•QUEL EST TON PLAT PRÉFÉRÉ ? : Le maïs... ?
•QUELLE EST TA BOISSON PRÉFÉRÉE ? : La limonade...
•QUEL EST TON LIVRE PRÉFÉRÉ ? : Notre-dame de Paris ?
•EST-CE QUE TU AIMES TON TRAVAIL ? : Eh bien, oui, et non.
•QUELLES LANGUES PARLES-TU ? : Le français !
•A QUOI RESSEMBLE TA DEMEURE ? : C'est un petit appartement que je partage avec Loic...
•AS-TU DES SECRETS ? COMMENT LES CACHES-TU ? : Je ne dis à personne que je tue pour la solde du roi.
•QUELLE EST TA RELIGION ? : Chrétien.
•CONSOMMES-TU DE LA DROGUE, DE L'ALCOOL, DU TABAC ? : Oui, fut un temps, j'étais drogué.
•QUEL EST TON AVIS SUR L’HOMOSEXUALITÉ ? : Je suis homosexuel.
•QUEL EST TON AVIS SUR L’INFIDÉLITÉ ? : Loïc va voir ailleurs, mais je suis toujours là pour lui.
•AIMAIS-TU L'ECOLE ? TES PROFESSEURS ? TES CAMARADES ? : Je n'allais pas à l'école.
•A QUEL TYPE DE DISCIPLINE AS-TU ÉTÉ SOUMIS ETANT ENFANT ? STRICTE OU COULANTE ? : Stricte.
•T'ES-TU SENTI CHÉRI OU REJETÉ ETANT ENFANT ? : Ni l'un ni l'autre !
•TES RELATIONS AVEC TES FRÈRES ET SŒURS ? : Je suis fils unique...
•TU MEURS DEMAIN, QUE FAIS-TU AUJOURD'HUI ? : Aucune idée. éè !
•QUEL EST TON PLUS GRAND RÊVE ? : Je ne sais pas trop. J'aimerai bien voyager, il est vrai !
•QU'EST-CE QUE TU AIMES LE PLUS AU MONDE ? : Heu... Je n'ai que Loïc, je suppose...
•QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR ? : J'ai peur d'avoir peur, de souffrir...
•QUELS SONT LE PLUS BEAU ET LE PIRE JOURS DE TA VIE ? :  Je ne sais pas.s
•SI TU POUVAIS CHANGER UNE CHOSE DE TON PASSE ? : Je ne sais pas.
•QUELQUES INFOS SUPPLÉMENTAIRES : Tes petites habitudes, manies, tics, par exemple : tu aimes faire la fête, tu es gaucher, tu te brosses les dents après chaque repas, tu ne supportes pas la vue du sang, tu adores regarder le sport à la télé, tu préfères les brunes, tu pratiques le judo, tu fûmes, tu joues à des MMORPG, tu aimerais secrètement avoir un enfant, tu ne peux pas vivre sans un tel ...

•TA PLUS GRANDE QUALITÉ : Ma patience.
•TON PLUS GROS DÉFAUT : Ma lâcheté.
•UN TIC, UNE MANIE : Je ne vois pas...
Patient, timide, gentil, méfiant, craintif, soumis, attentionné, séducteur (pour le travail...), peu sûr de soi, lâche, aimant, adorable, franc, mélancolique...

Je ne me souviens pas vraiment de la tête qu’il avait, la première fois que l’on s’est rencontré. Il s’est penché vers moi… Et il m’a tendu la main. C’est cette main tendue que je garde en mémoire et qui me permet d’avancer. Je dois tout à cette main, même ma dignité. C’est pour ça que ça ne me gêne pas de la voir prendre tout ce qu’elle veut, chaque soir : elle en a le droit, car, sans elle, je ne serais vraiment rien aujourd’hui.

Je me suis enfui de chez moi quand j’avais quinze ans. Je ne pouvais tout simplement plus supporter ma famille : trop de regards opressants, trop d’hypocrisie… Trop de fausseté qui me donnait mal à l’estomac. Je voulais autre chose. Changer d’air, voir le monde ? Mais j’oubliais que je n’étais qu’un bon à rien enchaîné à d’anciennes promesses qu’il avait faites.

Je ne suis pas doué pour grand-chose, mais je sais tenir mes promesses. Et cette promesse est le pilié central de toute ma vie. Petit, ma famille m’a conduit chez le roi, Dorian de Montreuil, un homme très grand, dans mes souvenirs. J’ai juré que je le servirais en bon sujet, et, depuis lors, j’ai appris à tenir cette parole. Je fais ce que l’on me dit de faire : je tue des gens.

La première fois, ça n’a rien de facile. Enlever la vie de quelqu’un est un act assez horrible pour que l’on s’en veuille pendant longtemps. Jusqu’au jour où l’on ne s’en veut plus, car tout cela devient une routine, une habitude ennuyeuse. Oui. Je suis vraiment doué pour ça.

Je ne suis pas parti bien loin. Je suis resté, entre quatre murs, et j’ai connu d’autres façons de s’amuser : l’alcool, la drogue et les plaisirs charnels. Bien sûr, au début, j’avais encore de l’argent… Mais rapidement, la source se tarie. Et je n’eus plus que la drogue pour palier au manque de tout le reste. La drogue… Elle me plongeait dans un état secondaire jubilatoire. Plus j’en prenais, et moins j’avais de souci. Et j’en prenais constamment : j’avais peur de la chute. Mais la chute, je fus obligé de la faire lorsque je n’eus plus un sou pour me procurer de cette attirante poudre blanche. Même ma bouche ne fis pas l’affaire indifiniement…
Alors je suis tombé très, très bas. Plus bas que terre, dirais-je. J’étais en manque, tout mon corps tremblait, je vomissais, et je transpirais. J’étais une loque dans les basses ruelles de la ville. Je me demande encore pourquoi il m’a tendu la main, je devais être dans un état pitoyable. Bref. Quoiqu’il en soit, j’aurais fait n’importe quoi pour avoir ma dose. Vraiment n’importe quoi. Lorsqu’il s’est approché de moi, j’ai cru qu’il venait pour me violer, ou quelque chose comme ça. Au lieu de quoi, il m’a tendu la main. Je n’ai pas vu son visage – je ne me souviens pas, en tout cas – je me souviens juste de cette image fulgurante.

J’ai attrapé sa main. Et il m’a aidé pendant plusieurs mois. Il m’a gardé dans ses bras quand j’avais envie de mourir, il m’a rassuré quand j’avais le plus peur, et il n’a jamais lâché ma main. C’est comme ça que je suis tombé amoureux de lui. Il est devenu ma nouvelle drogue. Je ne voyais plus que lui, Loïc, sa main, son visage, son corps…
J’ai su m’en tirer, en fin de compte. Et je devais tout à Loïc. Je lui dois toujours tout. A présent, je travaille, comme avant. Je fais ce que je sais faire le mieux : je tue des gens pour le compte d’un roi, sans me poser de questions. Je lui ai promis : c’est ce qui compte.
Mais comme toutes les drogues, Loïc a vite perdu sa première saveur. Et j’ai chuté, une fois encore. Pas tout de suite, bien sûr. J’avais sans doute mérité la première gifle, et le premier coup de poing. Peut-être même que je méritais tous ceux qu’il me donna par la suite… Mais cela ne m’empêcha pas de chuter. Mon amour pour lui prit une toute autre forme : de la peur, de la haine… Mais c’était toujours de l’amour, malgré tout, une espèce de fidélité qu’on m’avait apprise très jeune et qui m’empêchait catégoriquement de le trahir.

C’est mon quotidien, aujourd’hui. Je suis toujours drogué – mais d’une toute autre drogue –, je tue des gens, et j’arrondis les fins de mois avec ma bouche et mon corps.
Mais je sais qu’il m’aime un peu. Pas seulement pour l’argent que je lui rapporte… Je sais qu’il m’a au moins un peu aimé, un jour, pour me tendre la main…
Alors je continue d’avancer. Et peut-être qu’un jour quelqu’un d’autre me tendra la main ? Je suis trop faible pour m’en sortir tout seul, dans tous les cas, je le sais bien…