The Mysteries of Paris
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 Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]

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MessageSujet: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeVen 5 Sep - 15:19

Jaime ∞ Dorian

« On ne se rend compte de l'importance de quelqu'un dans sa vie que quand il est en danger de mort ; on se dit qu'on ne pourra continuer à vivre s'il lui arrive malheur, mais le plus effrayant, c'est qu'en réalité on va continuer à vivre, on ne peut pas faire autrement, avec ou sans lui. La seule question, c'est ce qu'on va devenir.. »


Il m'avait toujours fallu du temps. Même lorsque j'étais enfant. J'étais toujours le dernier à prendre des décisions, à faire mes choix. Souvent, j'avais peur de me tromper, de ne pas remprunter le bon chemin et d'en ressentir les conséquences plus tard. Et cela m'a poursuivi jusqu'à aujourd'hui même. Le pire, c'est que je n'ai jamais fait les bons choix, au final. Sauf en ce qui concerne mes deux fils, Aimée et Arthur. C'est la seule chose de bien que je n'ai jamais faite. Détenir le pouvoir, je me doutais que cela aurait des conséquences sur mon jugement et mon comportement, mais pas que ça me brûlerait de l'intérieur. Je n'ai jamais été attiré par la richesse. Je voulais simplement m'élever au plus haut, ressentir quelque chose... Et puis j'ai eu peur de perdre tout ce que j'avais acquis. Alors, voici ce que je suis, moi, le tyran de Paris. Moi, l'homme que tout le monde déteste dans les rues, dans les bas quartiers où les gens meurent de faim sans que je ne m'en souci. Je n'ai jamais aimé faire face à la vérité. Ils se sont mis dans ce pétrin parce fainéantise, sans doute. Ce n'était donc pas de ma faute. Rien n'était de ma faute. Les gens faisaient leurs propres choix, comme je faisais les miens. Ils n'assumaient pas et me rejetaient donc la faute dessus. Mais les plus téméraires étaient pendus haut et court sur la place publique, à titre d'exemple. Une technique qui marchait très bien, car la criminalité baissait dans les hauts quartiers. La police faisait bien son travail, et tant mieux si elle frappait à mort quelques sans-abris inutiles. Des poids en moins pour la société que je dirigeais.

Aujourd'hui, je m'ennuyai. Comme tous les jours depuis plus d'un an. La solitude me pesait lourdement, à présent que mes fils étaient grands. Terminé les longues parties de cache cache dans les jardins et à travers tout le château. Cela me manquait. Mais je n'avais pas envie d'avoir d'autres enfants, mon amour se portait sur Aimée et Arthur uniquement.
Assis à la table du petit déjeuné, je terminais de boire, seul, mon thé. Il venait de Chine, mais avait un goût si amer que le café aurait été moins brut. Je passai une main dans mes cheveux et mon regard se pota sur la fenêtre. J'avais vent de beaucoup de rumeurs qui se passaient en ville. J'avais pris ma décision hier soir, alors que je regardais un très vieux dessin datant de mon enfance. J'avais décidé de réparer l'erreur la plus monumentale de ma vie. Je me levai. Aussitôt, un serviteur accouru pour débarrasser la grande table et un autre vint se poster sur mes talons, comme pour me lécher les bottes. Je lui lançai un regard dénué d'intérêt. Ils étaient tous inutiles, à mes yeux. Bon pour de la décoration... Et ils me coûtaient de l'argent. Je songerai à en licencier quelques-uns à l'avenir.

« Ne restez pas dans mes pattes, Alphonse, et allez plutôt demander aux gardes où ils en sont. Profites pour annoncer que je suis dans la salle du trône jusqu'à 12h00. »

Je ne sais pas exactement ce que j'allais y faire. Ce n'était pas mon genre d'y recevoir des doléances du peuple. Je préférais accueillir les quelques nobles que j'appréciai, bien qu'ils soient tous plus hypocrites les uns que les autres. J'aimais beaucoup Désiré, qui faisait partie du cercle restreint des personnes avec qui j'avais couché. Eh oui, contrairement à l'opinion publique, je ne couchais qu'avec très peu de personnes, et irrégulièrement. Cela ne me manquait pas puisqu'il n'y avait qu'une seule personne que je désirais réellement avoir à mes côtés, tant au quotidien que sous les couvertures.
Je me laissai tomber sur mon trône alors qu'Alphonse partait prévenir les gardes. Les jambes croisées, je posai ma couronne sur ma tête et poussai un long soupir... J'en avais assez de m'ennuyer jour et nuit. Et 'espérai que, avec la personne qu'allaient me ramener mes gardes, le temps serait enfin tué. Je n'en pouvais plus de ruminer sans cesse dans mon coin.

« C'est promis, Dorian ? Est-ce que c'est promis ? »
Le petit garçon attrapa le couteau et s'entailla la paume.
« Oui, c'est promis, Jaime. Amis ! »
Leur rire se perdit au loin dans la forêt.

« Messire, nous l'avons attrapé ! »

Je me redressai sur mon trône et un sourire naquit sur mes lèvres lorsque je le vis. C'était bien lui ! Bon sang, comme il avait changé... Il était magnifique, mince, mais semblait fatigué et en colère. Je me levai et fis signe aux gardes de le lâcher.

« Bienvenue, Jaime ! Tu es ici chez toi, désormais. »

J'étais direct, mais les années de royauté ne m'avaient pas rendu très doué en société. Je descendis les marches surmontées d'un tapis rouge pour 'arrêter juste devant Jaime. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire devant son air ahuri. Je ris doucement avant de lui rappeler :

« C'est moi, Dorian ! Tu sais, bien, nous étions amis, plus jeunes ! Tu as rudement changé... L'on m'a dit que tu étais inventeur, désormais... Tu inventais déjà tellement de choses, avant. Mais tu ne dois pas très bien gagné ta vie avec des fantaisies pareilles. C'est pourquoi je t'offre une vie bien meilleure ici ! »
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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeDim 7 Sep - 15:48

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Il faut toujours être gentil avec les gens peu importe à quel point ils sont mauvais avec toi, pour leur montrer que tu n'es pas comme eux. ♡


« … Non, ce n’est pas grave. Vous pouvez me payer plus tard, évidemment. Répondis-je avec bienveillance.
- Merci, merci mille fois ! »

Elle me sera la main, reconnaissante, avant de sortir de mon atelier avec sa petite fille. Je soupirai. Pourquoi fallait-il que je sois si … Mauvais commerçant ? Personne ne me faisait de cadeaux à moi et je ne pouvais plus demander à Damon de payer à ma place. Cela ne faisait qu’augmenter la somme d’argent que je lui devais en retour –je n’étais pas certain qu’il voulait être remboursé mais sait-on jamais… Je possédais une boutique dans les quartiers fortunés de Paris et pourtant, mes seuls clients étaient assez pauvres. Le bouche à oreille ne fonctionnait pas entre les deux mondes et je n’aimais pas particulièrement les membres de la noblesse pour avoir envie d’aller les chercher… Mais au moins, ils paieraient eux. J’attrapai mon livre de compte pour y noter le nom de la jeune femme et je constatai qu’encore six autres clients me devaient de l’argent. C’était sans parler de ceux qui me payaient autrement qu’avec des billets, comme des cours de piano ou des légumes frais. J’étais coincé parce que je ne savais pas dire non. Et puis, je fabriquais des inventions pour mon plaisir, souvent elles ne servaient pas à grand-chose, je trouvais cela presque normal de ne pas recevoir de billets en échange…. Seulement, il aurait fallu que je fasse un autre travail pour gagner ma vie, pour pouvoir payer des jolies robes à Emilie et des bijoux à Johanna. Je songeais à demander un travail dans l’entreprise de Damon depuis quelques mois déjà, j’étais assez intelligent pour savoir qu’à ce rythme, je ne finirais pas l’année dans ma maison. Mais travailler dans une usine, comme mon père l’avait fait avant moi ne me tentait pas du tout.

Je refermai le livre. J’aurais tellement aimé offrir des jouets à ma petite fille. Au lieu de ça, j’étais un modèle de gentillesse, certes, mais un modèle fauché. Je rejoignis ma famille qui était déjà à table autour du repas. Mon épouse avait fait une omelette, le seul plat à peu près correct qu’elle cuisinait. Cela étant, je n’étais pas un très bon juge, puisque j’appréciais peu la nourriture en général. Je coupai un gros bout de ma part pour le donner à Emilie qui en avait bien plus besoin que moi et je caressai doucement ses cheveux. Elle me sourit avant de manger avec appétit. Je regardai Johanna après avoir terminé mon plat… Nous allions encore nous disputer ce soir. Elle avait peur. Moi aussi. Si les huissiers du Roi ne faisaient pas leur travail aussi consciencieusement, nous aurions pu vivre quelques années encore dans cette maison, et être heureux. Mais voilà, Johanna savait que je n’avais plus rien. Jamais je n’abandonnerai ma petite fille et jamais je n’accepterai qu’elle se retrouve à la rue mais… Je manquais de solution et j’avais trop de problèmes. Je bus mon verre d’eau lorsque quelqu’un frappa rudement à la porte après avoir crié assez fort qu’il s’agissait de la garde royale. Je fis signe à Johanna et Emilie d’aller s’enfermer dans la chambre et je me dirigeai vers la porte.

« Vous êtes bien Jaime Winchester ?
- … Ca dépend, que voulez-vous ? Je me sentais assez maigre et faible face aux gardes du Roi. Il ne choisissait pas n’importe qui pour le protéger. Je gardai la tête haute néanmoins.
- Nous devons vous emmener devant le Roi.
- Mais je... »

Il n’attendit même pas de réponse et m’attrapa par le bras. Je tentai de me débattre mais un autre homme s’occupa de me tenir avec son camarade. Me voilà encore dans de beaux draps. Je ne savais même pas ce que j’avais pu faire pour attirer l’attention du Roi. Bien sûr, j’aidais les gens dans le besoin et j’étais peut-être un peu insultant envers notre gouvernement mais tout cela n’était pas un crime, non ? Ils m’emmenèrent jusqu’au château sans m’expliquer ce que j’avais fait ou me dire ce qu’on allait attendre de moi. Ils s’arrêtèrent devant une salle. L’un s’empressa d’annoncer au Roi qu’ils m’avaient attrapé. Ce qui en soit n’était pas une chose difficile. Puis ils me poussèrent jusqu’au Dirigeant. Il m’annonça joyeusement que j’étais ici chez moi. Drôle d’idée mais s’il ne me voulait pas de mal, pourquoi pas ? Il n’était pas du tout comme je l’avais imaginé. Il ressemblait presque à … Non, c’était totalement impossible. Il s’approcha et … Je serrai les poings pour ne pas lui en coller un dans la mâchoire. Comment osait-il ?! Il m’avait abandonné et il se permettait de me retrouver comme si de rien n’était ?! Je fis un pas en arrière pour lui faire comprendre que je ne le considérais absolument plus comme mon ami. En plus, il était le Roi contre lequel je me battais depuis des années pour garder ma maison, avec ses impôts trop élevés. Comment pouvait-il croire que je lui pardonnerais d’un coup de baguette magique ?! J’avais une vie et il n’en faisait plus partie depuis longtemps.

« Je n’en veux pas. Je ne veux pas vivre dans un château et encore moins dans le tien, Dorian. Que croyais-tu ? Que je te pardonnerais tes vingt ans d’absence en un claquement de doigt ?! Je t’ai attendu pendant plus de dix ans. J’ai refusé de m’engager avec qui que ce soit parce que je pensais que tu reviendrais. Et tu n’es jamais revenu alors ton magnifique château et ton argent, tu peux te le garder. Tu as raté ta chance, il est trop tard maintenant. »

Je reculai encore d’un pas et je le regardai dans les yeux. Dorian sera toujours le grand amour de ma vie mais il était trop tard. J’avais tout recommencé sans lui. J’avais refusé de m’engager avec mon épouse pendant longtemps, même après la naissance de notre fille justement parce que je pensais encore qu’il viendrait me chercher mais il ne l’avait jamais fait. J’avais donc épousé Johanna et j’étais heureux malgré tous mes problèmes d’argent.

« J’ai une famille, Dorian. Une femme et … Un chien. Et je suis heureux. Je vis comme je l’entends avec mes fantaisies, même si ça ne me rapporte rien. Tu ne fais plus partie de ma vie depuis longtemps et c’est entièrement de ta faute. Tu m’as quitté pour je ne sais quelle raison stupide. Alors maintenant, il faut que tu assumes ton choix. J’ai réussi à me passer de toi. Tu parviendras surement à faire la même chose. »


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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeVen 19 Sep - 17:17

Jaime ∞ Dorian

« Quand on a peur d'échouer, on a peur de quelque chose qui n'est pas encore arrivé. On prédit son propre échec, et par l'inaction, on s'y enferme. »


Je n'arrivais pas à réaliser que Jaime se trouvait là, juste devant moi. J'avais envie de caresser sa joue du bout des doigts afin de me prouver qu'il existait bel et bien, que je ne rêvais pas. Ça faisait si longtemps... Des années entières. Cependant, pas même un sourire ne s'afficha sur ses lèvres et, lorsqu'il ouvrit la bouche, je perdis le mien. Pourquoi refuserait-il mon offre ? J'étais sûrement la meilleure chose qui pouvait lui arriver, maintenant ! Il avait un foyer miteux, un travail peu onéreux... Des vêtements bons marchés, la peau sur les os tant il devait se priver de nourriture... Alors pourquoi refuser une offre si généreuse de la part de son souverain, de son ami ? Car nous étions amis, bon sang ! Depuis l'enfance, lorsqu'il était gros, joufflu et repoussé par tous les autres enfants qui se moquaient de lui. Mais j'avais toujours été là, moi. Et parce que j'étais parti quelques années pour fonder ma propre vie avec de solides bases, il m'en voudrait ?! Quel sale égoïste. Ma vision se brouilla de larmes pendant quelques secondes avant que je ne puisse les ravaler. Brusquement, je me détournai de lui et ordonnai aux gardes de sortir immédiatement. Je ne souhaitai pas que cette conversation devienne publique. Cela devait se passer entre lui et moi. Cela s'était toujours passé entre lui et moi... J'avais mis longtemps avant de comprendre que Jaime était nécessaire à ma vie, à mon bonheur. Sa vision était comme une bouffée d'air frais, bien qu'il ait radicalement changé depuis la dernière fois que je l'avais vu. Il n'était plus ce petit garçon joufflu qui m'accompagnait à travers toute la ville pour deviser ; à présent, un jeune homme svelte et déterminé me faisait face. Un jeune homme qui ne m'aimait plus depuis longtemps.

Ses mots me faisaient mal, mais je refusais de me laisser aller à la douleur. Je l'avais fait venir pour que nous recommencions à zéro, comme dans ce passé auquel j'étais resté accroché malgré mon pouvoir et mon influence grandissant. Je me retournai vers lui, les mains derrière le dos, le regard dur, l'expression neutre. Il en avait fallu, des heures de travail, pour en arriver à une telle apparence d'indifférence absolue. Son regard me transperça la peau. Il semblait en colère et, évidemment, il semblait aussi me haïr à un point inimaginable. La violence de ces deux sentiments me frappa de plein fouet, mais, plutôt que de me sentir mal, elle attisa une flamme de fureur au fond de moi. Pour qui se prenait-il ? Pourquoi refusait-il l'invitation plus que généreuse de son roi, de son ami ? N'importe qui en ce monde aurait préféré un bon foyer, avec de la nourriture et de l'argent plutôt qu'une femme et un stupide chien ! ... Bon, le chien, il pouvait le garder. J'aimais bien les animaux, et j'avais toujours trouvé les chiens très intelligents, et très attachants. Mais sa femme... L'idée de la faire exécuter me traversa l'esprit. Cela aurait été jouissif. Mais je savais que Jaime m'en tiendrait rigueur si jamais je demandais à mes gardes de l'arrêter pour la faire pendre. D'ailleurs, pourquoi diable avait-il ressenti le besoin de prendre une femme ? J'aurais dû amplement lui suffire... Ou plutôt, Damon aurait dû amplement lui suffire. Ils avaient l'air de bien s'entendre, tous les deux !

« Je pensais que... C'est une offre plus que charitable que je te fais. Mais si tu préfères crever comme un chien galeux la bouche ouverte, ça ne me pose aucun problème. »

Sur ce, je lui lançai un regard venimeux. Cependant, je n'avais aucune envie de le laisser repartir si facilement, en lui souhaitant tout le malheur du monde. Je ne comptais pas le laisser repartir, quitte à employer la manière forte. Je me mordis la lèvre inférieure avant de faire quelques pas dans sa direction. Pourquoi me fuyait-il ? Je n'étais pas si méchant. Je ne l'avais pas abandonné, c'était lui qui l'avait fait le premier en allant embrasser son tendre ami Damon derrière les bars. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Je me souvenais encore de la lettre que je lui avais faite, pour lui expliquer les raisons de mon départ et la proposition que je lui faisais de se joindre à moi dans ma conquête du trône. Mais voilà... Ça ne s'était jamais fait et, finalement, j'avais brûlé les mots inscrits sur ce papier.

« Tu ne veux pas rester et tu m'accuses de ma longue absence sans te donner la moindre nouvelle ? » Insolent. Je pourrais t'apprendre les bonnes manières aux sous-sols. J'ai un très bon bourreau qui torture les prisonniers farouches avec un malsain plaisir... songeais-je avant de me souvenir que l'amour que je portais à Jaime était trop important pour que je le laisse de mon plein gré sous les coups de fouet d'un homme. « Comment pourrais-je t'oublier, Jaime ? Tu ne comprends pas... Il y a vingt ans, je suis parti pour prendre le trône de force, et j'ai réussi ! C'est le plus bel exploit de toute ma vie, de toute une vie même, et je pensais que tu serais fier de l'apprendre. Évidemment, j'ai pris mon temps pour revenir te voir, mais ... Il fallait bien que j'instaure certaines règles. Si tu savais comme être roi est fatiguant, surtout seul ! Tu pourrais être conseillé... Non. Tu n'aimes pas ça, je le sais. Alors, inventeur personnel du roi ? Tu gagnerais énormément en vendant tes merveilles à des nobles. Eux te payeront, et ils le feront bien. Je te payerai aussi, si c'est ce que tu veux. Et ton chien aura un grand espace où courir dans la cours. Mon fi... Eh bien... Le jeune homme qui héritera de mon trône a énormément de chiens de chasse ! Si tu le voulais, nous pourrions être ensemble, ici. Si tu le voulais... On pourrait. »

Un pâle sourire naquit sur mes lèvres alors que je continuai de m'avancer vers lui pour finalement prendre ses mains dans les miennes. J'espérais sincèrement qu'il accepterait de tout recommencer, mais la négation qui franchit ses lèvres me fit perdre mon sourire engageant. Il lâcha mes mains, et je ne cherchai pas à les retenir. Il voulait rentrer chez lui ? Jamais. Je reculai de plusieurs pas à mon tour avant de rappeler les gardes dans la pièce. Il voulait jouer ? On allait jouer. Et je gagnerai. Je n'avais rien perdu depuis vingt ans. Hors de question, donc, de le laisser filer. Les deux gardes s'inclinèrent brièvement, attendant des ordres de ma part. D'un geste ample du bras, je désignai Jaime :

« Accompagnez-le dans ses appartements. De force, s'il résiste, et enfermez-le à triples tours. Oh ! Et gardez sa porte, je suis sûr qu'il adorerait essayer de crocheter la serrure, sinon. Traitez-le avec respect, mais il est prisonnier. Du moins jusqu'à ce qu'il entende raison. Ensuite, je lui rendrais sa liberté. Mais pas avant.... Oh ! Et s'il n'accepte pas, il descendra dans les cellules glaciales des sous-sol et mangera du pain sec et de l'eau. Mais il est assez intelligent pour ne pas pousser le bouchon jusque-là. »

En m'adressant aux gardes, je m'adressai, bien évidemment, à Jaime. Les gardes l'emportèrent alors que je leur tournai le dos à tous les trois, le regard perdu dans le paysage que je pouvais voir depuis la fenêtre. Une fois les hurlements de protestations de Jaime éloignés, je poussai un long soupir las et fatigué. J'en avais marre de me battre contre tout le monde. Mes yeux tombèrent sur Aimée qui s'entraînait au milieu des autres gardes et un sourire éclaira mon visage. J'aimais mon fils plus que tout au monde. MES fils, pour être plus exact, car Arthur était une fierté, lui aussi, bien qu'il soit plus discret et préfère la poésie aux armes et à la violence. Je passai une main dans mes cheveux bruns et ordonnais à un serviteur d'inviter Jaime à dîner ce soir en ma compagnie.
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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeVen 26 Sep - 19:19

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Il faut toujours être gentil avec les gens peu importe à quel point ils sont mauvais avec toi, pour leur montrer que tu n'es pas comme eux. ♡


Jamais auparavant des mots ne me firent plus de mal que ceux-là. Je l’avais cherché mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit aussi insultant. Le Dorian que j’avais connu était tendre, souriant, aimant… Il ne m’avait jamais crié dessus, ni insulté. Il m’avait aimé plus que tout. Tout cela me paraissait très loin aujourd’hui. C’était un autre monde… Je baissai la tête pour éviter de croiser son regard, j’étais déçu. Et triste. Il n’essayait pas de me retenir comme il l’aurait dû … Il ne faisait que me montrer davantage à quel point il avait changé et à quel point il n’était plus l’homme que j’aimais. L’homme que j’aimais n’aurait jamais eu pour ambition de devenir un stupide roi, il serait resté à mes côtés. Je n’avais jamais compris que nous étions si différents lui et moi…. Je regardai toujours mes pieds en essayant de ne pas penser à tout ce que nous avions vécus. A tout ce que j’avais espéré. J’avais commencé un régime pour lui, pour ne plus lui faire honte dans la rue. J’étais devenu mince pour lui plaire avant tout autre chose mais il n’avait jamais vu le résultat avant aujourd’hui car il n’était jamais revenu. Il avait passé vingt années sans me donner de nouvelles et il s’étonnait que je lui fasse des reproches ?!

Je levai les yeux vers lui alors qu’il tentait de m’expliquer son absence. Il ne comprenait pas : Jamais je ne pourrai lui pardonner de m’avoir abandonné. Il était juste parti du jour au lendemain sans rien dire comme si tout ce que nous avions vécus ne représentait rien. Il m’avait laissé seul avec des souvenirs de bonheur. Je l’avais attendu pendant plus de dix ans avant de fréquenter à nouveau quelqu’un et là encore, j’avais pris longuement mon temps pour me marier. Il n’était jamais réapparu, il était bien trop tard. Je l’écoutais néanmoins, j’essayais réellement de me dire que tout cela n’était pas si grave… Mais je n’y parvenais pas. Il allait devoir faire mieux. Il m’avait quitté pour un trône sans intérêt. Ce n’était pas l’œuvre d’une vie, c’était pitoyable. Que recherchait-il ? L’argent ? Le pouvoir ? Deux choses qui ne trouvaient pas grâce à mes yeux. Je pensais que l’amour était plus fort que tout…. Je ne voulais pas que l’on me paye, je ne voulais pas être son inventeur…. Je l’aimais mais je ne voulais pas qu’il m’achète avec un beau château et une couronne. Il m’aurait fallu un peu de temps… Peut-être que nous aurions pu manger ensemble de temps en temps et l’affection que je lui porte serait revenue à la surface d’elle-même… Là, c’était trop brusque, trop violent. Mais c’était bien ce qu’il était devenu, un homme brusque et violent qui prenait ce qu’il désirait sans demander l’avis de quelqu’un. Il était devenu un véritable roi, un homme auquel je ne pouvais pas sincèrement m’attacher.

« Non, Dorian. Je ne veux pas. Je ne veux plus. Je dois rentrer chez moi et vivre ma vie. »

Je lâchai ses mains. Une profonde tristesse s’empara de moi mais je ne devais pas pleurer, pas maintenant. Je reculai légèrement tout en continuant de le regarder. Il était devenu vraiment magnifique, mais il l’avait toujours été à mes yeux. Lorsque nous étions enfants, il était toujours tellement gentil, c’était pour cette raison que je l’aimais. Il sauvait les coccinelles prises dans des toiles d’araignées, il s’occupait des oisillons qui tombaient de leur nid, il me répétait sans cesse que j’étais le plus grand inventeur du siècle… Tout cela me paraissait si loin. Il recula finalement. Ma réponse ne lui plaisait pas. Je n’étais pas ici pour lui faire plaisir. Il fit approcher ses gardes et pendant un instant, je crus qu’il allait me faire jeter en prison…. C’était plus ou moins ce qu’il était en train de faire. Comment osait-il croire qu’en me gardant enfermé, qu’en m’éloignant de ma fille, il pourrait regagner mon amour ?! Etait-il devenu fou ? Ou stupide ? Ou les deux ?

« Dorian ! Que fais-tu ?! Je ne me laisserai pas faire Dorian, tu entends ?! »

Je me débattis alors que les gardes me tenaient avec plus de fermeté. Je ne faisais pas le poids, c’était évident (en combat au corps à corps, je ne faisais jamais le poids de toute façon) mais je ne pouvais pas me laisser faire sans rien tenter. Ils me poussèrent violemment dans une chambre. Aussi grande que le rez-de-chaussée de ma maison. Je tambourinai quelques minutes contre la porte avant de comprendre que je gaspillais mes forces pour rien. Que pouvais-je bien faire pour me sortir de cette situation maintenant ? Comment pouvait-il me faire ça ?! Il disait m’aimer mais il n’hésitait pas à me priver de ma liberté ! Ce n’était pas de l’amour, je n’étais qu’un trophée à ses yeux … Il me voulait simplement sur son mur, entre sa couronne et son sceptre. Je me laissai tomber contre la porte. C’était décevant. Je l’avais attendu tout ce temps pour retrouver … Cet homme qui n’était pas du tout celui que j’avais connu. Je soupirai en pensant à ma petite fille et je sortis un petit chat mécanique de ma poche. Je le posai par terre et je remontai la clé. Il se mit à tourner en rond devant moi. Je voulais l’offrir à Emilie pour qu’elle puisse jouer avec. Dorian me laisserait-il la voir si je lui en parlais ou irait-il la faire assassiner sans pitié ? Comment pouvais-je savoir ? … Je ne pouvais pas vivre sans ma petite fille… Je remis le chat dans ma poche lorsqu’il s’arrêta et je me levai pour vérifier qu’il n’y avait aucune issue… J’ouvris la fenêtre. C’était certainement trop haut pour sauter mais… Je pouvais fabriquer de quoi descendre avec ce que j’avais dans la chambre. Je ne pouvais pas rejoindre ma famille, comme nous ne pouvions pas sortir, Dorian nous retrouverait sans doute et les ferait tuer… Par contre, je pouvais leur expliquer que j’étais en vie et que j’allais revenir…

Quelques heures passèrent, je mis mon plan au point. Puis j’écrivis une lettre, que je glissai discrètement dans mon pantalon lorsque des gardes entrèrent sans frapper. Heureusement, je les entendais venir de loin ces éléphants. Le premier m’annonça que Dorian m’attendait pour dîner. Ô joie. Pensait-il réellement que j’avais envie de manger en sa compagnie alors qu’il me retenait de force dans son château ?! Mon cœur se serra. Je le détestais tellement que j’en arrivais à me faire du mal. Il était mon grand amour, pourquoi me forçait-il à le haïr de la sorte quand tout aurait pu être facile ?! Je repoussai le garde qui voulait prendre mon bras et je passai devant lui. Je n’avais pas besoin qu’on me tienne la main. Je suivis les quatre hommes jusqu’à la salle à manger. Je faillis éclater de rire en voyant à quel point elle était immense. Quel pouvait bien être l’intérêt d’avoir une table avec 78 couverts ? Mais nous ne serions que deux ce soir, donc je n’avais pas besoin de m’en préoccuper… Dorian était déjà là. Fort bien habillé, très élégant, sans doute bien plus que moi. Je m’assis et Dorian fit sortir les gardes.

« Comment peux-tu croire que j’avais envie de dîner avec toi, Dorian ? Tu m’enfermes, tu me menaces de me jeter en prison puis tu m’invites à manger en ta compagnie, comme si j’étais le trophée qu’il te manquait dans ta collection pour avoir ta petite vie parfaite et si bien réussie. Je ne peux pas te pardonner de m’avoir abandonné, en tout cas pas en claquant des doigts mais là, tu as dépassé les bornes. Tu ne me forceras pas à t’aimer à nouveau, Dorian. Tu aurais pu … Me faire savoir que tu allais bien, que tu m’aimais toujours, puis m’inviter au restaurant ou au parc… Mais non, il a fallu que tu t’amuses, que tu me fasses venir ici entouré de gardes puis que tu m’humilies au point de m’enfermer comme un vulgaire criminel. Ce n’est pas comme ça que l’amour que j’éprouvais pour toi reviendra. Et si tu le crois, tu te trompes. »

Les valets entrèrent dans la pièce et nous servirent du potage. Je pris ma cuillère et je remuai le mien sans y toucher. Je ne mangeais plus. Après le départ de Dorian, lorsque j’avais commencé à maigrir, je m’étais mis au sport, puis j’avais commencé à me faire vomir en pensant que ça réglerait tous mes problèmes de poids. Aujourd’hui, je ne mangeais plus rien et je me faisais toujours vomir, une habitude qui ne voulait pas me lâcher…. Je n’avais jamais réellement eu envie de m’arrêter de toute façon.

« Tu étais la plus belle chose à mes yeux, Dorian. Je pensais passer ma vie à tes côtés. Nous aurions eu une petite maison à la campagne et plein d’animaux… C’était ça que je voulais ! Mais tu m’as repoussé ! J’ai pensé jusqu’à il n’y a pas très longtemps que tu m’aimais et que tu reviendrais mais tu n’es pas revenu. Alors je me suis fait une raison, je me suis dit que finalement, tu avais juste eu envie de t’amuser aux dépends d’un petit garçon obèse et mal dans sa peau. Alors j’ai fait ce qu’il y avait de mieux pour moi, je t’ai oublié. Tu ne peux pas réapparaître dans ma vie et me dire que tout sera comme avant après ça. Rien ne sera plus jamais comme avant. Tu m’as quitté. Je voulais être à toi pour l’éternité mais tu es parti, il faut que tu assumes ton choix maintenant. Il faut que tu me laisses partir. »

J’avais envie de pleurer mais je ravalai mes larmes. L’idée même qu’il s’était simplement amusé à mes dépends m’avait fait tellement mal… C’était pour cette raison que je m’étais marié si tard, parce que je ne pouvais pas croire qu’il s’était moqué de moi. Et puis, j’avais fini par l’accepter. Il ne pouvait pas revenir maintenant et me dire qu’il m’aimait…

« Pourquoi tu ne m’as pas montré que tu n’avais pas changé plutôt que de faire venir les gardes chez moi ? … Je t’aime toujours tu sais. Mais maintenant je te déteste aussi. »



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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeMar 3 Mar - 18:14

Jaime ∞ Dorian

« Quand on a peur d'échouer, on a peur de quelque chose qui n'est pas encore arrivé. On prédit son propre échec, et par l'inaction, on s'y enferme. »


Passant une main dans mes cheveux, je me regardai dans le miroir. A la manière de Dorian Gray, plus je commettais de mauvaises actions, plus j'avais le sentiment que mon reflet devenait hideux. Je posai une main sur mon image et poussai un soupir. Je savais que je n'avais pas bien fait d'enfermer Jaime dans sa chambre. Je savais qu'il me détesterait déjà pour tout... Moi aussi je me détestais. Mais je détestais les autres bien d'avantage. Brusquement, je me détournai de la glace et ajustai ma veste sur mes épaules. Plus élégant que jamais, j'étais lavé, parfumé et tiré à quatre épingles. Je voulais absolument plaire à cet homme alors qu'il devait me haïr au plus profond de son âme. Je ne comprenais d'ailleurs pas vraiment pourquoi... Ce n'était pas moi le fautif ! J'étais déjà bien gentil de lui accorder mon pardon en le faisant venir ici.... Il se montrait ingrat et peu reconnaissant des bonnes grâces de son souverain. Un rictus dédaigneux naquit sur mes lèvres. Il allait être heureux, ou bien je lui arracherai ce qu'il avait de plus cher. Tant pis si je devais en venir à de telles extrémités : tout se passait selon mon bon plaisir. J'étais le roi. On se soumettait à ma volonté... Je détenais le pouvoir.

Un domestique frappa trois petits coups à la porte de ma chambre, me tirant de mes profondes pensées. Sans lui permettre d'entrer, je lui demandai ce qu'il se passait : l'heure de souper. Après un dernier coup d’œil dans le miroir pour me prouver que j'étais impeccable, je descendis les marches jusqu'à la salle à manger. L'on avait prévenu mes fils de ne pas me déranger, ce soir, ils avaient donc dîné avant moi et Jaime. Lentement, je pris place en bout de table et attendis patiemment que mon hôte arrive à son tour. Au début, je restais calme. Mais, plus les minutes passaient, plus mon agacement grandissait. Je me rendis compte que, plus qu'un agacement, c'était l'angoisse. J'angoissais ! Comme une pucelle lors de son premier rendez-vous galant ! C'était parfaitement ridicule, parfaitement risible ! J'étais le roi, je ne pouvais être effrayé par un dîner aux chandelles !! Ce n'est pas n'importe quel dîner aux chandelles, n'est-ce pas, Dorian ? Tu l'aimes tellement. Alors que je ruminais ces propos, la grande porte s'ouvrit sur un garde et mon prisonnier. Je me levai pour l'accueillir et un charmant sourire s'afficha sur mes lèvres. Il était beau... Quoique l'air fatigué et débraillé, mais il ne fallait pas que j'oublie qu'il était issue de la pauvreté. Tout cela allait changer pour lui, maintenant qu'il était ici, avec moi... Il s'assit, et je fis de même après avoir demandé aux gardes de nous laisser en tête à tête.

Alors que je me demandais de quoi nous allions pouvoir parler pendant ce dîner, la voix de Jaime me gifla. Encore, encore, et encore.... Je le regardai, incrédule. « Me pardonner » ?! Lui ? Me pardonner de quoi ? J'en étais estomaqué. Quel toupet  de croire que je l'avais abandonné ! Ce n'était pas vrai. Quel sale menteur ! Il retournait la situation contre moi alors qu'il était le seul et l'unique fautif de tout ceci. Je ne l'avais pas laissé tomber, c'était lui qui m'avait laissé tomber ! Lui qui m'avait trahi et poignardé. Tout aurait été différent s'il n'avait pas eu la brillante idée d'embrasser les lèvres de ce comte Chatterton, de caresser sa peau, d'unir son corps au sien... Ça me donnait la nausée, rien que d'y penser. Ce n'était pas moi qui avait dépassé les bornes, c'était lui. Lui seul. Les valets entrèrent en plein milieu de ce discours cinglant que Jaime me servait, comme le sale égoïste qu'il avait toujours été au fond de lui. Ils nous servirent à manger, et je les congédiais d'un geste sec et rageur de la main. Sentant mon irritation, ils s'empressèrent de quitter les lieux, bien content de ne pas avoir à revenir immédiatement nous servir le reste du repas.
Jaime n'en resta pas là. Il continua. Il remua le couteau dans la plaie. Plusieurs fois. Il me fit plus mal que jamais et que quiconque. C'en fut trop. Vraiment trop. D'un bond, je me levai, envoyant involontairement valser mon assiette de potage dans la pièce. Je me mis à hurler, sans m'en rendre compte :

« Tu OSES ?! Tu oses prétendre que toute cette situation est de MA faute ?! Tu oses ?! Tu es le seul fautif ! Le seul et l'unique ! C'est à cause de toi qu'on en est là ! Tu prétends que je t'ai abandonné ? Tu prétends que tu voulais un avenir pour nous et une charmante petite maison à la campagne avec des canards et des lapins ?! Mais et moi tu penses que je voulais QUOI ? Je voulais te voir ici, siéger à côté de moi ! Toi seul ! Mais tu m'as trahi ! Tu m'as poignardé dans le dos, et dans le cœur ! J'ai tout vu. J'ai tout entendu. Tu me donnes envie de vomir ! Mais je suis là, à essayer de réparer tes pots cassés, en t'accueillant à ma table, en te forçant à regarder la réalité en face : tu n'es qu'un traître. Tu mériterais de mourir dans mes cachots ! C'est toi qui m'as abandonné, quand j'y pense ! Tu l'aimais tellement, ce Damon, pour forniquer avec lui au coin d'une grange comme un parfait petit porc ? » ma voix se brisa, j'avais trop crié, et je n'avais plus de souffle. Je disais souvent des choses que je ne pensais pas... Mais là, je le pensais. J'avais tout entendu... J'étais resté caché derrière le bâtiment dans lequel il s'était retrouvé, au beau milieu de l'après-midi. J'étais resté jusqu'au bout, oui, puis je m'étais enfui pour ne jamais regarder en arrière. Les quelques illusions que j'avais encore sur le monde s'était brisé dans un orgasme qui n'était pas le mien.

Je lui tournai le dos, sans me rasseoir. Je n'avais plus envie de le voir. J'appelais les gardes qui entrèrent dans la grande salle à manger. Lentement, je me tournai vers eux et, sans regarder Jaime, je leur donnai l'ordre d'enfermer l'amour de ma vie dans sa chambre et de ne l'en laisser sortir sous aucun prétexte. Je passai un main tremblante dans mes cheveux bruns et attrapai un verre de vin que je bus d'une traite. Le goût me resta désagréablement dans la bouche et. Jaime lâcha quelques mots qui me firent mal et, finalement, dans le couloir, je crus entendre un sanglot étouffé. Je me retournai aussitôt. Avais-je réellement fait pleurer Jaime ? Mon cœur se serra. Je ne voulais pas lui faire de mal. Si, telles étaient parfaitement tes intentions. Je lançai, comme mon assiette, mon verre en cristal à travers la pièce. Il éclata en mille morceaux dans un bruit strident. D'un pas furieux, contre moi, contre lui, comme l'humanité, je me rendis dans mes appartements et arrachai mes beaux apparats d'un geste rageur et violent. Je roulai les beaux tissus en boule et le jetai, les piétinai avant de me laisser tomber sur mon lit, épuisé, comme un enfant ayant piqué une grosse colère.

« Ça ne devait pas se passer ainsi ! » lâchais-je, la voix étranglée.

Démotivé, je me laissai tomber sur le sol, le dos appuyé contre mon lit. Qu'avais-je dit comme horreurs ? J'en pensais certaines, il était vrai, mais il devait penser que je la haïssais, et il devait me haïr en retour. Je passai un main dans mes cheveux, et quelques longues minutes s'écoulèrent avant que je ne me décide enfin à me lever. Je sortis de ma chambre et grimpais l'étage qui me séparait de celle de Jaime. J'ordonnais au garde de partir promptement et frappai quelques coups contre la porte, tremblant. Je ne voulais pas affronter la réalité.
La voix de Jaime retentit. Je pris une grande inspiration, posai la main sur la poignée, et entrai dans la pièce. Il me tournait le dos, mais ses épaules étaient légèrement voûtées. Je fermai la porte derrière moi et m'adossai contre elle, ne sachant que dire. Je ne trouvais pas les bons mots... Et il avait pleuré, car je l'avais blessé.

« Je ne veux pas que nous soyons fâchés. Nous étions bons amis autrefois, et nous avons partagé tant de choses. Je pensais que mon meilleur ami comprendrait mon choix, mes désirs, et … Mon besoin. » car oui, j'avais compris qu'être roi était nécessaire. Quelque chose qui me donnait le goût de vivre, l'envie de me lever tous les matins. « Je sis sûr que toi aussi, tu te lèves chaque matin pour une raison précise, n'est-ce pas ? La mienne, la voici. Tu étais censé comprendre... Tu étais censé m'aimer...»
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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeJeu 14 Mai - 23:37

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Il faut toujours être gentil avec les gens peu importe à quel point ils sont mauvais avec toi, pour leur montrer que tu n'es pas comme eux. ♡


Je ne les entendis pas réellement. Tous ces mots qu’il me cria. Je ne voulais pas les entendre. J’étais surement un monstre pour avoir rêvé de Damon la nuit quand le seul ami que j’avais était Dorian. J’étais surement un monstre pour avoir caressé un homme qui n’avait fait que se moquer de moi. Et j’étais surement un monstre pour avoir offert ma première fois à quelqu’un qui ne m’aimait pas comme Dorian le faisait. J’éprouvais des remords à chaque seconde pour tout cela. Et si j’avais attendu que Dorian revienne ? Et si j’avais eu le courage de résister à Damon ? Si j’avais su que Dorian ne comptait pas m’abandonner à ce moment-là, j’aurais peut-être eu la force de ne pas tomber dans les bras de Damon. Mais à ce moment-là, je ne savais pas. Je pensais être tout seul. J’étais faible et j’avais toujours été faible sans Dorian à mes côtés. Alors sans doute était-ce moi le traître. Le porc. Après tout, c’était exactement ce que j’avais toujours été, un gros porc.
Mon cœur se serra. Je baissai les yeux sur mon assiette en essayant de retenir mes larmes. Je devais vraiment être aussi égocentrique et monstrueux que ce qu’il insinuait, parce que je n’en gardais même pas un mauvais souvenir de cette première fois. De toute mon âme, j’aurais voulu revenir en arrière et choisir d’attendre Dorian, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que Damon avait été presque parfait ce soir-là… Excepté qu’il n’avait jamais éprouvé le moindre amour pour moi. Dorian aurait sans doute atteint la perfection. C’était de ma faute. Mais dans ce cas, pourquoi s’efforcer de tout réparer ? Il avait raison, j’étais un traître, j’avais tourné la page … A moitié. Je l’avais oublié, plus ou moins, j’avais épousé une belle femme, fait une belle petite fille, créé ma propre boutique. Pendant que lui ne pensait qu’à moi. Cependant, une question restait en suspens, si j’envahissais ses pensées depuis si longtemps, pourquoi n’être jamais venu me chercher ? Au moment même où il montait sur le trône, je n’avais pas de famille, et aucun autre espoir que celui de le voir me retrouver. Que lui était-il arrivé pour qu’il laisse passer dix ans avant de me récupérer ? Avait-il eu besoin de me pardonner ? Comment pouvait-il dire alors que je n’avais aucune raison de lui en vouloir. Il savait où je vivais, ce que je faisais, quand moi je pensais qu’il était mort et il n’avait rien fait pour reprendre contact… Si seulement il pouvait comprendre que son silence avait été une véritable torture et que j’estimais avoir assez payé pour mes péchés. Il n’avait pas besoin de me dire tout ça…

Il appela ses foutus gardes. Encore une fois. Pour me faire enfermer. Encore une fois. J’avais presque la sensation que ça l’amusait de m’humilier. Qu’il ne m’aimait plus, qu’il désirait simplement me voir souffrir comme il avait souffert. Je le détestais pour ça. S’il avait réellement désiré réparer mes bêtises, il m’aurait montré qu’il m’aimait, il aurait été gentil comme autrefois, avec un bouquet de roses et un poème. Mais non, il était cruel. Il me traitait de porc, ce qu’avaient toujours fait les autres enfants lorsque j’étais plus jeune et qu’il s’était toujours refusé à dire. Je ne croyais plus en son amour et il ne croyait plus au mien. Alors je n’avais rien à faire ici. Nous n’étions pas faits l’un pour l’autre, je m’étais trompé. Et c’était si douloureux. Lorsque je pensais qu’il m’avait abandonné, au moins, je ne perdais pas l’espoir qu’il me retrouverait, que nous serions heureux. Aujourd’hui je me rendais compte qu’il était vain d’espérer la moindre parcelle de bonheur entre nous. Il était roi, un mauvais roi. Un roi que je détestais. Je ne pouvais pas l’épauler dans cette tâche en sachant qu’il ne tiendrait pas compte de mes conseils et qu’il m’enfermerait dès que mes lèvres auraient prononcé une parole de travers. Et il ne semblait pas vouloir quitter son trône chéri et adoré. Je pouvais le comprendre mais je ne pouvais pas le suivre dans cette folie… Les gardes me levèrent de ma chaise de force, mais je les repoussai violemment. Il ne m’aurait plus manque que des fers et le peu d’amour que j’éprouvais encore pour lui aurait été réduit à néant. J’avançai vers le couloir, suivi par les deux chiens de sa majesté. Je lâchai « Je te déteste » comme un murmure presque inaudible en passant près de lui… Je le pensais sans le penser. Mon cœur était déchiré en deux morceaux. Et une fois loin de lui, je ne pus retenir mes larmes plus longtemps. Je l’avais perdu.

J’entendis la serrure de ma chambre cliqueter. J’aurais pu la crocheter, les mécanismes, c’était toute ma vie mais pourquoi aurais-je fait cela ? Tomber sur trois énormes gardes armés ? Je préférais attendre… Si la situation ne s’arrangeait pas, je pouvais toujours demander l’aide d’un ami. Il n’hésiterait pas à entrer dans le palais pour ouvrir ma porte, mais à quel prix ? Je ne pouvais pas mettre la vie de Dorian en danger. J’avais peut-être encore une chance de le changer… De lui faire prendre conscience de certaines choses… Je me laissai tomber contre le lit, les jambes repliées contre moi. Je m’en voulais de pleurer alors que je lui avais fait autant de mal, je n’avais pas à me plaindre… Au final, moi, j’avais connu un peu de bonheur. J’étais tellement partagé. J’avais l’impression que ma tête allait exploser d’un moment à l’autre. Il frappa. Je savais que c’était lui. Qui d’autre après tout ? Je n’étais pas sûr de le vouloir mais je l’autorisais à entrer. Il ne s’approcha pas. Je tournai le dos à la porte, je l’entendis s’asseoir. Je l’entendis parler. J’étais censé l’aimer et j’avais failli.

« Jusqu’à hier, je me levais tous les matins en me disant que tu allais me retrouver. Penser à toi me rendait heureux. Je voulais un bouquet de fleurs et un poème, tu en écrivais des magnifiques à une époque… Comment aurais-je pu imaginer que tu étais le Roi ? Ce Roi que je méprise. Ce roi qui m’a fait jeter à la rue, plusieurs fois parce que je n’avais pas de quoi payer les impôts ? Je ne sais pas pourquoi tu as besoin de ça, Dorian, tu me demandes de te comprendre mais tu ne m’expliques rien, je ne sais rien de toi, de tes motivations, je ne sais pas pourquoi tu es un tel roi alors que je t’ai toujours trouvé si parfait en tout point… Tu étais la bonté à l’état pur, alors pourquoi ai-je dû dormir dehors avec ma fille ? »

Le moment était sans doute mal choisi pour aborder ce point mais je ne pouvais accepter tout ceci. Il était un roi horrible, alors si je devais rester à ses côtés, je voulais qu’il m’explique pourquoi… Je me tournai vers lui.

« Que tu le penses ou non, j’ai de bonnes raisons de t’en vouloir. Rien que pour cette journée… Tu m’as menacé de m’enfermer dans tes geôles aujourd’hui, tu m’as traité de porc, c’est si ironique comme choix de mot, n’est-ce pas ? Alors, je veux bien reconnaître tout ce que tu as dit comme étant la vérité. Je t’ai trahi et je voulais de tout mon être que tu sois ma première fois mais j’ai été faible face à Damon. Je ne cherche pas à l’accuser, je rêvais d’avoir son attention et quand je l’ai eue, j’en étais ravi mais je ne l’ai jamais aimé. Il était tout ce que je voulais être. Beau, intelligent, il parlait toujours avec une voix douce et attirante. Moi, je voulais lui ressembler, pour te plaire. Pour être parfait, comme lui, pour toi. Alors j’ai perdu du poids, tu vois, il m’a aidé. Et je t’ai cherché partout après ça, je voulais que tu sois le premier à me voir maigre et beau et quand je suis tombé sur lui… Tu ne m’avais pas donné signe de vie depuis des jours… Il m’a embrassé et … Il m’a dit que j’étais beau. Je n’étais plus un porc repoussant. J’étais beau, j’étais à son goût. Alors je savais que je t’aurais plu. Et je voulais vraiment lui dire non pour que tu sois le premier… J’ai été tellement stupide. Je suis désolé. »

Ma vision se brouilla et des larmes coulèrent sur mes joues.

« Alors… Comme je suis toujours un porc pour toi, je ne vois pas ce que je fais ici, Dorian. Tu as mis dix ans à venir me chercher et tu me détestes, c’est évident, moi aussi je t’en veux énormément mais tout au fond de moi, je sais que tu es l’amour de ma vie…. Alors tue-moi ou jette-moi en prison, débarrasse-toi de ce que tu haïs tellement en moi… Mais ne me fais plus souffrir. Je m’en suis voulu toute ma vie d’avoir choisi Damon ce soir-là. Et savoir que tu me détestes est aussi douloureux que si l’on m’avait transpercé le cœur… Je pense que je me suis assez repenti de mes fautes, que j’ai assez souffert. Alors, si tu n’as pas l’intention de m’aimer à nouveau, ne m’inflige plus la vue de ton regard plein de haine, je t’en supplie… »

Je repliai mes jambes contre moi et baissai à nouveau la tête.

« Si seulement tu m’avais embrassé… »



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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeVen 15 Mai - 0:30

Jaime ∞ Dorian

« Quand on a peur d'échouer, on a peur de quelque chose qui n'est pas encore arrivé. On prédit son propre échec, et par l'inaction, on s'y enferme. »


Mon cœur me faisait si mal. J'aurais dû le laisser mourir dans la rue, au milieu de tous les autres gueux, ne jamais le revoir. Ne jamais plus avoir mal. Je voulais revenir dans le temps, lorsque nous étions enfants et que nous jouions près du ruisseau séparant les terres de nos parents respectifs. Moi, le petit garçon que personne ne regardait, et lui, que l'on traitait de gros derrière son dos. Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne l'avais jamais trouvé gros, ni laid, comme tous les autres enfants nobles le disaient. Au contraire, ses joues me faisaient rire, elles lui donnaient une forme de bien être, de joie... Quelque chose qui me donnait envie de sourire. Quelque chose que je convoitais, au fond de moi : même si je le savais malheureux de ses formes, au moins, il avait quelqu'un qui s'occupait de lui à l'excès. Qui s'inquiétait qu'il ne mange pas assez durant les repas. Moi, j'aurais pu mourir sans que personne ne s'en aperçoive. Sauf lui... Il était unique. Il l'avait toujours été. Je souris doucement, tout en l'écoutant parler. Ses paroles glissèrent sur ma peau comme l'eau du ruisseau dans lequel nous nous éclaboussions souvent lorsqu'il faisait trop chaud. Je n'avais plus mal. Malgré tout ce que nous étions en train de vivre, à l'instant même, je ne souffrais plus. Momentanément, bien sûr... Et je m’accrochai désespérément à cette sensation de bien être qui nous avait envahis tous deux durant toute notre enfance... Pour peu que nous soyons ensemble... Pourquoi ne pourrait-ce plus être la même chose, aujourd'hui ?

Mes yeux tombèrent sur Jaime. Il n'était plus le petit garçon aux joues rebondies qui s’essoufflait au moindre effort, mais un homme grand et maigre, aux joues creuses. Mais ses yeux... Eux, restaient inchangés. Il était bien l'homme que j'avais aimé... Qui prenait soin des autres et de ses proches... Une fille... Cela m'attrista. Nous aurions du avoir notre propre famille, dans un monde idéal. Et moi ? Qui étais-je devenu ? Selon ses dires, un monstre. Je tuais des gens, je ruinais les pauvres pour enrichir la noblesse et mon château. Je m'étais enfermé ici et ne dépassais pas la grille du jardin. J'avais peur. J'étais terrorisé par la vie.
Les journées d'été s'envolèrent...

Un grand calme s'empara de moi. Bizarrement, je n'étais plus en colère. Je n'avais plus envie de crier. Je ne voulais qu'une chose : le prendre dans mes bras et oublier toutes ces années, oublier le temps, revenir en enfance à ses côtés. Le fait qu'il s'en veuille était suffisant, on ne pouvait pas défaire ce qui avait été fait. J'aurais dû le savoir... Mais il m'avait tant méprisé, durant le repas, et même avant, que ma colère avait éclaté. Il me reprochait de le détester, mais il ne comprenait pas... Que c'était lui qui m'avait haï le premier, aujourd'hui. Lentement, je m'approchai de lui et m'assis juste à ses côtés. Assez près pour que nos deux épaules se frôlent. J'hésitai, puis le pris dans mes bras. Je constatai alors combien il était maigre, voire maladif dans ce corps que je ne reconnaissais plus comme le sien. Alors que je le serrais contre moi, mes doigts, dans son dos, pouvaient sentir tous les os de ses côtes et de sa colonne vertébrale. J'eus envie de pleurer à mon tour pour ce que j'avais bien pu lui faire sans même le savoir. Après quelques secondes d'étreintes durant lesquelles j'espérai qu'il ne me repousserait pas, je saisis son visage entre mes mains et l'embrassai tendrement. Ça avait un goût salé, à cause de nos larmes qui se mélangèrent. Je fermai les yeux et appuyai mon front contre le sien.

« C'est toi qui m'a détesté le premier, aujourd'hui... Alors, j'ai perdu tout espoir. J'avais une idée précise de nos retrouvailles, mais rien ne s'est déroulé comme je l'avais prévu. Ça faisait des années que cela ne m'était pas arrivé, je me suis mis en colère et je te demande pardon. Tu as toujours été beau. Du plus loin que je me souvienne. J'ai aimé le Jaime avec ses rondeurs, tu étais beau, ainsi, et tes yeux pétillaient toujours si fort ! Tu étais beau... Parce que c'est ce que tu avais au fond de toi qui ressortait et illuminait tout ton être. » je lui souris ; j'étais sincère. Un rire amer franchit toutefois mes lèvres. « Tu es toujours le même, malgré ta nouvelle apparence... Et moi... Je suis terrorisé, sur mon trône, tous les jours. »

Seul, comme d'habitude ; depuis que mes fils avaient passé l'âge de dormir dans mon lit après de longues histoires, j'étais seul.

« Je voulais que tu restes avec moi... Je n'avais pas d'autre solution que de t'enfermer ici, pour être sûr que tu resterais ici, que tu ne partirais pas... Tu as sans doute une vie merveilleuse avec ta fille.... Et..... Ta femme.... Je peux te donner de l'argent si tu veux. Je ne voulais pas que tu me détestes. Je t'en prie, ne me vois pas comme un monstre. Je veux revoir tes yeux pétiller en m'apercevant. » des larmes roulèrent sur mes joues alors que je m'accrochai à ses vêtements.

Je voulais être aimé. Je voulais plus être seul, ni invisible. Je voulais compter aux yeux de quelqu'un, comme j'avais pu compter aux yeux de mes fils lorsqu'ils étaient enfants et que je les avais sauvé des rues miséreuses. Je ne savais pas si je comptais encore pour eux, nous ne partagions plus autant de choses. Aimée travaillait dur son maniement des armes et adorait chasser, nous ne nous voyions guère. Quant à Arthur, il passait ses journées dans sa chambre ou à la bibliothèque sans penser à venir me saluer de temps en temps. Alors je n'avais plus que Jaime au monde... Je venais de m'en rendre compte. Je voulais désespérément qu'il m'aime.

« Tu sais... Je t'enviais un peu, quand nous étions petit. Même si tu avais l'air malheureux parfois, tu avais quelqu'un qui s'occupait de toi, qui s'inquiétait, qui aurait remarqué si tu étais mort de faim... Je crois que personne ne s'en serait aperçu, chez moi, si j'étais mort... » je me blottis contre lui. éè
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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeVen 15 Mai - 1:39

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Il faut toujours être gentil avec les gens peu importe à quel point ils sont mauvais avec toi, pour leur montrer que tu n'es pas comme eux. ♡


Il ne semblait plus en colère. Je l’avais attendri, apparemment. Ce n’était pas mon intention mais j’en ressentais un grand soulagement, je n’aurais pu supporter d’autres attaques verbales. J’en avais trop entendu toute ma vie, encore aujourd’hui, on me traitait de fou, on me regardait de travers mais cela me faisait moins mal que d’être le petit obèse à humilier. Dorian avait été le seul à me rendre heureux à cette époque, il était mes bons souvenirs. J’essayais toujours d’y penser le moins possible parce que cela me donnait envie de vomir mais lorsque mon esprit vagabondait, c’était à Dorian que je songeais en premier. A son beau sourire et à ses bouquets de fleurs des champs. Alors comment aurais-je pu supporter qu’il me crie dessus encore une fois ? Le gentil garçon qui avait rendu mon enfance moins douloureuse ?
Il vint s’installer près de moi. Je voulais de tout mon cœur qu’il me prenne contre lui, qu’il me montre que tout n’était pas perdu. Il le fit. Avec douceur, comme s’il avait peur de me briser. Ce qui aurait peut-être pu arriver. Il pouvait me prendre dans ses bras au moins, cela n’avait pas toujours été le cas et je n’avais plus peur de l’étouffer. Je voulais qu’il me touche, qu’il me voit maintenant, un bel homme, qui n’avait plus à craindre qu’on se moque de lui ou de son meilleur ami. Lui aussi était devenu si beau … Tellement plus que ne l’avait jamais été Damon. Il était grand et assez musclé pour que je me sente protégé contre son torse. Je souris. Il m’embrassa. Avec tendresse, et amour. J’aurais aimé qu’il le fasse dès le début de nos retrouvailles mais… Ce baiser me sembla encore plus agréable ainsi. Nous avions évacué nos rancoeurs respectives, il était le fruit d’une réconciliation. D’un amour plus fort que la haine.

C’était vrai. J’étais tellement en colère, tellement triste… J’avais été méchant. Je le regrettais. Si je ne m’étais pas emporté, peut-être que Dorian non plus. Mais j’avais tant de choses à lui dire, je n’avais pu les garder pour moi plus longtemps. Je ne pus m’empêcher de sourire doucement. Ce Roi qui n’aimait pas qu’on ne lui obéisse pas. Il avait beaucoup changé, sans doute trop mais … Qui étais-je pour lui reprocher cela ? J’étais passé d’un extrême à l’autre. Il avait fait de même. Je le regardai alors qu’il parlait encore de moi… De ma beauté. Si j’avais pu encore verser des larmes, je l’aurais fait. Il me l’avait toujours dit que j’étais beau. Je ne l’avais jamais cru. Je me sentais tellement mal que je ne pouvais pas le croire. Perdre du poids avait été une nécessité, j’étais malheureux. Je ne savais pas à quel point il m’aimait déjà et rendait ma vie si parfaite en secret. Simplement en m’apportant de l’amour, en jouant avec moi, en ne voyant jamais ce surpoids qui me rendait fou. Il rit… Il paraissait si fragile d’une certaine façon. Un roi de sa trempe ne pouvait être que terrorisé. Même si je n’imaginais pas à quel point.
Mon cœur se serra. N’avait-il trouvé aucun autre moyen que d’enfermer les gens pour les garder auprès de lui ? N’avait-il jamais trouvé personne pour l’aimer comme moi je l’avais aimé ? Je sentis sa voix dérailler en parlant de ma famille. D’une fille et d’une femme que j’aimais. Malheureusement pas autant que je l’aimais lui. J’étais un mauvais père et un mari encore plus mauvais. Étrangement, je n’avais pas eu la force pour aimer une autre personne que lui, et même en sa compagnie, je n’étais pas certain que j’aurais fait un bon père. Je n’avais de la place dans mon cœur que pour une seule personne. Il recommença à pleurer. Il avait si peur que je ne l’aime plus. Tout était de ma faute. Je n’aurais pas dû lui dire que je le détestais… Je le serrai contre moi. Je n’avais aucun souvenir de ses parents, de sa famille. Il ne m’en avait jamais parlé, et je n’avais jamais été chez lui. J’avais souvent pensé qu’il avait honte que l’on sache que son ami était un petit gros. Je n’avais jamais imaginé qu’il aurait pu être plus malheureux que moi. Si j’avais su, j’aurais agi d’une toute autre manière… Je caressai ses cheveux avec douceur…

« Je t’aime. Je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours. Il n’y a que toi dans mon cœur, j’ai vraiment essayé de t’oublier mais je t’aime, c’est comme ça. Et moi je me soucis de toi. Je m’en serais aperçu si tu étais mort, et j’aurais été tellement, tellement triste… Comment pourrait-il en être autrement ? Tu m’as toujours dit que j’étais beau comme si tu ne voyais jamais toutes mes imperfections. Même aujourd’hui. Je ne suis pas beau, c’est évident, je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à l’être, c’est un peu dommage. J’aurais tellement aimé être parfait pour nos retrouvailles… Et toi, tu continues à le penser, à me regarder dans les yeux en me disant silencieusement que ça n’a aucune importance… Que tu m’aimes dans tous les cas… Tu n’imagines même pas à quel point je peux te trouver parfait, magnifique, bien plus que je ne l’ai jamais pensé de Damon… Tu n’imagines pas à quel point je peux t’aimer. »

Je pris doucement son visage entre mes mains et lui souris. Maintenant que j’avais exprimé toute ma haine, je me rappelais à quel point je l’aimais.

« Je ne veux pas d’argent. Ma femme et ma fille sont merveilleuses mais … Je ne les aime pas comme toi. Tu n’as pas besoin de m’enfermer… Et je sais que tu n’es pas un monstre. Je sais que tu es un homme idéal, bon et gentil… Je sais aussi que je peux t’aider… Peut-être, à améliorer les choses… Sans toi, je n’aurais eu aucun souvenir heureux de mon enfance, sans toi, je me serais sans doute jeté d’une falaise. Alors si je peux te rendre heureux à mon tour, ce serait avec plaisir, Dorian. »

Je l’embrassai tendrement et pris ses mains dans les miennes.

« Et puis, ça n’a vraiment pas l’air trop mal comme nouvelle maison… Je souris. Tu sais, je m’en veux de n’avoir jamais compris que tu étais malheureux lorsque nous étions enfants. Je ne pensais qu’à moi et à mes problèmes, je n’ai jamais imaginé que tu avais pu avoir une famille horrible … Mais je suis là maintenant… Je vais me rattraper… Je t’aime… »




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MessageSujet: Re: Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥]   Je ne te lâcherai plus, désormais. [Pv ; Jaime ♥] Icon_minitimeVen 15 Mai - 2:49

Jaime ∞ Dorian

« Quand on a peur d'échouer, on a peur de quelque chose qui n'est pas encore arrivé. On prédit son propre échec, et par l'inaction, on s'y enferme. »


Alors qu'il me disait toutes ces belles paroles, je plongeai mes yeux dans les siens. Je revis le même éclat luire au fond de ses yeux et je souris. Cela faisait des années que je n'avais pas souris aussi sincèrement. S'il ne voulait pas d'argent pour retourner vivre avec sa femme et sa fille, je lui en donnerais pour qu'il leur en envoie. Plus pour son enfant que pour sa mégère de bonne femme. Elle pouvait mourir de faim, cela me réjouirait grandement. Cet homme était le mien, et bien de trop de personnes l'avaient touché à mon goût alors que je ne l'avais encore jamais fait ! Mais, plus que tout, je le voulais à mes côtés. Pour toujours. Nous avions perdu tellement de temps... C'était ma faute, c'est vrai... J'aurais pu revenir plus tôt … Mais je ne voulais plus penser à tout ça. Je voulais juste... Je ne savais pas ce que je voulais, en vérité... Rester là, sur le sol, à le serre dans mes bras. Pour toujours. C'était suffisant. Je serrais ses mains dans les miennes alors qu'il m'embrassait pendant que j'essayais d'imaginer une vie future à ses côtés. J'avais peur. Peur de l'avenir. Peur du monde. Peur de ce qu'il pourrait voir. Peur qu'il ne m'aime plus. Peur qu'il s'en aille. J'avais peur de tout... Et, surtout, peur qu'il ne meurt. Je ne m'en étais pas rendu compte, avant de le serrer contre moi, mais il pouvait se briser à chaque instant. Cela m'effrayait plus que n'importe quoi d'autre au monde. Je fermai les yeux, respirai sa bonne odeur... Je saisis son visage entre mes mains et lui souris à mon tour. Je ne savais pas quoi lui dire : ce que je ressentais, ce que je pensais, ne pouvait être traduit en mot. Pas tout de suite, en tout cas... Je préférais garder mes craintes au fond de moi-même, pour le moment, et profiter de ce moment encore un peu. Rien qu'un tout petit peu. J'espérais qu'il le comprendrait, dans mon regard.

Délicatement, je le saisis par le bras et l'aidai à se relever en même temps que moi. Cette chambre ne lui convenait plus, elle était bien trop étroite... De plus, il n'avait pas de quoi dormir, il n'allait pas pouvoir le faire dans cette tenue ! Aussi, après un simple murmure du mot « Viens... » je le conduisis dans mes appartements. J'eus presque honte de leur grandeur et de leur luxe, sachant que, par ma faute, Jaime avait vécu dans la misère et la pauvreté pendant plus presque dix ans. Je me mordis la lèvre et baissai la tête un instant avant de l'attirer contre moi pour regarder par la fenêtre du grand balcon : la lune. Elle dominait le ciel nocturne de toute sa splendeur argentée. Je souris en posant ma tête contre celle de Jaime. Ma main vint rencontrer la sienne et nous restâmes ainsi de longues minutes, silencieux et immobiles, à regarder l'astre lunaire faire une ronde imperceptible dans le ciel. Finalement, je l'enlaçai et l'allongeai sur le lit. Je lui souris, heureux. Vraiment heureux... Ce sentiment joie intense qui fait bondir le cœur au fond de la poitrine, et qui vous donne envie d'éclater de rire sans aucune raison apparente. Je caressai doucement sa joue et m'allongeai à côté de lui après avoir ôté mes chaussures. Je me blottis contre lui avant de fermer les yeux, une main sur son cœur battant au fond de sa poitrine. Je souris, une fois de plus.

« Ne me quitte jamais... »

Je crois que nous nous endormîmes tous deux sur cette promesse, blottit l'un contre l'autre.
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FIN
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