The Mysteries of Paris
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 Don't worry, life is easy.

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MessageSujet: Don't worry, life is easy.   Don't worry, life is easy. Icon_minitimeDim 22 Sep - 2:03




Don't worry, life is easy.

« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD
Les bruits de pas se rapprochaient de plus en plus. Innocemment, je tendis ma canne devant moi. Bruit de chute. Je tournais lentement la tête sur ma droite et baissais les yeux sur la personne qui venait de s'étaler de tout son long sur le pavé. Je feignis la surprise et m'appuyais fermement sur ma canne en me tournant vers le malheureux que je venais malencontreusement de faire tomber. Il se redressait lentement, les paumes de mains en sang et la cheville visiblement tordue vu la façon dont il tenait sur ses jambes devenues tremblantes. Il se tourna vers moi, et son regard apeuré me fit presque pitié. Mais je ne devais pas avoir de pitié dans ce métier. Je n'étais plus le Gentil Bartholomew, désormais. La société, la tournure des événements, la force des choses m'avaient rendues vile. Je m'en accommodais fort bien. Sans me départir de mon calme, je haussais légèrement un sourcil.

« Veuillez excuser la maladresse d'un infirme, monsieur. Vous devriez songer à regarder où vous mettez les pieds. »

Un sourire empreint de politesse naquit au coin de mes lèvres. L'homme fit volte face et s'enfuit en boitillant. Au même instant, deux hommes en uniformes surgirent d'une ruelle, se ruèrent sur le malheureux et le plaquèrent au sol avant de lui passer les menottes. Désespéré, le garçon cria son innocence, les larmes aux yeux. Les aristocrates et les bourgeois lui jetèrent des regards courroucés, les citoyens haussèrent les épaules. On ne pouvait pas intervenir dans ce genre de situation. Je baissais légèrement la tête afin qu'une mèche de mes cheveux bruns vienne cacher une partie de mon visage, ne perdant pas une miette du spectacle. L'un des hommes en uniforme me lança un coup d'œil complice et je lui fis un bref hochement de tête avant de faire demi-tour, appuyé sur ma canne, et de monter dans la diligence qui m'attendait. La mascarade était terminée : j'allais rendre mon compte-rendu au Vénitien, maintenant ; car c'était pour lui que j'avais fait arrêter ce pauvre homme, pour son organisation. Nous avions besoin de sujets humains et nos choix se rabattaient sur les pauvres ères dans son genre. Il allait être gazé avec un produit spécial, enfermé dans mon hôpital psychiatrique pendant un temps, puis être étudié là-bas. Tissu vivant. Personnellement, je n'avais pas de connaissance particulière en médecine, je n'avais donc pas besoin de me salir les mains. Cela m'aurait fortement déplu car j'étais peut-être devenu quelqu'un d'abject, de corrompu, de manipulateur, un sans état d'âme, mais je ne souhaitais pas pour autant disséquer le cerveau d'un être humain encore en vie. Il n'y avait rien de sadique dans ma personnalité, vraiment...

La diligence s'arrêta. Le cocher vint m'ouvrir la porte et je descendis avant de m'engouffrer dans le grand château de l'Ordre. Les gardes me connaissaient bien et me laissèrent passer. Les fleurs du Mal... J'y étais rentré plusieurs années auparavant, lorsque je n'avais pas encore beaucoup de notoriété. Le Vénitien m'avait accueilli bras ouverts alors que j'étais dans la misère la plus totale. Je lui devais allégeance, un devoir que je m'étais moi-même fixé. Grâce à lui, mon fils ne manquerait plus jamais de rien et je m'assurais une place de choix dans le nouveau gouvernement qui allait être mis en place après l'assassinat programmé du Roi de France par son fils, Aimée, membre de l'organisation, lui aussi, et présent bras droit de notre chef. Au début, je ne m'étais pas beaucoup intéressé au but de l'organisation, ni à sa création, je voulais seulement gagner de l'argent et assurer à mon fils une vie meilleure et reprendre mes droits ducaux que mon père m'avait honteusement arrachés de son vivant. Je réussis avec brio, de toute évidence, car j'étais duc depuis plusieurs années – quatre ans, très exactement –, directeur de l'asile psychiatrique et tenancier d'une boutique d'Antiquité dans le sixième arrondissement de Paris. Je tenais cette boutique de mon oncle alors que j'étais encore pauvre, et n'avais pas voulu la vendre ou la fermer, une fois redevenu Duc. Ainsi, mes journées ne manquaient pas d'activités. Certes, j'avais employé quelques hommes de main pour tenir la boutique lorsque je n'étais pas là et le sous-directeur de l'asile s'occupait de beaucoup de papiers en mes nombreuses absences, mais je n'aimais pas rester inactif. J'essayais également de passer le plus de temps possible avec Gabriel, mon fils, entre quelques missions de l'Ordre... C'était pourquoi, ces temps-ci, j'étais souvent fatigué.

Je demandais à voir le Vénitien, en entrant dans le grand salon. Il était toujours occupé par au moins une personne. Je ne me trompais pas : Alice, une jeune demoiselle pleine de grâce, était assise sur l'un des canapé livre en main. A mon approche, elle leva la tête vers moi, referma son ouvrage, se leva et fis une légère révérence. Hiérarchiquement, j'étais son supérieur dans l'ordre, hissé au rôle de Fou alors qu'elle n'était que Cavalier. Je hochais la tête, pas respect, car c'était une femme.

« Bonjour, Alice, sauriez-vous où se trouve le Vénitien ?
« Je vais aller le chercher, Sire Godric. J'imagine que vous venez lui faire votre rapport ? »

Je hochais la tête. Cela lui suffit et elle s'engouffra derrière une porte cachée dans le mur. Je m'appuyais sur ma canne en attendant qu'elle revienne et mon regard se perdit sur une peinture. A ce que je savais, c'était Charles Baudelaire qui avait fait quelques ébauches de l'Ordre des Fleurs du Mal. Je ne savais pas exactement pourquoi, les détails m'échappaient et le Vénitien en parlait peu. Il disait avoir vaguement connu le poète et avoir été charmé par son idée première. Il l'avait seulement améliorée et lui avait donné un but. J'ignorais si ce but était véridique, à dire vrai, il ne m'intéressait pas particulièrement. Ce que je voulais, c'était assurer la protection de Gabriel, ni plus ni moins. Le reste passait après cela. Je n'hésiterais pas à tous les trahir pour mon fils. Quelques minutes plus tard, Alice revint accompagnée du Vénitien puis elle nous laissa tous les deux après avoir repris son livre. Je ne pouvais m'empêcher de trouver le chef de l'Ordre vraiment très étrange : il portait toujours des masques de Venise – personne ne connaissait son visage – et des habits hauts en couleur. Cela le rendait mystérieux et relativement attachant, car ses manières étaient à la fois enfantines et extrêmement intelligentes. Je soupçonnais qu'il jouait là-dessus pour endormir ses proies sous de petits rires innocents avant de les manger. Passons. Je lui fis brièvement mon rapport et l'informais que deux pions allaient ramener le corps au docteur Keenan pour qu'il puisse faire ses petites expériences dans son laboratoire secret caché dans le château. Il me fit une révérence exagérée avant de me féliciter pour mon travail zélé et de retourner à ses affaires. Il devait sortir, me dit-il. Quant à moi... J'avais encore du travail aujourd'hui. Je décidais de passer à l'asile, j'avais quelque peu négligé mon établissement ces derniers temps.

Je sortis du château et montais dans une diligence qui me conduisit jusqu'au manoir de Stang en périphérie de Paris. L'endroit n'était pas déplaisant contrairement à l'image que l'on pouvait se faire d'un asile : le jardin était entretenu, une eau paisible s'écoulait dans un lac situé au milieu de la grande cours, et le bâtiment-même n'avait rien de sinistre. J'étais fier du résultat, je me démarquais des autres établissements lugubres de France ou d'Angleterre et l'on envoyait plus facilement des patients chez moi que chez les autres. Je passais les grilles et me dirigeais dans le hall d'entrée. Quelques infirmiers se pressaient pour donner leurs médicaments aux patients. Je ne le souhaitais pas vraiment mais la lobotomie et les électrochocs étaient de vigueur, je ne pouvais pas enlever ces techniques dites révolutionnaires à mon hôpital et beaucoup de patients, au lieu d'être guéri, devenaient des légumes. Mais ce n'était pas mon problème, après tout. Je m'en fichais. Je n'étais plus l'homme Bien que j'avais pu être, mon intérêt passait avant celui des autres. Alors que je passais devant le bureau des infirmiers, je surpris un patient se trouvant avec eux. Surpris, je poussais légèrement la porte d'entrée pour voir une scène plutôt surprenante. Le patient en question était agenouillé devant un infirmier qui, le pantalon baissé, se faisait allègrement lécher le sexe. J'aurais préféré ne jamais avoir une telle vision de toute ma vie ! Et pourtant, j'en avais vu des horreurs... Avant que l'infirmier n'atteigne la jouissance – ce que je ne souhaitais absolument pas voir – je me raclais la gorge.

« Bonjour, messieurs. N'hésitez pas à me le dire si je dérange vos occupations, mais il me semble que le patient n°2145 ait besoin de ses médicaments et tous les autres infirmiers sont déjà occupés. Je crois bien que c'est pour faire votre travail que je vous paie, M. Pen. » je lui fis un sourire plein de froideur alors qu'il s'était redressé bêtement, les traits tirés par la gêne et l'angoisse. Non seulement il se débauchait au travail, mais en plus avec un homme. Doublement mal vu dans notre société. Avec de simples notes sur son insubordination, je pourrais ruiner toute sa vie, il serait une honte et il viendrait même séjourné dans cet asile, passant de médecin à patient. Car l'homosexualité était, soit disant, une maladie mentale. Chose avec laquelle, encore une fois, je n'étais absolument pas d'accord ayant moi-même eu quelques expériences dans ma jeunesse. Étais-je mentalement dérangé ? De toute évidence, non, je ne l'étais pas. « Et pour l'amour du Ciel, M. Pen, remontez votre pantalon. » achevais-je sèchement avant de le laisser sortir, aussi rouge qu'une pivoine. Je me tournais ensuite vers le patient qui ne semblait, quant à lui, absolument pas gêné de la situation. Il avait même l'air plutôt à l'aise, presque provocateur. Je le connaissais bien, c'était Zachariah Montgoméry, le fils d'un homme qui avait bien failli ruiner la vie toute neuve que j'avais réussi à me construire. Maintenant, j'avais son fils dans mon asile. Je le tenais par le bout du nez... Il me suffirait d'en savoir plus sur ce jeune homme et le père serait à ma merci. Je contenais bien le prendre en rendez-vous afin qu'il me raconte les époques tortueuses de son enfance. Mais, pour cela, il fallait déjà entamer la conversation, et l'occasion était rêvée. Cependant, il ne me laissait pas le temps de prendre la parole, il s'avançait déjà vers moi, semblant me faire quelques propositions houleuses et posa sa main sur mon entre-jambe. Un léger sourire amusé se dessina sur le coin de mes lèvres et je repoussais sa main baladeuse à l'aide de ma canne.

« Doucement, mon garçon, ta main glisse un peu trop bas à mon goût. je plongeais mes yeux dans les siens. « Zachariah, c'est cela ? Tu me sembles beaucoup tenir au sexe, ce n'est pas la première fois qu'on me rapporte ce genre de comportement à ton sujet. Tu trouves les infirmiers attirants à ce point ou bien est-ce parce qu'ils t'y obligent ? Ils ne te donnent pas de médicament, en échange ? » s'il y avait bien une chose que je savais sur terre c'était que tout avait un prix. Zachariah en avait forcément un aussi, j'étais intimement persuadé qu'il ne léchait pas des pénis par plaisir, car il ne semblait absolument pas en prendre lorsque j'étais entré dans la pièce.

Amusant comme une matinée somme toute banale pouvait se trouvait pimentée de quelques événements intéressants.


Bartholomew & Zachariah

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MessageSujet: Re: Don't worry, life is easy.   Don't worry, life is easy. Icon_minitimeMer 25 Sep - 20:56

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
A chaque fois que je m’éveille, je suis déçu, parce que je ne suis pas mort. ♡

Je croisai mes bras sous mon menton. Mon torse nu frottait sur les draps du lit dans ma cellule au rythme des va-et-vient de l’infirmier au-dessus de moi. Mon ennui était palpable. De temps à autre, je laissai échapper un gémissement ou un cri de jouissance. Pure simulation, je n’éprouvais rien durant mes rapports sexuels depuis longtemps. Au lieu d’accélérer, il donna des coups de reins plus forts. Je retins des grimaces de douleur. Le problème, lorsque l’on vendait son corps, c’était que la plupart des hommes avec qui l’on couchait, ne savaient pas faire l’amour. Evidemment, sinon dans le cas contraire, ils auraient des femmes. Ainsi, j’héritais toujours des idiots malhabiles. S’il y avait bien un domaine où je pouvais me vanter d’être doué, c’était le sexe. Je savais cependant une chose, ils pouvaient être les plus gros balourds de l’univers, tant qu’il y avait un trou à pénétrer, ils étaient heureux et très généreux. Il suffisait que je ne me plaigne pas. Que je fasse comme si j’y prenais du plaisir … L’on m’avait appris à le faire. Je le sentis jouir en moi. Il poussa un cri d’extase. En vérité, je ne savais pas ce que « prendre du plaisir » signifiait réellement. Pour moi, le sexe avait toujours été forcé, je n’avais jamais ressenti d’autres sentiments que de la honte. Et pourtant, aujourd’hui, en ces lieux, rien ne me forçait à faire tout cela … C’était juste la seule et unique chose que je savais faire alors je le faisais, pour que les infirmiers soient plus coulants avec moi. Ils me laissaient faire plus de choses, ils étaient gentils, voire certains m’offraient même des cadeaux, et ils n’avaient jamais tenté de me violer puisque je leur offrais ce qu’ils attendaient… Autant que mes talents servent à quelque chose… Après tout ce que j’avais enduré, tout ce que j’avais dû m’abaisser à faire et tout ce que j’avais tenté pour me sortir de ce milieu, je continuais à agir exactement de la même façon. Je n’étais qu’un garçon désirable et totalement ouvert. Encore. Comme si mon destin était de me faire baiser par tous les hommes que je rencontrais. J’étais fatigué de faire cela. Moi aussi je voulais ressentir pendant l’amour … Je voulais savoir ce qu’il se passait lorsqu’on faisait ça avec un être aimé. Mais je n’avais jamais eu le droit d’être heureux, alors pourquoi commencer aujourd’hui ?

Il me donna une claque sur les fesses. Je sortis de ma rêverie. Le trou baisable que j’étais se retourna sur le matelas et fixa l’infirmier. Un regard mort. Plus je me laissais toucher et plus mon âme partait en lambeaux. Je mourrais un peu plus à chaque fois. Mais je ne savais pas m’en empêcher. Je pensais que je devais le faire. Il me donna plusieurs tapes sur la joue. Comme s’il avait félicité son chien d’avoir bien rapporté le journal. Si seulement j’étais un animal de compagnie … Mais j’étais bien moins que cela à leurs yeux. Un chien, on se souvenait de son nom, la plupart de mes clients, excepté les réguliers, ne se rappelaient surement pas de me surnom. Et sans doute qu’aucun d’eux ne s’était jamais soucié de savoir mon véritable prénom. Parce qu’en plus du reste, je devais supporter un surnom. Comme si je n’existais pas vraiment. Mais je ne m’étais jamais plaint, parce que je pensais que je ne valais rien et donc que je méritais tout cela, voire même, je m’estimais heureux de mon sort. Il se leva. Cependant, je pouvais être le pire des moins que rien, tout ce que je faisais avait un prix. J’étais enfermé dans un hôpital psychiatrique, l’argent n’avait aucune valeur ici, je n’étais même pas sûr de sortir un jour, donc je trouvais un autre moyen de les faire payer. Cela ne leur coûtait pas grand-chose en général. Je demandais des promenades nocturnes à Sébastien, il était l’infirmier de garde la nuit et il était le plus gentil avec moi, pour preuve, il n’avait pas besoin de réfléchir pour trouver mon prénom. Aux autres, je demandais des privilèges simples, pouvoir me balader partout dans l’hôpital, avoir droit à de la meilleure nourriture, être protégé des problèmes avec les patients, bref, je leur demandais simplement d’être plus « gentils » avec moi qu’avec les autres puisque j’étais moi-même gentil avec eux. Il se rhabilla et posa les quelques objets que je lui avais demandé pour ma cellule sur une vieille commode. Contrairement à beaucoup d’autres, j’avais des meubles dans ma chambre. Il se dirigea vers la porte, puis se tourna vers moi. Nu, sur mon lit, les fesses légèrement douloureuses, une question trottait dans ma tête : Pourquoi tu continues de faire ça ? Pourquoi tu n’arrives pas à comprendre que tu vaux mieux que ça ? …

« Merci, c’était encore mieux que la dernière fois. J’espère que tu accepteras de me revoir.
-Cela ne fait aucun doute. Je suis à votre disposition. »

Mon cœur se brisa un peu plus. Je m’offrais volontairement maintenant. Je n’avais même plus besoin que quelqu’un me vende à ma place. N’était-ce pas affligeant ? Il me fit un magnifique sourire. Comme s’il n’avait pas entendu meilleure nouvelle depuis la naissance de son fils. Mais j’étais toujours à la disposition de tout le monde, je n’allais pas faire une exception pour lui, le pauvre. J’attendis qu’il ait fermé la porte pour me rhabiller. Je savais d’expérience que les clients n’aimaient pas particulièrement que l’on remette ses vêtements tant qu’ils étaient là. Ils payaient pour me voir nu, pas habillé. J’enfilai une chemise blanche et un pantalon blanc. Je ne portais jamais rien en-dessous. Une vieille habitude qui m’était restée. Mon père préférait toujours que je sois prêt à le recevoir. C’était presque amusant, dit de cette façon. J’aurais tellement aimé en rire. Il me poursuivait partout… Mais depuis quelques temps, je n’avais plus aucune visite… Peut-être avait-il trouvé un autre garçon à harceler ? Moi, cela m’arrangeait. Le sentir en moi était la chose que je détestais le plus au monde. Même en sachant que je ne valais rien, je savais qu’il n’avait pas le droit de me faire ça… Que ce n’était pas bien. Qu’il me rendait fou. Maintenant, il n’était là que dans mes rêves … C’était tout aussi ignoble mais je supposais qu’avec le temps … Cela passerait. Au final, j’étais bien ici. Mon père n’était plus là, mon frère non plus. Je choisissais les infirmiers avec qui je couchais –avec plus ou moins de jugeote, il m’arrivait d’être surpris par la violence de l’un de ceux que j’avais choisis mais c’était mon problème. Je me sentais plus libre, même si au fond, j’étais terrorisé à l’idée de rester le petit cul baisable que j’étais toute ma vie. Ce n’était pas cela que je voulais … Moi je voulais jouer du piano. Tant pis si c’était mal. C’était ce que je désirais le plus. Je me rendis dans la salle commune des patients. Cependant, un infirmier m’attrapa le bras alors que je passais devant leur bureau. Il me tira à l’intérieur.

« Il parait que tu sais faire plein de trucs ?
- … Il parait. »

Je me mis à genoux devant lui et baissai son pantalon. Ma vie ne se résumait qu’à cela. Sexe. J’étais le mec qui savait faire plein de trucs agréables. Personne ne s’était jamais demandé ce que je ressentais… Mais ils s’en fichaient de toute façon. Je commençai à le masturber puis je léchai son pénis comme on m’avait appris à le faire. Je réprimai, comme à chaque fois, un haut-le-cœur et je fis ce que je savais faire de mieux… Donner du plaisir aux autres. Mon regard éteint sur le visage, je tentai de penser à autre chose… A l’océan. A un bateau. A un piano… Ce n’était pas plus agréable mais cela passait plus rapidement. Je sentis qu’il allait jouir, loin de m’arrêter, je continuais mes mouvements sur son sexe. Lorsque j’entendis la voix de quelqu’un. Je m’arrêtai et essuyai mes lèvres du revers de la main. Je levai la tête sur l’homme dans la pièce. Il avait la même allure que mon père. Noble, froid, et qui cachait tellement de choses … Il fit des remontrances à l’infirmier. Je supposais qu’il était donc le directeur. Je me redressai. L’infirmier sortit. Loin d’éprouver une quelconque gêne par la situation, je lui souris. Je n’avais éprouvé de la honte qu’une seule fois : La première. Ensuite de quoi, j’avais complètement oublié ces sentiments, je n’étais ni pudique, ni gêné. Que l’on me voit nu ou en train de faire l’amour avec quelqu’un m’était devenu aussi normal que respirer. Il me regarda mais je ne lui laissai pas le temps de parler. Je savais ce que les hommes tels que lui voulaient toujours. J’en avais vu beaucoup des vieux riches frustrés. Je posai ma main sur son entre-jambe pour lui signifiait que je pouvais faire tout ce qu’il voulait. Être gentil avec le directeur, en voilà une bonne idée ! Cependant, il repoussa mes avances. Ca alors. C’était inattendu. Certes, l’on m’avait déjà repoussé, tous les hommes n’aimaient pas se laisser toucher par un autre homme. Mais c’était simplement pour mieux se jeter dans les bras d’une femme. Ici, ce n’était pas le cas. Il n’avait pas envie de sexe. Il me regarda dans les yeux. Je lui souris. Il connaissait mon prénom. Sans le montrer, cela me fit plaisir. Et évidemment il me posa une question stupide. Oui, j’adorais tellement les infirmiers ! Je reboutonnai ma chemise.

« Vous pouvez m’appeler Zach, comme les autres. Et le sexe est ce que je sais faire de mieux, il est normal que je fasse profiter vos infirmiers de mes talents. Ils n’ont pas besoin d’être attirants à mes yeux et aucun d’eux ne m’y obligent. S’ils ont envie, ils n’ont qu’à demander. Je suis là pour ça. J’étais toujours sûr de moi lorsque je parlais de sexe… C’était un peu comme une deuxième personnalité qui cachait celle qui était faible et inutile. Les clients n’aimaient pas faire l’amour avec un garçon mal dans sa peau, j’avais bien dû trouver une solution. Alors j’enfermais à double-tour le petit garçon en moi dès que quelque chose tournait autour du sexe. Plus de sentiments. Et je ne prends pas mes médicaments d’ailleurs. Mais si vous voulez tout savoir, je suppose que je fais ça pour que les infirmiers soient plus permissifs ? Plus gentils ? Aucun ne m’a jamais violé dans les toilettes puisque je laisse la porte de ma cellule grande ouverte. »

Je lui souris. Il se demandait ce que je pouvais bien gagner à faire cela. Moi aussi je me posais la question. Il n’y avait aucune réponse. Je n’y gagnais pas grand-chose. Mais en y repensant, moi, je n’avais jamais eu aucun bénéfice en faisant cela. L’argent que j’avais gagné appartenait à mon père, pas à moi. Ainsi, j’avais toujours fait cela plus ou moins gratuitement. Je n’éprouvais même pas de plaisir. Je regardai le directeur.

« Vous êtes certain que vous ne voulez pas que je vous fasse des gâteries ? Je connais plein de choses qui vous feront plaisir. »

Un sourire en coin sur les lèvres, je m’efforçai de ne pas paraître dégouté, de cacher le fait que j’avais pas du tout envie de le faire. Ce n’était pas contre lui, c’était contre tout le monde. Je n’avais jamais eu envie de le faire avec quiconque. Et je l’avais fait avec bien trop de monde à mon goût. Mais je ne parvenais pas à m’empêcher de dire cette phrase. Comme si elle était tellement ancrée en moi que plus rien d’autre n’avait d’importance ! J’étais de toute façon déjà sale et immonde, alors qu’est-ce qu’un coup de plus ? Il ne semblait toujours pas réceptif cependant. Cela me rassurait, sans penser qu’il était quelqu’un de bien, il était au moins quelqu’un que je n’allais pas ajouter à mon palmarès.

« … Si cela ne vous intéresse pas, je crois que je n’ai plus rien à faire ici. Si vous voulez bien m’excusez, Monsieur. Si vous avez besoin de moi, vous savez où me trouver de toute façon. Je ne refuse jamais rien. »



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