The Mysteries of Paris
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 Panique à bord ! [PV : Bartholomew <3]

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MessageSujet: Panique à bord ! [PV : Bartholomew <3]   Panique à bord ! [PV : Bartholomew <3] Icon_minitimeVen 31 Mai - 16:11

J’avais envie de loger une balle entre les deux yeux de tous les pandas qui n’étaient pas foutus de baiser pour sauver leur espèce.


Les gémissements de mon partenaire se firent plus rapides, plus bruyants. Je souris. Je savais le faire mieux qu’autre chose et mieux que quiconque. Il jouit. Je continuai de lécher son membre en érection. M’arrêter tout de suite après lui avoir fait connaître l’extase n’aurait pas été très professionnel. Je remontai doucement jusqu’à sa bouche. Il semblait ravi. C’était tout ce que je souhaitais. Enfin non, pas vraiment… C’était tout ce que j’avais le droit de souhaiter. Il m’embrassa tendrement. Tristan était toujours mon préféré. Je n’aimais pas jouer les putes malgré ce que les autres croyaient. J’étais un humain avec un cœur, brisé certes, mais il était là et lorsque j’attirais un homme dans ma chambre, je perdais un peu de mon âme. Tristan était un peu différent puisqu’il me plaisait physiquement et qu’il ne m’avait jamais fait de mal, avec lui, je ne me sentais pas sale. Avec lui c’était agréable. Il était gentil. J’aimais bien ça et c’était bien trop rare. Il y avait une chose que les hommes ne comprenaient pas : Être une pute ne justifiait pas que l’on devait être traité comme tel. Personne ne s’était jamais demandé pourquoi, pourquoi nous en étions arrivés là. Moi comme les autres, ce n’était certainement pas par choix mais par obligation. Josh avait été vendu tout simplement par son père à mon père, comme un sac de carottes. L’un des garçons que j’avais connu avait subi des viols toute son enfance et après sa fugue, il était tombé là-dedans. Nos histoires étaient similaires, nous étions inexistants aux yeux des gens normaux et nous n’avions aucun espoir de pouvoir nous en sortir un jour. Vendre son corps se résumait à cela : Une vie misérable sans aucun espoir. Et beaucoup de gens, au lieu de nous venir en aide, de nous montrer de la compassion, choisissaient de nous mépriser, de se moquer, de se prouver qu’ils valaient bien mieux que certaines personnes. Ils avaient trouvé plus miséreux qu’eux. Tristan n’était pas comme ça. Et moi non plus, même si j’avais fait du mal à beaucoup de gens, jamais je ne me plaçais au-dessus des autres, jamais je ne rabaissais quelqu’un pour vanter mes qualités… Cela dit, vanter mes qualités ne me venait jamais à l’esprit puisque j’estimais ne pas en avoir. Tristan me sourit. Nous nous connaissions depuis plus d’un an maintenant, d’après ce que je savais, il n’avait pas de petits-amis et même si je n’osais pas me dire que nous avions une sorte de relation, être avec lui me remplissait d’un peu de bonheur. Je lui souris à mon tour. Il posa un baiser sur ma joue et se leva. Tristan était musclé, grand, blond avec de magnifiques yeux bleus, son physique de sportif contrastait avec sa timidité, je trouvais cependant qu’il avait fait beaucoup de progrès et il pouvait me regarder dans les yeux sans rougir. Il s’habilla, me salua et avant de quitter ma chambre, posa une plaquette de chocolat sur mon lit. Je le remerciai, un peu incrédule face à tant de gentillesse. Tristan n’avait plus besoin de payer, j’estimais que, puisque sa présence me rassurait, il ne me devait rien, juste d’être là, d’être gentil.

J’attrapai mon livre ainsi qu’un carré de chocolat. Je n’avais jamais vécu dans la misère et généralement, j’avais toujours obtenu ce que je désirais, du moins, à partir de mes dix ans. Cependant, il y avait une chose qui m’avait toujours beaucoup manqué, c’était le chocolat. Nous n’avions pas le droit d’en manger, c’était sans doute pour ne pas prendre de poids. Moi, ce que je savais, c’était qu’à dix-neuf ans, je n’avais jamais mangé de sucreries. Excepté une ou deux fois avec Josh en cachette, et maintenant, avec Tristan. Il n’aurait pas pu me faire plus plaisir. Je rangeai soigneusement la plaquette dans le double –fond d’une boîte dans mon tiroir. Il n’y avait plus de caméra dans ma chambre depuis un moment, je ne risquais donc rien mais on n’était jamais trop prudent. J’enfilai un caleçon. Si l’on oubliait les barreaux aux fenêtres, cet endroit aurait pu être le paradis à mes yeux. J’avais tout le confort nécessaire ainsi que des vêtements plus que corrects. Et puis, je n’étais plus espionné par ces caméras, j’avais donc, contrairement à tout ce que j’avais connu, de l’intimité. Mais après tout, je n’étais pas dingue, je ne risquais pas de m’ouvrir les veines ou de m’exploser la tête contre le mur alors à quoi auraient bien pu servir des caméras ? Je m’allongeai sur le ventre et commençai à lire en mangeant –relativement lentement- mon carré de chocolat. Lire était l’un de mes passe-temps favoris. Mais c’était l’un de mes côtés que je cachais le plus. Dans mon passé, l’on s’était beaucoup moqué de moi à ce sujet. Comment une petite pute telle que moi avait pu apprendre à lire ? Donc les gens n’avaient pas besoin de savoir. Malheureusement, après quelques mois, je me surprenais à ressentir un manque et puisque je racontais déjà ma vie au directeur, j’avais osé lui demander de m’en prêter, en promettant que je ferais très attention à ne pas les abîmer. Il avait accepté. Je lisais Le cœur révélateur de Poe aujourd’hui. La littérature me passionnait malgré les failles dans mon éducation. Parfois, dans certains livres, il y avait des phrases ou des mots que je ne comprenais pas bien alors je lui demandais de m’expliquer pendant nos séances… A mes yeux, cet homme prenait beaucoup trop d’importance. Plus le temps passait et plus je m’attachais à lui. Cela ne me plaisait pas. Aimer était un mot qui m’était totalement inconnu. Et je ne voulais pas le laisser avoir le dessus sur moi parce que j’éprouvais des sentiments, c’était stupide. Et puis c’était de la triche, il était facile d’attirer mon amour. Un peu de gentillesse et d’attention et je fondais bêtement. C’était dû au manque ça. Les gens ne pouvaient pas se rendre compte à quel point toutes ces choses m’étaient étrangères. Dans mon monde, l’amour n’existait plus.

Je tournai la dernière page lorsque la porte s’ouvrit violemment. Mon cœur se serra. Je n’avais même pas besoin de regarder, je savais qui c’était. Je ne levai pas la tête. Je n’en ressentais ni le besoin, ni l’envie. De toute façon je connaissais déjà l’issue de cette rencontre. Il était le seul pour qui j’étais réellement une prostituée ici. Il était le seul qui me gâchait la vie. Si seulement je pouvais m’en débarrasser… Je pouvais parler, mais après tout… Qui m’aurait cru ? Personne ne me croyait jamais. Je cherchais les emmerdes et à force, je les trouvais. J’avais séduit Tristan. J’avais soudoyé les autres, à ma manière. Et avec lui, les choses avaient un peu dérapé. Je ne contrôlais plus rien. Il me faisait peur et il avait déjà mis ses menaces à exécution. Je préférais le laisser faire plutôt que de me retrouver à l’isolement. Parce que là-bas, c’était pire que tout le reste. D’ailleurs, le nombre de séjour que j’y avais fait s’était considérablement réduit depuis mon arrivée ici. Il avait compris que c’était mon point faible et il avait décidé de l’utiliser. C’était trop facile de me convaincre. Mes yeux se déplacèrent sur la page du livre. Je lus quelques mots lorsqu’il m’arracha le bouquin. Je soupirai. Je ne le pensais pas assez bête pour l’abîmer mais il m’ennuyait. Et, pour la performance dont il me faisait profiter chaque semaine, il pouvait bien me laisser lire en même temps, je n’allais rien manquer. Je me redressai sur mon lit et plantai mes yeux dans les siens. La coïncidence était étrange, il ressemblait physiquement à mon frère, en plus de lui ressembler mentalement. Un sourire triste s’afficha sur mon visage. Il leva l’autre main pour me frapper. Je tournai vivement la tête en serrant mes paupières. Le coup ne vint pas. Il éclata de rire. A chaque fois qu’il était en ma présence, mes pulsions meurtrières resurgissaient et je faisais un effort inouï pour les empêcher de jaillir. Personne ne pouvait savoir à quel point il était difficile de ne pas tuer. Parce que j’en avais Envie… Constamment… Mais cette envie était bien plus forte dès que ce connard était près de moi, il m’était alors plus difficile de me contrôler… Mais je ne le faisais pas pour moi… Il me sourit, dans ses yeux, je pouvais voir qu’il me méprisait. Il se sentait tellement supérieur à moi qui me vendais pour quelques cigarettes… Mais moi, je n’avais jamais forcé quelqu’un, je ne regardais pas les autres de haut… Il était beaucoup plus méprisable que moi, même en sachant que j’étais ignoble, je savais que lui l’était plus que moi. Il examina le livre avant de lâcher en riant :

-T’es au courant que y’a pas de scènes de sexe là-dedans ? Où tu l’as volé ? Je croyais que tu savais pas lire, après tout, t’es une petite pute, t’as pas besoin de ces conneries, les seuls trucs qui te sont utiles sont ton petit cul et ta grande gueule.

… Il venait de me faire toutes les répliques cinglantes que j’avais pu entendre dans ma vie en une seule fois. Et l’effet ne se fit pas attendre, j’avais l’impression d’être un moins que rien. Je ne devais pas lire de livres… Je n’étais qu’une pute. Je ne le méritais pas et je n’en avais pas besoin… Et puis je ne comprenais pas de toute façon… J’étais un bon à rien qui ne pouvait faire qu’une seule et unique chose correctement : du sexe. Il réduisait le peu de dignité que j’avais retrouvé à néant. Mais comment avais-je pu croire que je pouvais réparer ma dignité ?! J’étais une pute et je le resterai. Il n’y avait aucune question à se poser. Je ne méritais rien. Le directeur n’aurait pas dû me prêter ça, je ne pouvais pas comprendre de toute façon… J’avais envie de pleurer. Je ne voulais pas penser cela. Le directeur m’avait dit que ce n’était pas vrai mais je n’arrivais pas à m’en convaincre. C’était en moi. Tout le monde me répétait que j’étais un moins que rien… Je ne pouvais pas me dire que ce n’était pas le cas. J’étais immonde, stupide… Je n’osais plus regarder cet enfoiré dans les yeux. Il avait réussi. Je me sentais nettement inférieur à lui. Je n’existais que pour satisfaire le moindre de ses désirs, non ? Il devait être fier de lui. De voir qu’il provoquait autant de troubles en moi. Il savait que ses mots me feraient bien plus de mal que n’importe quoi d’autre… A cause de lui, je ne pouvais pas oublier ma condition… Je ne pouvais pas oublier ce que je valais… A cause de lui, je ne cesserais jamais d’être une prostituée. Il me rappelait que ma place était à genoux et cela me faisait tellement de mal… J’étais déchiré car une infime part de moi me hurlait que je ne devais pas l’écouter mais… Elle n’était pas assez importante pour prendre le dessus. J’étais un nul voilà tout. Il commença à arracher une page de livre. Je tendis la main pour le reprendre mais je ne terminai pas mon geste. Je n’avais pas besoin de lire… Le directeur allait tellement m’en vouloir… Mais au moins, il comprendrait que je ne valais pas toute l’attention qu’il m’accordait… Il ne devait pas s’occuper de moi. Je le regardais déchirer les pages, une à une en riant. Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi avait-il besoin de me détruire ? Ne l’étais-je pas assez ? Une fois son petit jeu terminé, il balança le livre et m’attrapa par les cheveux. Il me fit descendre du lit et m’agenouilla devant lui. Il défit sa braguette et m’ordonna de le sucer. Pendant que je m’exécutai, il accompagnait ma tête un peu violemment d’une main. Il parlait. Il se moquait de moi. Il disait que c’était la première fois qu’il voyait un livre chez une prostituée. Je faillis vomir mais, malheureusement, j’avais l’habitude de ce genre de situation, j’avais appris à respirer par le nez en même temps et à empêcher un haut-le-cœur… J’avalai sa semence salée avec dégout. Il me lâcha après ce qui me parut une éternité.

-Allez petit enfoiré, allonge-toi avant que je t’envoie en isolement.
-… Non, ne fais pas ça… S’il te plait.
-Ca dépend que de toi !

J’enlevai mon caleçon et m’allongeai sur le ventre, sur le lit. J’avais peur de l’isolement… Car mon père venait me voir… Pas systématiquement mais il l’avait fait quatre ou cinq fois sur mes dix emprisonnements là-bas. Je ne voulais pas y aller… Je ne voulais pas. Il monta sur moi et me pénétra. Je poussai un gémissement. C’était douloureux. Je m’accrochai aux draps en essayant de penser à autre chose. En fait, ce n’était pas plus douloureux qu’avec certains de mes clients mais… Avec lui, je me contractais, je n’étais vraiment pas consentant… Il me faisait peur. Il me donna un coup de poing dans le visage alors que je n’avais rien fait. Je poussai un cri étouffé par mon oreiller. Je voulais qu’il parte… Il haletait. Il accéléra le rythme, sans se préoccuper de la douleur intense que tout cela me provoquait. Je tentai de me détendre, je me répétai que c’était ce que je méritais. Que je devais m’y faire. La suite passa un peu plus facilement. Il poussa un soupir d’extase alors que je sentais les larmes me monter aux yeux. Je les refoulai et il sortit enfin de mon corps. Mes fesses étaient meurtries mais rien d’insupportable, j’avais connu pire. J’avais surtout mal au visage, tout comme mon père, il associait le sexe avec de la violence, il ne pouvait s’en empêcher. C’était moi qui souffrais de toute façon, où était le problème ? J’étais là pour ça. Il referma sa braguette. Il n’avait même pas pris la peine de se déshabiller… Je n’en valais pas la peine. Je me relevai et enfilai un jean et un tee-shirt. J’avais toujours envie de le tuer. Même en étant un ver de terre, j’avais le droit de rêver de révolution. Je caressai la fourchette dans mon pantalon. Mais je décidais que je ne devais pas le faire. Je m’agenouillai et entrepris de ramasser toutes les pages du livre…. Je ne souhaitais pas vraiment qu’il m’en veuille. Même si je le méritais. Lui, il était gentil… Je voulais que ça continue. Il me sourit et me demanda pourquoi je ne lui disais pas au revoir. J’avais juste envie qu’il sorte d’ici. Je me relevai, il m’embrassa, forçant le passage entre mes lèvres.

-On se voit la semaine prochaine, après mon service Bambi !
-… Quoi ? Comment tu m’as appelé ?
-Bambi. C’est pas ça ton petit nom ? Il te va à ravir.

Pourquoi ? Une fureur immense s’empara de moi. Ce n’était pas possible, pas ici… Comment pouvait-il savoir ça ? Bambi, c’était du passé… Je ne voulais plus être Bambi ! Pourquoi me forçait-on toujours à être Bambi ? Pourquoi je n’avais-je pas le droit d’être un adolescent comme les autres ?! Il souriait. Ce connard souriait. J’oubliais que je ne valais rien. J’oubliais qu’il m’était supérieur. Tout cela n’avait plus aucune importance. Moi, j’avais l’arme qui pouvait mettre fin à sa vie. Lorsque je tuais, je me fichais de savoir si je valais mieux ou pas ! Il me posa une question que je n’entendis pas. Ma main serrait la fourchette dans ma poche. Je me battais contre moi-même pour ne pas mettre fin à ses jours. Voyant que je ne répondais pas, il perdit patience, leva la main et …

-PUTAIN D’ENFOIRE DE MERDE ! PETIT CON !

Avant qu’elle n’atterrisse sur ma joue, elle se planta dans les pointes de ma fourchette. Il hurla. Des larmes roulèrent sur ses joues. Je le haïssais. Moi je ne pleurais pas lorsqu’il me faisait subir ses tortures stupides. A genoux par terre, il leva les yeux sur moi. Son regard était empli de fureur. Moi aussi. J’avais envie de lui sauter à la gorge et de l’étrangler. De lui arracher les yeux… Il se tenait le bras en parlant. Il me dit que j’allais le regretter. Je compris alors toute l’ampleur de mon geste. Il allait pouvoir me mettre en isolement. Qui croirait que je me défendais ? Il m’attrapa la jambe pour me dire qu’il n’en avait pas fini avec moi. Je pris peur et je sortis de ma chambre. Je ne voulais pas aller en isolement. Je n’avais rien fait. C’était injuste… Je m’étais retenu ! Il n’avait pas le droit. Je marchai dans les couloirs sans réfléchir. Il y avait un peu de sang sur mes vêtements et j’avais l’impression que mon œil avait un peu enflé. J’avais peur. S’il m’attrapait, je ne pouvais pas raconter la vraie histoire… J’avais envie de pleurer. Quelqu’un prit mon bras d’un coup. J’étais prêt à faire n’importe quoi. Ce quelqu’un ferma la porte, je me mis à genoux. J’allais m’éviter ça par tous les moyens. C’était Tristan. Il me fit signe de me relever. Je le fis. Il m’examina. Il parut paniqué en voyant les tâches de sang. Ce n’était pas le mien expliquai-je. Il toucha mon visage, cela me fit un peu mal. Je lui expliquai ce qu’il s’était passé. Il me dit que personne ne me croirait. Je le savais. Le seul qui pouvait m’aider était le directeur. Dans ma panique, je n’y avais même pas pensé. Il me guida mais j’étais perdu dans mes pensées. J’étais tellement effrayé à l’idée de me retrouver encore une fois avec mon père ou même avec lui…. Je ne voulais plus les voir. Il était parti avant que je ne m’en rende compte. J’hésitais devant la porte. Mais… Au moins, l’autre ne viendrait pas me chercher là… J’avais une chance avec le directeur… Mais il n’était pas exclu que cet enfoiré ne parvienne à le convaincre que j’avais essayé de m’échapper ou une connerie du genre. Je poussai la porte avec la respiration saccadée. Il leva les yeux sur moi. Je refermai et baissai la tête. Une dizaine de sentiment se bousculaient en moi. J’avais peur, j’avais honte… J’avais envie de planter un couteau dans l’œil de quelqu’un, n’importe qui, pour avoir l’impression de soulager ma souffrance. Il semblait compatissant… Du moins, j’espérais qu’il allait l’être. J’avais terriblement besoin de compassion. Mais je ne lui faisais pas confiance pour autant et j’avais l’impression que si je lui parlais il allait me faire enfermer… Le problème étant que j’avais peur. Je ne voulais pas qu’il me jette en isolement.

-Ne le laissez pas m’enfermer… S’il vous plait… Je ne veux pas aller en isolement…
-Mais personne ne va te mettre en isolement, Zach. Assied-toi et dis-moi ce qui t’arrive.

Je m’approchai lentement. Il semblait sincère… Je voulais tellement qu’il le soit. Je voulais que l’on m’écoute… Que l’on cesse de me prendre pour la pute que j’étais… Que l’on sache ce que je ressentais ! Moi aussi, j’avais le droit de ressentir des sentiments… Je n’osais pas le regarder dans les yeux. J’avais tellement honte et je n’en avais pas trop l’habitude. J’avais pris son livre sans le mériter et à cause de moi, il était fichu maintenant. Et puis, cet enfoiré m’avait baisé encore une fois, comme un chien et à chaque fois, j’avais cette impression bizarre d’être sale et immonde… Enfin, encore plus qu’avant. Et je l’avais blessé volontairement, il pouvait me punir pour ça… Je ne voulais pas qu’il me frappe… Le directeur avait toujours été gentil avec moi. Je connaissais les hommes et je supposais que c’était par intérêt mais… Lui au moins, il était gentil. Il ne m’avait jamais frappé, il ne m’avait jamais demandé de lui rendre des services sexuels… C’était tout de même assez inédit. Les gens se servaient de moi pour ça en général. Je réfléchis. Je voulais lui dire mais… Je levai les yeux et me mordis la lèvre. Je passai doucement la main sur mon visage, j’avais un peu mal.

-… Je vous jure que je ne voulais pas… C’est Jérôme… Il me force à coucher avec lui depuis quelques semaines, enfin, je ne suis pas consentant comme pour les autres donc c'est un peu du viol… Il me bat… Je veux que ça s’arrête, je vous en prie. Il me fait peur, il me menace tout le temps de me jeter à l’isolement si je n’obéis pas… Vous allez l’arrêter hein ? Je ferai ce que vous voulez !

J’aurais fait n’importe quoi pour qu’il vire cet homme. Pour qu’il le fasse disparaître de ma vie. Je le détestais. En plus, j’avais détruit son livre… J’étais un moins que rien. Il me regardait toujours. Je ne savais pas s’il me croyait ou pas. J’espérais que oui. J’espérais qu’il m’aiderait… Qu’il ne laisserait pas passer l’accident comme certains le faisaient dans d’autres établissements que j’avais connu. C’était aussi pour cette raison que je ne faisais pas confiance aux gens comme lui… Je baissai les yeux et lâchai doucement :

-… Il a déchiré le livre que vous m’aviez prêté, je suis tellement désolé, c’est de ma faute… Je n’aurais jamais dû vous demander un livre… C’était stupide, je n’ai pas besoin de lire, je ne suis qu’une… Qu’une pute… Je vous le rembourserai, je vous le jure… Et puis je n’en demanderai plus… Je suis désolé.

J’avais envie de pleurer encore. C’était stupide et ridicule. Il devait bien se moquer de moi… Je soupirai. J’avais encore mal mais… Lui devait souffrir un peu plus. Au fond, cela m’apaisait de savoir qu’il souffrait. Mais je devais sans doute lui dire… J’étais franc avec lui.

-… Et je l’ai un peu … Blessé… Il m’a appelé Bambi. Je me suis retenu, je vous le promets mais… Il m’a appelé Bambi, j’ai pété les plombs. Mais, je ne l’ai pas tué, ni blessé mortellement, il va bien je suppose mais … Il doit m’en vouloir, il va me tabasser… Je vous en prie… Ne le laissez pas faire… S'il vous plait.
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MessageSujet: Re: Panique à bord ! [PV : Bartholomew <3]   Panique à bord ! [PV : Bartholomew <3] Icon_minitimeJeu 6 Juin - 8:15

Je suis toujours heureux lorsque je te revois ; ton œil vif et brillant, ta pure et douce voix, Ont un charme qui me rend ma jeunesse : Viens, enfant ! que ton père à tes côtés renaisse !

Cinq heures du matin. Appuyé sur sa canne, Bartholomew attendait patiemment au coin de la ruelle, jetant quelques coups d’œil furtifs à droite et à gauche. Il semblait calme mais restait en alerte. Au moindre dérapage dans le plan mis en œuvre, et il prenait la fuite. Inutile de se faire pigeonner, n'est-ce pas ? De toute manière, Barth ne faisait pas parti des personnes qui se faisaient plumées, il était bien au-dessus d'eux... Oui, bien au-dessus. De là où il était, Barth n'entendait que vaguement le bruit de la circulation dans les rues presque désertes et n'avait aucune source de lumière. Seuls ses yeux brillaient dans l'obscurité, tel un chat aux aguets. Son oreille se dressa lorsqu'il entendit un léger bruit de pas dans son dos. Tranquillement, il se retourna et quelques lumières l’aveuglèrent, l'obligeant à plisser les yeux pour ne pas les fermer. Aucun danger, c'étaient les hommes qu'il attendait. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l'antiquaire qui ne bougea pas d'un pouce. Il était tout en haut, après tout, le patron, celui qui donnait les plans, les ordres, et dirigeait les opérations de loin. Personne ne s'était jamais plaint... Sans doute à cause de sa grande réputation d'arnaqueur. Si on le poignardait dans le dos, on savait que Bartholomew Théodore Godric aurait le temps de rendre le coup avec encore plus de violence et de dangerosité. Personne n'oserait risquer sa peau dans ce combat. Oh, certes, Barth n'était pas le grand manitou suprême de toutes les organisations auxquelles il prenait part. Il côtoyait deux ou trois gangs japonais et était un membre haut placé de la mafia russe sans pour autant s'y impliquer corps et âme. C'est lorsqu'on s'investit trop que l'on risque de perdre. Tel était l'un des principes de Bartholomew.

L'un des hommes s'avança. Il tenait une mallette dans sa main. Bartholomew lui jeta un vague coup d’œil avant de reporter son attention sur cet homme. Il semblait sûr de ce qu'il faisait. Et vu son regard brillant, ils avaient réussi un sacré coup. Parfait... Oui, parfait ! L'antiquaire sourit en coin et tendit la main vers la mallette. L'homme recula. Barth' resta impassible, bien qu'il fut intrigué. Il abaissa son bras, attendant des explications sans montrer le moindre signe d'impatience ou d'agacement. Un peu d'action n'était jamais mal venue, et c'était même amusant. Tant qu'il contrôlait encore la situation, tout allait bien. Et il savait qu'il la contrôlait toujours. Car toutes situations peuvent être retournées, mêmes lorsqu'elles ne sont pas en ma faveur. C'était un exemple typique. L'homme qui tenait la mallette fit signe à deux gros durs de s'approcher. Un léger soupire s'échappa des lèvres de Bartholomew. Il aurait très bien pu s'enfuir mais il avait un gros désavantage : sa jambe. Il avait été bien bête, à l'époque, pour ainsi se fairedu mal... Être boiteux n'était pas facile tous les jour ! Barth n'avait d'autres solutions que de rester sur place. C'est à peine s'il prêta attention aux deux colosses qui se dirigeaient vers lui. Froid, il plongea ses yeux dans ceux de l'homme à la mallette.

« Mon petit doigt me dit que vous allez le regretter. » sa voix douce et tranquille parut, un instant, décontenancer l'homme qui lui faisait face. Mais cela ne dura pas et il trouva le moyen de faire un petit sourire méprisant.
« Mon petit doigt me dit que, au contraire, je ne vais rien regretter du tout. Faites-lui la peau, les gars. Qu'on en finisse avec ce pigeon. »

Le sourire de Bartholomew s'agrandit. Il eut la décence de ne pas éclater de rire. Un des gars posa une main sur son épaule et parut hésiter l'espace d'une seconde. Ce fut la seconde décisive... Qui aurait envie de frapper un pauvre infirme ? Barth fit tournoyer sa canne dans sa main droite avant de l'abattre sur la tempe de son assaillant de manière violente et spectaculaire avant de la faire glisser jusqu'à ses côtes et de donner le même coup ravageur. L'homme suffoqua et recula, surpris. C'était le moment. Bartholomew dégaina l'épée qui se cachait dans sa canne et la pointa sur le deuxième colosse qui l'avait déjà empoigné par le col de sa chemise. Du bout des lèvres, Barth' lui murmura un « Tout doux. » La pression se relâcha aussitôt. Sans cesser de menacer ses potentiels agresseurs de son épée, Bartholomew reporta son attention sur l'homme à la mallette qui, les yeux écarquillés, semblait peser le pour et le contre. Ses joues s'empourprèrent. Il lâcha la mallette et pointa un revolver sur Barth. Ah ! Ce n'était pas prévu. Mais Bartholomew avait toujours été un homme chanceux, d'où sa confiance excessive dans les situations les plus délicates. Un pas e course se fit entendre dans la ruelle. La mallette avait disparut, bien entendu. Un homme peu loyal... Barth pointa la pénombre de son index :

« Je crois que le butin a disparu. Ce n'est vraiment pas très intelligent... »

L'homme à la mallette – enfin, plus exactement l'ex-homme à la mallette puisqu'elle n'était plus en sa possession – baissa les yeux et se retourna d'un bloc. Bartholomew en profita pour le transpercer de part et d'autre avec la lame de son épée et de cueillir son revolver avant qu'il ne heurte le sol. Il le pointa en direction de ceux qui semblaient les plus agressifs et adressa un sourire à la petite bande – ils n'étaient plus que quatre, cela dit, dont un était encore un peu sonné. Bartholomew avait décidé, dès l'instant ou l'ex-homme à la mallette avait demandé à ce qu'on le tabasse – ou qu'on le tue, peu importait – qu'il ne s'intéresserait plus à cette affaire de drogue. Il enverrait quelques bonnes connaissances supprimer le reste de la bande. Il ne pouvait pas se permettre de s'encombrer de gêneurs. Un petit sourire naquit au coin de ses lèvres alors que ses yeux parcouraient la petite assemblée.

« Quelqu'un d'autre met en doute les capacités de déduction de mon petit doigt ? Ou bien faut-il que je vous tue l'un après l'autre, messieurs ? »

Les hommes secouèrent négativement la tête. Bien sûr. Tous les mêmes. Bartholomew retira son épée du corps de l'ex-homme à la mallette. Il avait fait preuve d'une étonnante stupidité. Mais ce n'était pas le problème de Barth. Plus maintenant. Il rangea la lame dans sa canne et fit volte face après avoir rangé le revolver à sa ceinture. Il fit un pas de côté juste à temps pour éviter le couteau qu'on venait de lui lancer par derrière, ce qui ne lui valut qu'une entaille sur la joue. Il se retourna, saisit le revolver avec une vitesse étonnante, et tira entre les deux yeux de celui qui avait fait ça. Avant de reprendre tranquillement son petit bonhomme de chemin.

Une fois à la lueur des réverbères, il s'essuya distraitement la joue à l'aide de son mouchoir de poche et épousseta son costume. Il n'avait qu'une envie : rentrer chez lui et dormir avant d'amener son fils l'école pour neuf heures et de s'en aller pour l'hôpital psychiatrique dont il était le directeur. Il y travaillait le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi. Le reste du temps, il tenait sa boutique d'antiquité, à l'angle de la Cinquième avenue. Aucun jour de repos, peu de temps pour écrire. Mais il prenait ses vacances en même temps que celles de son fils, en général. L'été, il l'amenait un peu partout : Italie, France, Angleterre, Espagne, Canada, Japon, Russie, … Aucun enfant de l'âge de Gabriel n'avait autant voyagé de sa vie Il n'est plus tout à fait un enfant, maintenant... Mais il sera toujours mon[/i] enfant. Mon fils...[/i] Bartholomew appela un taxi et monta à l'arrière. Il le paya et rentra tranquillement chez lui. Tout était tranquille. A cinq heures et demie du matin, personne n'allait venir l'embêter, en même temps... Les premières lueurs de l'aube commençaient à se dessiner vaguement à l'horizon, promettant une journée relativement ensoleillée. Barth referma la porte derrière lui et monta péniblement à l'étage. Là, il s'arrêta à la salle de bain pour y nettoyer la lame de sa canne-épée avec minutie... Il s'apprêtait à désinfecter la belle estafilade qu'avait causé le couteau lorsque la porte s'ouvrit dans un claquement sur Gabriel. Bartholomew haussa les sourcils et le regarda sans broncher.

« Papa ! »
« Tu ne dors pas ? »
« J'avais fait un cauchemar et je voulais venir te voir mais... Tu n'étais pas dans ton lit. Je t'ai cherché partout ! J'ai cru que tu m'avais laissé... A jamais. » Gabriel eut un peu honte de prononcer ces dernières paroles. A treize ans, on ne faisait pas ce genre de confidences puériles à son père.

Barth posa une douce main sur l'épaule de son fils et l'attira contre lui pour le prendre dans ses bras. Gabriel ne résista pas et se laissa aller dans l'étreinte protectrice et rassurante de son père. Au bout d'une minute, il se détacha doucement et son regarda se porta immédiatement sur la cicatrice de Barth. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement et il pointa sa joue avec son index :

« Papa, qu'est-ce que tu as au visage ? »

Instinctivement, Bartholomew porta sa main à sa joue et caressa la cicatrice encore ensanglantée du bout des doigts. Un léger sourire d'excuse se peignit sur ses lèvres.

« Je me suis simplement coupé en me rasant, ne t'en fais pas. »
« Menteur, tu n'avais pas de barbe. Où est-ce que tu étais ? »
Bartholomew poussa un long soupir.
« Je suis sorti pour des affaires. On m'a agressé dans la rue, mais rien de grave, j'ai su me défendre. »

Gabriel ne comprenait pas vraiment pourquoi son père devait sortir à cinq heures du matin pour des « affaires ». Il ne connaissait que le bon Bartholomew, son Papa, l'écrivain célèbre, l'antiquaire gentleman et le directeur d'un hôpital psychiatrique professionnel. Il n'avait jamais rencontré le Mr. Hyde, le Bartholomew trafiquant, mafieux et ordonnateur d'assassinats. Gabriel se contenta de froncer les sourcils.

« Rien de grave, hein ? »
« Non, Gabriel. Tout va bien, ne t'en fait pas... Tu veux me raconter ton cauchemar ? »
« J'ai rêvé que tu mourrais. Et que je me faisais enlever et torturer par un tueur en série... »

Bartholomew faillit éclater de rire mais il savait que cela aurait blessé Gabriel. Il lui fit un doux sourire et passa une main dans ses cheveux blonds pour les recoiffer.

« Oublie ce rêve car ça n'arrivera jamais. Tu peux retourner te coucher et dormir sur tes deux oreilles... Le peu de temps qu'il te reste avant d'aller en cours ! »

Gabriel grommela entre ses dents et embrassa son père sur la joue qui n'était pas blessée avant de sortir de la salle de bain. Bartholomew poussa un léger soupir et retourna sa blessure pour la désinfectée. Il ne mit pas de pansement et n'avait aucune envie de recoudre ça... Après quoi il mit son costume dans la machine et prit une douche tiède. Il retourna dans sa chambre pour s'habiller et descendit dans la cuisine pour prendre une grande tasse de café. En somme, il n'avait dormi que deux heures cette nuit, avant son rendez-vous de cinq heures. La journée promettait d'être très longue... Il but une longue gorgée du liquide et alluma la télévision. Il tomba sur des chaînes de dessins animés. Il éteignit donc et attendit patiemment sept heures du matin en écoutant un air de musique classique. Lorsque le réveil de son téléphone se déclencha, il monta dans la chambre de son fils pour le réveiller d'un baiser sur le front. Gabriel n'avait pas vraiment eu le temps de se rendormir, ses paupières papillonnèrent et il se leva beaucoup plus rapidement que d'habitude. Il arriva dans la cuisine, vêtu d'un jean délavé et d'une chemise finement repassée. Il mit des céréales dans un bol, y ajouta du lait et s'assit devant la télé. Bartholomew en profita pour préparer ses affaires pour l'hôpital, son carnet de note sur Zachariah, les papiers qu'il devait assigner en tant que directeur, et d'autres affaires extérieures qui étaient en cours. Il n'oublia pas de téléphone à un exterminateur express pour qu'il élimine le reste de la petite bande de la nuit dernière. Sept heures trente arriva et Bartholomew pressa Gabriel en tapotant la montre attachée autour de son poignet. Il se leva en soupirant, attrapa son sac de cours et sortit du manoir à la suite de son père. Ils n'avaient toujours pas vécut dans le lue, Gabriel se souvenait que, jusqu'à ses quatre ans, il avait grandit dans un petit appartement lugubre sous les hurlements fréquents de sa mère. Il se souvenait aussi du ton calme de son père qui savait toujours le rassurer. Même si Gabriel était un peu triste de n'avoir presque jamais connu sa mère, cela ne le chagrinait pas trop. Il n'en avait que de vagues souvenirs et pas de plus attendrissants bien qu'elle ait été gentille. Dans sa mémoire, c'était surtout son père qui lui racontait des histoires et passait ses soirées en sa compagnie. Sa mère était souvent ailleurs... Bartholomew disait qu'elle travaillait, mais Gabriel savait qu'elle aimait beaucoup aller dans des bars et que, la journée, elle ramenait des hommes inconnus qu'elle amenait dans sa chambre.

Bartholomew conduisit Gabriel jusqu'au collège, l'embrassa sur la joue malgré quelques faibles protestation et un « La honte, Pa' ! », et le regarda passer les grilles avant de redémarrer et de se garer sur le parking de l'hôpital. La journée commençait comme toutes les autres. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient... Magnifique. L'homme entra dans le manoir et fut salué par plusieurs infirmiers et gardes qu'il croisa sur sa route. Barth' n'avait pas de séances avec Zach aujourd'hui, mais il allait tout de même travailler une petite heure sur les notes qu'il avait prise. C'était important. Il devait comprendre la personnalité de ce jeune homme pour l'aider à avancer. Bartholomew ne savait pas encore exactement pourquoi il faisait cela... A la base, il avait décidé de le prendre en thérapie pour connaître tous les détails de sa vie et avoir un moyen de pression sur ce bon vieux Walter. Mais maintenant... C'était plus que ça, il fallait l'admettre. Zach l'intéressait. Plus encore, Barth' l’appréciait. Bartholomew s'assit donc tranquillement à son bureau et, après avoir prit une tasse de café, commença à se plonger dans sont travail.

Ce ne fut que plus tard que l'habitude fut troublée. Bartholomew adorait tout ce qui sortait de l'ordinaire et pouvait casser sa monotonie habituelle. Et il fut servit. On frappa à sa porte avant qu'un infirmier n'entre en compagnie de Zach. Je ne me suis pourtant pas trompé de jours pour nos séances... Bartholomew posa son stylo et pencha légèrement la tête en avant, d'un air intéressé, en regardant Zachariah. Il semblait extrêmement troublé... Que s'était-il passé ? Bartholomew jeta un coup d’œil vers l'infirmier qui l'accompagnait mais il était déjà parti. Zach prit la parole. Sa respiration saccadée rendait son discours haché et presque désespéré.

« Ne le laissez pas m'enfermer... S'il vous plaît... Je ne veux pas aller en isolement... »
« Mais personne ne va te mettre en isolement, Zach. Assied-toi et dis-moi ce qui t'arrive. »

D'un geste de la main, Bartholomew désigna le fauteuil positionné devant son bureau. Il voulait comprendre ce qui pouvait bien arriver à Zach car, pour le moment, le directeur était un peu perdu. Il le regarda s'approcher lentement et passer une main dans ses cheveux. Là, Barth vit clairement son œil au beurre noir. On l'avait frappé, cela ne faisait aucun doute. Qui ? Un autre détenu violent ? Ou un membre du personnel ? C'était fort possible, les infirmiers et les gardes étaient parfois d'une telle stupidité... Zach se mit à parler de la même voix entrecoupée, désespérée que tout à l'heure. Jérôme... Jérôme... Qui était-ce déjà ? Barth fouilla rapidement dans ses fiches tout en écoutant la suite des paroles de Zach. Charmant personnel qu'il avait là... Ainsi donc les infirmiers couchaient avec des patients ? Ca n'avait rien d'étonnant ! Bartholomew savait que c'était grâce à ça que Zach avait plus de confort que tous les autres. Et lui, bien sûr, il faisait semblant de ne rien voir... Parce que tu l'aimes bien ce gamin. Malheureusement. Barth voulut faire un geste apaisant de la main pour signifier à Zach que tout irait bien, qu'il devait se calmer, mais il enchaînait déjà. A l'évocation de son livre déchira, Bartholomew fronça les sourcils. Ah bravo ! C'était du Egard Allan Poe dont la couverture était reliée en cuir... Il étouffa un soupir de lassitude. Tant pis... Il en trouverait peut-être un autre dans le même format et à la même édition, qui sait ? Par contre, ce n'était nullement de la faute de Zach. Ce n'était pas lui qui avait volontairement réduit son livre en charpie, n'est-ce pas ? Barth' connaissait assez bien son patient pour savoir qu'il ne ferait jamais. C'était un garçon très soigneux et respectueux, et il savait qu'il n'y avait pas d'intérêt à abîmer des ouvrages qu'on lui prêtait. Une pute... désolé, c'est ma faute... Bartholomew étouffa un second soupir. Des mois de travail réduit à néant ! Il allait devoir tout recommencer de A à Z. Bon sang ! Qui avait l'idée de lui affubler un personnel aussi incompétent ?! On ne devenait pas infirmier pour rabaisser des patients, nom d'un chien ! Zach ne s'arrêta pas en de si bons termes... Il lui parla franchement. C'est ce qui plu à Bartholomew et l'incita aussitôt à le croire. Pourquoi inventerait-il ? Barth connaissait un peu Jérôme et attendait depuis longtemps un faux pas pour le virer. Là, il avait tout. Il pourrait même le tirer devant une cours de Justice. Bartholomew croisa les mains sous son menton et essaya de plonger ses yeux dans ceux de Zachariah, mais il gardait obstinément la tête baissée.

« Écoute, Zach... Je te crois. Et tout cela n'est pas de ta faute, je sais qui est Jérôme. J'attendais un faux pas pour le virer, un mauvais infirmier, une mauvaise personne. Rien de très étonnant. Tu aurais dû me le dire plus tôt... Tu te faisais du mal à toi-même. Passons ! Ce qui compte, c'est que tu n'iras pas en isolement, crois-moi, ça va aller. Quant au livre... Eh bien, là non plus, ce n'est pas de ta faute. Tu n'as pas voulu qu'il soit déchiré, que je sache... »

Bartholomew poussa un soupir et s'adossant dans son fauteuil. Il allait devoir remettre Zach en confiance ce qui n'était pas une chose aisée. Vraiment pas... Il appuya sur le bouton de son interphone pour parler à Samy, sa secrétaire.

« Samy, veuillez prévenir Jérôme que j'aimerai le voir dans mon bureau le plus vite possible, je vous prie. »
« Tout de suite, monsieur Godric. »

Le regard de Bartholomew se porta à nouveau sur Zach qui tremblait légèrement. Le pauvre. Depuis quand était-il compatissant avant quelqu'un d'autre que son fils ? … Il supposait que c'était son travail de compatir avec son seul patient. Au bout d'une ou deux minutes de silence, on frappa à la porte. Bartholomew dit « Entrez. » de son habituelle voix mélodieuse. Jérôme parut. Cela se voyait qu'il avait prit quelques coups... Barth' ne put s'empêcher de sourire. Il fit passer cette moquerie pour un signe de politesse mais ne proposa aucun siège à l'infirmier qui jeta un regard étrange à Zach. Une sorte de menace ? De la méfiance ? De la colère ? Un peu de trois, sans doute. Il retourna la tête vers Barth et demanda du bout des lèvres, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon :

« Vous vouliez me voir ? »
« En effet, commença le directeur, J'ai ouïe dire que vous faisiez très mal votre job. Ca, ce sont les gardes qui me l'ont rapporté sur leurs rapports. De plus, il semblerait que l'un de mes livre, issue de ma collection privée, ait été déchiré. Et ce de vos propres mains... Barth prit un air affligé. Et Zachariah, ici présent, m'a également rapporté des choses bien peu élogieuses à votre sujet. Ainsi donc vous aimez brutaliser des patients psychologiquement instables ? Vous vous amusez bien, j'espère ! une pointe d'ironie n'a jamais tué personne. Je vous ferai remarqué que Zachariah est un patient peu confient, qui a besoin de soin, car nous somme dans un hôpital. Il n'a pas besoin qu'un énergumène comme vous, Jérôme, vienne briser ce qui a déjà été brisé. C'est pourquoi je vous vire. »
« Vous n'êtes pas sérieux ? Vous allez le croire lui ? Un patient atteint de problèmes mentaux... ! Jamais je ne l'ai touché, monsieur ! Il s'est mis à piquer une crise alors que j'amenais ses médicaments. J'ai essayé de l'arrêter, mais il m'a frappé. Avouez que j'ai bien dû cogner en retour... »

Un léger rire s'échappa des lèvres de Bartholomew.

« Le problème, très cher, c'est que votre histoire ne tient pas la route. Elle pourrait, certes... Mais prenons en considération que les patients du dortoir B prennent leur médicaments dans la salle commune avec les patients du dortoir C à dix-huit heures. Hors, l'après-midi n'a même pas encore commencée. »

Jérôme serra les poings le long de son corps avant d'abattre ses mains à plat sur le bureau et de regarder le directeur droit dans les yeux. Ce dernier ne cilla pas un seul instant et gardait tout son calme. Il n'avait même pas sursauté lorsque l'infirmier avait frappé son bureau. Il haussa simplement un sourcil, cherchant à juger sa barre d'agacement. Fallait-il s'apprêter à se défendre, ou pas ?

« Vous ne pouvez pas faire ça, monsieur ! »
« Pourtant je viens de le faire. Vous recevrez une lettre dans trois jours... Et vous feriez bien de trouver un bon avocat. »
« Quoi ?! » rugit Jérôme qui empoignât fermement Bartholomew par le col de sa chemise et leva le poing.

Bartholomew fut bien plus rapide et arrêta le poignet de l'infirmier avec une force étonnante. Sans se dépeindre de son calme, mais avec une froideur extrêmement, il reprit la parole :

« Vous m'avez très bien entendu, Jérôme. Vous allez être traîné en Justice par mes soins. »

Jérôme se dégagea brusquement et lâcha la chemise du directeur avec mépris. Il tremblait de rage et de dégoût. Il tourna la tête vers Zach et le pointa du doigt.

« Tout ça c'est de ta faute, espèce de petit con. il cracha à ses pieds avant de se retourner vers Bartholomew On en restera pas là, je vous l'assure.

Il sortit en trombe du bureau en claquant la porte. Bartholomew poussa un long soupir qui sembla ne plus en finir et défroissa son costume. C'était la deuxième fois en moins de six heures qu'on l'attrapait aussi vulgairement par le col de sa chemise. Avaient-ils une idée du prix de ces costumes ? Il passa une rapide main dans ses cheveux bruns et se retourna vers Zach avec un léger sourire.

« Quelle sortie théâtrale ! Dis-moi, depuis combien de temps cela dure-t-il… ? Et pourquoi n'es-tu pas venu m'en parler avant ? » sa voix était douce et mélodieuse.

Il se leva et farfouilla dans une armoire qui se situait à l'autre bout de la pièce avant d'en sortir un désinfectant et un petit produit. Il s'approcha en boitant de Zachariah et tendit la main, paume vers le haut, afin qu'il approche. Bartholomew jugea préférable de ne pas le toucher. C'était à Zach d'être prêt à se laisser faire, comme un animal.

« Tu veux bien approcher, que je soigne un peu ce coquart avant qu'il ne s'infecte ou je ne sais quoi ? »
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Panique à bord ! [PV : Bartholomew <3]

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