•QUEL EST TON PLAT PRÉFÉRÉ ? : Les brochettes de dinde.
•QUELLE EST TA BOISSON PRÉFÉRÉE ? : Le whisky pur malt.
•QUEL EST TON LIVRE PRÉFÉRÉ ? : Le comte de Monte Cristo.
•EST-CE QUE TU AIMES TON TRAVAIL ? : Oui, énormément.
•QUELLES LANGUES PARLES-TU ? : Français, anglais et italien.
•A QUOI RESSEMBLE TA DEMEURE ? : Une demeure plutôt grande, il s'agit d'une sympathique petite maison.
•AS-TU DES SECRETS ? COMMENT LES CACHES-TU ? : Tous les magiciens ont des secrets, sinon, ils ne seraient pas des magiciens...
•QUELLE EST TA RELIGION ? : Chrétien.
•CONSOMMES-TU DE LA DROGUE, DE L'ALCOOL, DU TABAC ? : Alcool et tabac sont une prédilection. La drogue non.
•QUEL EST TON AVIS SUR L’HOMOSEXUALITÉ ? : Je ne suis pas contre.
•QUEL EST TON AVIS SUR L’INFIDÉLITÉ ? : Je suis contre, par contre.
•AIMAIS-TU L'ECOLE ? TES PROFESSEURS ? TES CAMARADES ? : Je ne m'en souviens pas, comme dirait Ycare, je suis un peu sénile.
•A QUEL TYPE DE DISCIPLINE AS-TU ÉTÉ SOUMIS ETANT ENFANT ? STRICTE OU COULANTE ? : Stricte.
•T'ES-TU SENTI CHÉRI OU REJETÉ ETANT ENFANT ? : Rejeté.
•TES RELATIONS AVEC TES FRÈRES ET SŒURS ? : J'étais fils unique.
•TU MEURS DEMAIN, QUE FAIS-TU AUJOURD'HUI ? : Hum... J'accepte mon destin.
•QUEL EST TON PLUS GRAND RÊVE ? : Je l'ai déjà réalisé, je crois.
•QU'EST-CE QUE TU AIMES LE PLUS AU MONDE ? : Mon métier et .... Ce stupide assistant.
•QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR ? : Perdre ce crétin d'Ycare.
•QUELS SONT LE PLUS BEAU ET LE PIRE JOURS DE TA VIE ? : Je suis vieux, il y a eu beaucoup de beaux jours et encore plus de mauvais.
•SI TU POUVAIS CHANGER UNE CHOSE DE TON PASSE ? : La naissance de mon fils que j'ai si mal éduqué.
•QUELQUES INFOS SUPPLÉMENTAIRES : Tes petites habitudes, manies, tics, par exemple : tu aimes faire la fête, tu es gaucher, tu te brosses les dents après chaque repas, tu ne supportes pas la vue du sang, tu adores regarder le sport à la télé, tu préfères les brunes, tu pratiques le judo, tu fûmes, tu joues à des MMORPG, tu aimerais secrètement avoir un enfant, tu ne peux pas vivre sans un tel ...

•TA PLUS GRANDE QUALITÉ : Ma patiente.
•TON PLUS GROS DÉFAUT : Ma solitude.
•UN TIC, UNE MANIE : Faire disparaître des pièces de monnaie.
Grincheux, dur, sévère, juste, loyal, buté, mauvaise foi, taquin, irritable / irritant, sarcastique, ironique, intelligent, vif, protecteur, observateur, cassant.

Acte I, Le pacte.

Il serait long et ennuyeux de s'étendre sur ma vie entière, ainsi, préférons, ensemble, entrer dans le vif du sujet. Comme tous les enfants, j'ai toujours été attiré par la magie, cette façon de faire disparaître quelque chose pour, enfin, le faire réapparaître, ailleurs, sous la même forme... J'ai rapidement appris que tout n'était qu'une question de rapidité, et de doigté. Et, une fois encore, comme tous les enfants, je voulais apprendre. Apprendre pour pouvoir, à mon tour, berner les plus crédules.

Petit à petit, les plus crédules deviennent foule, la foule devient public, et ce petit enfant qui essayait de faire disparaître une pièce dans le creux de sa main se retrouve projeté sur les devants de la scène.
Mais pas tout de suite... Au début, j'étais, en réalité, derrière la scène, dans les coulisses. Car un maître a d'abord été un apprenti, ceci est vrai pour toute chose, et nous l'oublions souvent ! Je regardais le plus grand de tous les illusionnistes de Paris depuis ma cachette, partageant les frissons et la torpeur du public. Cet homme était un génie : d'un rien, il parvenait à tromper des salles entières... Car la magie est avant tout l'art de mentir.
J'espérais arriver à faire cela, moi aussi. Mentir aussi bien qu'il mentait.
La magie est un art facile, à première vue : il suffit simplement de comprendre ce petit quelque chose qui déclenche tout le mécanisme, ce fameux trucage. Ensuite, tout est une question de rapidité : combien de secondes vous faudrait-il pour vous défaire de vos liens ? Il en fallait dix à mon maître, comme il m'en fallut cinq.

Ma fille, quant à elle, mettait deux secondes à défaire le nœud qui la retenait prisonnière.

Acte II, L'effet.

Ma fille, Rose, je l'ai trouvé dans la rue, à la fin de l'un de mes spectacles. Il ne s'agissait donc pas, à proprement parler, de ma fille, mais j'en suis venu à la considérer comme tel, au fil des années. Je n'étais pas encore très connu, ni très riche, m'occuper d'une apprentie ne fut pas chose aisée, au début, mais je le lui cachais bien. Fort heureusement, Paris était, en ce temps-là, entré dans une époque où les illusionnistes et leur art étaient plus que désiré. L'on s'émerveillait de voir les plus simples des tours, au coin des rues, et l'on s'ébahissait encore plus de voir que l'on s'était fait duper.
Les gens paient pour qu'on leur mente...
Ancien apprenti d'un génie, l'on me proposa rapidement de monter sur des scènes de plus en plus grandes, jusqu'à atterrir au milieu du théâtre de l'Odéon, dans un quartier uniquement fréquenté par des nobles de plus en plus acariâtres. Peut-être n'aurais-je pas eu le succès qui m'accueillit à la fin du spectacle si l'un de mes tours avait pris une seconde de trop. Or, je fus projeté, en une soirée, tout en haut de l'échelle. Et ma vie devint mon art : la magie.

La seconde vie de Rose baigna dans toutes ces illusions. Elle apprit à applaudir lorsqu'une pièce apparaissait dans ma main, tout comme elle apprit à le faire en dix minutes. Elle s'émerveillait de tous les tours que je lui montrais, tout comme elle pleura lorsqu'elle comprit que l'oiseau qui disparaissait lors d'un tour, mourrait pour être remplacé par son frère de la même espèce. Peut-être est-ce là un des fait qui la rendit si insensible ? Il fallait se prêter aux jeux, aux illusions, ne pas faire de sentiments... La magie n'est magie que pour celui qui ne sait pas, qui ne comprend pas, qui est mystifié. Pour que la magie reste magie, l'on ne doit pas comprendre. Cependant, il n'y avait rien de plus beau, pour moi, de voir les yeux des enfants se remplir d'étoiles et de rêves lorsque Rose apparaissait sur scène vêtus de couleurs extravagante pour disparaître et revenir, la seconde d'après, dans une toute autre tenue.

Je ne sais pas ce qui changea Rose... Peut-être simplement que cette vie là n'était pas vraiment la sienne... Je pense qu'elle m'a aimé, mais je n'étais pas un père, seulement un vieillard un peu borné. Elle disparut de ma vie en beauté, me volant à la fois un œil et mon sourire. Lors d'un tour, elle rata la cible (bien que cela me paraisse improbable), et la lame se ficha profondément dans mon visage. Je perdis tout à fait connaissance, brûlé par la douleur, n'apercevant que vaguement une foule en délire (en panique), et le visage de Rose, penché vers le mien. Je ne saurais dire si elle souriait, je ne saurais dire pourquoi, c'est la dernière fois que je la vis en personne. Elle me déchira le coeur, ne laissant qu'une question sur mes lèvres : pourquoi ?