, tout allait mal, son frère était un enfoiré qui avait décidé de rentrer à nouveau dans sa vie pour on ne sait quelles raisons tout aussi foireuses. Il avait très envie de lui dire de partir mais… Quelque chose l’en empêchait. Peut-être qu’il devait le tuer pour se sentir mieux ? Peut-être qu’il voulait le tuer ? Non… Il n’avait jamais tué personne. Commencer par son frère n’était pas une idée intelligente. Finir en prison, ce n’était pas son but dans la vie, surtout pour meurtre. Son frère n’en valait vraiment pas la peine. Il regarda la veste puis fixa Ian avec un sourire.

-Tu m’as démasqué, grand frère ! Je vis avec un homme. Il est beau, il a une voix magnifique. Il s’appelle Anthony. Tu le connais, on jouait ensemble quand on était petit. Il ferma les yeux l’espace d’un instant. C’est mon majordome. Je te serais gré de ne pas chercher à le rencontrer, ni à l’approcher, ni même à lui adresser la parole.

Il lui sourit, toujours aussi gentiment. Il n’osait pas lui interdire de le toucher puisqu’il se ferait sans doute une joie de le faire. L’esprit de contradiction était de famille. Ben se dit que de toute façon, si Ian touchait à un cheveu de Tony, il le tuerait. Il lui ferait la peau, violemment et sans culpabiliser une seconde. Il y avait des choses qu’il n’avait pas le droit de toucher. Tony en faisait partie, au même titre que ses œuvres d’art mais il n’y avait aucun risque pour elles. Il était toujours amusé de la situation qui n’avait absolument rien de drôle surtout que son frère allait se sentir menacer et il n’allait certainement pas apprécier ! Il avait besoin d’une putain de cigarette pour se donner un peu de courage mais il ne pouvait pas se lever et se ridiculiser devant son frère. Il n’avait pas envie de se vautrer comme une merde sous ses yeux. Il avait encore un minimum de fierté tout de même. Il passa sa main sur sa joue encore douloureuse et tenta de changer de sujet.

-Alors, grand frère, comme ça tu es marié… Je pensais que tu n’aimais pas les femmes. Ne me frappe pas, je n’ai pas dit que t’étais gay, juste que tu ne semblais pas beaucoup apprécier la compagnie des femmes, aller jusqu’au mariage… Enfin c’est pour l’argent, trop feignant pour bosser et le gagner toi-même je suppose ? Je plaisante, moi j’écris des livres, ce n’est pas très fatigant et ça rapporte beaucoup plus que ce que tu peux croire. J’espère au moins que tu ne comptes pas avoir d’enfant, vu notre éducation, je pense que ce serait une très mauvaise idée.


Dernière édition par Benjamin Anderson le Ven 20 Juil - 12:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeMer 11 Juil - 13:41

Ne croyez que ce qui vous aide à mieux dormir la nuit.

Le souffle court, Ian ne savait plus très bien où il en était. Ses yeux étaient rivés sur cette veste, puis ils tombèrent sur Benjamin. Un sourire étira ses lèvres. Le même sourire presque démentiel qu'avait leur père jadis. Ses yeux brillaient d'une étrange lueur, une lueur cruelle. Il ne semblait plus vraiment être humain à ce moment précis. Il faisait sans doute très peur. Mais Ben pris la parole. Si seulement il pouvait se taire ! Si seulement, pour une fois dans sa misérable vie, il fermait sa petite gueule. Le moindre son qui s'échappait de la bouche de son frère rendait Ian complètement malade. Un début de mal de tête commença à l'élancer. Il aurait aimé se défouler quelque part. Pour une fois, il ne songea pas à Benjamin. Il pensait plutôt frapper quelque chose afin de se faire mal. Peut-être que la douleur physique qu'il aurait alors réduirait au silence ce mal de tête et cette sensation qu'il avait au fond de son âme qu'il savait, au fond de lui, sale et malade. Il serra étroitement les dents, si bien qu'elles grincèrent en s'entrechoquant. Ben n'entendit sans doute pas ce désagréable bruit puisqu'il parlait. Il parlait ce con ! Il ne savait rien, il ne savait rien.... Il ne savait RIEN ! Un petit enfant pleurait dans son cœur mais les yeux de Ian restèrent sec. Pleurer... S'il gémissait parfois, comme un moins que rien, comme une larve insignifiante, caché aux yeux du monde, il n'arrivait pas à pleurer. Son cœur pleurait, son âme aussi, et ce petit enfant au fond de son cœur pareillement. Lui, jamais. Il ne pleurait plus depuis... Depuis si longtemps. Oui, à quand remontait la dernière fois qu'il c'était abandonné au goût amer des larmes roulant sur ses joues, si chaudes, déchirantes mais à la fois si bienfaitrices ? Il ne s'en souvenait plus. Ce petit enfant qui pleurait savait que Papa ne l'avait jamais aimé, il savait. C'était cette part de Ian qui était lucide, qui avait du cœur, qui était gentille. Mais cette partie-là pleurait, elle était si minuscule, si faible... Comment s'imposer ? Elle savait que Benjamin disait la vérité. Ce petit enfant ne se leurrait pas, ne cherchait pas à mettre la faute sur le dos de son petit frère. Non, je ne te déteste pas ! hurlait cet enfant à son frère. Mais sa voix n'était qu'un murmure dans l'esprit de Ian, un éclat de verre qui se brisa en des morceaux plus petits encore. C'était la faute de Benjamin. Sa faute, sa faute, sa faute. Tu le sais Ian, c'est sa faute ! Le mal de tête de Ian s’amplifia. Que tout cela cesse, et une bonne fois pour toute !

Ian regarda son frère qui avait terminé de parler. Il se croyait malin, hein ? Il se croyait fin, n'est-ce pas ? Mais il ne savait rien, il n'était que venu dans cette famille et c'était de sa faute si... Si quoi ? Ian serra les dents, cette fois-ci elles ne grincèrent pas. Il enfonça ses ongles dans les paumes de ses mains et serra les poings de toutes ses forces, les cachant derrière son dos. Le sourire moqueur de Benjamin finit de le rendre furieux. Il serra un peu plus fort, formant des petits croissants, traces de ses ongles dans sa peau. Il n'entendit pas la suite des paroles de Ben qui visiblement, s'en foutait de sa vie; il se concentrait sur sa douleur. Benjamin continuait. Mais n'allait-il donc pas se taire ?! Quelques gouttes de sangs commencèrent à couler le long de sa main. C'était chaud... Si chaud... Comme lorsqu'il avait tué son ex-femme et que ses entrailles étaient venues éclabousser son visage. Ce souvenir le fit frissonner. Il n'avait ressenti du plaisir que lorsque le sang de cette salope avait touché sa peau, le réchauffant tout entier. Son mal de tête ne le quittait pas. Il entendait ce que disait Ben et eut un sourire triomphant, bien qu'il soit dans un état second. Il ressemblait tellement à leur père à cet instant précis... Le même sourire qu'il avait lorsque l'un de ses enfants avait fait une chose « horrible » et qu'il le démasquait. La punition au nom de Dieu n'allait pas tarder... Tu sais que c'est mal, n'est-ce pas ? Une envie de vomir l'envahit tout entier. Il réprima tant bien que mal un haut-le-cœur, les muscles de sa mâchoire toujours tendus. Et puis Benjamin, après lui avoir interdit d'approcher cet homme... son majordome, revint sur le sujet du mariage. Ouais... Ses livres pourris il les avait lu avant de les jeter au feu. Lorsque Ben finit de parler, le mal de crâne de Ina explosa. Trop fier pour montrer quoique se soit à son frère, pour seulement prendre sa tête entre ses mains, il foudroya son frère du regard et ses lèvres se déformèrent en un rictus méprisant. Il relâcha ses poings, désormais insensible à la douleur qui venait de là, celle de sa tête dominant tout le reste. Il aurait aimé le remettre à sa place, il aurait aimé le frapper mais il ne fit pas le moindre geste. Cette paralysie acheva de le faire sortir de ses gonds et il explosa, à la manière d'une chaudière poussée au maximum.

Que cela cesse !! Qu'on en finisse ! Qu'il se taise... Qu'il se taise ! Pour cela il n'avait qu'à...Le tuer. Les morts ne parlent pas, les morts ne mentent pas. Il se tairait enfin, il ne parlerait plus, il arrêterait de le regarder et de lui sourire avec ce petit air moqueur. Il lui ferrait avaler sa langue de vipère ! Mais avant il lui ferrait manger ses yeux qui brillaient de cet air détestable. Oh oui... Il le tuerait... A quoi penses-tu, il est ton frère ! Non, il ne le tuerait pas. Il n'en avait pas l'audace. Et que ferrait-il ensuite ? Et ce mal de crâne qui ne le quittait pas... Desserrant les dents, il hurla, les yeux exorbités:

« Sale oiseau de malheur ! Qu'en sais-tu, tu étais là, toi ? Est-ce que tu sais quelque chose ? Tu ne sais rien, rien de rien de rien !! Tu n'es qu'un sale morveux, un enfant de rien ! Tu sais ce que tu mérites, Benjamin ? Espèce de b...

Ses mots s'étranglèrent dans sa gorge. Il avait l'air con, maintenant. Et ce n'était pas tolérable ! Son cœur battait à toute allure dans sa poitrine, il avait l'impression qu'il allait éclater. Les yeux de Ian se révulsèrent et il crut qu'il allait sombrer dans le brouillard et s'affaler sur le sol. Benjamin y prendrait un malin plaisir, il le laisserait sans doute crever sur place. Il le méritait... Mourir... Ce terme sembla apaiser Ian. Oui mourir et en finir ! Que cela cesse !! Il se serait volontiers laissé tomber dans les bras de la Mort. Il aurait adoré s'y abandonner, se faire emporter. Tu iras en enfer ! Viens y rejoindre ton vieux père. Mon Dieu non ! Il ne voulait pas mourir. Ian vacilla en arrière alors qu'il reprenait contenance. Son sang battait à ses tempes. Il s'apprêtait à se jeter sur Ben pour faire taire le sourire moqueur qui, il en était sûr, naîtrait prochainement sur son visage lorsque la porte de de la demeure se referma dans un petit claquement, coupant court à leur discussion. Ian se redressa et baissa la main ensanglantée qu'il avait levé afin de frapper Ben. Ses yeux se tournèrent vers l'entrée sur salon. Un homme se tenait dans l'encadrure de la porte, élégant et, ma foi, assez séduisant. Tu sais que c'est mal. Tu le sais, n'est-ce pas ? Un lueur mauvaise passa dans les yeux de Ian. C'était lui le fameux mec, n'est-ce pas ? Lui qui vivait avec son cher frère. Le jeune homme avait trouvé l'arme fatale, la faille qui finirait d'achever Benjamin. Il allait détruire cet homme auquel Ben semblait si attaché pour lui interdire de l'approcher. Il allait le détruire, et il aurait sa vengeance de toute une vie. Quelle vengeance ? Encore peu sûr de lui, Ian s'avança vers cet homme qui souriait poliment.

« Bonjour. Benjamin, Monsieur. Je vais vous laisser en paix, désolé d'avoir interrompu votre entretient ! »

Un sourire faussement sympathique étira les lèvres de Ian. Oh ! Ne t'excuses pas, mon chou, tu tombes à pic. Viens voir oncle Ian, il va te faire une belle surprise. Tu l'aideras à faire une surprise à son frère adoré, n'est-ce pas ? Approches, n'est pas peur, entre dans la gueule du loup, jeune agneau au pelage si blanc... D'un ton calme et aussi poli qu'avait employé cet homme en costard, Ian prit la parole:

« Mais vous ne dérangez pas, très cher, vous arrivez à point nommé. Je me présente, appelez moi Ian. Enchanté ! Je rendais une visite à ce bon vieux Benjamin, ça faisait longtemps que nous ne nous étions pas vu, n'est-ce pas, mon vieux ? »

Ian regarda Ben par dessus son épaule et un regard mauvais étira ses lèvres alors que leurs regards se rencontraient. Le majordome semblait un peu surprise. Quoi ? Benjamin n'avait aucun amis ? Il sourit, mais cette fois-ci, poliment. Il avait l'habitude de l'hypocrisie, ça ne le changeait pas de d'habitude. Le majordome lui rendit ce sourire poli alors qu'il cherchait une sorte d’approbation chez Benjamin. Il se présenta à son tour vaguement:

« Anthony Gordon, enchanté, monsieur Ian...

Anthony sembla s'apercevoir que quelque chose clochait chez Ben puisqu'il s'avança vers lui à grand pas, passant à côté de Ian sans plus le voir. Ce dernier se retourna pour avoir une vision de la scène. Il en eut la nausée. Non pas que Ian soit homophobe (enfin, si mais comme il est gay lui même ça fait bizarre -pan-) mais il savait que cet Anthony était désirable. En tout cas, Ian le désiré et il n'arrivait pas à supprimer cette envie qui bondissait en lui. Des claques, c'est ce qu'il méritait. Il regarda donc le majordome se pencher vers son employeur pour le détailler d'un air inquiet et lui murmurer un tendre: « Mais que s'est-il passé ? » Il vit Anthony poser délicatement sa main sur la joue de Ben. Ian frissonna. Brrr... Ecoeurant ! N'est-ce pas plutôt ce que tu t'efforces de penser ? Non, il le pensait. Tu en es sûr ? Oui ! N'as-tu jamais ardemment désiré le corps d'un homme contre le tien, ton torse contre le siens, sa tête au creux de ton épaule, sa langue léchant ton cou, sa bouche embrassant ta peau... Ta gueule, ta gueule !! Son masque de sympathie tomba et il lança avec dédain:

« Comme c'est touchant ! Mais tu t'es trouvé le parfait petit chien, Ben ! ♥ Il te couve comme une petite mère à ce que je vois.

Anthony leva la tête vers lui, interrogateur, les sourcils froncés. Ian se doutait bien qu'un majordome avait assez de politesse pour ne rien répondre et ne pas dire ce qu'il pensait en son fort intérieur. Ian eut un sourire venimeux.

« Mais que savez-vous sur Ben, que lui trouvez-vous pour être si dévoué... Anthony, c'est ça ?

Ian s'approcha d'Anthony. Il était très proche, il sentait son souffle doux sur sa joue. Tu aimerais le baiser, avoue... TA GUEULE ! Le jeune homme leva la main vers Anthony. Il ne comptait pas le frapper, mais quelle serait la réaction de Ben ?
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MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeMer 18 Juil - 16:24

Curieux cette impossibilité de se détacher tout à fait des êtres que l'on a aimés, ce besoin de les retenir, de retarder désespérément le moment où ils ne seront plus rien pour nous.

Ben était toujours vautré dans son fauteuil. Il avait toujours envie d’une cigarette et il n’osait toujours pas se lever ! Il regarda son frère, il n’avait pas l’air bien mais lui non plus n’était pas bien, chacun sa merde ! Pourtant, en prenant un ton doux et pas trop agressif, Ben avait cru, pendant quelques instants que son frère se calmerait… Mais non. Il devrait le savoir, cette technique n’avait jamais marché. Ian se remit à hurler. Ben trouvait cela pathétique mais ne dit rien. Son frère croyait qu’il était fautif depuis tellement longtemps qu’il serait difficile de le faire changer d’avis. Alors pour le moment, il n’avait d’autres choix que de le laisser crier. Il tenta de ne pas écouter ce qu’il disait, bien que cela ne serve à rien. Au moins, pour une fois, ça ne lui paraissait pas trop méchant, les insultes étaient toujours là, bien sûr, mais à part comprendre qu’il ne savait rien, il ne disait rien de bien important, comme d’habitude… Hum, hum… Il ne termina même pas sa phrase. Son frère avait vraiment un problème mental ! Il l’engueulait pour le simple plaisir de gueuler ! Stupide et borné ! Il le surprit à vaciller, il allait s’évanouir ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? C’était l’afflux de sang dans son cerveau qui le rendait nerveux et agressif ? Ben se demanda si ce mec avait été normal un jour… Non, sans doute pas.

Il soupira. Son frère se trouvait entre lui et la porte quand il vit entre Tony. Il pensa que c’était un rêve. Il avait déjà vécu cette scène, dans sa tête. Dans la zone, « les pires retrouvailles possibles avec son frangin psychopathe », celle-là était évidemment en première place. La porte claqua, Ben comprit que ce n’était pas un cauchemar. Il leva les yeux sur Ian, comprenant à cet instant qu’il s’apprêtait à le frapper, génial frérot, vas-y lâche toi. Il ne le fit pas, aucun des deux ne bougeaient. Ben se maudit un bon nombre de fois intérieurement de ne pas avoir parlé de son frère à Tony. Mais pourquoi agissait-il toujours comme un putain d’abruti ?... Pourquoi était-il un abruti ? Il aurait pu se lever, hurler, murmurer, faire quelque chose pour empêcher cette rencontre mais il ne fit rien. Rien ! Il laissa faire. Il regarda Ian s’approcher de son majordome. Il avait envie de lui sauter dessus. De le tuer. Rien que la simple idée de voir son frère adresser la parole à Tony le révulsait. Tony était tout ce qui lui restait de beau, de pur. Il était le seul qui l’empêchait de devenir dingue. Le seul qui comptait vraiment à ses yeux. Il ne voulait pas que son frère lui enlève ça ! Il lui avait déjà pris assez de choses ! Ben ne se laisserait pas faire cette fois-ci, Tony était son jouet ! Il se mordit légèrement la lèvre inférieure. Ça lui faisait bizarre d’entendre son majordome aussi poli, non pas qu’il ne l’était pas en temps normal mais lorsqu’ils n’étaient que tous les deux, c’était différent… Et ils n’étaient souvent que tous les deux. Il aurait voulu crier à Tony de s’éloigner de son frère, même s’il doutait fortement du fait que Ian puisse faire le moindre mal à son majordome. Mais il se sentirait forcément coupable si cela venait à arriver, ne serait-ce qu’une phrase, qu’un mot blessant. Et la culpabilité, il ne la ressentait que rarement.

Ben écouta ce que disait Ian, il avait certainement des idées malsaines derrière la tête pour utiliser un ton aussi mielleux. D’ailleurs, il se demandait si son frère lui avait déjà parlé de cette façon. Non évidemment, la différence c’était qu’au lieu du « mon vieux », Ben avait droit à « Bâtard ». Joyeuses les conversations familiales. Ben appréciait les efforts de don frère pour le désigner autrement que par son prénom. De ce côté-là, il avait beaucoup d’imagination. C’était agréable de voir que quelqu’un comme Ian permettait aux racailles des quartiers pauvres de renouveler leur vocabulaire, pourtant très limité. Il était finalement utile à la société. Ben saluait toutes ses prouesses grammaticales et les applaudissait. En vingt ans, il n’en avait pas oublié une seule. « Mon vieux » était totalement inédit. C’était presque choquant. Ça sonnait beaucoup trop familier, trop gentil. Ben ne recevait jamais personne lui servant du « mon vieux », d’où la surprise de Tony. Il ne recevait pas grand monde d’ailleurs. Ben lança un regard glacial à son frère. Il fulminait mais une fois que leurs regards se séparèrent, un sourire s’afficha sur son visage. Il ne voulait pas se mettre en colère et ainsi faire plaisir à Ian. Il n’était pas assez bête pour s’abaisser à son niveau. Il soupira en écoutant la réponse de son majordome. Enchanté ? Mais qui pouvait être enchanté de rencontrer Ian ? Ben n’avait jamais pensé que son frère était peut-être apprécié dans sa vie, qu’il avait peut-être des amis… A dire vrai, cela lui paraissait peu probable mais il était peut-être très agréable avec d’autres que lui. Son paternel était quelqu’un de très gentil en dehors de la maison… Avec ses amis en tout cas. D’ailleurs, il n’avait que deux souvenirs où son père se montrait affectueux avec lui et à chaque fois, c’était en présence de quelqu’un. La première fois, il lui avait frotté les cheveux, il avait huit ans, il était en présence de son patron. La seconde, il lui avait caressé le dos, bien qu’aujourd’hui cela lui semblât être d’une ironie douteuse, il était avec les voisins. Il supposa donc que Ian faisait la même chose. Il était finalement bien content de ne ressembler ni à l’un ni à l’autre, mentalement du moins.

Tony se précipita vers lui. Ben le trouva adorable. Il avait complètement oublié qu’il devait avoir une mine affreuse. Et lui qui espérait bêtement que son majordome ne le voit jamais dans cet état. Il ne sut quoi faire. Lui mentir serait stupide… Mais nécessaire. Et puis, il était certain que Tony ne le croirait pas, qui de mentalement équilibré se laisserait frapper par son frère ? C’était incroyablement stupide et, impossible. Il posa sa main sur celle de son ami pour la retirer de sa joue. Il lui sourit comme pour signifier que tout allait bien. Cette situation le gênait un peu. Les gestes affectueux de Tony ne le dérangeaient pas en privé, au contraire, il en avait besoin mais devant Ian … Il s’en servirait pour l’humilier, Tony ne pouvait le savoir. Naturellement, son frère ne faillit pas à son devoir. Il ne manquait jamais une occasion, de manquer une occasion. Il était si prévisible ! Ian était jaloux, jaloux que quelqu’un prenne soin de lui alors qu’il était seul et faible ! Ben avait quelqu’un à qui se raccrocher, quelqu’un qui l’aimait et ça, il ne le supportait pas ! Ben sentit que Tony avait envie de répondre mais en bon majordome, il retint sa langue. C’était mieux ainsi. Il le regarda s’approcher d’eux, de son ami surtout. Tony ne savait rien sur lui, il l’aimait, du moins, il aimait un homme qu’il voyait en Ben… Qu’il croyait voir. Ben était certain que son ami ne pouvait l’aimer pour lui puisqu’il ne le connaissait pas. Il se dévouait à une chimère. Il n’était pas tel qu’il le voulait, mais tant pis. Ben avait besoin de son affection alors il ne lui brisait pas ses espoirs.

Et puis, il vit ce qui ne devait jamais arriver. Son frère était beaucoup trop près de son meilleur ami. Ben ordonna à Tony de sortir pour aller chercher un objet quelconque. Il se leva d’un bond une fois Tony hors de la pièce. Il serra la main droite et donna un coup de poing dans le visage de son frère. Son épaule était douloureuse mais il ne fit pas attention. La douleur, il la connaissait trop bien pour la ressentir. Par contre, son frère n’avait pas l’air dans son assiette. La violence du coup ? … La surprise surtout. Lui aussi était capable de cogner fort. Le coup suivant dans l’estomac de son frangin le fit basculer sur le sol. Pauvre garçon, il n’avait tellement pas l’habitude… Ben n’était pas certain de ce qu’il était en train de faire. Il utilisait la violence contre son frère. Il se rabaissait à son niveau… Mais, il y avait des circonstances atténuantes, il avait voulu frapper Tony. C’était impardonnable. Il ne pouvait pas laisser passer ça ! Il avait envie de hurler. Il s’assit à cheval sur son frangin et lui sourit. C’était jouissif d’être celui qui donnait les coups, d’être le dominateur, échanger les rôles pour une fois. Il le frappa, une troisième fois, puis une quatrième, dans le visage puis le regarda dans les yeux. Il se sentait mieux. Tellement mieux. Mais contrairement à Ian, Ben savait s’arrêter. Il se pencha vers lui et murmura au creux de son oreille droite :

-Si tu lui fais du mal, la moindre parole blessante, la moindre pichenette désagréable : Je te tue.

Il se redressa, toujours assis sur lui. Il affichait un immense sourire comme si ce qu’il avait dit était parfaitement normal. Il n’avait pas été assez clair la première fois. Maintenant, il l’avait prévenu, il était au courant. Il n’avait plus intérêt à tenter le diable. Même si Ian en doutait certainement, Ben n’hésiterait pas une seconde à lui arracher les yeux avec les dents s’il le fallait. Cette pensée le fit sourire, Tony ne saurait jamais qu’il voulait le protéger. Parce qu’il ne lui dirait rien. Comme d’habitude. Il laissa échapper un léger soupir. Il passa une main dans ses cheveux avant de fermer sa chemise. Tony avait déjà vu assez de chose, il pouvait lui épargner la vision de magnifiques hématomes sur son torse. Il pointa son index sur le visage de Ian.

-Mon très cher frère, tout cela se passe entre toi et moi. Je suis opposé aux dommages collatéraux. Je ne vais pas m’attaquer à ta tendre épouse, n’est-ce pas ? Alors, déverse ta haine uniquement sur ma personne… Quoique à la limite, sur un punching ball, ça m’arrangerait mais je ne voudrais pas paraitre trop exigeant.

Il lui fit un sourire moqueur avant de se pencher vers Ian et de poser un baiser sur sa joue. En fait, cet acte était dénué de mauvaises intentions. C’était une façon de s’excuser pour… Non, c’était surtout une façon de se moquer de lui, gentiment. Ben n’avait jamais des envies purement malsaines, pour lui, c’était des chamailleries entre frères. Bien que ce terme ne soit pas en accord avec les liens qui le liaient à son frère. Pour Ian, c’était certainement plus, beaucoup plus que ça, une provocation, une déclaration de guerre peut-être. Il le voyait bien. Il avait tellement souhaité avoir de vraies relations avec Ian, pouvoir l’embêter sans craindre de se faire tabasser. Même lui montrer son affection revenait à signer son arrêt de mort. Tout ça pour une chose dont il n’était même pas coupable, merci papa, merci maman. Il avait finalement abandonné l’idée de toutes relations avec son frère, même si une part de lui espérait encore… Il profita de cet instant de cet instant d’inattention pour faire lentement glisser la bague que portait Ian dans sa main. Détourner l’attention était la clé, tous les voleurs savaient cela. Ben avait reconnu ce bijou. Il avait l’œil pour ça. Un vieux cadeau du paternel, n’est-ce pas ? Elle lui avait laissé des jolies marques sur le corps lorsqu’il était plus jeune. Aaah les souvenirs, quelle merveilleuse invention ! Comme cela, il ne pouvait oublier toutes ces magnifiques années. Il caressa la bague, retomber entre ses doigts après tant d’année, cruelle ironie. Quelle drôle d’idée que porter cet objet, n’avait-il aucun amour propre ? Ben la glissa dans la poche de son pantalon et il se redressa, il pouvait lire la fureur dans les yeux de son frangin. Ben soupira et se leva. Ian n’avait encore rien fait. Peut-être était-il trop surpris ? Ou alors il pesait le pour et le contre, le tuer tout de suite ou attendre une petite heure ? Mourir battu à mort par son propre frère… Que diraient les journaux ? Malgré tout ce qu’il avait vécu, Ben n’avait jamais pu haïr complètement Ian parce qu’il était son frère. Parce qu’il l’aimait. Il n’aurait pourtant aucun remord à le tuer si jamais il venait à toucher Tony. Tony était sacré. Il tira un paquet de cigarette d’un buffet et en sortit une qu’il alluma. Il tournait le dos à son frère. Il avait mal aux côtes et il avait l’impression que son dos le brûlait. Ses vieilles blessures, certaines dues à Ian, elles étaient invisibles maintenant mais il les sentait toujours… Mais il ne voulait pas se montrer faible devant ce con arrogant. Il se retourna et un sourire en coin s’afficha sur son visage. C’était tellement mieux de le voir ainsi ! Il savourait ces derniers instants en tant que dominateur. Jamais il n’avait frappé Ian et jamais il espérait n’avoir à le refaire. Il n’était pas violent, il n’était pas son père. Dieu soit loué.

-Bon, si tu pars tout de suite, je pourrai encore sauver les apparences avec Tony et ça t’éviteras sa présence, non compatible avec ta folle envie de me faire du mal.

Ben savait qu’il parlait dans le vide. Son frère ne l’écoutait plus. Il allait lui sauter dessus pour le frapper. Cela se voyait dans ses yeux. Il n’aimait pas être humilié et surtout pas par Ben. De plus, sauver les apparences n’était sans doute pas à l’ordre du jour pour son frère. Se venger en le battant devant son majordome était tellement plus simple et plus amusant ! Toujours aller à la facilité ! Il n’avait plus qu’à attendre le moment fatidique en suppliant Dieu de… Hein ? Supplier Dieu ? Non, c’était n’importe quoi ! Jamais il n’avait fait cela et jamais il le ferait ! Il soupira, écrasa sa cigarette dans un cendrier et planta ses yeux dans ceux de son frère. Se laisser faire et accepter. Comme toujours.

-Bon, dépêche-toi, mon grand. Je n’ai pas que ça à faire alors qu’on en finisse…

Résigné, il regardait son frère. Il ne voulait pas qu’il le frappe, qui voudrait cela ? Mais Tony n’était pas loin… Il ne voulait pas qu’il voit ça, que pouvait-il faire à part accepter ? Rien. Il souhaitait que tout cela passe rapidement. Il lui sourit tristement…


Dernière édition par Benjamin Anderson le Ven 20 Juil - 12:47, édité 1 fois
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Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Empty
MessageSujet: Re: Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson]   Pourquoi me détestes-tu autant ? [PV : Ian Anderson] Icon_minitimeMer 18 Juil - 19:20

Rien n'est plus doux au coeur plein de choses funèbres, Et sur qui dès longtemps descendent les frimas, Ô blafardes saisons, reines de nos climats, Que l'aspect permanent de vos pâles ténèbres, - Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux, D'endormir la douleur sur un lit hasardeux.
Charles Baudelaire.

Avant que Ian ne puisse faire quoique ce soit à Anthony, son frère s'interposa de façon indirect, priant l'homme de bien vouloir quitter la pièce. Ce qu'il fit sans discuter, tel un chien galeux obéissant à son maître au doigt et à l'oeil. Benjamin le menait à la baguette visiblement, il avait bien choisi. Ian jeta un regard méprisant à son frère qui se croyait plus malin que lui. Ce n'était pas le cas, il méritait une punition sévère. Tu ne fais que ton devoir, c'est ton rôle de le punir. Son rôle de le punir, oui ! Il regarda Benjamin mais il n'eut pas le temps de lui cracher son venin à la figure, ce dernier lui assénât un violent coup de poing dans le visage. Ian entendit un crac sonore qui se répercuta dans le sommet de son crâne tout comme la douleur qui suivit. Bien trop fier pour émettre le moindre son de douleur, il se contenta de serrer les dents et de porter sa main droite à son nez d'où commençait à couler un liquide chaud et rouge. Tout cela allait salir ses habits, quelle déshonneur... Ian ne s'attendait pas à un second coup, en plein dans l'estomac cette fois-ci. Surpris, et surtout de constitution assez fragile, il vacilla avant de s'écraser au sol. Une certaine envie de vomir agrippa son ventre. Il retint un haut-le-cœur, l'esprit un peu embrouillé. La douleur, il s'en fichait. Il se souvenait des coups plus rudes qu'il avait déjà subis dans son enfance mais aussi dans son adolescence au lycée. Le jour où, dans ces odieuses toilettes puant la cigarette, il c'était fait... frappé, humilié, violé.

Ian leva les yeux sur son frère. Il se moquait de lui. Oh que oui, il se moquait de lui. Il le voyait sur son visage, dans ses yeux. La lueur dans ses yeux... Il l'avait frappé et humilié, comptait-il le violer lui aussi ? Il va te défoncer le cul tellement fort, mon cochon. Ian voulut porter ses mains à ses oreilles pour les boucher, ne plus rien entendre de quiconque. Mais il savait que les voix auraient continuées. C'est dans ta tête. Il n'était pas fou. Si, bien sûr que si tu es fou. Complêêêêtement fou ! Lorsque Benjamin se pencha vers lui, Ian fit un mouvement de recul, pensant qu'il allait encore se faire frapper. Après toutes ces années, c'est maintenant que son frère réussissait à se décoincer pour lui mettre une bonne rouste ? Il en avait mis du temps. Ian n'était pas en colère de s'être fait frapper, il savait, au fond de lui, malgré les voix, qu'il le méritait. Qu'il méritait bien plus qu'un nez cassé et une envie de vomir. Mais ce qui le mettait hors de lui c'était cette humiliation. Il venait de le mettre au sol, il venait de le regarder de haut, il venait se s'agenouiller pour être à sa hauteur. Lorsqu'on s'agenouille pour être à la hauteur de quelqu'un, la personne à terre ne vaut pas mieux qu'une sale larve gluante que l'on peut écraser d'un coup de talon à tout instant. Les rôles étaient inversés. Ian était la larve, Ben était le talon qui allait l'anéantir, l'écrabouiller, le réduire en miette. Mais il ne fit pas que s'agenouiller, il s'assit carrément sur lui, comme s'il n'était rien d'autre qu'un tapis bien confortable. Il va te baiser, je te dis. Dans tous les sens du termes ! Ian faillit clore étroitement les paupières mais il ne pouvait se résoudre à fermer les yeux alors que son frère était assis sur lui de cette manière. Sa nausée s’accrut, il ne put réprimer un haut-le-cœur cette fois-ci. Mais rien ne sortait, rien d'autre qu'un gémissement douloureux. Il s'appuyait à l'endroit où il l'avait frappé. Il t'humilie. Tu vas le laisser faire ?

Benjamin se pencha sur lui pour murmurer quelques paroles à son oreille. Il y tenait tant que ça à son Anthony ? Un rictus plein de mépris apparut au coin des lèvres de Ian ; du moins essaya-t-il d'être convainquant. Il n'y toucherait pas. Il ne voulait pas se salir les mains. Il faillit repousser son frère mais il n'avait plus de force dans ses bras. Il avait mal aux poings à force d'avoir cogner ce bâtard. Je te le ferrait ravaler, ton sourire. Oh oui. Attends un peu, quand les rôles seront de nouveau en place, tu vas voir. Tu vas me le payer ! Il eut une furieuse envie de mordre ce doigt que Ben pointait sur lui, de le mordre jusqu'au sang, jusqu'à le lui arracher. Et alors tu hurleras. Oh oui, tu hurleras. Un punching-ball ? Oui... Il aurait du faire ça dès le début. Il n'aurait jamais du... Sur son frère. Il n'aurait jamais du le battre. Jamais. C'est trop tard pour regretter. Ce qui est fait et fait, et Ian ne comptait jamais revenir dessus. Il ne le pouvait tout simplement pas. Ce n'était ni de l'amour propre, ni de l'orgueil mal placé. Simplement... Il ne pouvait pas s'excuser, ni regretter. Au fond, peut-être qu'il s'en voulait terriblement. Au fond il aimait Benjamin, il adorait son petit frère. Mais... Il ne pouvait pas. Il se pencha encore une fois sur lui. Ian s'attendait à des coups. Après tout, c'est lui qui avait le pouvoir, non ? Il allait l'humilier encore et encore jusqu'à se qu'il demande pitié, jusqu'à se qu'il cri de lui pardonner. Mais à ce moment là, il serait trop tard et Ben pourrait le tuer. Ce serait trop facile de mourir comme ça. Il y avait des peines bien plus douloureuses que la mort. Ian savait qu'il irait brûler en enfer avec son connard de père et sa pute de mère. Il ne se faisait pas de souci là-dessus, Dieu était impitoyable. Arrêtes un peu, t'as jamais cru en Dieu. Mais non. Même pas, il ne le toucha que de ses lèvres. Ses immondes lèvres sur sa joue. Il venait de lui faire un bisou. Ian cligna des yeux. Ce geste ne l'énerva pas tout de suite. Non, bien au contraire. Il se rendit compte, pour la première fois, que Benjamin, malgré tout les coups qu'il recevait, continuait d'attendre un peu d'amour de sa part. Ian avait l'impression de trouver ici un vrai frère, un frère qui le taquinait. Une taquinerie gentille comme dans toutes fratrie. Ian leva sa main, non pas pour frapper Ben mais dans l'intention de tapoter sa joue, affectueusement. Il ne se rendit même pas compte qu'il lui volait la bague qu'il portait à son index, héritage de leur défunt père. Une belle bague en argent, incrustée d'un saphir bleu dans les pétales d'une fleurs. Pouah, c'est écœurant ! Tu vas te laisser faire, il se moque de toi, il t'humilie, il te manipule !! Ian replia ses doigts sans avoir toucher la joue de Benjamin. Son regard se durci et il lui lança un regard noir, empli d'une envie de meurtre.

Ian fut enfin soulagé du poids de Benjamin qui partit chercher quelque chose. Ian put reprendre convenablement son souffle qui commençait à se faire court et s'essuya la joue avec dégoût avant de se relever. Il se rendit compte avec une certaine rage qu'il tremblait de tout ses membres. Bon sang, il n'avait vraiment pas besoin de ça. N'était-ce pas suffisant de s'être fait écrasé sur le sol ? Il fallait qu'il tremble. Ian serra ses bras contre lui et serra convulsivement les dents, tentant de contrôler ses nerfs à vif. Il regarda vaguement Ben qui, clope au bec, se tournait vers lui pour lui parler, encore. Mais bon sang... Tais-toi, abruti ! Ne s'arrêtait-il donc jamais ? Ce mal de tête qui lui était passé revint brusquement, comme s'il n'était jamais vraiment parti, l'attendant au tournant. Il avait envie de hurler, d'arracher les cheveux de cet oiseau de malheur qu'était Benjamin, de le frapper de toutes ses forces, d'encastrer son crâne dans l'un des murs de sa charmante demeure. Il voulait voir le sang couler de sa jolie frimousse. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine alors que les doigts de sa mains bougeaient tout seul, comme agités par cette violente pulsion qui venait de naître au fond de sa poitrine. Tout son être voulait le frapper. Le frapper jusqu'à ce que mort s'en suive. Tu-le, tue-le, tue-le. Il mérite une punition. Une sévère punition. Il a été un mauvais garçon. Oh oui, très mauvais garçon. Hihihi. Benjamin sembla se résoudre. Il lui demanda de se dépêcher. Enfin, c'est ce que crut entendre Ian qui, plongé au cœur de cette rage folle qui battait à ses tempes, n'aspirait qu'à le faire taire à jamais.

Il leva le poing. Cette fois-ci, c'était la fin. La fin de tout. Il allait se taire. Oh... Mon Dieu que le silence serait divin ! Il allait lui disloquer la mâchoire, lui casser les côtes, le prendre par les cheveux et frapper sa tête contre le sol. Pas une fois... Pas deux fois... Mais jusqu'à se que sa figure ne ressemble plus à rien, que son nez soit complètement cassé, aplatit, jusqu'à ce que sa figure soit couverte de sang, jusqu'à se que son crâne s'ouvre largement. Ensuite, il lui crèverait les deux yeux. Ces deux petits yeux narquois. Tout cela prendrait bientôt fin. Mais le premier coup n'eut même pas le temps de s'abattre sur la tête de Benjamin. Il fut arrêté net par une poignée puissante. Toute la rage qui gonflait l'être de Ian s'évapora en un instant, laissant place à la surprise. Il tourna vivement la tête et tomba nez à nez avec Anthony qui, les lèvres pincées, le regard dur, tenait son poignet avec une vigueur étonnante. Il serrait très fort, même, si fort que le sang avait du mal à circuler dans tout son bras et que les articulations du majordome étaient blanches. Un grand silence s'installa. Anthony et Ian se fixaient dans le blanc des yeux. Le jeune homme fit mine de faire un geste brusque pour se dégager et retourner à sa besogne mais Anthony lui décrocha une violente droite en plein dans ses côtes et une autre dans sa mâchoire. Ian vacilla, ouvrant la bouche pour lâcher un cri silencieux. Jamais il ne leur ferrait le plaisir de montrer sa douleur. Il était également surpris par la force de cet homme. S'il s'attendait à une chose pareille... Ian avala sa salive avec difficulté. Ce n'était pas grand chose comparé à ce qu'il faisait subir à son frère depuis des années. Mais... Il était encore humilié. Les coups ne lui faisaient rien, il s'en fichait et pouvait ne pas répliquer. Il se faisait parfois du mal à lui même, se frappait tout seul lorsque personne ne le voyait. Mais en publique et devant son frère... Il se mordit la langue en tombant au sol encore une fois. Le majordome s'avança vers lui et fit mine de lui donner un coup de pied dans le ventre mais il s'arrêta, jugeant sans doute que ça n'en valait pas la peine, qu'il avait compris la leçon. Il siffla d'une voit dur mais toujours emprunte de cette politesse qu'il semblait avoir à toutes épreuves.

« Je vous prie de bien vouloir partir, Mr. Vous semblez avoir abusé de l'hospitalité de votre hôte. Je parlerais à la place de Mr.Anderson, mais vous n'êtes pas le bienvenue ici. Si vous franchissez les portes de cette maison pour indisposer Monsieur, je saurez vous mettre à la porte. Alors partez, et ne revenez jamais plus. »

Ian siffla entre ses dents et se redressa noblement. Il voulait s'en aller avec toute la dignité qu'il avait encore. Mon pauvre, tu n'as plus aucune dignité depuis bien longtemps, il serait temps de t'en rendre compte. Il lança un regard hautain à Anthony et à son frère avant de se diriger dans un silence glacial vers la sortie du salon. Avant de partir, il se retourna vers son frère et prononça quelques paroles d'un ton sec:

« Je me retire. Mais pour cette fois, seulement. Tu as un bon petit chien, mais un chien finit un jour par trahir son maître si ce maître se montre ingrat. Et je te connais, Ben, tu es un ingrat. On en reparlera et ce jour là, nous verrons bien.

Il lui fit un sourire moqueur avant de récupérer sa veste, de l'enfiler avec grâce et de sortir en ferment délicatement la porte. C'était comme si rien ne c'était passé maintenant. Mis à part le nez cassé de Ian et le sang qui tâchait son visage et sa chemise, rien ne c'était passé. Il allait devoir expliquer à sa femme qu'il était tombé de moto pour justifier ses quelques blessures. Mais mentir était sa spécialité, n'est-ce pas ?

And that's all ?
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