The Mysteries of Paris
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 Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]

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Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Empty
MessageSujet: Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]   Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Icon_minitimeVen 13 Juil - 17:49


Parfois on a besoin de faire une grosse bêtise pour
Se rendre compte qu'on allait dans la mauvaise direction

Seul le bruit de la moto d'Anthony crépitait à ses oreilles alors qu'il filait sur l'autoroute. Ses pensées se bousculaient dans sa tête. Il ne comprenait plus rien, vraiment plus rien... Il avait envie de pleurer, mais ses yeux restaient sec. Ils devaient rester sec car avec son casque, il n'aurait pu essuyer les perles qui lui brouilleraient la vue et aurait pu avoir un accident. Il s'interdisait toute pensée, sa concentration était fixée sur la route face à lui et sur les bruits du moteur, ronronnant à ses oreilles. Et c'était tout. Ne pas penser à cette journée, ne pas penser aux jours précédents, et surtout, ne pas penser à Benjamin. Mais plus il se disait ça, plus il repensait à tout. Tout se qui, en une semaine à peine, c'était passé. A commencer par le début, mardi, lorsqu'il avait reçu un appelle de l'hôpital concernant son père...

Anthony venait de rentrer au manoir de Benjamin avec des courses. Il n'était pas là, quoi de plus étonnant... Le jeune homme ne chercha pas à le joindre, il reviendrait dans l'après midi ou dans la soirée. Il finit de ranger les provisions avant de s'asseoir dans le canapé, un peu fatigué. Ces derniers temps, il trimait beaucoup plus que d'habitude. Benjamin n'était jamais là, il se sentait un peu seul. Mais qu'à cela ne tienne. Depuis quelques temps, ils ne parlaient pas beaucoup... Hé bien depuis l'incident... Avec son frère, Ian. Ben ne lui en avait jamais reparlé, visiblement il c'était manifesté de nouveau. Anthony s'en rappelait vaguement, un jeune homme sombre qui rapportait tout à son père dès qu'ils traînaient Ben et lui, petits. Il était devenu... Violent. Violent mais aussi bipolaire à se qu'avait remarqué Tony. Il semblait changer d'humeur, tantôt poli -bien que ce soit sans doute de l'hypocrisie- tantôt incapable de contrôler sa fureur... Ca avait été une expérience assez... Assez marquante. Plus pour Benjamin que pour Anthony, c'était certain. Mais Tony avait eu très peur pour la vie de Ben. Il avait été sérieusement marqué par les coups et malgré les soins prodigués, Tony restait plus inquiet que jamais. Il passa une main sur son visage fatigué et ferma les paupières. Alors qu'il commençait à s'assoupir, son téléphone vibra dans la poche de son jean. Sursautant, Anthony mit quelques secondes avant de comprendre qu'il devait décrocher. L'appel provenait de Chicago, bizarre...

« Anthony Gordon, j'écoute ? »
« Monsieur Gordon ? Nous vous appelons du Northwestern Memorial Hospital à Chicago, où votre père, Mr.Mark Gordon a été admis la nuit dernière. »
« Quoi ? Comment ça, qu'est-ce qu'il a, c'est grave ?
« Il a fait une crise cardiaque... Mais vous serait-il possible de vous rendre sur place ? »
« Je serais là dans cinq heures, ce sera bon ?
« Le plus tôt possible sera le mieux. »

L'homme raccrocha et Tony jeta son téléphone sur le canapé. Il c'était redressé d'un bond en entendant la nouvelle et se jeta sur l'ordinateur portable de Benjamin qui traînait sur la table du salon. Il n'avait pas le temps de monter pour chercher le siens. Il fallait à tout prix qu'il trouve un vol maintenant. La panique le gagnait à chaque minute. En quelques cliques, il réussi a avoir une place. Tant pis le prix que ça lui coûtait. Il tenta de joindre Ben mais, bien entendu, il ne décrocha pas son téléphone. Pendant qu'il imprimait son billet d'avion, Tony laissa donc un message à Ben. Son ton était tendu et il parlait à toute vitesse:

« Salut. Je n'ai pas le temps de tout t'expliquer en détail mais je dois m'absenter pour deux ou trois jours. Deux, je pense. Je pars immédiatement à Chicago, je viens de recevoir un appel de l'hôpital, c'est mon père. Visiblement il a fait un attaque, ils m'ont demandé d'y aller. J'ai fais des courses, tu sais te débrouiller mais ne fais pas de conneries... C'est déjà compliqué de s'inquiéter pour une personne à la fois... A plus, bisou ! »

Sur ce, Anthony raccrocha, ne prit pas le temps de prendre un sac pour quelques affaires, enfila sa veste. Son avion était dans quarante minutes. Il espérait arriver à temps, l'aéroport était à une heure d'ici... Il le pouvait s'il allait vite. Il croisa les doigts pour ne pas se faire arrêter sur la route, lui qui respectait toujours les vitesses... Ce serait trop bête ! Surtout pour une fois qu'il était pressé... Il boucla son casque, ferma sa veste en cuir, mit ses gants et démarra.

Lorsqu'il arriva à l'aéroport, il dut faire une course folle dans les couloirs pour monter à temps dans l'appareil qui avait été retardé de cinq minutes, fort heureusement ! Il se laissa tomber dans son siège, le cœur battant à ses oreilles, le souffle court. Maintenant, ça allait être long: 4h49 de vol... Il ferma les yeux pour se calmer, et tenta de s'imaginer tout les scénarios les plus optimistes possible. Il ne devait pas avoir peur, son père allait bien, c'était un homme solide, le seul membre de sa famille qu'il lui restait.

« Votre père est mort aujourd'hui à quinze heures vingt. Je suis désolé... »

Anthony crut défaillir. Il était arrivé à l'hôpital à seize heures... Et on lui disait que son père était mort. Mais ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas être vrai, n'est-ce pas ? Le médecin l'aida à s'asseoir, voyant qu'il ne tenait plus sur ses jambes tremblantes. La dernière fois qu'il avait eu son père au téléphone... Il était en pleine forme, il lui parlait des travaux de sa maison, qu'il allait peut-être se permettre un voyage au soleil cet été... Et... Et là il était mort. On allait l'amener à la morgue dans quelques instants. Anthony eut l'idée folle que ça pouvait ne pas être son père, que les médecins pouvaient s'être trompés.

« Vous... vous êtes sûr que... que c'est bien lui ? »
« A vous de nous le dire avant qu'on l'emmène mais il n'y a pas d'erreurs possibles... Je connaissais un peu votre père.

Mon Dieu, alors c'était bien lui. Anthony prit sa tête entre ses mains, atterré par la nouvelle. Non... C'était tout bonnement impossible, bon sang ! Le jeune homme se leva avec précaution et s'avança vers la chambre. On l'avait déjà emballé pour la morgue. Un médecin ouvrit la fermeture afin que Tony puisse voir la tête du défunt. Il reconnu, malgré la blancheur de ses traits, son père, sa barbe mal rasée, ses cheveux noirs. Une vague de tristesse envahit Anthony qui ne put s'empêcher d'éclater en sanglot amer et silencieux. Le médecin posa une main sur son épaule et l'entraîna hors de la chambre. Son père était mort tout seul, sans personne. Il n'avait pas été là assez vite, si seulement il était resté à Chicago avec son ex... S'il n'avait pas retrouvé le nom de Ben... Une honte immense le submergea, il était en train de reporter la faute sur Benjamin. Mais ce n'était nullement le fautif. C'était la faute de Tony après tout... Ben ne lui avait jamais demandé de le rejoindre à San Fransisco, il ne lui avait jamais rien demandé. C'était Tony qui avait pris toutes les décisions dans sa vie. Il les avait cru bonnes jusqu'à aujourd'hui... Mais il n'avait pas été aux côtés de son père lors de sa mort et ça... Ca c'était impardonnable.

Ce ne fut que le début de la semaine. Anthony ne rentra pas le jour même. Son père avait donné son corps à la science, il avait signé le papier. Geste honorable mais qui attrista un peu Tony. Il ne voulait pas, au fond, que le corps de son père serve à faire des recherches... Mais il ne pouvait rien contre cette décision. Il se rendit à l'appartement de son défunt paternel. Tout semblait en ordre, comme s'il ne c'était rien passé... Son père n'allait-il pas ouvrir la porte en clamant: « Oh ! Tony, mais quelle surprise, je ne savais pas que tu passerais aujourd'hui ! Si tu m'avais prévenu j'aurais fait le ménage ! » Mais non, personne. Plus jamais. Il s'effondra dans un fauteuil et à nouveau, une crise de larme. Ce fut une fois calmé qu'il attrapa son téléphone et, d'une voix éteinte, laissa un nouveau message à Ben.

« Salut. J'sais pas si tu reçois mes messages mais je ne rentre pas avant... avant vendredi. Mon père est mort et je dois régler quelques affaires. A plus, bisou.

* * *

Jeudi soir, les clés tournèrent dans la serrure du manoir. Anthony entra. Il c'était acheté des habits sur place, n'ayant pas amené des vêtements de rechanges en partant. Il avait de longues cernes sous les yeux mais tout allait bien. Il appela Ben mais il n'était pas là. Il ne savait pas s'il avait eu ses messages, en tout cas il ne l'avait pas appelé. Pourtant Tony aurait bien eu besoin d'un appelle... Mais passons. Il misa sur le fait que le portable de son meilleur ami avait été écrasé, perdu, ou tout simplement qu'il n'avait pas eu le temps de le regarder ces temps-ci. Il monta directement dans sa chambre pour se coucher. Son sommeil fut de plomb et c'est vers six heures qu'il se réveilla en sursaut. Rien de bien grave. Il avait l'impression que rien n'avait changé alors que, pourtant, le monde tournait toujours alors que lui, il restait en arrière. Il avait l'impression de ne pas bouger à la même vitesse que les autres. Il ne pleurait plus, mais son cœur était toujours un peu déchiré. Il se dit qu'il allait s'accrocher un peu plus à sa vie actuelle, le fait d'être avec Ben, d'être son meilleur ami... Enfin d'être là, quoi. Il prit une douche tiède, s'habilla tout noir -mise à part sa chemise blanche- avant de s'arrêter devant la porte de Ben. Il dressa l'oreille et frappa deux coups à la porte avant d'entrer, certain de n'y trouver personne.

« Ben, tu es ren... »

Il s'arrêta net sur le seuil de la porte. Devant lui, une jeune femme nue lui faisait face, sourire aux lèvres. Elle ne semblait éprouver aucune gêne. Anthony se détourna immédiatement leur faisant dos. Il se sentait très mal à l'aise subitement. Si elle n'éprouvait aucune honte, Tony était très gêné. Bien entendu, il était gay, alors pas de panique, il n'allait ni sauter sur cette fille ni … la désirer ou autre. Mais il avait l'impression de rompre l'intimité de deux personnes. (Sans déconner ?!)

« Désolé !! Je ne pensais pas que... heu... désolé ! »
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]   Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Icon_minitimeVen 20 Juil - 16:09

Loin de toi je me demande, Pouquoi ma vie ressemble à une terre brûlée. Mais quand l'amour prend ses distances, Un seul être vous manque Et tout est dépeuplé.

En fait, tout cela avait commencé après les retrouvailles charmantes de Ben avec son frère. Pour Ben, ce n’était pas tellement revoir son sadique frangin le problème. Il avait vécu avec lui un moment alors un peu plus un peu moins… Non, le problème c’était surtout la peur étrange et stupide qu’il fasse du mal à Tony qui le dérangeait. Etrange car Ben avait la faculté inouïe de ne jamais se soucier de quelqu’un d’autre que lui d’habitude. Stupide car il savait que tout bagarreur qu’était Ian, il ne faisait pas le poids contre Tony. Il instaura donc une légère distance entre eux. Il avait pris conscience qu’il tenait beaucoup trop à Tony. Et il ne voulait pas ressentir autant de sentiments à l’égard de son meilleur ami… A l’égard de n’importe quel homme en réalité. Il ne pouvait pas se permettre de s’attacher à quelqu’un, pas lui. Benjamin Anderson, le macho, l’égoïste, le narcissique, le misanthrope, il ne pouvait pas aimer quelqu’un au point d’avoir peur de le perdre. Tony avait déjà vu de quoi était capable son frère, comment aurait-il pu continuer à apprécier Ben alors qu’il avait une famille de fou ? Non, comme ça, ça n’avait pas de rapport mais Ben avait peur de leur ressemble, un jour. Il espérait donc que personne ne s’attache à lui. Peine perdue. Tony était un coriace. La seule chose que Ben pouvait faire était de s’éloigner. Pas définitivement, juste un peu, pour stopper cette relation qui allait trop loin.

Il avait donc mis en application ses pensées. Il n’était que peu présent la nuit, il le devenait aussi la journée. Il était simple pour lui de passer des semaines entières sans rentrer chez lui. Il était invité à des soirées, des défilés, des salons, des expositions quelconques. Il s’incrustait dans toutes les fêtes où il n’était pas invité. Et cela, grâce à des amis, il avait énormément d’amis…. Quoique, difficile de qualifier ces personnes d’amis. Ils étaient plutôt des connaissances et plus si affinités. La célébrité amenait souvent à rencontrer des gens, Ben était d’ailleurs apprécié dans les milieux riches. Il leur ressemblait. Au fond, il savait qu’il n’était pas fait pour la pauvreté. Il avait toujours eu des goûts de luxes et il était snob avec tout le monde depuis son enfance, son père le lui reprochait souvent. Mais bref, ses « amis », lui permettaient donc de participer à tout. Il avait même des invitations pour des soirées échangistes, ou des fêtes drogue et sexe. Drôles et intéressantes, il les avait déjà toutes essayées. Il passait donc des journées agréables. Il ne pensait à rien mis à part sa kleptomanie et son penchant pour le sexe. Le mardi, il était finalement rentré, ne pas trouver Tony fut un soulagement. C’était normal, il avait des tas de choses à régler lui aussi. Il ne s’en inquiétait pas, d’autant que ça l’arrangeait. Il avait récupéré deux, trois bricoles. Notamment son Amex Titanium, fort utile en ces temps de crise.

Il était invité le soir-même à un gala de charité. Vous savez, les soirées où l’on ne croise que des gus très riches, bien habillés et se vantant d’aider le monde. Le but était certainement très noble à la base, récolter des fonds pour les petits africains ou pour la recherche contre le cancer, c’était très bien. Et puis, en dessous de 50 000 dollars, on était radin et sans cœur. Au-dessus de 150 000, on était un généreux bienfaiteur. C’était réellement, une idée de génie, au départ. Les riches qui aidaient les miséreux, c’était à la hauteur des espérances de Victor Hugo ! Malheureusement, c’était un peu parti en cacahuète. Comme lorsque l’on donne de l’argent à une association, 70% pour l’organisateur, 30% pour les baleines en danger ou les petits africains morts de faim. Mais finalement c’était logique, les pauvres ne connaissaient pas les plaisirs que pouvaient offrir l’argent alors pourquoi leur donner une chose dont ils ignoraient les bienfaits ? Ce qu’ils ne connaissaient pas, ne pouvait techniquement, pas leur manquer. CQFD. Passons. Comme la société actuelle, ces galas étaient devenus une grande farce. Les donateurs étaient qualifiés d’honnêtes altruistes et faisaient la une des journaux pour leur générosité, bien que ces personnes ne paient pas leurs impôts, fallait pas exagérer non plus. Les fonds récupérés étaient reversés à on-ne-sait-qui. Un obscur escroc. Ben n’était, de toute façon, pas venu pour donner mais pour prendre. Ravissantes étaient les femmes dans ce genre de soirée, splendides étaient leurs bijoux.

Ben acheta un costume, noir, sur mesure, cher mais magnifique. Comme les cent cinquante autres dans son dressing. Un de plus, un de moins. Il avait l’argent, pourquoi se priver ? Il ajouta à cela un chapeau et une montre luxueuse, un véritable pingouin. Avant d’entrer dans le manoir, lieu de la réception, il alluma une cigarette. Il n’avait rien volé depuis une éternité… Depuis sa rencontre avec son frangin en fait. Il portait la bague à son majeur d’ailleurs, fuck papa. Il ne savait pas pourquoi il l’avait mise, par caprice, ou pour montrer à Ian qu’il était plus fort que lui, bien qu’il espérait ne plus jamais le voir. Elle lui semblait lourde, étrangement. Une fois dans la salle. Il constata avec bonheur qu’il n’avait pas perdu la main, comme le vélo, ça ne s’oubliait pas. La clé était donc de détourner l’attention. Il était aisé de détourner l’attention d’une femme, caresse, danse, flatterie. Il avait récupéré deux colliers et quelques bagues. Avant la fin de la soirée, il fit un chèque de 50 000 dollars. Heureusement qu’il avait le triple dans les poches. Il détestait gaspiller son argent et les œuvres de charité étaient pour lui, du gaspillage. Il fut atterré en apprenant que son argent servirait à faire piquer des petits africains… Enfin, vacciner quoi. Lorsqu’il sortit, il retrouva son Aston Martin (Cf Une rentrée trop matinale)… Et quelqu’un au volant, sous le volant plus exactement. Ben s’approcha, sortit ses clés et les fit tinter. La jeune femme tourna la tête vers lui, elle n’avait pas peur mais semblait déçue. Elle était belle, Ben était certain de l’avoir déjà croisée. Etait-ce la vengeance d’une femme abandonnée ?

-Ben !
-Heureux de vous revoir mademoiselle la riche héritière, Aalis Henry.
-Ne m’appelle pas comme ça !
-Sortez de ma voiture, s’il vous plait.

Ben avait du mal à plaisanter dès qu’on touchait à ses voitures. Elle s’exécuta avec son air boudeur absolument adorable. Il avait couché avec elle, en fait, il l’avait dépucelée, cela faisait sept ans maintenant. Il ne l’avait pas revu depuis tout ce temps. Elle n’avait pas changé, toujours aussi belle ! En fait, à l’époque, il était amoureux d’elle, enfin un sentiment proche de l’amour. Il n’avait jamais ressenti d’amour pour quelqu’un, à part Tony… Enfin, c’était de l’amour fraternel, hein ! N’ayant pas d’argent à ce moment-là, il avait abandonné Aalis. De ce qu’il savait, elle n’avait pas eu l’air très affecté par son départ, ses parents par contre… Il avait, en effet, emporté quelques babioles en partant, rien de bien méchant, ils n’avaient d’ailleurs pas porté plainte... Ben monta à la place de mademoiselle Henry et lui fit signe de grimper sur le siège passager. Elle le fit avec la grâce habituelle des filles de bonnes familles.

-Pourquoi avoir tenté de voler ma voiture, mademoiselle Aalis ?
-Je ne savais pas que c’était la tienne.
-Pourquoi voulez-vous voler une voiture, alors ?
-Parce que c’est excitant.

Il ne la comprenait que trop bien, il lui sourit. Elle était toujours très excitante elle aussi. Il la ramena chez elle, elle l’invita à entrer. Et il se passa ce qui devait se passer ! Ils firent l’amour dans son immense chambre. Dormant toujours très peu, il était sorti en douce fumer une cigarette sur le balcon. Puis il avait vu le message de Tony, écouté plutôt. Passons. La première réaction de Ben fut « Non mais attend ! Il prend des congés sans me prévenir ?! Il mériterait que je le vire ! » Evidemment… Toujours égal à lui-même. Et, lui n’avait jamais aimé son père, il avait du mal à comprendre que quelqu’un puisse donc aimer son père. Faire tout ce voyage pour ça… Enfin, il avait bien le droit de prendre deux jours pour son paternel mourant, qu’est-ce que cela pouvait lui faire ? Et puisque Ben était un connard antipathique, il n’avait aucune envie de le rappeler pour l’aider et le soutenir. Déjà il ne savait pas le faire et en plus, personne ne l’avait fait pour lui, pourquoi diable devrait-il donc aider les autres dans les moments difficiles ? En quel honneur ? Non, il ne voulait pas le soutenir. Il écrasa sa cigarette sur la rambarde et la jeta dans une poubelle. Il retourna se coucher auprès de sa belle brune. A l’aube, il se leva, s’habilla et se dirigea vers la porte.

-Tu me ferais ça une deuxième fois ?
-Vos parents m’ont un peu forcé la main la première fois, aujourd’hui, je prends les devants.
-Tu as de l’argent maintenant, c’est différent.
-Ils ne m’apprécient pas.
-Moi non plus je ne les apprécie pas. Mais ils ne me refuseront pas une relation avec un homme plus riche qu’eux.
-Soit.
-Et cesses de me vouvoyer, on est plus au XIXème siècle, c’est ridicule, surtout que tu m’as baisée deux fois.

Elle avait raison, c’était ridicule. En dehors de ses proches, Ben était toujours très courtois, cela n’empêchant pas les remarques acerbes, il en avait pris l’habitude. Il lui sourit et l’embrassa. Trop parfaite pour appartenir à un autre, il ne la laisserait pas partir cette fois. Il avait entendu parler d’elle dans les journaux. Elle avait eu de nombreux amants, elle avait même fait de la prison pour vol. Elle était parfaite pour lui, pas trop fille, pas trop chiante, riche et un peu criminel sur les bords. Et il sentait qu’elle aussi, avait des choses à cacher. Jamais il n’aurait l’indécence de lui poser la question mais elle ferait de même pour lui. Ils s’accordaient tous les deux. Ils passèrent la semaine ensemble. Ben ne ressentait plus le besoin de coucher à droite et à gauche et c’était la première fois que cela lui arrivait. Il voulait se convaincre qu’elle était faite pour lui, parce que sinon, cela signifiait qu’aucune femme ne lui irait jamais.
Le jeudi soir, Aalis décida de présenter Ben à ses parents. Enfin, présenter n’était pas le mot exact, ils se connaissaient déjà. Mais Ben était un peu préoccupé par le dernier message de Tony. Quelle idée de s’attacher à son paternel aussi ! Et puis tant pis, c’était son problème ! Il n’avait pas l’intention de le rappeler, il accepta l’invitation. Arrivé devant chez eux, Ben se surprit à ressentir une légère angoisse, ce qui ne lui arrivait pratiquement jamais. Aalis l’accueillit, ils ne s’étaient séparés que deux heures pour se préparer. Elle lui souffla qu’elle n’avait pas prévenu ses parents. C’était la surprise ! En les saluant, une tension électrique s’installa. Ils l’avaient reconnu, il n’avait pas tellement changé. Sauf que cette fois, il était bien sapé. Il articula son nom en souhaitant pour la fois s’appeler autrement. Il n’avait pas été très correct avec elle mais bon, il se rattrapait sept ans plus tard, c’était déjà ça, non ? Ils passèrent à table.

-Vous comptez mettre ma fille enceinte puis vous enfuir une seconde fois ?

Ben s’étouffa avec un morceau de viande. Il se tapa sur la poitrine et tenta de reprendre une certaine contenance. C’étaient les premières paroles du père d’Aalis. Il était aussi agréable qu’il y a sept ans, ça faisait plaisir à voir ! Il prit néanmoins le temps de réfléchir à une réponse correcte et pas trop désagréable.

-Oui mais cette fois, je compte bien en faire de même avec votre ravissante épouse.

Même en y réfléchissant, Ben ne pouvait s’empêcher d’être désagréable. La seule à rire fur Aalis, évidemment. Heureusement qu’elle détestait ses parents. Il la regarda, pourquoi ne pas lui avoir avoué qu’elle avait un enfant ? Un enfant de lui. Mon Dieu, quel cauchemar. Au fond, il était vraiment choqué, il ne voulait pas d’enfant, jamais. Il but une gorgée de vin et sourit au père de sa petite amie. Il lui lança un regard noir en retour. La mère rougit et baissa les yeux. Ben avait un don avec les femmes. Mais à ce moment, il était horriblement stressé. Il avait peur de voir un gosse débouler et l’appeler papa. Il espérait donc secrètement qu’elle se soit fait avorter. Si Dieu existait, elle avait avorté ! Le repas se termina, la conversation avait été banale, si dans banale on entendait « Vous gagnez honnêtement votre vie maintenant ? » ou « Et alors, combien de femme vous avez baisé depuis ces sept dernières années ? ». C’était banal, pour Ben. Et puis Aalis se fichait bien de l’impression qu’il ferait à ses parents alors il pouvait s’amuser. Après le diner, ils passèrent dans le salon. Ben s’installa à côté de sa petite amie et but le vin qu’on lui servait. Le père affichait un sourire moqueur. Bon sang, ce qu’il pouvait détester les pères ! Aalis lui prit la main…

-J’ai quelqu’un à te présenter.

Et merde. Une petite fille entra dans la pièce. Elle avait les cheveux noirs et les yeux bleus, elle était son portrait craché, et donc le portrait de son père. Il effaça cette idée de sa tête. Elle lui sourit.

-C’est Abbygaëlle, ta fille.

Le monde tourna autour de Ben et ce fut le noir… Il ouvrit les yeux. Aalis était penchée au-dessus de lui.

-Ca va Ben ? Tu t’es évanoui…
-C’est une plaisanterie, n’est-ce pas ?

Ben constata que les parents de sa petite amie étaient partis. Ils avaient du bien se foutre de sa gueule, les salauds. Il n’y avait que lui, Aalis et … Abby, assise sur un fauteuil, en face d’eux.

-Abby est bien ta fille. L’avortement aurait trop fait plaisir à mes parents et je ne regrette vraiment pas.
-Je ne veux pas être père.
-Je ne voulais pas être mère. Tu peux garder ta vie et élever un enfant. Abby est compréhensive et intelligente. Elle sait que nous ne serons pas des parents modèles mais elle nous aimera. Elle a besoin d’un père.
-Je ne peux pas être père…
-Père, s’il vous faut du temps, je comprendrai.

Il la regarda, aussi belle que sa mère mais avec ses cheveux et ses yeux. Elle avait sept et elle parlait comme une future reine. L’éducation des vieux idiots, sans doute. Il soupira, il n’avait pas le choix de toute façon.

-Ne m’appelle pas père mais papa et ne me vouvoie plus jamais.

Elle lui sourit. C’était étrange mais, il était soulagé d’avoir une fille. Il ne savait pas comment il aurait réagi avec un garçon. Une belle petite fille, patiente, sage et intelligente, que demander de plus ? Il était pourtant troublé, énervé et dégouté par cette affreuse nouvelle mais il ne montra rien. Il devait faire un effort. Aalis la coucha et Ben ramena sa petite amie chez lui.

-----

Ce fut à cause de cela que Tony trouva Aalis nue dans la chambre de Ben. Même si finalement, cela ne gênait que Tony. Aalis n’était pas vraiment pudique, elle était fière de son corps magnifique. Elle regarda Ben dans le lit puis enfila une robe légère. Lui se leva, il attrapa une chemise et un jean et s’habilla rapidement. Il passa les bras autour de la taille de sa petite amie. Il l’embrassa dans le cou jusqu’à ce qu’elle le repousse. Il regarda Tony avec un immense sourire. Il ne voulait aucunement aborder le sujet de la mort de son père. Après tout, il était le centre du monde, c’était lui qui importait. Il était un ami de merde, tant pis, il jouait son rôle jusqu’au bout. Il ne savait de toute façon, pas réconforter les gens, s’il abordait le sujet, il finirait par dire une bêtise alors ce n’était pas la peine. Il préférait faire comme si de rien n’était.

-Tony, je te présente Aalis Henry. Aalis, voici Anthony Gordon, mon majordome.

-Il est plus mignon que ce que tu m’avais laissée croire. Dommage qu’il soit gay. Elle parut réellement déçue l’espace d’une seconde puis lui sourit. Elle se retourna pour embrasser Ben. Ravie de vous avoir rencontré. Je vais bosser. A ce soir !

Elle adressa un signe de main à Tony et partit. Ben la regarda sortir avant de se tourner vers son meilleur ami. Il devait se poser plein de questions. Il s’assit sur son lit. Rares étaient les femmes qu’il ramenait chez lui. Il voulait lui expliquer.

-Tu sais, elle me ressemble… Dans un murmure, il ajouta. Elle est aussi brisée que moi… Comprenant ce qu’il venait de dire, il releva la tête et reprit. Je l’ai rencontré il y a sept ans… Il hésita. Elle est tombée enceinte… J’ai une fille. Elle s’appelle Abbygaëlle.

Ben lui sourit. Il n’était pas vraiment joyeux d’avoir un gosse mais bon, il voulait le dire à Tony pour… Avoir son avis ? Enfin, il ne pouvait pas comprendre les angoisses de Ben vis-à-vis de la parentalité. Au fond, il était triste. Il évitait toutes les conversations gênantes avec Tony. Il avait l’impression de vivre avec un masque, ils ne parlaient jamais de cœur à cœur, pour de vrai. Il se trouvait bien pitoyable, penser que cette amitié entre eux était indéfectible alors qu’ils étaient aussi hypocrites l’un que l’autre. Ils étaient stupides. On pouvait tout dire à un véritable ami mais ils ne parlaient, ni famille, ni des choses importantes. C’étaient des conversations superficielles. C’était devenu pesant. Leur amitié donnait l’impression qu’à chaque mot prononcé, elle pouvait s’effondrer comme un château de carte. Il soupira.

-Je… Heu… Il se mordit la lèvre. Merci, pour… Heu… Ce que tu as fait avec Ian. Merci d’avoir été là… Il lui sourit tristement. Si tu savais… Peut-être que si tu lui disais, il pourrait savoir ? Espèce de Crétin. Tu sais que j’ai rencontré Aalis en France ? Elle aussi est d’origine française… Bravo Ben, bravo, comme toujours, tu évites de parler de ce qui te gêne à quelqu’un qui te soutiendrait. T’es qu’un putain d’abruti.
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Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Empty
MessageSujet: Re: Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]   Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Icon_minitimeSam 21 Juil - 15:07

On pourrait se faire sans qu'ça gêne de la place pour deux. Mais si ça n'vaux pas la peine que j'y revienne il faut me l'dire au fond des yeux. Quelque soit le temps que ça prenne, quelque soit l'enjeu, je veux être un homme heureux.

Anthony se sentit seul. Les deux autres ne semblaient absolument pas gêné de la situation. Après tout, Benjamin savait qu'il était gay et qu'il n'y avait donc aucun risque que, en voyant l'une de ses conquêtes nue, il lui saute dessus ou vis versa. Mais Tony ne voulait pas donner l'impression à Benjamin qu'il le matait. Bref. Il osa donc se retourner. Les deux personnes c'étaient rhabillées. Le majordome poussa un soupire de soulagement inaudible et fit un large sourire plein de politesse face à Mademoiselle Henry. Il prononça un « enchanté » d'un calme absolu. Cacher toute sorte d'émotion, il le faisait depuis de nombreuses années. A chaque fois que Benjamin recevait chez lui une fille, il avait du prendre sur lui. Les premiers temps, Tony c'était dit qu'éprouver ce petit pincement au cœur était déplacé vis à vis de son meilleur ami et puis, petit à petit, quand il avait clairement compris qu'il était amoureux de Ben, il avait enfoui toutes sortes de sentiments qui auraient pu gêner leur relation. Il était resté l'ami dévoué, gentil, serviable, inquiet... A présent tant de choses restaient non dites. Au début, ça avait été si magnifique, Benjamin lui disait un peu près tout mais Anthony savait que maintenant cette époque était loin derrière eux. Ils se cachaient des choses pour ne pas se blesser et pour ne pas blesser l'autre. Était-ce cela une réelle amitié ? Le jeune homme avait-il retrouvé son ami pour que tout soit gâché ? Et quel ami ? Il ne répondait même pas à ses messages lors de la mort de son père ! Alors où était cet ami qu'il cherchait dans cette pièce ? Passons. Aalis semblait au courant de son orientation sexuelle. Benjamin parlait de lui à toutes les minettes qu'il ramenait dans son lit en leur disant que ce mignon petit majordome discret n'en valait pas la peine puisque, de toute façon, ce n'était qu'un gay ! Anthony était réellement en colère, il en avait plus que marre de toute cette mascarade, ses nerfs allaient lâcher il avait eu trop à prendre sur lui pour la mort de son père pour recommencer son rôle aussi brusquement ici. Il n'offrit qu'un sourire glacial à la demoiselle qui quitta la pièce pour aller travailler après avoir embrassé Ben. « A ce soir ? » Anthony se sentait vide, on aurait dis sa petite amie, voir sa fiancée. Anthony ne lui rendit pas le signe de la main qu'elle lui adressa et s'en sentit honteux. Elle avait l'air si gentille, pourquoi se montrer désagréable ainsi ? De plus, en général les filles ne venaient pas au manoir.

Le regard d'Anthony se porta sur Benjamin qui s’asseyait sur son lit. Le majordome s'adossa au mur qui lui faisait face. Il allait bientôt devoir reprendre son travail ou il était sûr que Ben allait le traiter de fainéant ou lui dire qu'il ne le payait pas pour regarder voler les mouches. Enfin quelque chose dans ses eau là. Au lieu de ça, il commença à lui parler, lui dire que Aalis lui ressemblait. Aussi briser ? Que voulait-il dire par là ? Anthony eut un élan de compassion pour son meilleur ami mais se garda bien de dire quoique se soit, il n'aimait pas que l'on compatisse et l'aurait repoussé. Anthony tomba des nus. Benjamin était père d'une petite fille de sept ans ? Il manqua de défaillir mais garda contenance -heureusement !- et se contenta de fixer Ben avec des yeux ronds. Il se rendit compte qu'il l'écoutait attentivement lui raconter sa vie alors que lui aussi aurait eu besoin d'une oreille attentive. Mais bref. Un petit silence s'installa, comme s'il attendait une quelconque réponse de sa part. Le rôle d'un meilleur ami aurait été de l'encourager, de lui dire que sa vie prenait un tournant et qu'il était dans son devoir de s'y accrocher, de ne pas tomber en route. C'est ce qu'aurait dit Anthony normalement. Mais rien n'était normal pour Tony. Son monde s'émiettait doucement, tout comme les années qui avaient suivies la disparition de sa sœur, à la même époque que lorsque Benjamin avait déménagé. Il part toujours lorsque j'ai besoin de lui. Ce n'était peut-être pas de sa faute il y a sept ans, mais cette fois... Anthony eut envie de pleurer encore une fois. La mort de son père, puis cette conversation avec Benjamin, les efforts qu'il devait retrouver pour que tout se passe bien entre eux. Comment avait-il fait pour ne pas craquer avant ? Le silence continua avant que Benjamin ne se décide à le rompre. Tony eut une vague lueur d'espoir, pensant qu'il allait le réconforter un tout petit peu concernant son père, il hésitait alors pourquoi pas ? Ce tout petit coup de pouce aurait suffit à remettre les batteries en marche. Mais non. Il le remerciait pour l'autre jour, avec Ian. Oui, s'il savait... Il aimerait bien avoir mais il ne lui disait jamais rien ! Strictement rien ! Aalis, encore. Le regard d'ordinaire tendre d'Anthony se durci comme de la pierre. Il eut un sourire forcé avant de se diriger vers la porte, toujours dans un silence de mort. Sa voix trancha l'air avant qu'il ne sorte de la pièce.

« Hé bien félicitation. Et moi j'ai... Tu veux ton petit déjeuner dans ta chambre ?»

Anthony n'attendit même pas une réponse, il sortit de la chambre, tout aussi froid et distant. Ca ne lui ressemblait pas. Se qu'il voulait c'était serrer Benjamin dans ses bras et apaiser sa douleur. Mais ça, ce ne serait jamais possible. Il aurait du rester avec son ex, lui l'aimait pour ce qu'il était, l'aurait pris dans ses bras dès qu'il serait rentré, l'aurait peut-être même rejoint à Chicago pour le soutenir moralement. Pas Ben. Ben ne l'aimait pas. Ben ne l'avait jamais aimé. Ben ne l'aimerait jamais. Pas comme le voulait Anthony du moins. Et le rôle du meilleur ami lui seyait tellement peu. Anthony descendit les marches d'un pas lourd. Ce manoir qu'il avait parcouru de long en large et en travers... Il lui semblait ne plus le connaître, qu'il était étranger et non désiré ici. Il s'arrêta dans la cuisine et prit une bonne respiration. Allait, tout allait bien se passer, pas de soucis à se faire. Il fit chauffer le café, et commença à faire griller quelques toasts. Lorsqu'il se retourna, Benjamin l'avait rejoint. Il eut un bref mouvement de recul, surpris, mais continua sans prêter attention à sa présence. Il fallait qu'ils parlent. Qu'ils parlent à cœur ouvert. S'ils ne se disaient pas tout, ils allaient finir par exploser et ça n'aurait rien de bon. Ils en arriveraient à un point où ils diraient des choses qu'ils regretteraient ensuite... Mais peut-être étaient-ils déjà arrivé à ce point ? Qu'est-ce qu'ils étaient stupides ! Anthony déposa une assiette, un café et un verre de nus d'orange sur la table pour Benjamin. Lui n'avait pas faim, il n'avait presque rien avalé depuis deux jour à part un sandwiche et une pomme. Mais la nourriture restait coincée dans sa gorge. Il s'assit néanmoins en face de Benjamin, sa décision était prise. Ils allaient avoir tout les deux une franche conversation comme ils n'en avaient pas eu depuis longtemps. -depuis toujours ?-

« Je suis... réellement heureux pour toi. Pour toutes les choses qu'il t'arrive. Elle a l'air gentille ta... ta... ton amie. Vraiment gentille. Et... Le fait que tu aies une fille prouve peut-être qu'il est temps pour toi de te poser et d'arrêter d'être un Don Juan. Mais... Tu vois, je sais que tu aimes parler de toi, de tes occupations, de ta vie ; j'aime t'écouter mais... j'aimerais vraiment qu'on parle de moi, tu comprends ? J'en ai... besoin. Juste une heure ou, même pas, une minute si tu es pressé. Tu es... mon meilleur ami, tu m'accorderais une minute ? »

Anthony se trouvait mature, il s'en félicita. Il avait dis se qu'il pensait à cet instant précis sans être méchant, en restant poli. Il espérait que Ben comprendrait, il était assez égoïste. Du plus loin que Tony se souvienne, il n'avait jamais parlé de lui plus d'une minute. C'était toujours Benjamin par-ci, Benjamin par-là. Une étrange colère qui bouillonnait au fond de lui reprit surface. Elle n'éclata pas encore mais il sentait un tourbillon qui soulevait sa poitrine irrégulièrement. Oui c'est vrai, tout tournait autour du génial Benjamin Anderson, et le petit Anthony, son petit chien-chien adoré, adoré, vraiment ?, l'écoutait avec un sourire béat, espérant avoir un su-sucre comme récompense. Mais Anthony, tu es tombé bien bas ! La voix de son père raisonna dans son crâne. Il se souvint d'une scène qu'il avait eu avec lui, un jour qu'il avait eu des congés pour lui rendre visite, lorsqu'il venait de commencer son travail auprès de Benjamin.

« Mais qu'est-ce qu'y t'a pris ? Ce petit Anderson qui habitait près de chez nous, je pensais que tu l'avais oublié ! Écoutes, je suis sans doute moins doué que ta mère pour savoir se que tu ressens mais je suis tout de même ton père. Tu avais un petit ami tout à fait charmant, je l'ai déjà rencontré. Tu l'as quitté pour aller jouer aux bonniches chez ton ancien meilleur ami ? Je ne te comprends pas, Anthony... Tu as une voix magnifique, un talent certain, pourquoi servir cet homme si riche ? » « Parce que... c'est mon meilleur ami, Papa. » « Oh, non, mon garçon. C'est parce que tu l'aimes. » « Quoi ? Mais non, c'est mon meill... » « Alors dans ce cas, pourquoi as-tu quitter ton petit ami pour aller habiter chez ton nouvel employeur. Tu as tout plaqué, tu avais une vie à Chicago ! … Mais je te fais confiance. C'est ta vie, après tout, tu apprendras toi même de tes erreurs et des choses qui te sont profitables. Mais mon garçon, penses à toi, tu me le promets ? Tu es un si gentil garçon, ne laisse pas quelqu'un profiter de ton amour, ne laisse personne te rendre malheureux. » il lui tapota la tête et le serra dans ses bras avant qu'ils ne s'assoient devant la télé pour regarder un film en mangeant des pop-corn.

Anthony passa une main sur son visage. La colère s'évanouit pour faire place à une douleur aiguë dans sa poitrine. Il regarda Benjamin droit dans les yeux, comme il ne lui faisait que lorsqu'il avait quelque chose d'important à lui dire ou à lui demander. Quelque chose de sincère, de sérieux et de profond. Il se souvenait douloureusement de sa réaction lorsqu'il lui avait dit qu'il était gay. Que dirait-il s'il lui disait qu'il l'aimait, qu'il était amoureux de lui depuis... Depuis quelques années ? Tu ne lui diras pas, c'est aussi simple que ça. D'un ton désagréable, Anthony prit la parole:

« Laisses tomber, je dis n'importe quoi et je dois t'embêter. Mais vie est inintéressante comparée à la tienne. Mon père est simplement mort, pas la peine d'en faire une polémique. »
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]   Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Icon_minitimeSam 21 Juil - 19:43



A cet instant, Ben vit dans les yeux de Tony une chose qu’il n’avait encore jamais vu. Il n’y avait pas de joie, pas d’amitié… Pas d’amour. Il se sentit terriblement honteux. C’était la première fois que son ami le regardait de la sorte. Il avait l’impression d’être détesté. Et pour la première fois, il lui sembla que personne ne l’aimait plus, juste l’espace d’une seconde. Mon Dieu. Il se trouva abjecte. Mais il était ainsi, non ? Son frère le lui avait dit. Il était ingrat, c’était… Dans sa nature. Il ne pouvait être autrement. Il serra les poings. Il n’avait aucune envie de prendre son petit déjeuner. Et surtout pas tout seul dans sa chambre. Déjà que la conversation ne passait plus entre eux. Maintenant, ils ne se diraient plus rien. Il aurait dû le prendre dans ses bras. Le réconforter sur la mort de son père, même s’il ne pensait pas ce qu’il aurait pu dire. Il aurait dû le faire. Mais il ne le fit pas. Il était un idiot. Tony sortit. Il n’avait même pas attendu la réponse. Il était fou de rage. Ben était attristé. Il était un ami pitoyable. Et en plus maintenant, il s’apitoyait sur son sort ! Non, il devait assumer, il avait agi comme un connard, maintenant il devait assumer. Il perdit son sourire et décida de suivre Tony. Il décida le grand escalier peu après son ami et le retrouva finalement dans la cuisine. Ben faillit lui dire quelque chose lorsqu’il se tourna vers lui mais ne le fit pas. Tony continuait de lui faire son petit déjeuner sans lui prêter la moindre attention. Ben n’avait pas faim mais il s’installa à table. Il but une gorgée de son café et regarda son majordome s’asseoir en face de lui.

Comme d’habitude, il ne mangeait pas avec lui. Devenait-il anorexique ?... Trêve de plaisanterie, il le regardait manger, c’était étrange comme situation. Avait-il quelque chose à dire ? Ben s’efforça de ne pas paraître triste. S’il voulait lui parler de son père, il écouterait. Il lui promettait d’écouter ! En tous les cas, il semblait vouloir une conversation à cœur ouvert. Soit. Ben aussi en souhaitait une, bien qu’il doutât de sa sincérité. Si Tony voulait une conversation franche et s’il était sincère, alors lui aussi le serait. Ils auraient enfin une conversation de cœur à cœur, cela les rapprocherait sans aucun doute. Tony prit enfin la parole. Il était plus gentil que la fois d’avant. Il hésitait beaucoup. Alors parler franchement était aussi difficile que pour lui ? Jamais ils n’y arriveraient ? C’était peine perdue ? Ben lui sourit tendrement. Oui, il allait se poser. Oui, il aimait parler de lui. Et oui, il lui accorderait une minute… Sans doute. Il aurait voulu lui dire « Mais prends tout le temps qu’il te faut, je t’écouterai. Parle-moi de ton père, comment tu te sens ? » Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il ne savait de toute façon pas dire cela… Il était égoïste, mais comment Tony pouvait-il le supporter ? Il ne parlait toujours que de lui, il se fichait des sentiments de Tony comme il se fichait de sa vie. C’était lui qui comptait ! Il avait besoin d’être le centre du monde parce que pendant trop longtemps il avait été ignoré. Il avait besoin que ça tourne autour de lui. Il se sentait important, au détriment de son ami. Il supportait cela depuis toujours, maintenant, il avait besoin d’un peu d’attention. C’était tout à fait normal… Normal pour quelqu’un d’autre que Ben. Il ne voulait pas que Tony lui parle de lui, au fond. Il ne savait pas pourquoi, il savait juste qu’il avait envie de faire, encore une fois, retomber la conversation sur lui. Il croyait se douter de la raison mais il n’osait pas se l’avouer… Peut-être qu’au fond… Il voulait que Tony s’en aille. Pas parce qu’il ne l’aimait pas, au contraire. Simplement pour son propre bien, il devait partir. Il était devenu un vrai salopard avec lui depuis quelques jours pour qu’il cesse de l’aimer. Pour qu’il parte, loin, loin de lui, loin de son frère, loin de sa malédiction.

C’était bête, non ? Il l’avait retrouvé pour le forcer à partir maintenant. Mais il devait. A l’époque, il ne s’était pas rendu compte qu’il fût à ce point nocif pour les gens qu’il aimait puisqu’il n’aimait personne. Aujourd’hui, il savait qu’il préférait briser Tony une fois plutôt que le voir souffrir toute sa vie. Il avait fait son choix. Même si c’était pénible. Ben n’accepterait jamais les sentiments qu’il avait pour son ami. Tony finirait par mourir lentement d’amour. L’idée lui plaisait assez… C’était notamment ça le problème. Une partie de lui avait envie de voir son meilleur ami malade d’amour pour lui, mourir pour lui. Il était ignoble. Voilà pourquoi il devait soustraire Tony à tout cela, à lui. Néanmoins… Si Tony décidait de lui ouvrir son cœur, peut-être le ferait-il aussi et alors, il changerait d’avis. Le problème, c’était le mensonge trop présent entre eux. Mais Ben ne pouvait parler en premier, il voulait que son ami se lance avant lui. Parce que lui n’y arriverait pas. Même en le voulant de tout son être. Et il espérait que les aveux de Tony lui permettraient de se libérer à son tour. Mais il n’en était pas certain. Tony le regarda dans les yeux. Ben était persuadé qu’il allait lui dire. Il voulait qu’il lui dise. Il lui promettait silencieusement de ne pas être désobligeant, de l’écouter, de le soutenir, de… Non, évidemment. Il ne dit rien. Ils étaient tous les deux des lâches. Il avait envie de le frapper. Comment pouvait-il lui promettre la vérité et lui dire un truc pareil de cette manière ? Au moins Ben ne laissait rien échapper… Enfin presque. Il ne fallait pas lui demander une conversation de cœur à cœur si c’était pour se dégonfler deux minutes après. Ben ne trouva rien de mieux à faire qu’éclater de rire. Il voulait jouer à ça ? Okay. Ils allaient jouer. Ben gagnerait. Il savait être un putain de connard. Tant pis, ça lui ferait aussi mal qu’à Tony mais il n’avait plus le choix. Il fallait rompre cette amitié, d’une manière ou d’une autre. En fait, Ben préférait penser que ce ne serait de toute façon, pas un adieu, simplement un au revoir. Même s’il n’y croyait qu’à moitié. Il termina son café puis le regarda dans les yeux. C’était la fin ? La fin de leur duo ? Il lui fit un sourire tout ce qu’il y a de plus malsain.

-Tu as raison. Je n’en ai rien à foutre pour parler vulgairement. Tu n’auras pas une minute pour me parler de ta misérable vie, car je me fiche de ce que tu penses de ma relation avec Aalis, je me fiche de la mort pitoyable de ton père, je me fiche de tes sentiments et je me fiche par-dessus tout de toi.

Ben ne cilla pas une seconde, il le regarda dans les yeux comme s’il pensait chaque mot. Le mensonge était devenu l’un de ses domaines de prédilection. Il était un professionnel. Parce qu’évidemment, il ne pensait pas un mot de ce qu’il venait de dire. Tony était bien la seule personne qu’il pouvait écouter sans montrer un signe de lassitude au bout de trente secondes. Mais… Déjà, il l’avait un peu cherché, Ben n’aimait pas qu’on lui parle sur ce ton ni qu’on se fiche de lui. De plus, il était maintenant certain que Tony devait partir. Lui qui était si gentil devenait désagréable et froid. Il prenait de très mauvaises habitudes auprès de l’écrivain. Ben ne pouvait assumer d’être celui qui détruirait son meilleur ami. Il était trop tard maintenant. Trop tard pour lui avouer quoique ce soit, trop tard pour changer d’avis. Tant pis. Il irait de l’avant… Il avait l’habitude d’être seul. Il savait qu’avec ce qu’il venait de dire, Tony allait lui en vouloir, le détester même, avec un peu de chance. Ce n’était pas chose aisée que de se faire détester par Anthony Gordon. Cet idiot était beaucoup trop gentil, il lui pardonnait tout, il devait sans doute mettre ça sur le compte de son enfance malheureuse bien qu’il n’en sache presque rien, ou alors il pensait qu’il était stressé par son travail, bref, une connerie du genre. Ben n’avait même pas besoin de se trouver des excuses, Tony le faisait pour lui. Du moins, avant, il lui pardonnait tout. C’était la première fois qu’il était intentionnellement cruel envers lui. Et c’était tout aussi douloureux pour lui, d’avoir dit cela, que pour Tony qui l’avait entendu. Bonne nouvelle, Ben n’avait pris aucun plaisir à lui dire une chose pareille, il ne ressemblait pas à son sadique frangin, enfin presque pas. Il se leva, tourna le dos à Tony quelques instants, le temps de faire le vide dans sa tête. Il ne devait pas s’arrêter en si bon chemin. Il regarda à nouveau son… Ami dans les yeux.

- Pendant que j’y suis, tu vas me faire le plaisir de te montrer plus aimable envers Aalis, c’est ma petite amie, tu es mon majordome. Elle mérite un minimum de respect. Et tiens, ce soir tu nous prépareras un diner pour elle et moi, en amoureux.

Ben faillit se mordre la lèvre mais se retint, il lui était insupportable d’être aussi autoritaire avec Tony. Et il savait parfaitement qu’Aalis était l’élément sensible dorénavant. Si son ami l’aimait, chose dont il ne doutait maintenant plus, il devait être jaloux d’Aalis. Il avait donc décidé d’utiliser ça, en lui rappelant bien qu’elle était sa petite amie et qu’il n’était que le simple majordome. C’était ignoble, manipulateur, pervers, et tous les autres adjectifs qui allaient avec. Ian avait eu tort en fait. Ben était conscient qu’il était un salaud mais cette fois il en jouait contre Tony, mais c’était calculé. Son ami n’allait pas partir parce que Ben avait été un salaud avec lui mais parce qu’il pensait que Ben l’avait été –c’est clair ça ?-. Quelque part, ça le rassurait de croire cela. C’était vrai. Il était égoïste, narcissique, manipulateur, cynique et pourtant quelqu’un l’aimait, en ne sachant rien de lui, une personne avait trouvé quelque chose à aimer en lui. Et il la rejetait. Mais n’avait-on jamais vu un beau prince dans les contes de fées, égoïste, narcissique, manipulateur et cynique ? Non, les personnages comme Ben n’était pas heureux dans les contes de fées, par contre, ceux comme Tony avaient droit au bonheur. Là où Ben était le méchant chevalier. Tony était le beau prince. L’un des deux mourrait à la fin du conte… Et c’était rarement le prince. Le méchant chevalier finissait par s’aplatir devant la perfection du prince et le prince délivrait la princesse, pardonnait au méchant chevalier et ils vivaient tous heureux. Il en était de même ici, il aurait même aimé que son majordome lui pardonne ce qu’il était en train de faire mais… Il en doutait. Il passa une main dans ses cheveux et lui lança un regard hautain. Mon Dieu, lui, Hautain avec Tony. Il n’y croyait pas.

-Et puis, ton père, tu oublies, hein. Je ne veux pas en entendre parler. Ce n’est pas comme s’il allait manquer à quelqu’un. Il poussa un léger soupir las. Ne me regarde pas avec ces yeux là, est-ce que je te paie à discuter et à rêvasser ? Non. Alors remets-toi au boulot, il faut que tu passes au pressing et va m'acheter le journal d'aujourd'hui. Tu es le chien, je suis ton maître, tu obéis.

Ben le regarda sévèrement. Triste spectacle. Il pouvait presque entendre son père rire. Et même s’il avait envie de lui hurler « Je suis tellement désolé pour ton père ! Désolé de ne pas t’avoir laissé le voir plus souvent ! Désolé de ne pas t’avoir appelé… Désolé de ne pouvoir t’avouer mes sentiments, aussi forts qu’ils soient… », Il ne le fit pas. Quelque part, il était un peu énervé des paroles désagréables de son ami, c'était une facçon de se venger. Et puis, il avait réussi, n’est-ce pas ? Tony devait le détester maintenant. Comme il était simple de se faire haïr des gens… Comme il serait plus difficile de se faire pardonner.


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MessageSujet: Re: Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]   Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Icon_minitimeJeu 26 Juil - 18:58


If you ever, ever feel like your nothing you're fucking perfect to me. You're so mean when you talk […] So complicated, look how big you'll make it filled with so much hatred, such a tired game. It's enough, I've all I can think... [...]

Le sourire qui apparut sur le visage de Benjamin fit presque peur à Anthony. Ce sourire... N'avait strictement rien de sympathique. Le majordome en déduisit, avant même que son employeur ne prenne la parole, qu'ils ne parleraient pas franchement. Ou alors pas comme Anthony l'aurait souhaité. Les mots qui sortirent de la bouche de Ben pétrifièrent Anthony sur place. Il resta sans bouger d'un cil, les yeux un peu arrondis sous l'effet de la surprise. Jamais, même si Ben agissait parfois comme le dernier des cons, jamais il ne lui avait parlé de cette façon, jamais il ne lui aurait dis de telles choses... Mais ça... Tony n'en savait rien, après tout. Peut-être qu'au fond, Ben n'avait fait que le supporter toutes ces années. Anthony eut l'impression d'être aspiré dans un gouffre. Un gouffre profond duquel il ne ressortirait sans doute jamais plus. Il se fichait de lui. Les paroles étaient cruelles et blessantes. Anthony eut soudain envie de pleurer, encore. Mais pleurer, non, certainement pas. Il pouvait se permettre de pleurer devant son meilleur ami. Mais pas devant cet homme. Et cet homme n'était pas, n'était plus, son meilleur ami. C'était un autre, une personne qu'il ne connaissait pas. Non... Benjamin et Anthony ne se connaissaient pas, en fait. Le jeune homme serra les poings sous la table. Il les serra si fort qu'il laissa des petites marques blanches sous la pression. Il essaya de détecter des signes de mensonges dans ses paroles, ou sur le visage de Ben. Mais rien, même pas un battement de cil. Alors c'était vraiment ce qu'il pensait, ce n'était pas une blague de mauvais goût ? Anthony s'obligea à desserrer lentement les poings. S'il continuait ainsi, il allait sans doute saigner et ce n'était pas une très bonne idée. Il ne trouva rien à répliquer, rien à renvoyer à Ben. Il ne pouvait pas... Même en le rabaissant de la sorte, Anthony ne voulait pas répliquer. Il aimait Benjamin, non ? Il lui pardonnerait. Il voulait lui pardonner, si seulement Ben s'excusait. Il allait s'excuser, n'est-ce pas ? Au moins une fois dans sa vie, après de telles paroles il n'en pensait pas un mot, hein ? Ce n'était pas possible. Anthony resta donc silencieux, assit en face de Ben. Il avait la nette impression qu'il allait le virer. Pourquoi ? Il l'ignorait. Mais l'impression que c'était la dernière fois qu'il s’asseyait là était très forte. Il sentit sa main trembler. Non. Il ne faut pas que ma main tremble. Si je commence à trembler, mes nerfs vont lâcher et ce n'est pas le moment. Tony regarda Ben se lever et lui tourner le dos quelques minutes. Excuse-toi, je t'en pris. Dis-moi que tu n'y pense pas, je te pardonnerai, je le jure ! Mais lorsque Benjamin le regarda dans les yeux, Anthony n'y lu aucune sympathie, aucune pitié.

Le ton autoritaire que prit Ben claqua dans l'air. Jamais il ne lui avait parlé de la sorte, sur ce timbre de voix. Anthony cilla et serra encore les poings avec une force inouïe. Il sentit quelques gouttes dégringoler sur sa paume. De surprise, il arrêta tout de suite, se contentant de serrer étroitement la mâchoire. Les sentiments amoureux qu'il ressentait à l'égard de Ben étaient en train de s'envoler un à un. Il savait, ce salaud savait qu'il l'aimait. Anthony avait sans doute été évident ces derniers temps, non ? Et ce salaud qui ne c'était jamais attaché à la moindre putain qu'il ramenait dans son pieux était en train de lui sortir que cette Aalis était sa petite amie ? Anthony eut envie de rire, une furieuse envie d'exploser. D'une façon ou d'une autre il allait exploser. Mieux valait que ça soit de rire plutôt qu'en larme ou de colère. Le jeune homme commençait à en avoir assez. Il étouffait dans cette cuisine. Il regrettait d'avoir été froid. C'était de sa faute, entièrement de sa faute si Ben réagissait mal. Mais tu n'as rien fait de mal. Ton père est simplement mort, est-ce que c'est quelque chose de mal, ça ? Non, bien sûr que non... Ce n'était pas de sa faute. Toujours à chercher une excuse pour Benjamin. Il lui en inventait depuis des années pour justifier ses actes égoïstes. Le regard hautain que Ben posa sur lui fit frémir Anthony. Qu'allait-il encore lui dire, hein ? Qu'allait-il encore sortir comme paroles dégoûtantes, digne du beau connard qu'il était tout au fond de lui ? Jamais Anthony n'aurait pensé que Ben se comporterait de la sorte avec lui, un jour. Jamais il n'aurait pensé que... Qu'il lui lancerait de pareilles méchancetés au visage ou qu'il le regarderait comme un vulgaire chien.

Comment osait-il parler de son père ? Comment osait-il ?! Si Anthony voulait lui pardonner, ce ne serait plus une chose envisageable à moins qu'il le supplie. Et Benjamin ne suppliait personne. Le chien... Anthony sentit quelque chose de briser en lui. Mais aucune envie de pleurer ne surgit. Il sentait juste un grand vide en lui. C'était terminé. Oui, terminé. C'est donc ça que Ben avait pensé toutes ces années ? Qu'il n'était qu'un simple chien, un clébard qu'on écrase quand on le souhaite parce qu'on est le maître, hein ? Anthony ne dis rien pendant quelques secondes. Ses épaules furent secouer, non pas par des sanglots, mais par un rire qui franchit ses lèvres. Il riait ? Oui, il riait. Mais il ne s'en rendait pas vraiment compte. Il avait la nette impression de ne plus être maître de ses faits et gestes, comme si une autre personne, plus résistante que le véritable Anthony, était entré dans son corps pour défendre son âme un peu trop fragile. Anthony se leva, lançant un regard dégoûté en direction de Benjamin, cessant de rire. Il l'avait considéré comme son meilleur ami durant toutes ces années... Années qu'il avait perdues, lamentablement perdues... Il aurait pu être aux côtés de son petit ami, à Chicago, s'il n'avait pas déménagé pour retrouver cet homme. Cet homme qu'il ne connaissait pas. Non... Ils ne se connaissaient absolument pas. Benjamin l'avait-il seulement aimé, hum ? Anthony c'était attendu à une crise de larme, mais non. Ses nerfs avaient lâchés, et il riait toujours un peu. Lorsqu'il s'arrêta, il perdit son sourire. Qu'il ne compte pas sur lui pour faire quoique se soit.

« Mais j'ai le plaisir de vous annoncer que vous passerez au pressing et achèterez votre journal vous-même, Monsieur. Ou bien peut-être que votre ego est trop lourd à porter jusqu'au centre ville ? Ainsi que votre narcissismes, et votre égoïsme. Monsieur. »

Anthony avait parlé avec le plus grand calme. Vouvoyer Benjamin avait été difficile, mais c'était venu tout seul, naturellement. Il avait l'impression de le haïr. Oui... Il le haïssait. Il le détestait d'une puissance énorme à cet instant précis. Anthony sourit avec toute la politesse qu'il pouvait avoir dans un moment pareil. Et autant dire qu'il en avait beaucoup pour quelqu'un qui venait de se faire traiter de chien par son soit-disant meilleur ami. Il saisit la tasse de café et le verre qu'avait utilisé Benjamin pour déjeuner et le déposa calmement dans le lave-vaisselle qu'il mit, toujours calmement, en route. Il ne comptait pas s'énerver. Je vais rester de marbre. C'est ce qu'il souhaitait. S'énerver... Non, très peu pour lui. Il aurait pu balancer ses quatre vérités à Benjamin de façon vulgaire et méchante, mais il ne le souhaitait pas. Malgré tout, au fond de lui, il l'aimait. Et la franchise n'avait jamais été son fort. Il en avait assez, il était fatigué. Oui, c'était le mot juste : fatigué. Leur amitié volait en éclat depuis des mois déjà, mais ils avaient été tout les deux trop idiots pour rattraper les coup. Il prit une grande inspiration et se tourna vers Benjamin, s'avançant lentement vers lui jusqu'à se trouver à sa hauteur. Il détailla ce visage tant aimé. Mais il n'avait pas aimé Benjamin simplement pour son physique. Il l'avait aimé pour ce qu'il était. Bien qu'il soit vulgaire, vraiment con, ce n'était pas un salaud délibérément, sauf avec les personnes qu'il n'aimait pas. C'est du moins ce qu'avait pensé Anthony. Il avait trouvé beaucoup de qualité chez cet homme qui ne voyait visiblement que ses défauts mais se cachait sous un masque de narcissisme et d'égocentrisme. Anthony l’avait toujours écouté ou été là pour lui. Et aujourd'hui, alors qu'il avait eu besoin d'un ami, il n'avait eu... Que ceci. Du vide. Puis des insultes, des blessures encore et toujours. D'une voix dure, il souffla assez fort pour que son employeur l'entende:

« Je crois que vous ne savez pas très bien où vous en êtes, Monsieur. Il n'y a ni chien ni maître... Mais s'il devait y avoir un chien, ce serait vous. Vous aboyez comme un toutou mal élevé. Je n'ai pas votre prétention pour me proclamer le maître, mais de nous deux qui est le plus humain, Monsieur ? Toutes ces années je n'ai fais que te servir, me plier en quatre pour tes bons désirs, être une oreille attentive. Je t'aime...ais. Je t'aimais vraiment, même quand tu me faisais mal sans t'en rendre compte. Tu étais mon meilleur ami, ça me suffisais. Mais... M'as-tu seulement aimé, ne serait-ce qu'un peu ? Ais-je vraiment été ton ami, Benjamin ? »

Anthony le regardait droit dans les yeux en disant ses paroles. Il avait mal au ventre, mal au cœur, mal aux mains après les avoir trop serrées. Il était dégoûté et écœuré. Quel connard... Mais quel connard. Le jeune homme se détourna brusquement pour venir frotter vigoureusement ses yeux avant que les larmes accrochées à ses cils ne tombent. Il ne pleurerait pas devant un inconnu. Mais il fallait tout lui détailler, n'est-ce pas ? Anthony reprit le dessus. Il n'avait pas fini. Car tout était terminé, alors il fallait... achever le travail commencé. Il se retourna et fixa Ben droit dans les yeux, sans dureté cette fois-ci mais avec une tendresse qu'il aurait aimé ne pas afficher. Il posa sa main sur la joue de Benjamin avec une délicatesse étonnante. Malgré tout, malgré tout il l'aimait encore, il le sentait au fond de son cœur. Il se trouvait con d'aimer un mec homophobe -sans aucun doute- qui venait de lui parler avec autant de méchanceté. Il prit une grande inspiration avant de dire doucement:

« Et par «aimer» je veux dire que je suis amoureux de toi. J'aime chaque centimètre de ton corps, de la pointe de tes soyeuses mèches brunes jusqu'à la pointe de tes pieds. J'aime qui tu es... ou qui je croyais que tu étais, je ne sais pas. Malgré tes défauts, tu as aussi de belles qualités que je te connais très bien mais que tu trouveras tout seul, un jour peut-être. »

Anthony laissa retomber sa main et se pencha un peu vers Benjamin, comme pour l'embrasser. Mais s'il faisait cela... Oh non, il ne ferrait pas cela. Il se recula, le cœur battant. Il l'avait sa putain de vérité. Anthony sourit tristement et douloureusement avant de passer une main dans ses cheveux bruns et de défaire sa cravate qu'il posa sur le dossier de l'une des chaises de la cuisine. Il déclara avec plus de simplicité qu'il n'aurait pensé avoir:

« Maintenant tu devras t'occuper de toi tout seul, je pense. Parce que je ne compte pas rester. Je suis... vraiment fatigué de tout ça. »
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Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson]   Désolé, je suis fatigué. [pv: Benjamin Anderson] Icon_minitimeVen 27 Juil - 1:49

Ce n’est qu’une Ombre et une Pensée que vous aimez. Je ne puis vous offrir ce que vous recherchez.

Ben s’attendait à tout sauf à cela. Tony venait d’éclater de rire. Il se sentit mal, tellement mal. L’avait-il rendu fou ? Enfin… Il préférait cela que des larmes. Il ne savait pas comment il aurait réagi si Tony s’était mis à pleurer. Il venait de réduire toutes ces années… toute leur amitié… Tout ce qu’ils avaient vécu ensemble à … Rien ? A de la haine. J’espère que t’es fier de toi ? Crétin. Tout le monde entend cette petite voix qui vous dit que vous allez faire une terrible erreur ou que vous êtes en train de la faire. Tout le monde l’entend, mais personne ne l’écoute jamais. Et puis après, on se dit « Je savais que je n’aurais jamais dû faire ça », Ben faisait partie de tous ces gens normaux, qui, font les erreurs et puis regrettent. Lui aussi, était en train de se dire qu’il n’aurait pas dû faire ça. Mais voilà, c’était fait maintenant. C’était trop tard. Parce que dans sa folie, il avait cru que repousser Tony allait l’aider. Mais ça n’aidait ni l’un, ni l’autre. Etait-il stupide à ce point ? Heureusement qu’il n’avait personne pour lui dire « Je te l’avais bien dit ». Mais il ne pouvait plus faire machine arrière, il ne pouvait plus regretter. Il ne pouvait qu’être fort et désagréable… Comme il l’avait toujours si bien fait, même avec Tony, mais de manière voilée. Il s’arrêta de rire. Enfin. Ben ne supportait pas ce qui était en train de se passer. Il voulait s’excuser ou voir Tony partir mais… pas continuait cette scène. Ça lui faisait trop mal. Il répondit. Quelle réponse. Il n’aurait jamais pu croire son ami capable de dire cela, c’était assez… Dingue. Il se demanda si finalement, il n’avait pas détruit Tony, s’il n’en avait pas trop fait… Il n’était pas si fragile que cela, hein ? Non, il allait se reconstruire avec un super mec et l’oublier… N’est-ce pas ?

Ben devait avouer qu’il eut peur un instant que Tony ait envie de se suicider mais ce n’était pas le cas… Non. Tiens… Il n’y avait jamais pensé à ça. Se suicider, quelle drôle d’idée. Oui, okay, il changeait de sujet dans ses propres pensées… Mais il ne voulait pas réfléchir à ce que son… Ami, venait de lui dire. En gros, il lui annonçait qu’il démissionnait… Et en plus, il l’avait vouvoyé, lui ! C’était difficile à encaisser, bien que tout à fait logique. Ben souhaitait qu’il parte, qu’il vole de ses propres ailes, qu’il fasse de la musique comme il l’avait toujours rêvé. Qu’il ne soit pas enfermé dans un rôle qui ne lui allait pas, coincé dans une amitié qui n’avançait plus. Il allait pouvoir s’épanouir, avoir une vie heureuse. Ben savait qu’il avait en lui tout le potentiel pour devenir une immense star… Une merveilleuse star… Sa star… Non, celle de quelqu’un d’autre désormais… Il soupira et ferma les yeux. Peut-être qu’un jour, ils se retrouveraient et peut-être qu’ils s’entendraient mieux… Qu’ils se comprendraient mieux. C’était comme, une pause. Ben avait brisé leur lien violemment pour permettre à la rupture d’être plus facile, moins douloureuse. Ils avaient vraiment besoin de s’éloigner l’un de l’autre. Ils ne se disaient plus rien depuis bien trop longtemps… Tout aurait été différent, s’ils avaient grandi ensemble dans ce quartier de Londres. Ils n’auraient jamais eu aucun secret l’un pour l’autre, ils auraient tout vécu ensemble. Il l’aurait soutenu pendant la disparition de sa sœur… Ils seraient partis ensemble quand Ian aurait commencé à lui faire du mal… Il aurait pu tout lui dire… Mais voilà, ils n’avaient pas grandi ensemble. Il avait été seul, toute sa vie, il avait toujours été seul. Il avait appris à se débrouiller seul, à vivre seul et il s’était préparé à mourir seul. Et Tony était revenu, mais trop tard, lui, il était déjà brisé, il n’arrivait plus à donner à son ami tout l’amour dont il avait besoin, il ne savait plus le faire…

Tony revint vers lui. Il le regarda. Evidemment qu’il n’y avait pas de chien. Qu’il n’était pas un chien, il était tout ce que n’importe quel homme normal rêvait d’avoir. Il sourit tristement. Les paroles de Tony ne lui faisaient même pas mal… Il avait raison. Il voulait éviter de croiser son regard mais ne put s’y résoudre. Au fond, il était heureux d’avoir brisé l’amour de son ami pour lui… Même s’il doutait qu’il ne partirait jamais vraiment… Pars… Laisse-moi seul, oublie moi, sois heureux, vis. Après tout, Ben ne souhaitait que son bonheur. Evidemment qu’il l’avait aimé, il l’aimait depuis toujours, il était le seul qui comptait, le seul dont il avait besoin. Mais il ne savait pas le lui montrer, ni le lui dire. Parce qu’il avait besoin de temps, pour se réparer, pour apprendre et pour ça, ils devaient faire une pause tous les deux… Pour mieux se retrouver, hein ? Il fallait que Ben y croit, il devait espérer qu’un jour ils se reverraient car sinon… Jamais il ne le laisserait partir. Il devait y croire. Alors ils allaient faire une pause… Ce n’était qu’une pause… Il continua de l’écouter, il souffrait d’entendre ses doutes, Il était bien plus qu’un ami… Il était tout. Ben avait envie de lui prendre la main, de l’embrasser. Et pour la première fois, il laissa son esprit rêver de Tony. C’était inconcevable mais il avait envie de Tony. Il avait envie de lui parler, de le serrer dans ses bras, d’être avec lui. Parce qu’il l’aimait. Il aurait pu, tout régler maintenant en le serrant dans ses bras, en lui disant qu’il l’aimait, en s’excusant… Mais il ne le fit pas. Il était un salaud avec tout le monde et Tony n’échapperait pas à la règle, autant ne pas lui faire courir le risque. Il calma sa respiration une fois que son ami fut dos à lui… Il ne voulait plus de discussion, il devait partir… Avant qu’il ne change d’avis !

Ben pleurait, il pleurait à l’intérieur. Il n’avait pas véritablement pleuré depuis longtemps. Mais il souffrait comme jamais il n’avait souffert car, cette fois, il était responsable de la séparation. Tout était fini, tous les souvenirs qu’il avait, les plus beaux souvenirs qu’il avait, les seuls moments où il avait été un enfant c’était avec lui. Les seuls parents qu’il avait aimé, c’étaient les siens. Le seul amour qu’il avait connu, c’était de sa part. Et tout était fini ? Par sa faute… Ou grâce à lui ? Il laissa Tony lui caresser la joue, Ben lui criait silencieusement de ne pas le regarder comme ça, de ne pas être gentil, de lui crier dessus, de le haïr. Pourquoi s’acharnait-il à l’aimer ?! Mais pourquoi lui avait-il dit ça ?! De belles qualités … ? Il en doutait… N’était-il pas un sale con, un bâtard ? Il n’avait jamais pensé avoir la moindre qualité en vérité. Ben se cachait toujours derrière son cynisme et sa fierté bien casse gueule, derrière une fausse joie de vivre totalement ironique, il n’était qu’une parodie de lui-même. Mais il n’avait en réalité, aucune confiance en lui et il ne s’était jamais donné de qualité, on lui avait toujours pointé du doigt ses défauts alors il ne pouvait croire qu’en cela. Il s’était ensuite contenté d’être ce qu’on lui reprochait… Egoïste, narcissique, c’était tout de même plus simple de ne penser qu’à soi… Il ne pensait pas qu’il avait raté sa vie, il ne s’en voulait pas non plus de tout ce qu’il avait pu faire pour en arriver là, simplement il n’avait pas confiance en lui… Passons, il n’était pas en psychothérapie là. Mais sans Tony pour lui dire qu’il avait des qualités, pour l’aimer tel qu’il était… Il ne lui restait plus rien. Il se demanda si Tony allait l’embrasser… Non. Tant mieux. Il le regarda faire avec une tristesse bien plus importante que ce qu’il aurait cru. Il avait envie de pleurer. Comme s’il était encore un putain de gamin. Il soupira… « Je t’aime tellement Tony. »

-Ce n’est qu’une ombre et une pensée que tu aimes… Je ne peux t’offrir ce que tu souhaites. Il murmura doucement. … Pas encore…

Ben avait tellement de chose à lui dire. Il lui sourit tristement. « Tu seras toujours la plus belle chose qui me soit arrivée, et je sais que quand on se retrouvera je pourrai tout te dire… J’ai juste besoin de temps… Fais ce que tu veux de ta vie, tu es libre de ne plus penser à moi, de ne plus t’inquiéter pour moi, de ne plus m’aimer. Je te libère. »

-Et bien vas-y, pars. Je trouverai bien un autre majordome, tu n’es pas irrempla… Il ne put dire ce mot, car Tony était irremplaçable. Je te paierai ton salaire la semaine prochaine, tu n’auras qu’à venir… Quelqu’un te donnera ton chèque.

« Je t’en prie. Pars. Avant que je ne change d’avis. Avant que mon cœur n’explose, avant que je devienne dingue. »

-Au revoir Tony.

Sa voix fut pleine de tendresse. Il le regarda gentiment. « Je t’aimerai toujours, et même si tu ne le sais pas, je serai toujours là pour toi. »

FIN
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