The Mysteries of Paris
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 Retrouvailles. [Pv: Benjamin]

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MessageSujet: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeSam 28 Juil - 12:47


You think I'm just too serious, I think you're full of shit
Tu penses que je suis trop sérieux, je pense que tu ne dis que des conneries.

La porte claqua et cela réveilla Anthony, emmêlé dans ses couvertures. Il ouvrit les yeux, ensommeillé et un peu perdu. Il se trouvait dans un hôtel à Lawrence. En effet, il avait loué une chambre d'hôtel pour deux mois, dans l'état du Kansas. Il était censé faire plusieurs concerts et cette semaine, c'était à Lawrence. Ce soir, plus précisément, dans cette ville plutôt calme et fort sympathique. Tony passa une main sur son visage. Cela faisait une année entière qu'il était célèbre. Il était monté très rapidement aux sommets. De la chance ? Il ne le savait pas, il l'espérait, mais en tout cas il était la nouvelle star appréciée. Il savait que son physique jouait pas mal auprès des demoiselles qui sautaient sur place ou lui demandaient des autographes. Anthony faisait parti des mecs plutôt mignons et craquants mais il était gay. Il ignorait si on le savait, les journaux people avait sans doute compter le nombre de garçons qu'il ramenait chez lui après les concerts ou même avant. Car Anthony baisait pour baiser ces temps-ci. Il ne cherchait certainement pas de relations sérieuses, grand Dieu jamais plus de relations sérieuses ! Ou peut-être que si, un jour. Mais un jour, seulement. Cela faisait un an qu'il était une star de la chanson, mais aussi un an qu'il n'était plus le majordome de Benjamin. Anthony poussa un long soupire. La journée venait à peine de commencer et il pensait à lui... C'était triste, non ? Il ne réussissait pas à s'en défaire, c'était maladif. Il était sûr qu'avec le temps il y arriverait. Mais combien de temps encore ? Il ouvrit la porte du frigo -il y en a dans les hôtels de luxe- et en sortit une brique de lait. Il but directement à même la bouteille. Pour certaines choses, le jeune homme c'était complètement laissé-aller. Il ne se rasait presque plus, ainsi, une petite barbe brune -pas très grande, rassurez-vous- avait poussé sur son menton, lui qui était autrefois impeccable. Et plus jamais de costume à cravate qui lui donnait un look pourtant si classe. Maintenant, Anthony se la jouait baba-cool. Il c'était acheté un petit bonnet que mettaient les rastas et ne cherchait pas vraiment à s'habiller avec du chic. Certes, il avait toujours un look charmant, mais ce n'était pas les costumes qu'il arborait lorsqu'il était majordome.

Anthony reposa le lait sur la table et se rendit compte qu'il était complètement nu. Il en profita pour filer sous la douche qu'il prit bien tiède. Cela lui changea les idées. Il ferma les yeux, détendu et saisit son shampoing. Un produit rendant les cheveux brillants. Ce soir c'était son premier concert dans l'état du Kansas. Il espérait que les gens d'ici apprécieraient la musique ! Anthony enroula une serviette autour de sa taille, se regarda dans le miroir. Ses traits étaient tirés, il ne dormait plus beaucoup entre ses conquêtes et ses insomnies. Car lorsqu'il n'avait pas de mec avec lui la nuit, il n'arrivait tout simplement pas à trouver le sommeil. Il avait un grand vide en lui, un vide que toutes les pipes du monde ne pouvaient combler. Le jeune homme ne se reconnaissait plus. Qui était cet homme qui se faisait sucer toute la nuit ? Qui était-il ? Anthony était un type gentil, attentionné à l'écoute.. Autrefois. Il l'était encore pourtant. Mais pas la nuit. La nuit, lorsqu'il faisait les bars et les boîtes de nuit gays, c'était un vrai connard, un genre de tombeur qui laissait tomber les hommes au petit matin, leur demandant de dégager. La plupart, ils savaient, ce n'était que de la baise. Anthony se doutait que si l'un avait le malheur de s'accrocher un peu, il céderait sans doute. La solitude ne lui seyait guère, il le savait. Depuis qu'il était parti de chez Benjamin, il ne tournait plus très rond. Il n'était plus le même type, un type qui se respectait. Un point positif tout de même, Anthony était plus franc désormais. Certes, il restait extrêmement poli, mais il commençait à dire ce qu'il pensait des choses, plus comme à l'époque. Il avait appris à ses dépends, cela lui avait coûté la plus chère amitié qu'il n'ait jamais eu. Il espérait qu'un jour, Ben serait aux premières loges pour l'un de ses concerts mais ce n'était pas la peine de se faire des illusions, ça n'arriverait jamais.

Anthony se brossa les dents. Il ne comptait pas déjeuner. Son alimentation aussi avait régressé. Heureusement que sa morphologie n'était pas faite pour grossir et que donc il restait mince malgré toutes les cochonneries qu'il pouvait manger. Pizza le matin, café ensuite, grignotage à midi jusqu'au soir où il n'avait plus faim. Puis vers vingt-deux heures, il recommençait à grignoter. Il aimait beaucoup les sandwiches, les cornichons sur du pain de mie, ou bien des petits biscuits trempés dans de la compote de pomme. L'idéale ! Alors qu'il arrivait dans la pièce principale de l'hôtel, là où il avait posé le lait sur la table, il tomba face à face avec une femme. Anthony sursauta. Il s'agissait de Camille, sa productrice. Elle était d'origine française, très douée dans son genre et convaincante. Anthony la trouvait surtout horriblement manipulatrice mais on ne pouvait pas lui dire non. S'il avait été hétéro, sans doute l'aurait-il trouvé très attirante car elle était plutôt magnifique dans son genre. Mais arriver là, comme ça, sans prévenir, cela lui faisait un peu peur. Il sourit poliment à la jeune femme qui fit de même et s'assit dans un fauteuil. Elle ne disait mot et se contentait de le regarder. Anthony se sentit très mal à l'aise, autant vous le dire. Il fronça les sourcils et la regarda, bêtement, avant de se diriger à reculons vers sa chambre sans la quitte du regard. Vraiment, elle était flippante quelques fois. Gentille mais effrayante. Surtout lorsqu'elle le fixait comme ça, sans ciller. Anthony ferma la porte derrière lui et chercha des vêtements à se mettre sur le dos. Il s'attendait presque à la voir débarquer à tout moment ici, sans frapper. Mais heureusement elle ne fit rien. Anthony recouvrit ses cheveux mouillés de son bonnet -qu'il n'aimait plus quitter- et revêtit un tee-shirt à manche longue, léger, de couleur grise, une écharpe blanche et un pantalon noir. Il se trouvait plutôt bel homme ainsi, sans vantardise. Lorsqu'il était adolescent, il c'était plaint très souvent d'être moche, trop grand, trop gros, trop ceci pas assez cela... Son père avait fini par s'énerver un peu et lui avait dit avec fermeté : « On est jamais content de ce qu'on a, Tony. Mais tu as une belle petite bouille. Si tu n'es pas conscient des qualités de ton physique, tu ne pourras jamais les mettre en avant, c'est comme ça qu'on séduit, mon garçon. Alors arrête de te voiler la face, ne sois pas modeste avec toi-même, soit-le lorsqu'on te complimente, c'est tout. »

Anthony passa une main sur son visage pour en chasser les quelques traits de fatigues encore présent et sortit de la chambre pour faire face à Camille, toujours à la même place mais feuilletant quelques dossiers cette fois-ci. Il reprit du lait, en le versant dans un verre cette fois-ci, il avait tout de même un minimum de savoir-vivre en présence d'une autre personne. Il regarda vaguement sa productrice mais comme elle ne levait pas les yeux vers lui, il se racla la gorge. Depuis un certain temps, ils avaient établis un petit jeu. Le premier qui prenait la parole en premier lorsqu'ils se voyaient avait perdu. C'était d'ailleurs pour cela qu'aucune parole n'avait encore été prononcé. Camille lui sourit et tapota une feuille avec son stylo. Anthony hocha la tête. C'était le nombre de billets qui avaient été commandées pour ce soir et elle voulait lui montrer, pour l'encourager sans doute. Elle allait aussi lui donner quelques conseils sans doute. Le jeune homme se laissa tomber dans un fauteuil en face de Camille. Il pointa son verre de lait puis Camille du doigt, lui demandant silencieusement si elle en voulait. Elle secoua vigoureusement la tête en faisant la grimace, elle détestait prendre du lait comme ça, ça lui irritait la gorge lui avait-elle dis. Mais la moindre des politesse était de proposer, quand même. Anthony pointa donc son frigo du doigt, voulait-elle boire autre chose ? Elle haussa les épaules et se dirigea elle-même vers le meuble pour se servir un jus de fruit. Anthony sourit. Elle ne se gênait pas chez les gens. Il aimait beaucoup Camille, était devenue une amie au cours de cette année, et il espérait qu'il en passerait encore d'autres en sa compagnie. La jeune femme revint avec un verre de jus de pamplemousse et reprit sa place en face du jeune homme. Elle lui tendit la feuille où était inscrit le nombre de billets commandés. Anthony écarquilla les yeux : cinquante mille spectateurs.

« Bon Dieu ! » souffla-t-il.

Camille hocha la tête et reprit la feuille, applaudissant pour le féliciter.

« Surtout ne flippe pas, d'accord ? Je sais que tu ne vas pas le faire maintenant mais juste avant de monter sur scène. Ca fait beaucoup pour une première ici, mais c'est génial. Tu déchires, Tony ! »

Elle donna un claque dans sa main et leva les pouces avant de se diriger vers la sortie. Elle le rassura, disant qu'elle passerait tout à l'heure en fin d'après-midi. Anthony passa une main sur son visage. Son cœur battait très fort. Tant que ça pour lui ? Il chantait si bien que ça ? Il avait du mal à retrouver son souffle mais s'efforça de ne pas commencer à paniquer. Il ne devait pas paniquer, tout se passerait bien. Normalement, il était censé se rendre à la salle vers seize heures pour les répétitions. Il regarda l'horloge : dix heures. Il avait fait la grasse matinée, dit donc. D'habitude il ne dormait pas autant. Mais le mec avait dû partir assez tard lui aussi. Anthony dormait vraiment mieux lorsque quelqu'un était présent. Peut-être que cela comblait légèrement ce vide qu'il avait tout au fond de sa poitrine ? Il se laissa tomber sur le canapé, devant une fenêtre immense donnant sur la ville. Il avait l'impression d'être au sommet du monde. On connaissait son nom désormais, il n'était plus le petit être insignifiant... Mais il ne savait pas si cela lui convenait. Le jeune homme enleva son bonnet et poussa un soupire. Il aurait aimé que Benjamin soit là. Il lui aurait raconté sa dernière conquête et Anthony aurait sourit en faisant la vaisselle. Même si ça lui faisait mal, au moins il était là, il lui parlait. Le jeune homme ouvrit les yeux, s'attendant à voir sa silhouette. Mais rien. Rien que le vide et sa solitude. Et puis pourquoi viendrait-il ici ? Il était marié maintenant ! Oui... Benjamin Anderson était marié à Madame Aalis Anderson et ils avaient même une petite fille très mignonne d'après les photos dans les journaux. Anthony n'avait pas appris le mariage de son meil... Ex meilleur ami par la presse, non. Il l'avait appris parce qu'il lui avait envoyé une invitation pour son mariage. Tony avait eu le cœur brisé ce jour-là. Il avait eu envie de pleurer. Il avait pleuré d'ailleurs, dans ses souvenirs. Ca remontait à un peu moins d'un an mais... C'était encore très présent. Il se souvenait s'être habillé en conséquence, dans un costume blanc qu'il avait acheté pour l'occasion. Il était prêt à se mettre en route pour répondre à l'invitation de Benjamin. Mais au dernier moment, il c'était souvenu des derniers mots prononcés par Ben et il avait jeté le carton à la poubelle avant de se changer en vitesse pour aller faire du jogging. Anthony poussa un long soupire. Il n'était qu'un lâche... Mais il en voulait un peu à Benjamin de lui avoir envoyé cette invitation. Pourquoi ? Ne voulait-il pas le laissé, après tout ? Le jeune homme se redressa et saisit son verre pour le rincer. Il se souvenait des assiettes qu'il rinçait autrefois au manoir. Ca lui manquait. Aussi idiot que cela puisse paraître, être majordome lui manquait. Il n'était pas fait pour toute cette célébrité. Certes, il aimait bien. Mais être le centre de l'attention... Ce n'était pas lui. Ca c'était Benjamin. Oui, c'était Benjamin le centre de l'attention, pas lui. Il enleva son bonnet et passa une main dans ses cheveux toujours mouillés avant de retourner dans sa chambre et d'enrouler sa montre autour de son poignet.

Anthony rangea la brique de lait dans le frigo, prit son Iphone, saisit les clés de la chambre et sortit dans les longs couloirs. Il appela l’ascenseur -étant au dernier étage- et, une fois dans la rue, se mit en quête d'un endroit tranquille où il pourrait se poser. Il ne savait pas vraiment ce qu'il allait faire jusqu'à seize heures et se demandait même s'ils s'y prenaient assez tôt pour répéter, s'ils ne devraient pas commencer maintenant ? Il inspira profondément et expira. Ca allait très bien se passer. Alors qu'il avançait sur le trottoir, quelqu'un le saisit par le bras. Anthony se retourna brusquement, prêt à se défendre. Il tomba nez à nez avec un jeune homme aux yeux d'un bruns chocolat et aux cheveux courts mais d'un noir de jais. Anthony ouvrit de grands yeux et recula d'un ou deux pas alors que l'inconnu le lâchait. Son cœur rata un battement et il crut défaillir. Le jeune homme le regarda et lui fit un sourire craquant avant de le serrer dans ses bras, comme de vieux amis qui se retrouvent. Anthony resta crispé mais finit par rendre l'étreinte à l'homme qui était là, dans ses bras. Aucune parole n'avait encore été prononcée mais... Anthony était sous le choque, et peut-être que cet homme aussi. Cet homme... Non pas ''cet homme'', c'était Sam. Sam, son ex-petit ami. Lorsque Sam le lâcha, Anthony passa une main dans ses cheveux et retint le rire nerveux qui voulait franchir ses lèvres.

« Sam ? Non de Dieu... C'est toi ?
« Oui ! Je n'ai pas changé... Je voulais venir te voir jouer ! Tu es très célèbre à ce qu'on m'a dis. Alors tadam, me voilà ! Je tenais à te trouver avant le concert. »
« Tu... Tu as l'air en forme ! Je... Ca va ? Waw ! Comment as-tu fait pour me reconnaître ? »
« On oublie pas le visage d'une personne qu'on a aimé pendant deux ans, Tony. Bon, et si tu m'amenais boire un café ?

Anthony sourit. Il marchèrent côte à côté pendant une dizaine de mètre avant d'entrer dans une brasserie. Ils s'assirent à une table et commandèrent. Anthony prit un café serré, Sam un cappuccino. Ils bavassèrent pendant plusieurs heures de la pluie et du beau temps. Sam était devenu un grand chef dans un restaurant, Anthony s'en montrait très content pour lui. En fait, il essaya le plus possible de reporter la conversation autour de Sam, il préférait. D'ailleurs il sortait avec un certain John Winder-machin... Tant mieux mais.. Si son ex lui posait des questions, les réponses allaient lui faire du mal. Mais bien entendu, tout revint sur Anthony au bout de deux heures de conversations.

« Dis-moi, Tony, qu'as-tu fais ces dernières années ? Tu m'as quitté pour un mec, si je me souviens bien, vous n'êtes plus ensemble ? »
« Heu... J'étais majordome. Et... Nous n'avons jamais... Enfin bref. Je n'ai jamais été en couple durant ces années passées. Et heu... Je suis parti et voilà. Un an que je suis célèbre. »
« Oh ! Alors tu m'as quitté... Pour rien en fait. Sam éclata d'un rire jaune. « Tu sais, je t'aimais vraiment. J'avais plein de projet et quand tu es parti je me suis retrouvé sans rien. Tu n'es qu'un putain d'égoïste, tu m'as laissé tout seul. »

Anthony baissa les yeux. C'est vrai. Il avait agi comme Benjamin sur la fin. Comme un égoïste finit. Il n'avait pas pensé au bonheur de Sam, n'aspirant qu'à retrouver son cher et tendre qui ne l'avait jamais regardé. Qui ne l'avait peut-être jamais vraiment aimé comme il se devait. Anthony cacha sa tête dans ses mains. Il en avait marre que tout ça lui tombe dessus, il était fatigué depuis un an, et même plus. Il voulait qu'on le laisse tranquille, il voulait allé mieux et ne pas toujours penser à Benjamin. Qu'il soit maudit ! Anthony fondit en larme sous les yeux de Sam qui se mordit les lèvres. Il tira sa chaise à côté d'Anthony et posa une main sur son épaule.

« Excuse-moi... Je ne voulais pas te faire pleurer, Tony... Je suis juste encore un peu en colère. Toi aussi on t'as laissé tout seul, pas vrai ? Ce mec que tu as retrouvé n'était qu'un connard, je présume, sinon tu ne serais pas dans cet état. Tu fais peur à voir, Tony, j'ai l'impression de ne pas te reconnaître. »
« Je suis juste fatigué, c'est moi qui devrait m'excuser de ce que je t'ai fais. Si j'avais su combien ça faisait mal... Je ne t'aurais pas laissé seul. Et puis mon père est mort l'an dernier. »
« Quoi ? Oh non... Toutes mes condoléances, un peu tardives. Ton père était quelqu'un de très bien, qu'il repose en paix. »

Sam cessa de frotter le dos d'Anthony qui essuyait les dernières larmes au coin de ses yeux mais garda son bras autour de ses épaules. Anthony appuya sa tête contre celle de Sam et ils restèrent un petit moment de la sorte. Tony s'en voulait d'avoir quitté Sam à l'époque. Il l'embrassa sur la joue et se leva au bout de quelques minutes.

« Bon je dois y aller, Sam. On se revoit au concert, ce soir ? Ton petit ami est avec toi, j'aimerais le rencontrer si tu permets ? J'ai été content de te revoir, ça fait du bien de... »
« De ne plus être seul ? Oui. Je te le présenterai, il est à l'hôtel où nous sommes, au coin de la dixième. Bon, à ce soir, Tony ! Mets le paquet.;D »

Anthony lui fit un sourire et sortit de la brasserie. Il prit une grande inspiration et continua sa marche le long de la rue. Il devait être une heure de l'après-midi à présent. Il regarda sa montre : en effet, c'était le cas. Plus ou moins il ne fit pas vraiment attention. Il traversa la rue et passa devant un magasin de journaux. Il en acheta un et regarda les nouvelles. Il y avait sa photo et un article sur le fait qu'il allait chanter ce soir même à Lawrence. Il eut un petit sourire en coin et tourna les pages. Il tomba sur l'article d'une jeune fille qui c'était suicidé. Anthony tiqua. Il aurait pu se trouver dans cette rubrique lui aussi. En effet, lorsqu'il était parti de chez Benjamin il n'était jamais revenu, ni pour prendre ses affaires ni pour prendre le chèque que lui avait promis son ex meilleur ami. Il c'était senti très mal. Pas tout de suite après mais quelques mois plus tard en réalité. Il commençait à peine à chanter mais il montait déjà en célébrité. Il ne savait pas comment il avait fait pour être connu aussi vite... Enfin bref. Ce vide qu'il ressentait toujours lui avait causé une douleur innommable et, comme poussé par un autre, il avait enlevé la lame de son rasoir et commencé à se taillader les veines, dans le sens de la largeur, pour être sûr de ne pas se rater, plongé dans la baignoire. C'aurait été spectaculaire de le trouvé là. Mais il ne voulait plus vivre. C'était tragique, mélo-dramatique, nul. Anthony n'aurait jamais pensé tenter de se suicider un jour... Mais imaginer vivre à tout jamais sans Ben lui avait littéralement brisé le cœur. C'était Camille qui l'avait trouvé là, fort heureusement. Quels beaux débuts avec elle ! Elle l'avait sortit de l'eau et envoyé à l'hôpital en urgence. Ils avaient eu de longues discussion, elle savait tout à propos de Benjamin et de sa vie. C'était peut-être sa meilleure amie en fin de compte, celle sur qui il pourrait compter à tout moment. Elle pouvait l'appeler jour et nuit, et lui aussi. Bref. Anthony avait fait une grosse connerie et en gardait des marques sur les deux poignets, il les cachait avec de longues mitaines en général. Que de joyeuses pensées... Tony jeta le journal dans une poubelle et remonta dans sa chambre d'hôtel pour se préparer.

A seize heures tapante il se présenta à la salle du concert pour répéter avec son groupe. Camille était là, ainsi que d'autres organisateurs et superviseurs. Le batteur était un gars super sympa qui s'appelait Olivier mais préférait Crash, allez savoir pourquoi. La guitariste était adorable, joyeuse, pleine de vie, Amy, et le pianiste, un grand philosophe sensible, touchant. Tony aurait pu sotir avec lui mais il n'était pas gay. Il s'appelait Grégory. Ils étaient une belle petite troupe, très enthousiaste. Bien entendu ce n'étaient pas les seuls qui les accompagnait, mais Anthony n'allait pas tous les citer. Il sourit aux membres et ils répétèrent, prévoyant l'ordre des chansons, se synchronisant le mieux possible. Puis l'heure arriva, presque. Le concert commençait à vingt-et-une heures, il était vingt heures quarante-cinq. Anthony était dans sa loge et ses mains tremblaient. Il avait l'impression d'être transporté ailleurs, son ventre était creux. Il adorait cette sensation et la détestait à la fois. Lorsqu'il serait sur scène, tout cela n'aurait plus une très grand importance. Il ferma les yeux et sourit doucement. Il serait déçu en ne voyant pas Benjamin au premier rang, encore. Mais il commençait à s'habituer : il ne viendrait pas à ses concerts, c'était une chimère. Il avait une vie désormais et il allait voir Sam et son copain, John machin truc... Il avait des amis, des choses bien lui arrivait. Il poussa un soupire. Camille arriva dans sa loge et lui fit signe qu'il fallait se préparer. Elle leva son pouce en l'air, apaisante. Il hocha la tête, relut encore -sans vraiment le faire- les paroles de ses chansons. Il avait écrite la dernière, les autre, on les lui avait filé. La dernière était destiné à Benjamin. Même s'il ne l'entendrait peut-être jamais, elle lui était destinée. Une sorte d'adieu... Peut-être. Il sourit. Il se leva. Tout semblait être au ralentit pour lui. Il se dirigea vers l'entrée de la scène. Il entendait des acclamation. Son cœur rata un battement. Les autres membres du groupe les rejoignirent, ils se tirent tous par la main et soufflèrent avant de faire une entrée triomphale. Anthony sourit et saisit son micro.

« Merci. Merci ! Bonsoir ! Nous sommes heureux d'être avec vous ce soir, j'espère que vous l'êtes aussi ! Amusez-vous bien, on vous souhaite du plaisir, messieurs, dames ! »

Anthony fut chaleureusement applaudit. Il essaya de ne pas trop regarder le publique. Bien entendu, pas de Benjamin au premier rang. Il sourit aux demoiselles qui applaudissaient et projeta son regard au loin. La musique commença, la première chanson était lancée. Tout allait se passé très vite maintenant, ce moment de rêve flottait devant les yeux du jeune homme. Il se lança, chantant avec son cœur, sa voix charmante s'éleva dans la salle bondée de monde.


Il fut applaudit. Anthony remercia. Et le reste s'enchaîna comme de rien, tout seul, légèrement.










Les applaudissements ne cessèrent. Anthony remerciait à chaque fois, reconnaissant que tout ce monde aime sa musique. Puis il déclara avec une immense tendresse:

« Et pour clore ce spectacle, j'aimerai chanter une chanson... Dédiée à une personne qui m'était... Qui m'est toujours très chère. Si cette personne entend ça, peut-être se reconnaîtrait-elle ? Elle est pour Benjamin Anderson. »


Anthony s'inclina juste après la dernière note et remercia encore une fois le publique, espérant qu'ils avaient appréciés. Il salua encore et cita les autres artistes du groupe ainsi que les techniciens et Camille. Ils vinrent tous sur scène puis Tony partit. Il poussa un long soupire et, après avoir reçu modestement les félicitations, il s'assit dans sa loge et ébouriffa ses cheveux. Bon sang ! Cette soirée avait été magnifique. Il sourit avec entretint. Il allait se reposer un peu ici, irait signer quelques autographes puis sortirait en compagnie de Sam et le nouveau petit ami de ce dernier. Trois coups furent frappés à la porte. Surpris qu'on vienne jusqu'à sa loge, Anthony se redressa et posa sa main sur la poignée de la porte avant d'ouvrir en grand. Il ne s'attendait pas à voir la personne qui se tenait derrière. Ce fut un choque pour Anthony qui resta figé, les yeux écarquillés, comme s'il venait de voir un fantôme. Il fut partagé entre plusieurs sentiments : celui de se jeter dans ses bras, celui de lui claquer la porte au nez, celui de lui crier dessus. Il ne choisit aucune des solutions. Il s'écarta simplement en silence pour le laisser entrer. Benjamin était venu, il était là.

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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeDim 29 Juil - 15:46

A aimer dans un monde sans murs, à aimer jusque dans la haine, à aimer lorsque les espoirs sont perdus, à aimer sans peur.
Je t'aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça.


Ben se réveilla, encore une fois, par terre. Avec un mal de crâne abominable. Tout cela commençait à se produire un peu trop souvent à son goût. Il se soupçonnait à vouloir oublier Tony. Il passait des nuits de débauche, de dépravation et le matin, il avait tout oublié… Même son meilleur ami. Pendant au moins une douzaine d’heures, il ne pensait plus à rien. Il était constamment en train de penser à Tony, c’était une véritable torture. Il envahissait ses pensées lorsqu’il était sous la douche, lorsqu’il conduisait, lorsqu’il dormait… Enfin, ne dormait pas… même lorsqu’il faisait l’amour avec Aalis. Il arrêtait d’y penser seulement quand il était saoul ou camé. Il avait donc multiplié les soirées depuis deux ou trois mois. Il soupira et se releva un peu en s’appuyant sur ses coudes. Il était nu, évidemment, par contre, il reconnaissait l’endroit. Il était chez lui. Dieu soit loué, il n’allait pas errer dans les rues à moitié nu. Ce qui était arrivé bien plus souvent que vous ne pouvez l’imaginer. Il y avait de nombreuses personnes, environ une cinquantaine, de ce qu’il voyait. Il devait y en avoir dans les chambres aussi. C’était pour ça qu’il organisait peu de soirée chez lui, le ménage était long et chiant, bien que ce ne soit pas lui qui s’en occupe, ça le gonflait fortement. Ben se leva, il avait des vertiges. Il se laissa tomber dans son sofa puis poussa la femme nue à côté de lui. Il avait l’impression d’être un sénateur romain pendant l’antiquité, il organisait des orgies… Bon sauf que lui, il n’invitait pas son cheval… Il n’était pas empereur romain non plus de toute façon. Mais pourquoi pensait-il à cela ? … Ah oui, la dépravation, oui c’était l’idée. Ils n’étaient qu’une bande de milliardaire, camé, alcoolique, pervers et stupide. Beaucoup faisait cela pour tromper l’ennui, d’autre pour oublier que leur vie était pourrie. Peu de riche était heureux. L’argent n’avait jamais fait le bonheur. Il était bien placé pour le savoir. L’argent n’avait pas empêché Tony de partir, ni son frère de l’aimer. Il fouilla une veste qui trainait, en sortit une cigarette et un briquet et commença à fumer. L’odeur du tabac lui donna encore plus mal au cœur.

Il posa sa cigarette dans un cendrier et se leva, il enjamba les corps inertes jusqu’à une salle de bain. Il s’aspergea le visage d’eau sans faire attention à la fille nue dans la baignoire. La boîte vide de médicament à côté d’elle laissant supposer qu’elle était complètement shootée. Il n’en avait rien à faire. Il se regarda dans le miroir. Il était pathétique. Avant, il faisait ça pour s’amuser… Il n’y prenait plus aucun plaisir maintenant. Il n’y avait plus personne pour s’occuper de lui… pour s’inquiéter lorsqu’il ne rentrait pas, pour simplement être un ami et une oreille attentive. Il se sentait terriblement seul… Et terriblement pathétique. Il regarda les lames de rasoir… Hésita… Puis se rendit compte qu’il n’était pas assez, ou trop, lâche pour faire une chose pareille. Il avait survécu à bien pire… Non. C’était ça le pire. Tout ce qu’il avait vécu n’était rien comparé à cette séparation. Il avait l’impression d’avoir perdu une partie de lui. Il décida d’aller s’habiller. Peut-être devrait-il se droguer ? Il ne penserait plus qu’à ça et alors Tony disparaitrait ? Non, c’était une idée stupide. Il attrapa une bouteille de whisky, elle était dans la main d’un homme qui, d’après son odeur, était ivre mort, voire au bord du coma éthylique, si ce n’était mort tout court. Rien à foutre. Il en but deux gorgées, avant de se rendre compte que ça empirait son mal de crâne. Il balança la bouteille contre un mur, elle se fracassa en millier de petits morceaux de verre… Les invités ne bougèrent pas d’un pouce. Ils auraient pu se trouver au milieu d’une tornade que personne ne réagirait. Bande de con. C’était beau la richesse, le monde de la célébrité et du fric était pourri. Il aurait pu déclencher des scandales en envoyant des photos de cette scène pitoyable aux journaux… Il y avait surtout des nouveaux millionnaires, des jeunes surdoués qui avaient fait fortune dans l’informatique et les nouvelles technologies, ils se détruisaient le cerveau à coup de drogue et d’alcool. Ben connaissait aussi pas mal de fils de riche, des enfants dorés, ceux qui avaient déjà tout fait à l’âge de quinze ans, tout ce que l’argent pouvait offrir du moins. Et puis il y avait des stars évidemment, lui-même en faisait partie mais tous les journaux étaient déjà au courant de son adoration pour les soirées horriblement écœurantes. Non, il parlait de star de cinéma, ou de la chanson, des gens que tout le monde adorait, des gens que Ben connaissaient bien mieux que tous ces abrutis qui adoraient leur film. Ils étaient tous des détraqués, la richesse et la célébrité, ça déglinguait les hommes. Il regarda la bouteille, l’alcool répandu sur le mur et les débris par terre… Il se dit que Tony nettoierait… Non. Pas Tony. Il lâcha un « Et merde. », ça faisait un an et il pensait toujours que Tony était son majordome. Il avait besoin d’une bonne thérapie, son état empirait de jour en jour…

Il évita soigneusement les morceaux de verre, il y en avait même à côté de lui, c’était de la merde ces bouteilles. Il mit un moment avant de trouver sa chambre, les vertiges et la migraine n’aidant pas, il dût faire demi-tour lorsqu’il se rendit compte qu’il l’avait dépassée depuis dix minutes. Mais quelle idée stupide d’avoir une baraque aussi grande ! Il fut heureux de ne croiser ni Aalis, ni Abby. Abby n’était certainement pas là, lorsqu’il organisait des soirées, elle dormait chez ses grands-parents, elle avait dû prendre le chien puisqu’il ne l’entendait pas aboyer. Okay, Ben avait acheté un chien à Abby pour éviter qu’elle ne se sente en manque d’affection, c’était assez nul mais ça l’arrangeait bien. Elle passait tout son temps libre avec ce chien et en plus il faisait chier les parents d’Aalis, c’était tout bénef. D’après ce que le vendeur avait dit, et ce qu’il avait retenu, il s’agissait d’un berger allemand, un mâle, il avait environ six semaines et Abby l’avait appelé Wild, un mélange de sauvage et d’Oscar Wilde. Bref, c’était un gentil chien, bien qu’un peu trop joueur au goût de Ben, il était câlin et protecteur. C’était une excellente chose pour sa fille dont il ne s’occupait pas. Il supposa qu’Aalis dormait dans une autre chambre avec un homme. Très bien, il allait pouvoir cogiter seul. Il prit une douche brûlante, peut-être trop… Il enfila un caleçon, pour une fois, un jean noir et une chemise noire dont il ne ferma pas les trois boutons du haut (comme sur l’avatar). Il était fatigué de sa vie, un an et Tony hantait son esprit sans relâche, nuit et jours. Malgré ce qu’il avait espéré, il n’aimait toujours pas Aalis, ni sa fille. Il avait juste besoin de son meilleur ami. Son crétin de frère avait failli gâcher son mariage, il avait gardé une cicatrice de la bague pendant un petit moment, mais il avait eu la décence de ne pas revenir le faire chier trop souvent après cela. Il avait une vie inintéressante et ennuyeuse de riche…. Mais il adorait ça avant. Maintenant qu’il était marié, il ne pouvait plus sortir la nuit pour voler, c’était beaucoup moins excitant… Alors il baisait pour oublier que sans lui, sa vie était fade et insipide. Il se laissa tomber sur son lit dans un soupir, mélange d’extase et de lassitude. Il était heureux d’être seul pour une fois. Il regarda l’heure sur sa luxueuse montre posée sur sa luxueuse table basse. Il était onze heures… Et tous ces abrutis dormaient encore dans son salon. Il la mit à son poignet en la trouvant décidemment trop grosse et se retourna sur le dos.

Il ferma les yeux, il vit le visage de Tony. Il les rouvrit en pestant. C’était pour cette raison qu’il ne dormait plus… Déjà qu’il ne dormait pas beaucoup… Il avait besoin d’être complètement camé pour s’endormir en paix maintenant. C’était très énervant et terriblement pitoyable, il n’arrivait donc pas, à passer le cap ? A son âge, c’était nul de s’attacher autant… Il espérait que son ami ait un petit ami, soit heureux. Il n’avait aucun contact avec lui… C’était peut-être une séparation un peu trop violente pour son pauvre cœur déjà tant éprouvé. Il sentit soudainement une douleur dans son avant-bras, il constata qu’il avait un petit bout de verre coincé dedans. Il était stupide. Stupide et insensible à la douleur… Ah non, ça c’était un des effets de la cocaïne. Il se leva, attrapa la pince à épiler d’Aalis, se retira le morceau de verre sans vraiment faire attention. La délicatesse et la concentration n’étant pas vraiment son truc, il se fit mal. Ses lèvres lâchèrent « putain », il n’était pas vraiment quelqu’un de vulgaire en société mais tout seul, il avait tendance à se laisser aller… Il chercha des bandages parce que finalement, sa petite entaille pissait le sang. Il se traitait intérieurement de looser quand il trouva de quoi se soigner. Il fit tout bien comme il faut malgré son inexpérience flagrante. Il savait à peu près comment faire puisque, lui aussi, il regardait Grey’s anatomy. Il vérifia que sa chemise n’était pas tachée et cacha le bandage avec sa manche. Ça lui apprendra à foutre le bordel. Il se faisait mal tout seul maintenant… Il n’avait vraiment pas besoin de ça ! Les cicatrices ne rendaient pas un mec attirant contrairement à ce que certain pensait… Surtout lorsqu’il fallait expliquer leur provenance, il se voyait bien dire « Je me suis coupé avec une bouteille de whisky, j’ai oublié d’aller à l’hôpital et on m’a amputé du bras. » … Non, il divaguait. Il n’avait pas envie de devenir hypocondriaque avec l’âge… Il chercha un chapeau approprié dans son immense dressing avant de se demander pourquoi il s’habillait… Il n’avait rien prévu aujourd’hui… C’était par habitude. Et puis, il voulait virer les invités de sa fête trop arrosée d’hier soir, et il voulait être classe pour le faire. Il mit une paire de chaussure noire et attrapa un chapeau et des lunettes de soleil. Il s’admira dans le miroir en souriant, il adorait son look. Bon les lunettes n’étaient pas obligatoires mais il avait des jolis cernes et ses pupilles ne s’étaient pas encore remises de sa soirée… Ou il s’était couché tard, ou il avait un peu abusé. Dans les deux cas, il ne voulait rien savoir, il aimait bien ne pas se rappeler parfois, il avait déjà vu un ami se faire sodomiser par une fille avec un gode-ceinture lors d’une fête, et son ami en question ne se souvenait de rien, heureusement pour lui… Ben se rendit compte à cet instant qu’il devait cesser de faire ces soirées, un jour il se retrouverait dans un truc SM… Oui, pour info, Ben n’avait jamais participé aux fêtes SM… Logique, mais bon… On ne pouvait jamais prévoir… Il devait arrêter de participer à tout ça. En plus, il n’avait pas envie de devenir accro à la cocaïne ou au whisky, ce qui était certainement en train de se produire. Seigneur… Il était tombe bien bas.

Ben éclata de rire, tout seul, comme le pauvre fou qu’il était en train de devenir. Il était triste de se voir dans un tel état, entre euphorie et dépression… Il n’y avait qu’un pas jusqu’à la tentative de suicide… Non, jamais il ne ferait ça, il était bête mais tout de même… Il aimait trop la vie… Enfin, il l’aimait avant, quand il y avait Tony. Il devait cesser de penser à lui ! Il était parti, c’était une bonne chose ! Il vivait sa vie, il était chanteur, il était connu maintenant, c’était super… Super ouais. Et grâce à lui, parce qu’au fond, il n’était pas un égoïste narcissique sans cœur, parce qu’il avait trouvé la meilleure productrice pour son ami et qu’il l’avait payé à sa place, tout ça pour qu’il soit simplement heureux. Et son frère osait le traiter d’ingrat ? Non, il savait être gentil, sans rien attendre en retour lui aussi… Mais il ne l’était qu’avec Tony. Il s’apprêtait à sortir mais quelqu’un entra dans la chambre. Aalis, charmante Aalis. Femme adorée. Elle sembla heureuse de le croiser, elle posa un baiser sur ses lèvres, lui retira ses lunettes, lui sortit en riant « Tu as vraiment une sale gueule, tu t’es pas raté hier. » et les lui rendit. Ben les remit avec un sourire bien que sa première pensée fut « Ah bon ? j’avais pas remarqué ! ». Idiote d’Aalis. Elle lui demanda de l’attendre, prit une douche, s’habilla. De quoi avait-elle besoin ? Avaient-ils prévu de passer la journée ensemble et il ne se souvenait de rien ? C’était possible, c’était probable même. En réalité, le problème n’était pas qu’il avait une mauvaise mémoire, c’était surtout le fait qu’il n’écoute jamais ce qu’on lui disait. Aalis le regarda en soupirant… Voilà. Il avait encore oublié quelque chose.

-Tu as oublié…
-Quoi ?
-On va voir un concert aujourd’hui. Au Kansas. Et si tu veux qu’on arrive à l’heure, il faut partir à midi, il y a quatre heures de vol.
-Un concert ? Y’a Chris Brown en bas, tu peux lui demander de te chanter un truc, il serait trop heureux de te faire plaisir… En échange de tes lèvres pulpeuses sur sa petite queue… J’espère que tu n’as pas peur d’un peu de violence.

Ben attrapa Aalis, posa un baiser sur sa bouche. Elle sourit et lui donna une légère claque sur la joue. Il était rare que Ben parle ainsi d’un invité… Mais bon, personne ne pouvait le blâmer de se moquer de Chris Brown.

-Si Chris Brown est là, il doit être à moitié mort. Dépêche-toi, le jet est prêt à partir.

Ben, obéissant, suivit Aalis. Il indiqua au nouveau majordome de réveiller tous les invités, de les remercier pour la soirée et de les faire partir rapidement. Une limousine les attendait, Ben monta avec son épouse. Quatre heures de vol pour aller voir un concert d’on ne sait qui. Qu’est-ce qui lui avait pris ? C’était trop compliqué de faire venir les chanteurs directement au manoir ? … Elle avait envie de voyager ? Et pourquoi ne lui avait-elle pas dit qui était le chanteur… Il cacha son énervement derrière un sourire et prit la coupe de champagne qu’elle lui tendit. Voilà le seul bon côté d’une limousine… Les bouteilles de champagne. Ils arrivèrent à l’aéroport. Effectivement, le jet était prêt. Elle avait dû s’en occuper puisque Ben ne se souvenait pas l’avoir fait. Il s’installa et au décollage, une hôtesse vint lui faire un strip-tease. Il aimait ce confort, cette richesse… Qui pouvait se vanter d’avoir des hôtesses de l’air strip-teaseuses ? Les filles se relayèrent jusqu’à ce que Ben en choisisse une. Il lui fit l’amour sur les sièges, pendant qu’Aalis s’amusait avec un steward. Ils faisaient tous les deux un couple bien pervers. Bon enfin, l’hôtesse de l’air n’eut pas l’air trop réticente, il leur demandait avant de les baiser, il n’était pas un sauvage non plus. Elle était mignonne, elle avait des couettes. Il ne posa pas un seul baiser sur son corps, se contenta simplement de la prendre, sans amour, juste par ennui, par envie perverse et sans but. Il était horrible, il devait avoir une sacrée réputation auprès de ses employés. Il ne savait jamais si elles acceptaient par peur d’être virée ou parce qu’elles en avaient envie. Il supposa que celle-là en avait envie. Et puis, il s’arrêta. La fille se rhabilla et reprit son travail. Voilà qui était fait. Il entendit les gémissements du jouet d’Aalis jusqu’à l’atterrissage. Elle ne savait pas s’arrêter. Il était seize heures lorsqu’ils arrivèrent. Ben et Aalis montèrent dans la limousine et se rendirent à l’hôtel. Elle avait loué une chambre d’hôtel pour la nuit, bien qu’elle sache que ni l’un, ni l’autre ne dormirait à l’hôtel de toute façon. Elle le fit remonter dans la voiture à vingt heures trente. Avant qu’ils n’arrivent, elle lui banda les yeux. Ben se débattit mais elle ne voulut rien entendre. Elle le guida, il devait être ridicule, jusqu’à leur place et lui enleva finalement le bandeau. Quelle idiote. Elle lui fit un sourire malicieux et attendit que le concert commence.

Ben reconnut Tony tout de suite… Evidemment. Il soupira. C’était de très mauvais goût, voire vicieux. Non, elle ne pouvait pas savoir. Il hésita entre éclater de rire et fondre en larme… Il ne fit ni l’un, ni l’autre. Rire avant même que la première chanson ne commence serait déplacé et il n’avait pas pleuré depuis longtemps maintenant. Il devait avoir sept ans la dernière fois, et il venait de déménager et de quitter son meilleur ami. Bon ce n’était pas si grave. Il ne saurait jamais qu’il était venu, Ben sortirait et ils ne se reverraient jamais plus. C’était un bon plan, simple, concret… Mais voilà. Ben ne devait jamais faire de plan sinon, il était certain de tout foirer. Encore aujourd’hui, il n’échappait pas à sa malédiction. Dès la première chanson de Tony, il changea d’avis. Il devait lui parler, le voir. Il n’applaudit pas… Il voulait donner l’impression à son épouse qu’il s’ennuyait pour qu’elle ne refasse jamais un truc pareil mais c’était trop tard. Dans sa tête, il voulait aller voir son ami, s’excuser. Il devait s’excuser, même si ça ne changeait rien, il avait besoin de le faire, de lui dire qu’il l’aimait aussi… Il soupira de lassitude, feignant la totale indifférence. Il écouta chacune des chansons avec un pincement au cœur, avant, il n’y avait que lui profitait du talent de Tony. C’était égoïste mais il aimait qu’il n’appartienne qu’à lui. Et puis… Vint la dernière… Ben fut touché, c’était craquant mais… Faisait-il cela à chaque spectacle ? Il pensait couper leur lien en étant aussi méchant, il pensait que son meilleur ami le détesterait, qu’il ne voudrait plus entendre parler de lui et au lieu de ça… Il lui dédiait une chanson, à chaque concert sans aucun doute, en espérant qu’un jour il soit là pour l’entendre. Quel crétin pitoyable… Il aurait pu attendre longtemps si sa chère et tendre ne l’avait trainé là de force. Ben fut néanmoins touché par la chanson, mais étrangement, elle ne l’aida pas à choisir. Il se demandait s’il ne valait pas mieux quitter cette salle et ne plus jamais revenir… Il ne pouvait pas faire ça. Pas après ce qu’il avait dit. A la fin du concert, il regarda Aalis.

-Pourquoi ?
-Bah c’est ton ami, je pensais que ça te ferait plaisir.
-Et bien non. Ne m’attends pas ce soir.
-Comme tous les soirs…
-Des reproches ?
-Du tout. Passe une bonne soirée, j’ai repéré un p’tit gars à croquer dans le hall tout à l’heure.

Ben la laissa seule, sur ces bonnes paroles. Il ne savait pas ce qu’il ferait le soir même mais il supposait que Tony allait le foutre dehors à coup de pied au cul et qu’il irait noyer son chagrin entre les bras d’une fille pulpeuse avec au moins un bonnet D. Sinon, il n’oublierait rien du tout. Le bonnet D faisait toute la différence. Il cessa de divaguer et demanda au premier agent de sécurité qu’il croisa où étaient les loges. Ce dernier lui répondit après avoir pris la carte d’identité de Ben et bien évidemment, quelques billets. Il le conduisit jusque devant la porte de celle de Tony. En fait, il hésita bien une dizaine de minutes mais, il frappa finalement puisque l’agent lui lançait des regards insistants, montrant qu’il avait autre chose à foutre qu’être là. En plus, il devait le trouver cinglé. Il était cinglé. Il attendait devant une porte. Lorsqu’il se décida, Tony vint lui ouvrir. Il était encore plus beau qu’avant… Ben s’en voulut un instant de s’imposer dans sa vie, à nouveau. Il lui fit un sourire peu convaincant, il était meilleur que ça d’habitude ! Il avait réfléchi à ce qu’il allait dire pendant tout le concert… Manifestement, ce n’était pas assez, il hésita encore pendant quelques minutes. Ils étaient l’un en face de l’autre et il n’avait toujours rien dit. Il ouvrit la bouche, plusieurs fois, sans rien dire. Oui, comme ça, il avait l’air encore plus stupide. Il sut finalement ce qu’il allait dire. Il prit une grande inspiration et se lança.

-Avant que tu ne dises quoique ce soit ou que tu me jettes dehors… Je suis venu m’excuser. Pendant tout le concert je me suis demandé ce que je pourrai te dire d’intelligent après ce que j’avais fait mais la réponse est rien… Parce que ce que j’ai dit était impardonnable, et pourtant tu me dédis une chanson… Alors, je pense que tu m’aimes encore et donc, je dois m’excuser, et si tu ne veux plus me voir après, je comprendrais. Je m’excuse de t’avoir traité comme un chien, même avant notre séparation. Je m’excuse de n’avoir jamais été là pour toi et de ne pas avoir joué le rôle du meilleur ami. Je m’excuse de t’avoir abandonné alors que ton père venait de mourir et si tu as besoin d’en parler, je suis là. Je m’excuse d’avoir agi comme un con tout au long de ta vie et de t’avoir fait tellement de mal. Je m’excuse d’avoir été aussi long à te dire que …

Il soupira. Il aurait voulu s’asseoir mais bon, ce n’était pas super poli, surtout qu’il doutait pouvoir rester après… Tony n’allait pas lui pardonner aussi facilement ? Il n’avait plus que deux mots à dire. Deux jolis mots. Deux mots qui lui paraissaient plus compliqués à avouer que dans ses pensées. Déjà, il avait eu du mal à lâcher tout ça, les excuses, ce n’était pas son truc, il n’en faisait que rarement et à peu de personne. Mais il avait merdé, il avait merdé grave avec Tony. Il avait agi comme un con. Bon… Au moins, il avait essayé, c’était déjà ça. Et puis une pause, c’était forcément bénéfique, hein ? … Ils n’avaient fait qu’une pause, n’est-ce pas ? Tony allait lui pardonner… Non, non. Il devait arrêter de rêver. Au moins, il acceptait de l’écouter mais il ne devait pas en attendre plus… Il risquait d’être déçu. Et il ne voulait pas être déçu. Il s’allégeait le cœur. Il en avait bien besoin. Il culpabilisait chaque jours d’avoir été un salaud. Il avait l’impression d’être son paternel, en moins terrifiant. Il n’avait été qu’un connard, et il avait besoin de s’excuser. Au moins, il arrêterait de culpabiliser. Même s’il ne voulait qu’une seule chose…

-Je m’excuse d’avoir été aussi long à te dire que … Que je t’aime. Ne dis rien. Je sais que te dire ça ne va pas te faire changer d’avis et tu as le droit de me haïr, il fallait juste que je te l’avoue… Et sache que je ne pensais pas un mot de tout ce que j’ai pu te dire ce jour là… Je t’aime et je ne peux rien y faire… Je…. Je ne voulais pas y croire mais voilà, c’est le cas. Tu hantes mes jours et mes nuits, je pense à toi constamment, même dans des situations complètement dingues ! Je pense à toi quand je me sens seul et quand je suis accompagné, je pense à toi quand je m’habille le matin et quand je vois un homme en costume, je pense à toi quand je déjeune le matin et quand je ne mange rien le midi, je pense à toi quand j’aimerai que quelqu’un soit attentionné avec moi et quand je rêve de notre enfance la nuit…, je pense à toi quand une femme m’offre un verre de champagne et quand un homme me fait signer ses fesses dans les salons… Je pense à toi quand je me déteste de t’avoir fait partir et quand je fais l’amour à ma femme… Mais je pense à toi chaque seconde de chaque minute de chaque heure, de chaque jour, toutes les semaines, de tous les mois de tous les ans depuis au moins deux ans. Et je t’aime, je n’ai toujours aimé que toi et je t’aime tellement fort que j’ai passé une année à me droguer et à boire pour t’oublier et que rien de tout cela n’a fonctionné…

Il lui sourit tristement. Après avoir dit un truc pareil, il avait peur de devoir partir, ça lui serait insupportable. Il ne voulait pas partir. Il voulait que Tony le prenne dans ses bras, qu’il lui dise en souriant qu’il lui pardonnait, qu’il l’aimait. Que tout était fini… Il voulait entendre ça, mais il avait tellement peur que de simples mots ne suffisent plus à le faire changer d’avis… Il avait été si dur avec lui… Si con. Il ne restait plus qu’un truc à régler entre eux. Ce qui les avait détruits au début… La sincérité. Ben n’était pas vraiment prêt à tout dire mais il le devait…

-Et… Tu... Euh… Si tu décides que… Enfin, si tu ne veux pas que je parte tout de suite, je suis prêt à être sincère avec toi. Je… suis prêt à te dire tout ce que tu veux entendre… Si tu me promets, de ne pas avoir pitié de moi.

Il lui fit un immense sourire, bien qu’il soit triste. Il souriait… Comme d’habitude.

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MessageSujet: Re: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeLun 30 Juil - 16:24

Ce que l'on a perdu ne revient jamais.

Impuissant, Anthony regarda Benjamin, refermant machinalement la porte lorsque ce dernier eut franchi le seuil de sa loge. Que venait-il faire ici ? N'en avait-il pas fini de le tourmenter ? Anthony ne pensait-il pas déjà assez à lui comme ça, tout les jours pour qu'il vienne le retrouver ? Bien sûr, au fond de son être, le jeune homme était soulagé, le vide qu'il avait en lui depuis le jour où il était parti du manoir semblait se reboucher à la vue de Ben. Tony aurait aimé être en colère, il aurait vraiment aimé gifler Benjamin, le mettre à la porte, lui hurler dessus. Mais sa gorge restait sèche, son cœur, seule mélodie dans ce silence pesant, battait à ses oreilles. Boum. Boum. Boum. Le mesure du temps qui passait. Anthony fixait Benjamin, cela devait être oppressant, mais il ne méritait ni sourire ni accueil chaleureux. Simplement ce regard suppliant. Parle, je t'en supplie, parle ou va t-'en parce que moi, je suis trop engagé pour te mettre à la porte. Alors s'il te plaît, abrège mes souffrances. La bouche de Benjamin s'ouvrait mais se refermait aussitôt. Il cherchait ses mots, était aussi muet que l'était Anthony. Ce dernier aurait souhaité dire quelque chose mais quoi ? Il attendit. Il voulait des excuses, il voulait un sourire, il voulait... Il voulait peut-être la lune. Car Benjamin ne s'excusait jamais, Benjamin ne regrettait jamais ses actes. Il s'agissait de Benjamin, après tout. Anthony pouvait lui pardonner n'importe quoi, il suffisait que l'homme qu'il aimait toujours le demande. Car oui, Tony l'aimait encore malgré tout. Il était censé le haïr, le maudire, lui demander de s'en aller avec une froideur extrême. Mais non. Anthony ne pouvait pas le haïr, c'était une chose inconcevable. Il avait passé une année horrible, une année vraiment très dure. Si, à des moments, il ne pensait pas à Benjamin, il dormait, discutait ou chantait. Et encore... Dans certains rêves, il voyait Ben, dans des discussions, il perdait le fil, se disant qu'il était bientôt l'heure de préparer à manger pour Ben, et la plupart de ses chansons étaient dédiées à Ben. Il était devenu dépendant, c'était dingue ! Anthony mordit sa lèvre inférieur, sans lâcher Benjamin du regard. Benjamin qui avait trouvé quoi dire car il prit la parole. Entendre sa voix fut libérateur. Anthony l'avait presque oubliée.

Les excuses... Anthony faillit sourire, mais il n'en fit rien. Pas le moindre petit spams au coin de ses lèvres. Pourtant Dieu seul sait qu'il les attendait ces excuses. Son cœur n'en battit que plus fort dans sa poitrine, plus rapidement. Un an de retard pour son père, mais ce n'était pas grave. Mieux valait tard que jamais. Anthony aurait aimé lui dire que ce n'était rien, qu'il ne le jetterai pas dehors. Mais il avait la très nette impression que c'est ce qu'il allait faire. Une année à espérer qu'il viendrait voir ses concerts et finalement, alors qu'il était prêt à l'oublier, que cette chanson était la dernière en son honneur, il revenait. Il revenait le hanter. Anthony en eu le souffle coupé. Il savait, bien qu'il n'eut aucune preuve pour le dire, que Benjamin c'était arrêté avant de lui dire qu'il l'aimait. Anthony se forçait à ne pas espérer ces paroles qu'il attendait depuis trois ans. Trois ans à aimer cet imbécile. Et même plus... Mais ça ne faisait que trois ans qu'Anthony s'en était vraiment rendu compte. Il s'excusa encore avant de... Anthony crut vivre un rêve. Un rêve, simple rêve. Il allait se réveiller et se rendre compte avec douleur qu'il avait tout inventé. Et il n'irait pas se recoucher, allant dans les bars. Oui. Il c'était endormi après le concert. Benjamin n'était pas là, ce n'était pas lui. Il ne pouvait s'excuser et lui dire... Qu'il l'aimait, si ? Anthony posa une main sur sa bouche pour empêcher un cri de franchir ses lèvres. Il ne rêvait pas. Il était réveillé, Benjamin présent. Tout cela était réel, bien réel. Anthony crut défaillir, mais ses pieds restèrent fermement plantés dans le sol. Il ne savait pas, là encore, quelle attitude adopter. Il explosait de joie mais sa conscience, la partie rancunière aussi infime soit-elle, lui hurlait que ce type n'était qu'un salop, un connard qui allait encore lui en faire voir de toues les couleurs s'il acceptait ses excuses. Il allait encore le malmener, lui faire de mal puis le jeter comme une vieille chaussette sale. Oui, mais... Mais il l'aimait. Mais il c'était excusé. Mais il n'avait jamais vécu pire année que celle qu'il venait de vivre. Jamais. Car même si Benjamin lui faisait mal, au moins il étaient ensemble. Là... Là ça n'avait pas été le cas. Et ça avait été horrible. Plein d'éléments jouaient pour qu'Anthony l'excuse. Mais cette petite voix dans sa tête, la voix de la raison sans doute, lui disait que non, que ce serait mal. Et Anthony décida d'écouter cette petite voix plutôt que son cœur.

Anthony écouta ses dernières paroles. Son bras était retombé le long de son corps et à présent, seule la froideur animait ses traits. Franc avec lui, vraiment ? Le jeune homme faillit lâcher un rire sarcastique. Il n'avait jamais été franc avec lui, jamais, alors pourquoi le serait-il tout d'un coup ? Anthony s'en voulait d'être aussi méchant, il s'en voulait d'écouter cette petite voix qui parlait dans sa tête, la voix de la raison... Ou de la fausse raison. Celle qui ne voulait pas pardonner, qui voulait protéger Anthony de se faire du mal à nouveau. Pourtant il était là. Il lui disait toutes ces belles choses, en face de lui, si près qu'Anthony n'avait qu'à tendre la main et le toucher. Il rêvait de le toucher. Sa peau si douce. Peut-être même lui serait-il permis de goûter à ces lèvres si tentantes désormais ? Il en rêvait passionnément. Il en rêvait depuis toujours et ces choses étaient prêtes à devenir réalité... Anthony déglutit. C'était à son tour de parler. A son tour de répondre à toutes ces belles choses. Ces belles choses qui lui étaient destinées de la part de cet homme merveilleux qu'il pouvait toucher en tendant la main. Il baissa la tête, pour la première fois il détacha son regard de Benjamin. Il se laissa tomber dans un fauteuil, à bout de toute énergie et plongea sa tête dans ses mains. Non, il ne pleurait pas. Il était simplement vidé. Vidé par ce qu'il venait d'entendre. Il tremblait et ne savait que répondre. S'il choisissait la mauvaise phrase, toute ses rêves s'envoleraient. Mais d'un côté, il ne pouvait pas lui pardonner. Pourtant, si Benjamin franchissait cette porte pour s'en aller et, cette fois, ne plus jamais revenir, Anthony s'effondrerait à nouveau. Il pensait déjà à la lame de rasoir qu'il avait utilisé pour se tailler les veines jadis, quand il était au fond du trou. Pourtant il n'avait aucune raison de faire ça. Cette solution n'était que pour les lâches, et il n'était pas lâche. Si tu ne l'es pas, alors regarde-le, si tu ne l'es pas, alors dis-lui que tu lui pardonne. Vis tes rêves, mon chou. Anthony redressa lentement la tête vers Benjamin. Il était toujours là. Ce n'était vraiment pas une chimère. Le jeune homme se releva, cachant habilement ses légers tremblements, et s'approcha tout près de Ben. Si près qu'il sentait son souffle sur son visage. Anthony serra les dents et repensa aux dernières paroles que lui avait dites Benjamin avant qu'il ne s'en aille. Il secoua la tête, un pâle sourire accroché à ses lèvres. Il secouait la tête pour tout ce que venait de dire son interlocuteur. Tu es indécis, pourquoi ? Tu as juste... A quoi ? Tout pourrait être simple, pourquoi est-ce que tu compliques les choses ? Anthony s'éloigna et finalement, se décida.

« Non. Non je ne veux pas de tes excuses, de tes paroles en l'air. Je ne veux pas, je n'ai pas besoin de toi ! J'ai refais ma vie, je suis un chanteur célèbre, j'ai des amis, des véritables amis qui ne me laisseront jamais tomber, eux. Qui ne sont pas égoïstes, qui ne reviennent pas après une année de silence pour te lancer à la figure des paroles que... Que tu aurais pu dire il y a longtemps ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu reviens, maintenant ?! »

Anthony avait hurlé sa dernière phrase. Il faisait les cents pas devant Benjamin, sans s'en rendre compte, complètement hystérique sans le vouloir. Il était au bord de la crise de nerf, trop d'années de pression, ou de silence. Il avait envie de continuer de hurler des paroles sans queues ni têtes mais il savait que ça ne l'avancerait à rien, mis à part de passer pour un fou. Il continua à faire les cents pas quelques secondes avant de se planter devant Benjamin, les yeux brillants, non pas de larme, mais de colère. Une colère pourtant bien faible et balayée par le doute et la peur. Il n'attendait aucune réponse. Il savait pourquoi. Benjamin l'aimait, il le lui avait dis. Ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre, n'était-ce pas évident ? Anthony aurait aimé prendre Benjamin par les épaules et le secouer comme un prunier. Mais il ne le fit pas. Il ne fit rien, il se contenta d'être là, de le fixer. Son regard était à nouveau devenu suppliant. S'il te plaît, abrège mes souffrances, Ben. Mais c'était déjà fait, pourtant, non ? C'était déjà fait. Ben ne pouvait faire plus, Anthony le savait. Ainsi, il le silence revint, le calme aussi. La tension brûlait tout les muscles du jeune homme. Vis tes rêves, mon chou, tu te rendras compte que la vie est trop courte pour être stupidement gâchée. Tony se laissa littéralement tombé dans les bras de Benjamin, passant ses bras autour de son cou, appuyant son corps contre le siens, tremblant de tout ses membres. Il ressemblait à un petit chien tout mouillé et malade. Il ferma étroitement les paupières. S'il ouvrait les yeux, tout cela allait disparaître. Il voulait garder Benjamin contre lui, il ne le laisserait plus partir maintenant. Au bout de quelques minutes, Anthony se dégagea très légèrement, assez pour se trouver face au visage de Benjamin et pouvoir plonger ses yeux dans les siens.

Anthony avait attendu longtemps, très longtemps pour qu'ils soient vraiment aussi proche. Anthony posa délicatement sa main sur la joue de Benjamin. Il était bel et bien réel. Il n'en revenait pas... Ce n'était décidément pas un rêve merveilleux. Anthony se recula encore un peu, afin qu'ils ne soient plus que face à face. Il fallait avoir les idées clair à présent. Tony avait failli mettre Ben dehors, mais au final... Il ne fallait pas faire ça. De toute façon, il en serait incapable. Incapable d'arrêter de l'aimer ou de le rejeter. Ses excuses lui allaient droit au cœur. Il ne lui en tenait pas rigueur, aussi cruel avait-il été. Il était revenu, c'est tout ce qui comptait. Il c'était excusé, c'était ce qui importait. Il l'aimait... Et ça, c'était la cerise sur le gâteau. Anthony voulait désormais ne vivre qu'avec lui, qu'en sa présence. Peut-être cette sensation de légèreté disparaîtrait-elle avec le temps, mais en cet instant précis, c'était la plus merveilleuse des choses. Il fit un geste de la main, l'invitant à s'asseoir sur l'un des fauteuils de la petite pièce. Ils allaient bientôt devoir quitter les lieux mais ce n'était pas un problème. Anthony pourrait toujours l'amener dans un bar ou à son hôtel. Enfin ils verraient, ils verraient. Anthony allait trop vite en besogne il ne lui avait encore rien dit après lavoir serré soudainement dans ses bras. Mais que dire ? Les mots se bousculaient trop vite dans sa tête pour qu'il puisse en saisir un au passage. Et quand bien même, il n'aurait su rien ajouter à la suite. Sa parole c'était mystérieusement envolée. Il sourit doucement, s'asseyant en face de Benjamin. Ils avaient le temps.

« Je... Ne sais... Je ne sais pas quoi dire. J'ai... J'ai passé une année à me demander si tu viendrais à mes concerts. Je ne pouvais pas revenir, moi, tu vois... Te revoir c'est bien. Non, ce n'est pas bien. C'est merveilleux. Tu s merveilleux pour moi, Ben. Je t'aime tellement, je t'aimerai toujours malgré ce que tu m'as dis, malgré tout. Tes excuses je les accepte, ça me fait plaisir que tu me le dise. Je... Je n'en reviens pas. C'est comme si un rêve se réalisait. Et si tu veux entendre ces mots : je te pardonne, et je t'aime. Je t'ai toujours aimé. Enfin pas toujours de la même façon mais... »

Et ce fut tout pour Anthony. Il lui sourit doucement, encore une fois. Son cœur battait un peu moins vite dans sa poitrine. Il savait qu'il serait toujours franc à partir de maintenant. Il n'en voudrait jamais à Ben. Enfin... Au fond si, mais après de si belles paroles, comment être rancunier, comment ? Il se laissa charmer, il espéra simplement, encore, que ce n'était pas un rêve. Il plongea son regard dans celui de Ben.

« Je souhaite que tu restes pour, si tu veux, me dire les choses qui te tiennent à cœur. Nous avons tant de choses à nous dire, après tout... Mais je souhaite aussi que tu restes parce que... Une soirée avec toi ce serait trop peu. Si tu as le temps, voudrais-tu bien rester plusieurs jours ? J'ai une chambre à l'hôtel, nous pourrons être bien, quelques jours pour... se retrouver ? Et parler là-bas... Ou ici. C'est égal tant que tu es là, que tu restes. »
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeLun 13 Aoû - 1:53

Ben n’osait pas bouger, il avait peur de faire un geste qu’il n’aurait pas dû faire et d’être jeté dehors par Tony. Je t’en prie. Ben était terrorisé, il avait dit ce qu’il avait sur le cœur… Enfin presque, mais, il avait dit l’essentiel et il ne pouvait croire que son meilleur ami allait le foutre à la porte. Il ne méritait que ça mais… Tony pardonnait toujours tout, alors pourquoi ne le ferait-il pas aujourd’hui ? Il le regarda s’asseoir, ne sachant pas s’il pleurer ou s’il tentait de prendre une décision. Il n’avait attendu que quelques minutes mais c’était déjà trop long. Tony l’aurait déjà pris dans ses bras pour lui dire que tout allait bien, qu’ils ne se quitteraient plus. Ben ne souhaitait que cela, même s’il savait que ce n’était pas ce qui arriverait. Il avait mis trop de temps à s’excuser, trop de temps à se montrer. Une année, sans un mot, c’était trop long. Mais Tony ne l’avait pas oublié, il chantait encore pour lui, un an après. Il l’aimait encore parce que justement, c’était Tony. Ben le vit s’approcher de lui avec espoir. Tu me pardonnes, hein ? Non. Il secouait la tête. Quel idiot il était, pour croire que tout irait bien. Non, ça ne pouvait pas aller bien, il l’avait mis dehors en lui balançant des phrases horribles. Même Tony, qui était son parfait opposé, qui était la gentillesse incarnée, même lui ne pouvait pardonner un truc pareil. Il avait été trop con. Pourquoi changer une équipe qui gagne ? … Qui gagnait quoi ? Une femme ? Une fille ? Un chien ? De nombreux hommes ne rêvaient que de cela, une famille aimante, de l’argent et des belles voitures. Alors pourquoi Ben ne voulait que ce qui lui échappait ? Il serra les poings, il s’empêchait de caresser le visage de Tony. Et puis, il s’éloigna de lui. Ben était prêt à partir, qu’importe. Tant que son meilleur ami était heureux, tout allait bien. Il avait vécu une année sans intérêt, il était quasiment devenu alcoolique bien qu’il refuse de se l’avouer. Mais si Tony était heureux… C’était l’essentiel.

Ben écouta, il avait envie de pleurer. Il n’y a que les gosses qui pleurent, t’as plus cinq ans mon vieux. Il retint ses larmes, se demandant de toute façon si elles couleraient. Tony ne disait que la vérité après tout. Sauf pour la dernière phrase, Ben n’aurait jamais pu dire cela avant. Il le savait depuis un moment mais, il avait appris à haïr ce genre de sentiment, à les repousser. Il avait besoin de temps, de courage aussi, sans se vanter, c’était difficile de renier tout ce qu’on lui avait toujours dit. En gros, il s’était fait une année de thérapie avec lui-même. Et il avait réussi, il avait dit ce qu’il avait sur le cœur, mais c’était trop tard pour Tony, et c’était compréhensible. Il baissa les yeux, il ne pouvait pas lui dire cela… Il devait simplement avouer qu’il avait eu besoin de temps pour faire le point. Même s’il était allé un peu fort dans la rupture alors qu’il aurait pu demander à Tony de prendre des vacances pendant une année. Cela aurait été moins violent. Mais voilà, comme d’habitude, il y pensait après. Maintenant, il devait réparer ce qu’il avait brisé, et le cœur de Tony était la chose la plus difficile qu’il eut à réparer. Il revint vers lui. Il agissait comme un dingue échappé d’un asile, mais après tout, c’était une réaction normale et pour une fois dans sa vie, Ben se garda bien de faire le moindre commentaire. Il pensait qu’il allait le jeter dehors. Dépêche-toi, s’il te plait. Tu crois que j’ai envie de pleurer devant toi ? Non, il ne pleurerait pas, il se connaissait trop bien. Dommage, Tony aurait peut-être changé d’avis ? Et puis, il se laissa tomber dans ses bras. Ben retint un soupir de soulagement. Il le serra contre lui. Enfin. Ils étaient enfin ensemble. Ben sentit le contact plein de douceur de la main de Tony sur sa joue. C’était complètement dingue cette situation, il aurait dû trouver cela horrible, dégoutant, mais il fut envahi d’une joie immense. Tony était dans ses bras et il n’attendait que cela depuis des années. Ils se détachèrent l’un de l’autre. Ben sut qu’il lui pardonnait et il se trouva incroyablement pitoyable et égoïste mais Tony lui pardonnait… C’était tout ce qui comptait, sa conscience était paisible et ils n’allaient plus jamais se quitter dorénavant.

Ben s’installa dans un fauteuil, il était soulagé, soulagé de ne pas avoir à partir après s’être ouvert à lui, soulagé que Tony lui pardonne comme à son habitude, soulagé d’être libre de ses sentiments. Pourtant, il n’osait pas encore sourire. Il avait peur qu’un sourire en ces circonstances soit mal interprété. C’était stupide mais pour une fois qu’il réfléchissait un peu avant d’agir. Il se contenta de regarder Tony avec toute la douceur et la reconnaissance que ses yeux pouvaient exprimer. Ben le trouva adorable. Il jugea inutile de lui dire qu’il ne serait peut-être jamais revenu sans Aalis… Il était de toute façon, inutile de parler d’elle. Oui, ils étaient en plein rêve… Du moins, c’était l’impression que tout cela donnait. Un merveilleux rêve, plein de tendresse et d’amour, comme dans un film. Il lui pardonnait, il avait dit des choses affreuses et il lui pardonnait. Ça le rassurait tellement de l’entendre dire cela. Dans sa situation, Ben n’était pas certain qu’il aurait pardonné… Quoique c’était difficile à imaginer, personne ne lui parlait comme ça depuis la mort de son père… à part Ian peut-être… Sauf qu’encore une fois, les deux cas étaient bien différents. Il n’avait jamais pardonné à son père mais il aimait Ian. Il sourit à Tony. Son sourire revenait automatiquement quand il pensait à son père. Penser à eux dans un moment pareil, il n’avait pas honte ? Et puis Tony reprit la parole. Rester ? Mais il n’avait plus l’intention de partir. Il ne le quitterait plus jamais. Il l’aimait bien trop pour ne pas rester avec lui alors qu’ils venaient de se retrouver. Ben préférait cependant lui parler à l’hôtel. Il devait bien y avoir de l’alcool là-bas, histoire de se donner du courage ? … Non mais quel crétin, il pensait déjà à boire. Il était complètement alcoolique… Pff, qu’importe. Cela passerait ? Il soupira avant de dire à Tony qu’il souhaitait discuter dans sa chambre d’hôtel.

Sur le chemin, Ben aurait voulu dire quelque chose. Même parler de n’importe quoi aurait pu être bien mais il ne put le faire. Il tournait des centaines de phrase dans sa tête pour trouver la meilleure façon de lui parler de lui. Plus de secret entre eux, plus facile à dire qu’à faire. Il en vint à la conclusion qu’il n’y avait aucune manière subtile de lui avouer tout cela… Avec un sourire, ça passerait bien, nan ? Fort heureusement, l’hôtel n’était pas loin. Le silence n’eut pas le temps de se faire pesant. Ils prirent l’ascenseur, dernier étage. Une suite luxueuse. C’était étrange de voir que Tony pouvait se payer ce genre de chambre. Tant mieux pour lui, il ne manquait de rien… Camille avait fait du bon travail, comme d’habitude. Ben avait soif. Il fut tenté de demander à Tony de lui faire un café, plutôt que de lui sortir une bouteille de whisky, mais il ne le fit pas. Tony n’était plus son majordome, et ils venaient juste de se retrouver, il était trop tôt pour lui donner des ordres. Il regarda la chambre, au moins il avait de la place. Il hésita à se coucher dans le sofa… Mauvaise idée une fois encore. Il s’assit simplement, et attendit que Tony le rejoigne. Il s’installa à côté de lui. Ben se tourna vers lui. Il avait envie de l’embrasser, de lui prendre la main mais il n’osa pas. Il l’avait fait des centaines de fois, des milliers de fois même, avec des femmes… Avec Tony, c’était complètement différent. Il passa une main dans ses cheveux et regarda Tony dans les yeux, presque décontracté. Il décida de ne pas lui parler tout de suite. Pour le moment, il avait juste besoin de lui dire qu’il l’aimait, qu’il ne le quitterait plus jamais.

-… J’avais tellement peur que tu ne me pardonnes pas. J’ai vraiment été con… Mais je serai très heureux de rester avec toi quelques jours, je n’ai, de toute façon, pas l’intention de te quitter une troisième fois. C’est vraiment dommage pour toi mais tu vas devoir me supporter jusqu’à ta mort maintenant parce que plus jamais je ne te forcerai à partir.

Ben lui sourit. Tellement de chose à se dire ? Ben avait du mal pourtant… Peut-être qu’ils n’avaient pas besoin de mot ? Ben prit la main de Tony dans la sienne, il croisa ses doigts avec les siens. Il avait attendu ça tellement longtemps. Mais en pensant cela, il se rendit compte que Tony devait attendre depuis encore plus longtemps. Il s’approcha lentement du visage de son ami. Il posa un baiser sur ses lèvres. Amoureusement. Pour la première fois de sa vie, il embrassait quelqu’un avec amour. Il n’avait pas songé une seule seconde que ça puisse être aussi parfait. Il prit doucement son visage avec son autre main et le ramena contre ses lèvres une fois de plus. Comme il l’aurait fait avec une femme pour la séduire. Sauf qu’il ne cherchait pas à séduire Tony, il voulait simplement le sentir près de lui, être dans ses bras. Il s’écarta un peu, le regarda dans les yeux et lui sourit. Sincérité, hein ? Ils ne devaient pas retomber dans leur vieux travers. Bon Dieu c’que c’était difficile. Il était partagé, la joie d’être avec Tony et l’envie maladive de lui parler pour se soulager. Il lui lâcha la main. Il avait encore soif.

-Tu n’aurais pas du jus de goyave, je meurs de soif ! Il regarda Tony hocher la tête et lui apporter son verre de jus de goyave. Il le prit. Merci…

Il trempa ses lèvres dans le jus de fruit en se demandant pourquoi il voulait boire ce truc ? Il aurait dû demander du whisky ou rhum. Quelque chose de masculin… Mais non, il souhaitait avoir les idées claires pour parler à Tony. Mais il aurait voulu boire quelque chose de fort pour se donner du courage… Pourquoi était-il toujours aussi compliqué ? Tout cela n’avait jamais posé le moindre problème alors pourquoi n’arrivait-il pas à le dire maintenant ? Peut-être parce que finalement, les blessures étaient encore trop profondes ? Il n’arrivait même pas à en parler à son meilleur ami. La misère. Il termina son jus de fruit et posa le verre sur la table basse. Il hésita. Il songea à montrer son dos à Tony mais il se rendit compte que c’était trop violent. Il supposa que son sourire ne mettrait pas Tony trop mal à l’aise. Il prit le visage de son ami dans ses mains et posa un baiser sur ses lèvres. Il se sentait merveilleusement bien. Être avec Tony, il attendait cela depuis une année, alors maintenant qu’il pouvait le serrer dans ses bras, il était vraiment heureux. Presque trop, ça devenait étrange comme sensation. Il n’y avait pas une fausse note, juste de la joie et du bonheur ? Lui, il avait le droit d’être heureux ? Il n’y croyait pas. Il lâcha le visage de Tony et le regarda dans les yeux. Il lui prit les mains et inspira profondément.

-Bon. Je dois être sincère avec toi parce que… Parce que ça nous a pas tellement réussi de se cacher plein de trucs. Il attendit quelques secondes. Je… C’est un peu difficile à dire mais, en fait, tu ne me connais pas vraiment. Il lui sourit tendrement en serrant ses mains, c’était la meilleure façon de masquer son envie de pleurer. Je suis né en France, ça tu le sais. J’ai déménagé à Londres peu de temps après puis à Manchester et nous sommes retournés en France. Bon voilà, sauf que je… Je ne veux surtout pas que tu aies pitié de moi, jamais, tu entends ? … En fait, je… Mon père n’était pas quelqu’un de très gentil… Il était même terriblement con. Il me battait… Souvent, très souvent… Trop souvent. Je… J’ai survécu, hein ! Mais … J’ai encore les cicatrices sur le dos, tu sais… Sous mes tatouages. Il était un adepte du péché et de la bible et j’étais un putain de pécheur, mon esprit de contradiction aidant, il avait toujours de bonnes excuses pour me frapper et … évidemment, mon frère est comme lui… Et je pourrais me défendre mais… Mais… Je ne sais pas. Ben ferma les yeux quelques secondes, il inspira lentement puis les rouvrit en souriant sereinement à Tony, des années de méditation et de maîtrise de soi pour en arriver là. Désolé, c’était nul de balbutier autant pour ça. Pour faire plus rapide, je ne t’ai jamais dit que mon père me battait à coup de fouet et autres joujous peu recommandables, mon frère aussi mais avec les poings. Ma mère ne semblait même pas compatir. Après mon bac, je n’ai pas fait d’étude, j’ai vécu de belles années comme pickpocket et puis j’ai écrit des bouquins et tu es arrivé. Je n’ai jamais rien pu te dire avant, mon père m’a élevé avec l’idée que tu me conduirais à ma perte, que j’irai en enfer à cause de toi, que l’homosexualité était un péché mortel. A 7 ans, il était persuadé que tu étais homosexuel. J’ai mis un peu de temps à me sortir ça de la tête et à accepter tout ce que tu représentais. Mais je suis tellement heureux qu’il ait eu raison. Parce que je t’aime. Il n’y a que toi qui compte et il n’y a toujours eu que toi. Tu es la seule personne que j’aie aimé dans ma vie et tu le seras toujours, j’en suis persuadé. Je suis désolé d’avoir pris mon temps.

Il soupira de soulagement, toujours avec un magnifique sourire sur le visage comme si tout cela n’était rien. Il avait besoin de sourire, de paraître heureux. Même s’il n’avait plus besoin de le paraître maintenant. Il était vraiment heureux. Il déboutonna la chemise de Tony ou lui enleva son t-shirt, c’est selon. Il monta à cheval sur ses jambes et posa un baiser sur ses lèvres. Maintenant, il était plus heureux que jamais. Plus heureux que la fois où Tony et lui avait fabriqué une cabane complètement nulle qui tombait en ruine et qu’ils adoraient pourtant. Il était plus heureux encore que la fois où Tony et lui s’étaient invités à un enterrement et où ils avaient chanté une vieille chanson d’amour. Les invités les avaient alors ramenés chez eux et Ben avait reçu l’une des plus grosses corrections de sa vie, les enterrements religieux étaient sacrés. Il était plus heureux que la fois où Tony lui avait proposé de faire une maquette d’avion. Il était plus heureux que la fois où il avait diné chez les parents de Tony, tout le monde riait et ils avaient joué à la console avec sa sœur et pour la première fois de sa vie, il s’était senti normal et aimé par des gens. Et en embrassant son ami, il se rendait compte que les seuls souvenirs joyeux qu’il avait, étaient avec Tony. Il se souvenait de chaque instant passé avec lui parce que c’était la seule personne qui lui avait offert une enfance. La seule famille qu’il avait eue. Ben le serra dans ses bras avec amour puis le regarda dans les yeux.

-J’ai tellement besoin de ton amour. J’ai passé une année si… Difficile. Sans toi, c’était une véritable torture. J’étais en train de penser à tout ce qu’on avait vécu ensemble, notre vieille cabane et la maquette d’avion et… Puis ta famille. Je voulais te dire à quel point je les appréciais, tu avais tout ce que je n’avais pas. Bref, je ne sais pas si tu te souviens, un jour, tes parents sont venus nous voir pendant qu’on jouait et ils m’ont posé plein de question sur ma famille. A l’époque, nous n’avons pas fait attention mais je suis persuadé que tes parents savaient que j’étais maltraité, je pense que c’est à cause d’eux que j’ai déménagé. Si j’avais été moins égoïste… J’aurai pu les remercier, au moins ton père… Au lieu d’agir comme un salopard avec toi… Je m’en veux un peu… Il lui sourit. Mais passons. Je ne suis pas là pour m’apitoyer sur mon sort, aussi funeste soit-il. Ça aurait pu être pire, non ? Ben tentait de voir le bon côté. Mais alors, et toi, qu’as-tu fait pendant cette longue année, tu es devenu une grande star ?... Et puis si tu as des secrets dans ton enfance, n’hésite surtout pas, je sais bien que j’adore attirer les projecteurs sur ma petite personne mais pour une fois, je n’aime pas être le seul dans une telle situation.

Ben posa un baiser sur le torse de Tony puis descendit jusqu’à son nombril. Il fut tenté de lui faire une fellation là tout de suite mais déjà, il n’en avait jamais fait et doutait fortement de son efficacité… Au moins, il apprenait vite question sexe. Ensuite, il pensait que ce n’était absolument pas le moment, il venait de dire des trucs hyper joyeux, voire, il avait carrément plombé l’ambiance qui n’était déjà pas au mieux et puis c’était un peu tôt. Il l’aimait d’accord, mais pourquoi se précipiter ? … Ben le savait, évidemment. Il était mort de trouille. Il avait la trouille à la simple idée de devoir coucher avec Tony, il l’aimait, il en avait envie mais ça lui faisait peur. Il hésita avant de finalement reposer un baiser sur ses lèvres, plus tard, ils avaient tout le temps. Il caressa sa joue, se trouvant bien entreprenant pour un petit hétérosexuel. Peut-être qu’au fond, il avait toujours été gay.

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MessageSujet: Re: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeLun 13 Aoû - 23:15

Je t'ai couru après longtemps. A toi de courir à présent.

Soulagé. Voilà. Anthony était soulagé. Mais pas seulement ! Il était soulagé mais aussi heureux. Il se rendait compte à présent – plus qu'avant – que cette année avait été horriblement longue et douloureuse sans Benjamin. Sans le voir une seule fois, sans le toucher une seule fois, sans lui parler une seule fois. Juste penser à lui. Mais penser à l'homme aimé et ne rien pouvoir faire c'était... douloureux. Mais maintenant cette année était terminée, Anthony l'espérait de tout cœur. Il plongea son regard dans celui de Benjamin. Malgré le silence, il était très calme. Pourtant son cœur battait comme un fou contre sa poitrine, et le son se répercutait violemment à ses oreilles. Tout allait se dérouler ce soir. La scène qu'il attendait depuis si longtemps. Enfin... Il l'espérait. Il espérait vraiment que tout pourrait enfin se jouer et que cette comédie prendrait définitivement fin. Ben lui fit part de son envie de parler avec lui à l'hôtel. Soit ! Bien sûr, ce serait bien mieux de parler là-bas et de se poser tranquillement. La gorge nouée – par l'émotion, sans doute – Anthony hocha doucement la tête. Il saisit sa fin veste en tissu brun – c'était l'été, il faisait chaud dehors – et sortit de sa loge, fermant à clé derrière lui et les remettant à Paul, un homme qui les accompagnait depuis leurs début, un technicien. Ce dernier leur souhaita une bonne soirée avant de partir en sifflotant. Anthony avait complètement oublié son ex et son nouveau petit ami. Il ne pensait même plus au concert et aux acclamations. Tout ce qui l'importait c'était Ben qui se trouvait à deux pas de lui, si proche. Maintenant il pouvait lui parler, le toucher, le regarder. Mais il n'osait pas. C'était comme un rêve. S'il en abusait, il s’estomperait et il se retrouverait à nouveau tout seul. Alors durant le trajet qui les menait à l'hôtel, Anthony s'efforça de ne prononcer aucune parole. De toute façon, il n'aurait pas su quoi dire, tant de choses se bousculaient dans sa tête. Pouvait-il lui raconter tout ce qu'il avait fait, ce qu'il était devenu ? Il n'osait plus le toucher depuis qu'il lui était tombé dans les bas tout à l'heure. Ce serait peut-être trop demandé... Il se contenta de rapides coups d’œils comme pour vérifier qu'il se tenait toujours là, silencieux, rassurant. Ils entrèrent dans l'hôtel luxueux de la ville et se dirigèrent vers l’ascenseur, toujours en silence. S'ils avaient été seuls dans cette montée jusqu'au dernier étage, Anthony aurait sans doute prit la parole, aurait peut-être essayé d'embrasser Ben. Mais il avait l'impression que c'était trop tôt. Un peu de gêne empourprait ses joues à ces pensées. C'était lui le spécialiste dans les relations entre hommes, pas Benjamin. Mais... Ca faisait tellement longtemps, c'en était étrange.

Anthony ouvrit la porte de sa suite luxueuse et laissa Benjamin faire comme chez lui. Il savait que, de toute façon, il ne se gênerait pas, n'est-ce pas ? Parce que ce n'était pas le genre de Benjamin de faire des manières. Il s'assit d'ailleurs sur le sofa et, tranquillement, Anthony l'y rejoint et se posa à côté de lui. Leurs regard se rencontrèrent et Tony n'en décrocha plus. Il ne voulait brusquer les choses en aucune manière. Il avait l'impression que s'il faisait un pas trop grand dans la direction de Ben, ce dernier allait partir en courant, de peur. Anthony ne voulait pas qu'il parte en courant. Ce serait la fin de ce cour rêve. Benjamin était le pilier d'Anthony. Il c'était rendu compte que, sans lui, la vie avait un goût bien fade. Il avait reconstruit une vie pourtant. Une vie que beaucoup de personne convoiterait. Et bien qu'à certains moments, il soit réellement heureux, une part de lui pleurait intérieurement. Pleurait parce qu'il n'y avait pas Ben. Et dès qu'il se trouvait seul, de sombres idées traversaient son esprit. Notamment ce soir qu'il préférait oublier à jamais, lorsqu'il c'était plongé dans un bain brûlant, les lèvres pincées, les yeux rougies et que, à l'aide d'une l'âme effilée, c'était tailladé les veines. Il en gardait encore de larges cicatrices qu'il cachait habilement avec les manches longues de ses habits ou avec de belles mitaines. Il espérait de tout cœur que jamais Ben ne découvrirait cela. Il espérait qu'il ne s'en rendrait jamais compte. Car Anthony ne savait pas comment il réagirait. C'est vrai... Il était censé être le modèle de calme, de gentillesse. Anthony ne déprimait jamais, Anthony était optimiste, Anthony aimait la vie. Mais pendant une période, Anthony avait été dépressif, Anthony avait été pessimiste, Anthony avait haï la vie.

Benjamin prit la parole. Ils se regardaient toujours intensément. Un sourire fleurit sur les lèvres d'Anthony. Tout cela lui allait droit au cœur. Il ne le quitterait plus, hein ? Alors il ne partirait pas en courant si Tony l'embrassait, par exemple ? Il aurait aimé le faire, mais le silence avait été rompu, et peut-être aurait-ce été mal avisé de l'interrompre. Il avait des choses sur le cœur, c'était évident. Autant qu'il s'en libère. Finit l'hypocrisie, finit les secrets. Anthony était un spécialiste pour ne jamais dire ce qui le dérangeait, pour tout encaisser. Il était une grosse éponge. -Quelle métaphore !- Et à un moment donné, il l'éponge avait été pleine. Il avait fallu l’essorer. Le jeune homme ne voulait pas redevenir une éponge, ça avait été bien trop douloureux. La main de Benjamin prit la sienne. Anthony sortit de ses pensées et, bien qu'agréablement surpris, serra celle de son meilleur ami en retour. Il entremêla ses doigts au siens. Comme ce contact était agréable, doux, et même si apaisant ! Cela faisait si longtemps qu'il attendait ce simple contact. Son cœur bondissait dans sa poitrine de façon presque exagérée. Son ventre tourbillonnait, des milliers de papillons y étaient logés et battaient des ailes, le soulevant de terre. Le visage de Ben s'approcha du siens. Vraiment ? Cela était-il permis ? Les paupières d'Anthony tombèrent lentement, il s'abandonna à cette passion naissante. Leurs deux lèvres se touchèrent, ce simple contact fit frissonner Anthony. Ce baiser fut le plus beau qu'Anthony ait jamais donné à un homme. Premièrement parce qu'il était donné avec un amour véritable, brûlant de passion, mais également parce que c'était lui qu'il embrassait. Ce premier baiser céda la place à un deuxième, tout aussi parfait. Aucune fausse note... C'était merveilleux. Anthony posa sa main sur la joue de Ben, caressant, doux. Et puis le charme fut rompu. Mais ce n'était pas grave, parce qu'il reviendrait. Tony avait eu peur, un instant, de rougir comme une petite collégienne mais ce ne fut heureusement pas le cas. Il hocha doucement la tête suite à la demande de Ben. Il avait été grossier de ne pas proposer un rafraîchissement à son hôte. Avait-il donc perdu ses bonnes manières de majordome ? Il se leva et sortit une bouteille de jus de goyave. Quelle étrange demande. Heureusement que Tony avait pas mal de boisson de tout genre dans ce petit frigo. Du lait, du jus de pomme, du jus d'orange, du jus de goyave, du jus de raison, du champagne et du whisky. Et il n'avait rien acheté, c'était déjà là ! Le prix valait bien cela, au moins.

Lorsqu'Anthony lui donna son verre, le ''merci'' le choque quelque peu. Benjamin ne le remerciait jamais lorsqu'il était son majordome au manoir. Mais il était content de cet effort. Peut-être que cette séparation de un an avait été bénéfique au final ? Le jeune homme sourit doucement et se rassit à côté de son meilleur ami. Ou devrait-il employer un autre terme à présent ? Il était confus. Anthony posa des yeux emplis d'adoration sur Ben. Il n'avait plus à le cacher maintenant. C'était libérateur et ça avait dû l'être pour son meilleur ami. Du moins l'espérait-il. Les mains de Benjamin sur ses joues vinrent calmer ses légères craintes. Le charme revint dans ce troisième merveilleux baiser. Le chanteur fit glisser ses mains derrière la nuque de Ben et l'enlaça. Rester près, tout près de son corps. Comme ils étaient bien. Le cœur d'Anthony battait toujours à une allure affolante. Le charme ne fut pas rompu cette fois-ci. Benjamin attrapa ses mains dans les siennes et ils se regardèrent. Anthony se doutait qu'il voulait lui parler. Toujours attentif à ce que pouvait lui dire son meilleur ami, Tony attendit. Et ce qu'il entendit... Le choqua. Le choqua vraiment. Il ne c'était jamais douté de tout cela. Pas une seule fois, pas une seule seconde. Il eut un élan de compassion pour Benjamin mais n'en montra rien. Il avait promis de ne jamais avoir pitié de Ben. Il ne devait pas l'être. Il savait que ça pouvait être agaçant d'être pris en pitié, lui même n'aurait pas aimé. Pour Anthony, le fait que Benjamin ait été victime de violences était presque inconcevable. Mais cela expliquait beaucoup de chose. Et Tony se rendit compte qu'il avait été vraiment égoïste le jour où il était parti. Certes, il ne savait pas à l'époque mais la culpabilité tiraillait tout de même son estomac. Et il s'excusait de balbutier. Mais c'était bien normal pour une telle situation ! Anthony n'était pas sûr de vraiment vouloir connaître le fin mot de l'histoire, il en savait bien assez et il était un peu effrayé. Son père... Il était déjà bien inquiétant lorsqu'ils étaient enfants. Mais à présent, l'image que Tony avait gardé de lui se transforma en une hideuse silhouette de monstre. Il parla encore. Longtemps. Anthony l'écoutait, sans ciller. Benjamin avait besoin de quelqu'un sur qui réellement compter. Et Tony espérait être cette personne, savait qu'il pouvait l'être il l'avait déjà été. Il serra un peu plus les mains de son ami, pour lui signifier son soutient silencieux. Il ne fallait pas qu'il s'excuse d'avoir pris son temps. Peut-être bien que, après tout, ils ne se seraient pas retrouvés si Tony n'avait pas chanté. Il eut soudain honte d'être parti. Et pourquoi ? Parce qu'il en avait marre du comportement indifférent de Benjamin. Mais il n'avait jamais été indifférent, n'est-ce pas ? Il était simplement certain de ne pas l'aimer, et ça n'avait pas été possible à l'époque. Rien n'arrive jamais pour rien.

Anthony se demandait vraiment comment faisait Benjamin pour sourire ainsi. Pourquoi ne hurlait-il pas ? Pourquoi ne pleurait-il pas ? Mais... Peut-être l'avait-il déjà assez fait dans son enfance. Et dire qu'ils étaient amis et qu'Anthony n'avait jamais rien vu, même petits. Il se mordit la lèvre inférieure. Bien sûr il s'en voulait, son rôle aurait été de voir cela. Mais il n'avait rien vu. L'étreinte de Ben fut apaisante. Maintenant que Tony savait, il serait toujours présent, plus qu'il ne l'avait jamais été. Il rendit cet élan d'amour à Benjamin et le serra doucement dans ses bras, caressant délicatement son dos, de peur de peut-être lui faire mal. Benjamin s'installa à califourchon sur ses genoux après avoir déboutonné sa chemise. Anthony le regarda faire, surpris. Il était heureux, heureux qu'il ne parte pas parce qu'il avait peur ou parce qu'il lui avait dis trop de choses. Le jeune homme l'embrassa tendrement, ne pouvant s'empêcher de songer aux malheurs qu'il avait subis dans son enfance. Cela lui fendait le cœur mais il ne savait pas comment réagir. Tony lui sourit doucement et l'écouta parler encore. Il fut heureux - bien que ça soit un peu méchant – d'apprendre que l'année n'avait pas été difficile que pour lui. Au moins cela prouvait qu'il lui avait manqué... Mais s'il le lui avait déjà prouvé tout à l'heure. Anthony ne pouvait que pardonner à Benjamin. Il ne lui en voulait pour rien même si ces mots lui avaient fait mal lorsqu'ils étaient parti. Ce qui comptait c'est qu'ils étaient là, ensembles, et c'était tout. Il l'écouta parler de sa famille. Anthony écarquilla les yeux. Il se souvenait de la fois où il avait invité Benjamin et que ses parents avaient posé plein de question à ce dernier. Oui, oui. Il s'en souvenais parfaitement, comme si c'était hier. Enfin non, pas exactement. Mais il revoyait la scène par flash. « Ton père travaille où ? » « Tu es heureux chez toi ? » « Tes parents sont gentils ? » « Peut-être que nous les inviteront à dîner, c'est pour ça qu'on te pose ces questions, n'aies pas peur. » A la mention de son père, Anthony poussa un soupire inaudible. Il lui manquait, lui aussi. Mais les morts... sont... hé bien morts. Alors il ne fallait pas s'attarder là-dessus. C'était étrange de voir Benjamin positiver. Surtout pour ce genre de choses... Mais c'était sans doute normal après tant d'année. S'il n'avait vu que le négatif, peut-être serait-il mort ou en dépression, non ? Anthony ne lui donnerait, en tout cas, jamais assez d'amour. Le fait que Benjamin s'intéresse à ce qu'il était devenu toucha Anthony. Il avait changé et faisait de réels efforts, c'était mignon.

Les baisers que posa Benjamin sur son torse firent frissonner tout le corps d'Anthony. La vision des jambes de Benjamin enroulées autour de lui s'imposa à son esprit. E son corps réagis instantanément. Franchement... Penser à cela alors qu'il venait de lui faire d'importantes révélations. Et pas des moindres. Il posa sa main sur la joue de Ben, pensant plutôt à l'enfer qu'il avait du vivre pour calmer ses ardeurs. ( C'est peut-être méchant d'utiliser cela pour ne pas penser au sexe ? /zbaff ) Il l'embrassa plutôt. C'était déjà bien. Il ne voulait pas brusquer les choses et ils avaient le temps à présent. Rien ne les pressait. Vraiment rien du tout. Les yeux d'Anthony semblaient briller de plaisir et d'amour. Il caressa les cheveux de Benjamin avec tendresse. Il devait parler, dire quelque chose, ce serait bien.

« Je suis réellement, et sincèrement désolé pour... tout ça. C'est horrible, et je ne sais pas du tout comment je dois réagir. Mais, si ça peut t'aider, saches que tu auras toujours tout mon amour, je t'aime. Je t'aime depuis bien longtemps et je suis heureux que ce soit désormais réciproque. Je veux que tu saches que tu auras toujours mon appuie et mon soutient, quoiqu'il arrive. »

Anthony savait que ça ne suffisait peut-être pas. Du moins il avait l'impression que ses paroles ne valaient pas grand chose pour réconforter les anciennes blessures de Benjamin. Il espérait qu'avec le temps elles se refermeraient. Il joua quelques instant avec les belles mèches soyeuses de son ami. Qu'il était bon de se trouver là, comme c'était agréable. Il rejeta la tête en arrière, fixant le plafond blanc de la chambre d'hôtel auquel était accroché un magnifique lustre. Combien avait-il payé pour cette chambre déjà ? Il ne s'en souvenait plus. Le nombre de personnes à son concert était gigantesque, ce n'était pas comme s'il ne pouvait pas se permettre de louer une suite luxueuse. Benjamin n'était plus le seul riche de la pièce à présent ! Mais être riche ne faisait pas un grand effet. Comme on dit, l'argent ne fait ps le bonheur. Bon... Un peu quand même. C'était agréable d'avoir de belles choses et de ne manquer de rien. Mais l'argent n'était là que pour boucher les trous dans le cœur des gens, ça réconforte un peu. Bref. En tout cas, Anthony ne savait pas quoi dire d'autre. Il ne voulait pas montrer de pitié, puisque Benjamin le lui avait demandé. Ni trop de compassion. Alors quoi ? Comment était-on censé agir dans ce genre de situation ? Il soupira et redressa la tête, fixant Benjamin dans les yeux. Il lui avait manqué. Mais que lui raconter à propos de cette année ? « J'ai plein de nouveaux amis, je suis riche, j'ai une super chambre d'hôtel et tu as vu, j'ai une barbe mal rasée qui me donne l'air cool ! et parce que sinon, je louche. » Ca voudrait dire qu'il se débrouillait très bien sans Benjamin. Alors que c'était faux. A chaque sourire, à chaque fou rire qu'il avait eu avec ses amis, il avait eu mal au cœur. Parce que Benjamin n'était pas là à ce moment.

« Sinon je-heu... J'ai... En fait c'est dingue, je n'ai rien de bien intéressant à te raconter ! Mes costumes me manque un peu mais je dois avouer que le look que j'ai n'est pas mauvais. Il paraît que ça plaît au publique un chanteur « cool ». Et sinon j'ai... des amis. Camille, ma productrice, et puis les membres du groupe sont tous très gentils. Mais ce n'était pas complet sans toi. »

Il lui sourit tendrement. C'était vrai. Au risque de paraître fleur bleue et nian-nian, Benjamin était sa parfaite moitié. Et s'il n'était pas avec lui, alors Anthony ne pouvait pas être complet. Il attira doucement Benjamin à lui et l'embrassa tendrement. Ses lèvres se baladèrent au coin des siennes, descendirent lentement jusqu'à son cou et il continua ici ses doux baisers. Il ne voulait pas se montrer trop entreprenant. Pas encore. Benjamin avait d'énormes expériences avec les femmes, mais avec les hommes zéro. Anthony allait lui montrer, tout. Absolument toutes les petites choses agréables. Mais pas tout de suite, plus tard. Là ils se retrouvaient à peine. Ils s'aimaient à peine. Enfin... Plutôt, Ben venait de lui avouer ses sentiments. Alors il ne fallait pas aller trop vite, c'était une chose que Tony avait appris à ses dépends. Il logea sa tête sur l'épaule de Benjamin et ferma les yeux quelques secondes.

« Ce que je peux te dire, c'est que tu m'as manqué. Tu n'es pas le seul à avoir passé une horrible année. Je suis si heureux que tu aies trouvé le courage de me dire que ce que tu ressentais. Et je suis tellement désolé d'être parti maintenant mais... peut-être que c'était nécessaire au final. Je suis content de t'avoir retrouvé, que tu sois venu me voir. »

Ce qu'il étai bon d'exprimer ses sentiments, ne plus rien cacher au fond de sois. Anthony se fit la promesse de ne plus rien cacher à cet homme. Il ne pensait ni au passé ni à l'avenir maintenant. Il songeait au moment présent en compagnie de son bel étalon. Son amour, son meilleur ami, l'homme de sa vie. C'était à ça que s'arrêtait la vision de Tony ce soir : Benjamin. Il voulait... Il voulait simplement rester là, avec lui. L'avoir à ses côtés était suffisant, comme autrefois. Mais désormais ils pouvaient faire bien plus. Anthony caressa la joue de Ben avec tendresse. Il l'aimait tellement, il n'aurait jamais assez d'amour pour lui. Il ne lui prouverait jamais assez. Son cœur ne c'était pas calmé depuis tout à l'heure. Il battait la chamade. C'était ça de vivre un grand amour plein de magie. Bien entendu, avec Sam il avait vécu de belles années ! Il en avait réellement était amoureux. Mais... Sam était Sam. Ce n'était pas son âme-soeur. Ils n'étaient pas deux êtres complètement opposées, ils se ressemblaient trop pour que leur relation dure.

« Qu'as-tu fais, toi durant cette année ? Je suis sûr que tu auras plus de choses à dire que moi qui suis si sage. ♥ »

Ce n'était pas tout à fait vrai. Anthony c'était drogué à la cocaïne, avait pris de l'extasie, bu comme un trou jusqu'à être bourré comme un coing, fait une tentative de suicide, couché avec un nombre presque incalculable de mecs... Mais ça, il se garda bien de le lui dire. Plus tard. Pas maintenant. Tu ne devais pas tout lui dire ? Certaines choses devaient rester secrètes. Et puis, ne le verrait-il pas différemment s'il lui disait tout ça ? Il sourit doucement à Benjamin comme pour s'excuser des cachotteries qu'il lui faisait déjà. Mais il lui dirait, promis ! Juste un peu de temps avant ces révélations qui bousilleraient un peu son image. Après tout, ce n'étaient pas de grosses autres non plus. Il ne c'était jamais vraiment éclaté avec de la drogue ou en se soûlant. Quand à sa tentative de suicide... Ca il ne comptait vraiment pas en parler, ce n'était pas la peine. Il caresse à nouveau les magnifiques cheveux de son futur amant – du moins l'espérait-il – et l'embrassa, chuchotant quelques paroles d'amour à son oreille. Comme c'était agréable. On frappa soudain à la porte. Anthony tourna la tête. Qui cela pouvait-il bien être ? Il embrassa la joue de Ben et s'excusa auprès de lui. Ben descendit de ses genoux et Tony ouvrit la porte, torse nu comme il avait enlevé sa chemise. Il tomba de haut en tombant nez à nez avec Sam. Merde ! Il l'avait complètement oublié le pauvre ! C'est vrai que, normalement, ils devaient aller manger un bout après le concert et Sam devait lui présenter son nouveau petit ami. Anthony fit un sourire en coin et s'exclama :

« Sam ! Mon Dieu, je suis désolé, j'avais complètement oublié... »
« Hé bien merci, ça me fait plaisir... »

Anthony se mordit des lèvres. Il n'avait pas vraiment le choix que de le laisser entrer et lui proposer un verre ou quelque chose dans le genre. Il ne pouvait pas le renvoyer ! Après tout il avait rompu avec lui et Sam avait fait des efforts pour se montrer gentil avec lui, un bon ami, et un bon soutient aussi l'espace de quelques heures. Anthony passa une main dans ses cheveux et s'écarta pour le laisser passer. Sam hocha la tête en guise de remerciement et ses yeux tombèrent sur Benjamin. Il glissa un œil amusé vers Anthony.

« Je vois, tu as ramené un homme c'est pour ça que tu m'as laissé en plan, vieux pervers, va ! »

Sam lui donna un coup de coude amicale dans les côtes et Anthony émit un rire nerveux. Il espérait que Benjamin ne prendrait pas Sam pour son petit ami, ce serait de très mauvais goût. Il hésitait à faire les présentations étant donné qu'ils avaient parlés de Benjamin à midi. Ce serait un peu de mauvais goût, non ? Mais il était forcé...

« Heum... Sam, je te présente Benjamin, Benjamin je te présente Sam c'est, hé bien... »
« Son ex ! Enchanté. Sam tendit la main à Benjamin, Et vous êtes donc le Benjamin, je suppose ? Celui pour qui Tony ma quitté, celui qui lui a brisé le cœur et j'ose espérer que vous êtes venu vous excuse bien que cela ne me regarde pas. Tony a toujours été très gentil. »

Anthony passa une main navrée sur son visage. Oh non ! C'était le pire de tout les scénarios possibles... Il ne voulait pas qu'il y ait de disputes ou de tension mais si Sam prenait cet air ironique ça allait forcément mal finir. Benjamin ne restait jamais sans répondre. Silencieusement, se tenant derrière Sam, Tony regarda Benjamin et le fixa en le priant – toujours silencieusement – de bien vouloir être sympathique.
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeLun 27 Aoû - 18:22

Ben sourit à Tony. Le sentir si proche de lui était finalement, tout ce qu’il avait toujours voulu. Même lorsqu’ils étaient gamins. A cette époque, on ne pouvait pas parler de véritable amour mais… Il l’avait toujours su… Il aimait Tony plus que tout, c’était la suite logique de leur amitié d’enfance… Tony lui caressa les cheveux. Il ne s’en rendait sans doute pas compte mais, Ben attendait de pouvoir accepter ses marques d’affection depuis un moment. Le repousser n’avait pas été chose facile… Seulement, avant, il ne pouvait faire autrement. Quand, comme lui, on avait couché toutes ces années avec des femmes pour se persuader qu’on n’était pas gay, il y avait un temps d’adaptation pour enfin accepter la vérité. Par exemple, son frangin n’avait toujours pas compris qu’il était homo aussi. Mais, Ben en convenait, c’était difficile la première fois. Ils avaient grandi dans un foyer où le libre choix n’était pas possible, aimer un homme était contre nature. Mais Tony… C’était la seule et unique personne que Ben aimait au monde, alors, homme ou pas… Il avait choisi l’amour. Décevoir son paternel, il en avait l’habitude mais lorsque on vous répète quelque chose depuis que vous êtes tout petit, vous finissez par y croire. Maintenant, il avait dépassé ce stade et il en était heureux. Il lui répondit finalement… Ben n’était pas pressé d’entendre sa réponse. Révéler tout cela n’avait pas été simple et il ne voulait pas qu’il gâche tout en lui montrant des yeux plein de pitié. Ben aurait détesté cela. Il ne réagit pas cependant. Ouais, c’était horrible. Mais c’était sa vie. Ben se sentit un peu mal… Être désolé n’y changerait rien, il n’aimait pas ce genre de réaction… Mais il trouva le reste adorable. Il avait tant besoin que quelqu’un lui dise cela… Depuis le temps qu’il attendait… Au fond, il n’était pas enchanté de l’admettre mais il ne souhaitait que de l’amour. Il avait tout. Sauf pendant cette année. Il avait perdu son Tony. Pour le retrouver comme petit ami. C’était bien mieux finalement, ils avaient peut-être bien fait de se lâcher une année.

Il lui sourit en attendant sa réponse à sa question. L’année n’avait pas été drôle pour lui, il se doutait qu’elle avait été mieux pour Tony, même s’il savait qu’il n’avait pas pu pleinement l’apprécier s’il pensait sans cesse à lui. Il fut un peu surpris par sa réflexion sur les costumes. Ben ne pensait pas que son job lui manquait. Il n’avait même pas envisagé une seule seconde de le lui rendre. Il voulait juste qu’il soit heureux. S’il avait envie de reprendre son ancien poste, Ben ne l’en empêcherait pas. Son nouveau majordome était nul. Enfin, comparé à Tony, ils étaient tous nuls. Il avait des amis… Ben en conclut que du temps où il travaillait pour lui, il n’en avait pas. Etait-ce vraiment grave ? … Sans doute. Il lui parla de Camille aussi… Elle était même devenue une amie, génial. Elle était douée cette petite. Ben lui rendit son sourire. Non. Tout cela n’avait pas été complet sans lui. Ils n’allaient pas l’un sans l’autre. Depuis toujours, ils étaient faits pour être ensemble. Ils étaient comme des âmes sœurs. C’était idiot de penser cela mais… Il ne voyait que cette raison pour expliquer leur amitié depuis si longtemps, et puis ces retrouvailles étranges et plutôt fortuites. Ben se laissa volontiers embrasser. Frissonnant de plaisir à chaque fois. Ressentant pour la première fois de sa vie, de véritables sentiments envers la personne qu’il avait en face de lui. C’était tellement différent de ce qu’il avait vécu avec les femmes jusque-là. Ben caressa les cheveux de Tony près de lui. Lui aussi lui avait manqué. Et, Ben aussi était content d’avoir pu lui avouer… Bien qu’au final, sans sa femme, il ne serait peut-être jamais venu. Quoiqu’il l’aurait sans doute fait s’il avait appris que Tony ne faisait pas son deuil. Cela prouvait qu’ils avaient besoin l’un de l’autre et il n’aurait pas laissé passer l’occasion une deuxième fois.

Ben sourit à son petit ami … ? Oui, il pouvait dire ça. Il comptait bien vivre avec lui toute sa vie, maintenant. L’aimer toute sa vie. Il ne pensait même plus à coucher à droite et à gauche, cela ne lui manquerait pas s’il avait Tony. Il n’en avait besoin que d’un. Il le laissa lui caresser la joue, se souvenant qu’autrefois, il l’aurait repoussé. Il n’était plus le même. Quelque part, il se disait qu’il avait laissé remonter le petit Ben à la surface, pour lui susurrer que Tony avait le droit de passer la barrière qu’il avait créé autour de lui. Que lui, ne lui ferait jamais de mal. Ben espérait qu’il avait raison. Il ne s’en remettrait jamais sinon. Rien que d’y penser, le mettait mal à l’aise. Il chassa cette idée très loin. Ben le regarda… Ah. Plein de chose à dire… Oui. Enfin. C’était toujours plus palpitant que ce qu’avait vécu Tony. Sans aucun doute. Quoique peut-être qu’il avait touché à la drogue aussi ? Le show-biz, ça ouvrait des centaines de portes toutes plus condamnables les unes que les autres. Il lui rendit son baiser avec bonheur. Et quelqu’un sonna à la porte. Pour tout gâcher. Bravo ! Certaines personnes ne respectaient rien, vraiment. Tony s’excusa. Ben s’allongea sur le sofa, le temps qu’il vire l’importun. Il se rassit en entendant le nom de l’invité. Dans d’autres circonstances, il l’aurait oublié, puisqu’il n’écoutait pas quand on lui parlait, la majorité du temps. Mais, en ce qui concernait Tony, Ben n’oubliait rien. Il avait dû lui parler une fois ou deux de son ex, il s’appelait Sam. Ben le regarda avec un sourire. Il espérait qu’ils ne s’étaient pas remis ensemble, mais ce n’était pas le genre de Tony de l’inviter pour ensuite lui présenter son petit copain. Enfin… Il supposait que ce n’était pas son genre. Il fut amusé de la réplique de ce… Sam. Il espérait bien que Tony n’était pas le genre de mec à oublier un rendez-vous pour un autre homme que lui. Non, ce n’était absolument pas une réaction égoïste d’un homme un peu jaloux… C’était juste… L’espoir que Tony n’aimait personne d’autre que lui. Même si c’était vraiment déplacé et égoïste puisqu’il l’avait viré de chez lui pendant un an. Ben se leva pour aller voir ce bon vieux Sam. Tony fit les présentations. Ben hésita quelques secondes à serrer la main de l’ex. Il n’en avait aucune envie et il n’aimait pas tellement le faire en général mais bon… Pour Tony, il ne lui mit pas un vent magistral et lui prit la main. Ben sourit à Sam. Oui, il avait fait tout cela. Et plus encore. Il regarda Sam puis Tony. Même sans parler, même sans le voir, Ben aurait compris qu’il ne voulait pas de dérapage verbal. Ben ne savait pas trop comment réagir, il souhaitait fortement clouer le bec de cet abruti mais… Il ne voulait pas que Tony s’énerve ensuite… Ben détailla le Sam en question, il était mignon, et il avait l’air gentil. Il aurait pu faire un super petit ami. Ben se mordit doucement la lèvre, pour se retenir de dire un truc désagréable. Il laissait toujours échapper des paroles malheureuses lorsqu’il ne faisait pas attention.

-Oui, je suis ce Benjamin là, même si je dois l’avouer, mon palmarès d’actions que j’ai faites qui ont fait du mal à Tony, est bien plus grand. Mais comme vous l’avez fait remarquer. Cela ne vous regarde pas.
-Je vois. Il est beaucoup plus cynique que tu me le laissais entendre, Tony. J’ose espérer que vous n’étiez que de passage.

Ben prit la main de Tony et l’attira près de lui. Il passa son bras autour de sa taille et le serra contre lui. Il avait décidé de ne pas être trop chiant… Et de montrer à son ex, par la même occasion, que Tony lui avait pardonné et donc qu’il s’était excusé. Il n’osait pas se vanter de cela. Faire des excuses n’étaient pas son genre, le dire à tout le monde, encore moins. Il sourit à Sam. Quel abruti. Ben ne l’aimait pas. Il n’avait jamais rien fait pour Tony, lui ! Ben au contraire, avait toujours veillé sur lui. Même si c’était de loin, il était toujours là. Il serait toujours là. Il eut envie de virer ce mec mais il se doutait que Tony n’apprécierait pas, et aujourd’hui, il voulait lui faire plaisir.

-J’ose espérer que je serais bien plus que cela. Mais pourquoi vous préoccupez autant de lui, vous étiez absent aussi jusqu’à présent, n’est-ce pas ?
-C’est mon ex. Il ne m’a jamais donné de nouvelles avant qu’il ne soit célèbre, je suis là pour le soutenir, rien d’autre. S’il est heureux avec vous, grand bien lui fasse. Mais j’ose espérer qu’il ne se trompera pas. Et que vous ne ferez aucunes erreurs…
-Je fais des erreurs tout le temps, les erreurs m’adorent. Mais je vous promets qu’il sera heureux… Et que plus jamais il n’aura besoin de vous pour le soutenir… Et si vous pouviez nous laisser, nous avons des choses à nous dire.

Ben referma la porte derrière lui et se retourna vers Tony. Il le prit dans ses bras et l’embrassa tendrement. Puis il lui prit la main et se réinstalla sur le canapé. Il remonta sur ses genoux. Espérant ne pas être dérangé encore une fois. Surtout par ce genre de mec complètement inutile et sans intérêt. Il embrassa Tony. Ils allaient pouvoir reprendre leur splendide conversation. Fort heureusement, tout cela ne tournait plus autour de son passé désastreux. Il n’aimait pas en parler, il n’aimait pas y penser. D’ailleurs, il n’avait finalement avoué que très peu de chose à Tony. Il n’avait pas parlé des noëls, du reste de sa famille dont son vieux grand-père, de ses anniversaires, de tous les jeux qu’il avait fait avec son père, de ses espoirs, de ses désillusions, de ses cauchemars… De tout ce qu’il avait vécu. Il ne pouvait pas en parler… Pas à Tony en tout cas. Ben ne voulait surtout pas voir de pitié dans les yeux de Tony. Et il savait qu’en lui parlant de ça, il ne le regarderait plus jamais de la même façon. Pour l’instant. Il était au courant de bien assez de chose. Il repoussa tout cela dans un coin de sa tête. Le moment était bien mal choisi pour penser à son père. Il ne savait pas quoi dire à Tony pour cette année. La vérité ? Oui, il en était capable maintenant.

-Et bien, pour cette année, j’ai épousé Aalis, j’ai croisé mon gentil frère au mariage. J’ai organisé des fêtes, pour me droguer, dans le but de t’oublier. J’ai vendu des bouquins, rencontré des filles, volé des bijoux. Tout cela en pensant à toi. Puis je suis là, aujourd’hui. Avec toi. C’est quand même le meilleur moment de l’année, non ?

Ben embrassa tendrement Tony, lui caressa les cheveux. Il l’aimait vraiment cet idiot ! Pourquoi avait-il eu besoin de s’attacher ? De ressentir des sentiments, comme tout le monde ? C’était vraiment stupide ! Il posa des baisers dans son cou, sur son torse. Il ne voulait pas l’avouer mais il se sentait bien. Très bien même. Il se fichait bien de finir en Enfer, tant qu’il était avec celui qu’il aimait… Non, il ne croyait pas à l’Enfer… Enfin il essayait de s’en persuader. Tout ça, c’était des conneries. Il caressa avec douceur, le corps de Tony. Sentant d’étranges marques sur ces avant-bras. Il s’arrêta. Regarda son amant –futur amant- dans les yeux et lui prit les bras. Il avait de longues cicatrices… Comme des tentatives de suicide. C’était une plaisanterie ? Ce n’était pas son genre mais Ben s’en voulut. Il avait tenté de se suicider ? Il voulait mourir ? Tony retira ses bras vers lui et sourit à Ben. Ben eut envie de le gifler. Ce n’était pas drôle, et ce n’était pas rien ! Qu’il ne vienne pas lui dire ça ! Pendant cette année, il avait tellement touché le fond qu’il avait eu envie de se suicider. Ben n’arrivait pas à le comprendre, ni à l’accepter. Que serait-il devenu si Tony était mort ? Etait-il si important dans sa vie ? Mais ils ne se quitteraient plus dorénavant. Ben lui fit un sourire narquois.

-C’est complètement stupide de faire ça. On n’est pas dans une tragédie grecque. Je ne pense que le suicide est une bonne solution. Et si tu étais mort ? Comment auraient réagi les gens qui t’aiment ?

Ben trouva ses paroles complètement connes. Il utilisait « les gens qui t’aiment » pour ne pas dire, « je » et en plus, Tony n’avait presque plus de gens qui l’aimaient… Il se sentit idiot mais n’en montra rien. Il lui sourit. Posa un baiser sur son nez quand quelqu’un frappa encore à la porte. Ben décida d’aller ouvrir cette fois-ci. Si c’était Sam, il était bien décidé à le renvoyer à coup de pied au cul. Ce n’était qu’un serveur. Il transportait une assiette en argent, il y avait une cloche dessus pour en cacher le contenu. Ben se souvint que c’était son idée. Il se trouvait encore plus con. Il ne pensait pas que c’était aujourd’hui… Il le laissa entrer. Le serveur mit le tout sur une table et sortit. Tony s’approcha de Ben. Ben l’embrassa amoureusement et posa une main sur ses fesses. Il lui fit un sourire.

-Je suis désolé, cette fois, c’est de ma faute… Joyeux anniversaire ! … Ah mais non, c’est pas en mai ton anniversaire ? Ben fit mine de chercher dans ses pensées, comme s’il ne savait pas. Bon enfin, c’est l’intention qui compte. J’ai appelé ta productrice pour savoir où tu serais aujourd’hui et j’ai fait envoyer mon cadeau à ton hôtel… Bon c’était il y a deux mois… Je ne pensais pas qu’on se retrouverait tout de suite… C’était juste… Pour te montrer que je ne t’oubliais pas, même si tu l’aurais sans doute mal pris. Je voulais te faire plaisir…
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MessageSujet: Re: Retrouvailles. [Pv: Benjamin]    Retrouvailles. [Pv: Benjamin]  Icon_minitimeDim 23 Sep - 17:43

On pourrait se faire sans qu'ça gêne de la place pour deux...
Il ne manquait plus que ça... Que Sam vienne. Bon... C'était sans doute la faute d'Anthony aussi. Il lui avait dit qu'ils se rejoindraient pour une super soirée de retrouvailles, et voilà qu'il lui posait un lapin. Mais il y avait eu Benjamin... Et Benjamin passait toujours avant tout le monde. Sam ne semblait pas ravi. Mais Sam était quelqu'un de gentil et de patient, un peu l'inverse de Ben. Penser ça était méchant. Anthony espérait simplement que son meilleur ami – petit ami ? - allait tenir sa langue. Chose qu'il faisait très rarement. C'était l'un des défaut que Tony reprochait le plus à Ben : sa grande gueule. Certes, être franc c'était un atout très important, mais Ben ne s'arrêtait pas toujours quand il le faudrait. Hors de question de voir une dispute commencer entrer son ex et son nouveau prétendant. Le dialogue commença entre les deux. Tony se mordit la lèvre. Ca partait mal. Sam était gentil de vouloir le défendre mais... C'est vrai que cette situation était assez cocasse. Cet après-midi encore Anthony discutait de ses malheurs à son ex, et ce soir, voilà que ses malheurs c'étaient envolés car la cause de tout ses soucis était revenue avec de belles paroles enchanteresses. La main de Ben se referma sur la sienne et voilà qu'ils furent côté à côte. Si proche... Cela faisait toute une année qu'ils n'avaient plus été aussi longtemps ensemble. Chaque contact faisait frissonner Anthony, chaque fois que Ben ouvrait la bouche faisait battre son cœur plus vite. Il avait toujours cette nette impression de rêver. Pourtant, s'il rêvait, il n'y aurait pas eut Sam. Il n'y aurait eu que lui et Ben, dans un endroit de rêve, sans suites logiques. Anthony s'abandonna à cette petite étreinte, bien que la présence de Sam le gêne un peu. Il serra les doigts de Ben dans les siens, espérant que cet échange soit bientôt terminé. Il ne voulait certainement pas repousser Benjamin, cela aurait été vexant pour ce dernier et puis... Et puis Tony ne voulait pas le lâcher. Plus jamais ils ne seraient séparés. Et pour le moment, Tony désirait qu'ils soient très proches, ainsi collés l'un à l'autre, pour que tout cela ait une dimension de réel. Le dialogue continua entre eux deux, un moment. Anthony n'osait intervenir. Il ne voulait se faire détester d'aucun des deux par une parole, ou mal voir, ou quoique se soit d'autre même si techniquement, il était de l'avis de Ben et voulait que Sam s'en aille. C'était très gênant, sachant tout le mal qu'avait pu lui faire Tony. Maintenant qu'il savait ce qu'on ressentait lorsqu'on quittait l'être aimé ou l'inverse, il avait de la peine pour Sam. Mais au moins avait-il retrouvé un autre petit ami. Il n'était donc plus seul et avait su tourner la page.

Anthony regarda Sam avec douceur mais supplication. Ils se regardèrent un instant et Sam hocha docilement la tête. Il comprenait le message : ne pas insister et partir. Lui en voudrait-il ? Sûrement. Mais on ne peut pas réellement être ami avec un ex, n'est-ce pas ? Ca resterait de bons souvenirs. Sam partit et Ben referma la porte. Anthony poussa un soupire inaudible, soulagé. Il se sentait cruellement égoïste à cet instant précis, mais tant pis. Il avait retrouvé Benjamin et ça c'était un bonheur inégal, un bonheur qui méritait bien un peu d'égoïsme, non ? Anthony rendit le baiser qui lui donna Ben avec une passion fiévreuse. Cela faisait des années qu'il attendait de pouvoir toucher ses lèvres avec les siennes. Ils se réinstallèrent sur le canapé, comme si Sam n'était pas venu les déranger entre temps. Leur discussion pourrait reprendre tranquillement. Anthony se demandait si Ben lui parlerait de son père et de toutes les horreurs qu'il avait visiblement vécues. Le cœur du chanteur était très gros pour son petit ami. Petit ami... L'appeler comme ça était encore inhabituel. Anthony n'arrivait pas vraiment à s'y faire. Étaient-ils vraiment ensemble ? Non, non. Il t'embrasse depuis tout à l'heure mais il ne veut pas sortir avec toi. Stupide petite voix intérieure ironique ! Ben lui parla de ce qu'il avait fait durant toute cette année. Il avait épousée cette charmante femme sujette de leur séparation... Non. Rejeter la faute sur cette innocente n'était pas très gentil. Anthony avait été jaloux, son père venait de mourir, Ben s'en était fichu et lui parlait de ses sentiments pour Aalis. Mais tout cela c'était du passé. Et Anthony avait l'impression que ça datait de bien plus d'un an. Au moins deux, voir trois années en arrière. Il s'en souvenait très bien, mais par petits bouts, comme dans un vieux film coupé. Des petites scènes, d'insignifiants fragments. Ce qui comptait, c'était le présent. Avec Benjamin. La vie n'avait jamais été aussi... réelle aux yeux d'Anthony. Il avait l'impression de vivre, de retrouver son souffle qui c'était épuisé au fond de sa gorge alors qu'il avait franchi le seuil du manoir l'an dernier. Il pensait alors que ce serait la dernière fois qu'il verrait Ben, tout en espérant, au fond de lui, qu'il reviendrait. Il avait fallut un an. Une putain d'année de merde – pour être vulgaire – avant qu'il ne se décide. Et durant toute cette putain d'année de merde, Anthony avait attendu comme il l'avait toujours fait. Attendu d'une façon différente, certes, se laissant complètement aller, et sombrer mais... attendu quand même.

Anthony était, quelque part, jaloux que Benjamin soit marié. En plus, il le savait très bien. Il avait reçu l'invitation pour le mariage. Il avait failli y aller, il serait venu mais... Mais non. Il n'avait pu s'y résoudre. Il c'était fait différents scénario dans sa tête. Des retrouvailles, de l’indifférence, de la moquerie. Surtout de l'indifférence était apparut, en réalité. Lui, arrivant dans son costume comme lorsqu'il était majordome, Benjamin en compagnie de sa femme. Lui applaudissant avec les autres lors du baiser. Son approche vers Ben. Le regard de celui-ci sur lui. Et puis de l'indifférence dans son regard. Avant qu'il ne passe devant lui sans ne lui accorder un autre regard. Tel aurait été le pire des scénario. Anthony en avait ressenti la douleur dans tout son être. C'était ce jour-là qu'il c'était ouvert les veines dans la baignoire. Mais ça, il ne le dirait jamais. Seule Camille était au courant, en fait. Et ce serait toujours le cas. Anthony se voyait très mal dire cela à Benjamin. « Ah d'ailleurs, le jour de ton mariage, j'ai essayé de me suicider ! » Et puis le suicide, c'était tellement pathétique. Avant de s'ouvrir les veines, Tony voyait cette option comme un grand signe de lâcheté. Mais il se rendait compte, à présent, qu'au contraire il fallait beaucoup de courage pour saisir une lame et se la planter volontairement dans les veines. Bref. Anthony voyait que l'année avait été bien remplie du côté de Ben. Bien remplie de conneries. Drogue, alcool, vol, et autres pour oublier. Anthony comprenait parfaitement, il avait fait pareille. Il sourit doucement à Ben. Il avait totalement raison. Le meilleur moment de l'année, c'était aujourd'hui, alors qu'ils étaient de nouveau réunis, là. Ensemble. Ils avaient toujours été ensemble, depuis l'enfance. C'était leur destin ? Pathétique. Anthony ne croyait pas au destin ni aux âmes-soeurs même s'il avait plutôt le profile pour y croire. Plutôt réaliste et optimiste. Enfin... Optimiste plus vraiment ces temps-ci.

Tony ferma les yeux. Il était à sa place, avec Ben. Il poussa un léger soupire d'aise, tout était parfait. Il se demanda si Ben avait peur d'aller plus loin pour le moment. Après tout il venait de lui avouer ses sentiments, Tony ne voulait pas qu'il fasse demi-tour et parte en courant. C'aurait été la pire des choses. Anthony l'embrassa avec toute la passion qui était enfermée en lui. Et il y en avait beaucoup pour quelqu'un qui aimait un homme depuis des années. Les mains de Ben s'arrêtèrent sur ses poignets. Tony rouvrit les yeux, il n'osait pas regarder Benjamin, honteux et gêné. C'était l'une des pire connerie de sa vie ces marques sur ses avant-bras. Il ne voulait pas que Benjamin le trouve pitoyable, qu'il le regarde de haut et qu'il se moque de lui, comme il l'aurait sans doute fait quelques années auparavant. Anthony retira ses bras et les plaqua contre sa poitrine. Il ne trouva rien de mieux à faire qu'un sourire posé à Benjamin. Après tout, ce n'était pas très grave, c'était du passé donc... Ca n'avait plus aucune espèce d'importance. Il faillit dire tout cela, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. C'était stupide... Il baissa les yeux lorsque Ben prit la parole. Au moins ne se moquait-il pas de lui, c'était déjà ça ! Tony faillit répondre que, de toute façon, à l'époque où il avait fait sa tentative de suicide, plus personne ne l'aimait, mais cela aurait été mesquin puisque, visiblement, Ben l'aimait depuis un moment. Il refusait simplement de se l'avouer, ce qui avait amené bien des complications. Mais ce n'était pas sa faute. Et ils se retrouvaient magnifiquement bien... Tony lui refit un sourire posé. Il ne voulait pas se chamailler sur des choses passées et qui, selon lui, n'avaient vraiment plus d'importance. Tony se détendit lorsque Ben lui sourit. Ils n'allaient pas s'attarder là-dessus trop longtemps, tant mieux. Il passa une main dans les cheveux de son petit ami, souriant lui aussi. Ils furent déranger par un visiteur qui frappait à la porte. Tony espérait simplement que ce ne soit pas Sam. Il passa une main sur son visage, soupirant. Mais ce fut un serveur qui entra dans la pièce avec une cloche d'argent. Tony fronça les sourcils, il n'avait jamais demandé quoique se soit. Il laissa faire, silencieux et surpris. Ben c'était levé, Tony s'approcha de lui, curieux. Benjamin semblait savoir de quoi il s'agissait, et de quoi donc ? Ben l'embrassa avec amour, quel bonheur... Même cette main baladeuse faisait sourire Tony. Au moins Ben ne se gênait pas, c'était plutôt une bonne chose !

Un cadeau 'anniversaire ? Anthony haussa les sourcils. C'est vrai que Ben avait toujours eu la manie de lui offrir un cadeau bien après ou bien avant la date qui était en juin. Le six très exactement. Il avait appeler sa productrice ? Il la connaissait ? Alors comme ça, il savait quelques petites choses de sa vie ? Anthony sourit, pas la peine de s'attarder sur les détails. Il était heureux que Ben y ait pensé. S'ils ne c'étaient pas retrouvés ce soir et qu'il avait reçu ce cadeau de la part de Ben, Anthony aurait pleuré comme une petite fille. Mais il aurait su qu'il ne l'oubliait pas, lui non plus. C'était doublement magique à présent qu'ils étaient ensemble, dans la même pièce. Anthony prit la main de Benjamin dans la sienne, un sourire flottant sur ses lèvres. Rien n'aurait pu le ravir d'avantage, il était aux anges. Pour tout. Tout arrivait le même soir, son cœur battait beaucoup trop vite et son ventre était parsemé de petits papillons qui voletaient. Il embrassa la joue de Ben avant de glisser jusqu'à ses lèvres. Même si le cadeau n'était qu'un simple cailloux, ce n'était pas grave, c'était l'intention qui comptait, et Tony aurait été content. Parce que Ben avait pensé à lui durant cette dernière année, et pensé aussi à son anniversaire. Il posa sa main sur le sommet de la cloche et la souleva. La surprise fut à son comble, Tony reposa lentement le couvercle sur la table. Il n'osait pas toucher le cadeau avec ses mains, ses yeux étaient écarquillés et, tel un petit enfant de sept ans, ses yeux brillaient de mille étoiles. Son souffle était coupé, le plus beau cadeau qu'on ne lui ait jamais fait : un comics. Mais pas n'importe quel comics... Le numéro Un collector de Hulk. Non seulement Hulk était le héros Marvel préféré de Tony mais en plus le numéro Un collector... Et puis Ben se rappelait qu'il était fan de comics... Il plaça la main devant sa bouche. Ce n'était pas le moment de pleurer comme une jeune fille trop heureuse. Il se détourna vers Ben, ne sachant que dire.

« Je... Ben... C'est... »

Anthony lui sauta dans les bras et le serra contre lui. C'était son plus bel anniversaire en retard, sans bougie, sans proches amis. Seulement Ben, cet homme qu'il aimait tellement, et deux cadeaux magnifiques. Un comics rare, et l'amour de Benjamin. Le deuxième cadeau était le plus précieux aux yeux de Tony. Il l'embrassa avec amour et passion. Quel bonheur. Ils l'avaient tout les deux beaucoup attendu, n'est-ce pas ? Surtout Ben, Tony en était convaincu. Il caressa ses cheveux, passant ses doigts dans ses soyeuses mèches. Il fit glisser sa main jusqu'à son torse. Il ne voulait vraiment pas presser les choses, ainsi, il décida de laisser Ben choisir le moment qu'il voudrait pour qu'ils aillent plus loin. Faire son coming-out c'était toujours impressionnant, surtout lorsqu'on avait connu que le corps féminin. Anthony l'embrassa et murmura dans un souffle :

« C'est mon plus bel anniversaire en retard. ♥ Le cadeau est superbe, c'est... Oui. Le meilleur, je n'ose pas le prendre. »

Tony tourna les yeux vers le comics. Il le feuilletterai sans aucun doute tout à l'heure avec mille et unes précautions. Il embrassa Ben encore une fois et caressa sa joue tendrement. Il ne savait plus vraiment quoi dire, ou quoi faire. Ni comment faire... Ni quoique se soit. Bref. Tony saisit la main de Ben et l'entraîna vers le canapé où ils étaient assis un peu plus tôt, après – bien sûr – avoir remis le couvercle de la cloche au-dessus du précieux comics. Ce fut à son tour de s'asseoir à califourchon sur Benjamin et de l'embrasser au coin des lèvres. Il décida de lui parler de cette année. Après tout, il avait vu les cicatrices, autant continuer ça ne servait à rien de mentir ou de cacher la vérité. Cacher la vérité... Ce n'était plus une chose à faire de toutes façons.

« Tu sais durant cette année, je n'ai pas été très sage en fait. C'était stupide, pour les poignets. Pour moi, c'est du passé et ce n'est pas grave. Mais je me suis drogué et bourré très souvent, surtout après les concerts. Et j'ai couché avec un grand nombre d'hommes. »

Pour t'oublier. Anthony lui sourit. Il se sentait con. Il avait fait beaucoup de conneries alors qu'il avait été un mec presque parfait jusque là. Il avait fait beaucoup de conneries alors qu'il avait été un mec presque parfait jusque là. Il embrassa Ben. C'était trop tentant d'aller plus loin. Il espérait simplement ne pas lui faire peur. C'aurait été tellement triste. Anthony l'embrassa avec de plus en plus d'insistance avant de faire glisser ses mains sur le torse de Ben. Il posa des baisers dessus. Ils devaient tout les deux appréhender ce moment, mais Tony se doutait que Ben serait le plus mal à l'aise. Il ferait bien les choses, Tony n'était pas un connard, il serait doux et encourageant. Tout se passerait bien, il avait déjà initier deux ou trois mecs. Il suffisait qu'ils se laissent aller sans trop de pressions. Anthony continua ses baisers et ses caresses. Il ne souhaitait pas que Ben ait sa première fois avec lui sur un canapé. Quelque part Tony était très fier d'être le premier homme qui prendrait possession de corps. Certes, il ne serait pas la première personne mais... Bref. Doucement, Tony amena Ben jusque sur le lit de sa suite. Il murmura quelques douces paroles au creux de son oreille avant de s'allonger au-dessus de lui sur le lit.
. . .
Tony embrassa la joue de Ben, emmêlé dans les draps avec lui, contre son corps. Il ferma les yeux, l'impression qu'ils ne faisaient qu'un seul être était présent dans tous les membres de son corps. Il passa sa main dans les cheveux de son chéri, et posa encore quelques baisers sur sa peau. Il espérait que tout c'était bien passé, que, après ça, Ben ne lui annoncerait pas qu'au final il n'aimait pas les hommes et que ça ne marcherait pas... Mais ce n'était pas le moment de se faire des films. Tony s'en faisait toujours beaucoup trop... Il poussa un léger soupire inaudible et rouvrit les yeux, fixant le mur en face du lit. Il se demandait ce qu'ils allaient aire maintenant. Parler, encore. Oui. Anthony voulait passer chaque seconde de sa vie aux côtés de Benjamin, si ce dernier lui disait de méchantes choses, tant pis, qu'à cela ne tienne. Tony sourirait comme autrefois. Le perdre encore ? Jamais plus. Même si ça faisait mal encore une fois.

« Je t'aime. Et j'espère que... Enfin tout cela ne t'a pas trop dégoûté... Enfin... Bref. Merci d'être revenu ce soir... Sans toi ce n'est plus la même vie, c'est bizarre. »
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