The Mysteries of Paris
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 Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]

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MessageSujet: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeVen 8 Nov - 18:21

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
A chaque fois que je m’éveille, je suis déçu, parce que je ne suis pas mort. ♡

C’était la deuxième fois qu’une chose pareille m’arrivait. J’avais l’impression de flotter, un peu comme si j’étais sorti hors de mon corps. Et je me voyais dans cette chambre. Allongé, entièrement nu, par terre sur le parquet. Mon père me frappait. Et je ne cessais de me demander…
Est-ce que je vais mourir ?
Je l’espérais de tout mon cœur. Je voulais être enfin libre et je savais qu’il n’y avait qu’une seule façon d’échapper à mon père. Même si cela me terrorisait, la mort était ma seule option. De cette manière, je ne ressentais plus rien, à part une sorte de chaleur apaisante, une sensation que je n’avais ressenti que quelques fois lorsque j’étais très jeune, dans les bras de ma mère. J’observai mon corps inerte, mes yeux vides. Je pouvais entendre mon père crier. Mais je ne voulais pas l’écouter, alors je me concentrai sur moi. Zach. Je me souvins de la première fois que je m’étais retrouvé hors de mon corps. J’avais onze ans. Mon père avait vendu ma virginité aux enchères et le plus offrant avait gagné le droit de m’avoir pour lui seul pendant une nuit. On m’avait préparé à cet instant et j’avais fait plaisir à l’homme qui m’avait acheté mais il était bien plus brutal que ce que j’avais imaginé… Et je ne savais pas de quelle façon mais mon âme s’était protégée, je n’avais ressenti aucune douleur pendant l’acte pourtant je me voyais souffrir dans les mains de cet inconnu. Et après qu’il soit parti, j’avais réintégré mon corps, la douleur apparut alors, moins forte mais constante. Aussi, cette fois, j’espérais vraiment qu’il allait me tuer. Je n’en pouvais plus de cette vie, j’étais épuisé. Pourtant, le coup final ne vint jamais. Il s’arrêta et sortit de la pièce en claquant la porte et je revins brutalement dans mon corps. La douleur était présente partout. Même sur mon visage, zone que mon père évitait habituellement pour ne pas déranger les clients. J’essayais de bouger mais c’était plus difficile que je ne l’aurais cru. Je caressai le parquet d’une main pendant de longues minutes avant de me décider à me lever. Soudain, un homme ouvrit la porte. Il ressemblait à un médecin. J’étais loin d’être gêné par la situation, ma nudité était presque permanente, elle ne me dérangeait plus depuis longtemps et la plupart des gens aimait cela, que je sois complètement nu et offert. Le médecin afficha une mine horrifiée, mais c’était sans doute parce que j’étais dans un sale état. Alors que je parvenais juste à me mettre debout, je sentis mes jambes vaciller, le médecin me rattrapa et me fit asseoir sur le lit. Il s’occupa de panser les plaies qui saignaient, ainsi que de soigner les hématomes qui apparaissaient sur ma peau. Il précisa que je n’avais rien de cassé mais m’expliqua qu’il dirait à mon père que j’avais besoin de repos. Après ce que j’avais fait, je doutais que mon père me laisse me reposer. Il sortit et je m’allongeai sur mon lit.

** Deux jours plus tard **

« Zach ! T’as un client ! »

Je passai une main dans mes cheveux pour les ramener en arrière tout en me regardant dans mon miroir. L’image qu’il me renvoyait de moi-même me paraissait toujours aussi ignoble et dégoûtante. Mes yeux étaient vide, j’étais maigre, et j’étais maintenant recouvert d’hématomes qui rendaient chaque ébat douloureux. Mon œil au beurre noir n’arrangeait rien, je ressemblais à un cadavre. Madeleine avait bien essayé de masquer les bleus avec du maquillage mais mon œil avait pris une couleur violette foncée trop voyante. Enfin, je m’en fichais. Les clients ne venaient pas me voir pour mon physique. La porte s’ouvrit, je me retournai. C’était un homme que j’avais déjà vu, il s’appelait Jean quelque chose. Il était violent et pervers, le genre d’homme avec qui personne ne voulait se retrouver au lit. Je soupçonnais mon père de lui avoir proposé un rendez-vous exprès pour me punir. Je n’aurais pas dû poignarder mon frère. Hé bien au moins, je le saurais. Les notions de bien et de mal n’avaient jamais été clairement définies pour moi, je savais que je ne devais pas faire du mal à quelqu’un mais je n’avais pas pu m’en empêcher … J’aurais tellement aimé que mon père me tue parce que j’avais osé toucher à son héritier…

« Ah ! Zach ! Comme je suis content de te revoir ! Tu ne dis plus bonjour ? Etrangement, la plupart des gens étaient toujours contents de me revoir. Au moins je faisais de l’effet.
-Bonjour. Répondis-je lentement.
-J’ai apporté ce qu’il faut ! »

Je poussai un soupir d’exaspération inaudible. Je voulais rejoindre ma mère. Je n’avais pas envie de me faire baiser par Jean. Je voulais que tout cela s’arrête … Il m’observa avec un regard qui voulait dire « Il t’a pas loupé ton vieux ! », ce qui ne l’empêcha pas de me pousser sur le lit et de sortir un long foulard. Il m’allongea sur le ventre et m’attacha aux barreaux de la tête du lit. C’était un jeu toujours fort déplaisant, mais au moins, je n’avais rien à faire. Il me bâillonna, là aussi, ça m’arrangeait, je n’avais pas besoin de simuler des cris de plaisir. Et il me banda les yeux. C’était sans doute la posture la plus ridicule au monde. Je ne pouvais rien faire. Jean aurait pu s’amuser à inviter cinquante autres mecs pour me passer dessus, je ne pouvais pas me défendre. Fort heureusement, il ne le fit pas.  Je l’entendis se masturber sans mon aide. Grand bien lui fasse. Et puis sans prévenir, je le sentis pénétrer en moi avec brutalité. Il donnait de violents coups de reins contre mes fesses. Depuis quelques années, je n’éprouvais plus rien pendant l’acte mais là, mon corps était toujours meurtri par les coups de mon père. La violence de mon amant était donc affreusement désagréable.
(et sale)
Il me fessa tout le long du processus. En tous les cas, si cela ne me plaisait pas, lui, semblait y prendre beaucoup de plaisir. Il accéléra le rythme, je m’accrochai fermement au lit en tentant de retenir mes gémissements de douleur qui, même à travers bâillon, pouvaient très bien être entendus. Il jouit en moi et me donna une dernière fessée,
(répugnant)
avant de se retirer. Il s’empressa de me détacher et s’allongea. Cet homme, nu, gras, âgé, dans mon lit, était le reflet de ma triste vie. Il tourna alors la tête vers moi puis se leva. Il se rhabilla et me jeta une liasse de billets. J’entrepris de récupérer chaque billet éparpillé sur mon lit pendant qu’il sortait. Je les posai sur la table de chevet pour mon père, je n’en avais pas l’usage de toute façon. Je me roulai en boule sur les draps en attendant le prochain client. Mais il ne vint pas. J’étais soulagé. Je fermai les yeux et mon esprit à double tour, le seul endroit où personne ne pouvait me forcer à faire des choses que je n’aimais pas faire. Je m’imaginais jouer du piano. Je composais des mélodies et il n’y avait personne. J’étais seul et je me sentais bien. Mais une brûlure soudaine sur mon avant-bras me sortit de mon monde. Mon père m’avait donné un coup de cravache. Il me tira par le poignet et me força à me relever.

« Tu m’écoutes quand je te parle ?! T’es sourd en plus d’être stupide et encombrant ?!
-Non… Je baissai les yeux. J’avais envie de pleurer. Si seulement il avait pu me tuer maintenant !
-Non qui ? Quand apprendras-tu enfin le respect ?!
-Non, Monsieur. Il m’effrayait terriblement.
-Alors habille-toi et en vitesse, j’ai quelqu’un à te présenter. Il est grand temps de régler ce que tu as osé faire l’autre jour ! Si ça ne tenait qu’à moi, tu serais déjà mort, sale petit ver de terre ! Mais je ne peux pas me le permettre. Allez ! Bouge-toi ! »

Il me lâcha et je me dépêchai d’enfiler des vêtements propres. Constance, la patronne, lorsque mon père n’y était pas, m’avait expliqué –parce qu’elle m’aimait bien, étrangement- que j’étais celui qui rapportait le plus d’argent. Parce que beaucoup de clients s’étaient attachés à moi et revenaient de manière régulière. Elle m’avait aussi dit que mon père n’aurait jamais fait quelque chose qui puisse ruiner sa réputation, comme montrer au grand jour que son fils avait tenté de tuer son autre fils. Parce que ça ferait fuir tous mes clients et mon père aurait pu être mal vu. Enfin, c’était ce que j’avais compris. Il ne voulait pas me tuer. Je lui rapportais trop. Alors il fallait que je trouve un moyen de m’enfuir … Loin … Mais tout cela me faisait tellement peur… Il me fit marcher devant lui. Pour la première fois depuis un temps infiniment long, je sortis de la maison. Le ciel était gris et j’observai chaque chose avec intérêt. Mon père me poussa dans une diligence et ferma les rideaux pour que je ne puisse pas regarder dehors. Il me détailla. Il ferma les boutons de ma chemise que j’avais laissé ouverte par habitude, les gens préféraient me voir nu plutôt qu’habillé donc il était rare que je ferme mes vêtements. Il me donna une veste et m’ordonna de la mettre, ce que je fis sans poser de question. Il soupira.

« Bien, maintenant que tu es présentable, je vais t’expliquer ce qu’il va se passer et ce que je te ferais subir si tu ne m’obéis pas. Tu vas rencontrer quelqu’un pour vérifier que tu n’es pas un aliéné, après ce que tu as fait à Geoffrey, je ne suis plus sûr de rien.

Je ne savais pas ce que voulait dire ce mot mais je supposais que ce n’était pas bien. Et j’en avais marre qu’il me reproche ce que j’avais fait à Geoffrey, s’il n’avait pas été couché sur moi à ce moment-là, il ne lui serait rien arrivé. Je n’avais jamais fait de mal à personne et ce n’était pas dans ce but que j’avais attaqué mon frère… Ce n’était même pas parce qu’il avait des relations sexuelles avec moi. J’avais juste vu une opportunité de m’échapper, si jamais je parvenais à blesser le fils préféré de mon père, peut-être qu’il m’aurait tiré une balle dans la tête et que je serais mort.

-Il va te soigner pour ce que tu as fait, dans le plus grand secret et de manière à ce que tu puisses continuer de travailler. Mais si tu dis un mot de travers sur moi ou si tu parles de ton boulot, je le saurais et crois-moi, je te ferais regretter tes paroles. Est-ce que tout est clair ?
-Oui, Monsieur. Je ne comprenais pas trop le but. Je n’étais pas malade … Enfin il me semblait pas. Il avait peut-être peur que je recommence mais avec un client ? Et donc faire une chose qu’il ne pourrait pas cacher ?  
-Très bien. Et ne lui fais aucune proposition déplacée !
-Oui, Monsieur. Je regrettais presque ma chambre. J’avais peur de dire trop de choses sur lui, je n’étais pas habitué à mentir et je ne voulais pas qu’il me frappe encore…
-Et s’il te pose des questions sur ton œil, je t’ai frappé parce que tu étais incontrôlable après avoir poignardé ton frère. Répète.
-Vous m’avez frappé parce que j’étais incontrôlable après avoir poignardé mon frère.
-Parfait. »

La diligence s’arrêta, il me fit sortir. C’était le manoir où j’avais passé mon enfance… Enfin jusqu’à mes huit ans. Rien n’avait changé mais tout me paraissait atroce. Je me rendais alors compte qu’il y avait bien pire endroit que ma chambre là où je travaillais. Il me conduisit à un salon privé, avec une grande bibliothèque et des canapés. Je restais debout jusqu’à ce qu’il me donne la permission de m’asseoir. Je ne me sentais pas à l’aise. J’avais l’impression de ne plus être dans mon monde… Il se dirigea vers la porte.

« Tu l’attends ici. Et pas de gaffes, souviens-toi ! »  

… Il ne me restait plus qu’à l’attendre… De toute façon, ça ne pouvait pas être pire, je m’attendais à voir un homme que j’avais déjà eu comme client et qui aurait aimé des petites gâteries…




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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeSam 9 Nov - 20:32




Qui veut une gâterie ?

« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD
Mercredi 12 Septembre, 16h00.

J'espérais que cela payerait bien. Je reniflais toujours les bonnes affaires... Celle-ci en était une en or. L'occasion de faire d'une pierre deux coups : argent et vengeance. Un sourire naquit sur mes lèvres alors que je montai dans la voiture qui allait m'amener au manoir de Mr. Montgomery, une vieille connaissance qui m'avait, durant ma jeunesse, roulé dans la farine et prit pour le dernier des imbéciles. Aujourd'hui, c'était mon tour. Du moins, je l'espérais. J'allais sûrement découvrir trente mille occasions de traîner son nom dans la boue s'il ne faisait pas exactement ce que je lui demandais, et ce, grâce à une seule personne : Zachariah Montgomery, son fils.

Quelques explications s'imposent...

En début de semaine, j'avais reçu une lettre de la part de Mr. Montgomery. George. Il me conviait sympathiquement à son manoir. Je supposais aussitôt que ce n'était pas pour savoir comment j'allais, étant donné nos anciens différends. Mais, par curiosité, sans doute, je me rendis chez lui. Lorsque je fus arrivé dans la cours, je ne pus m'empêcher de constater que mon manoir était beaucoup plus luxueux que le sien. J'entrai, accueilli par le majordome. Je le détaillai d'un rapide coup d'œil. Sûrement le dernier des gougnafiers. Il me conduisit jusqu'au petit salon où le maître des lieux attendait, debout dans toute sa splendeur – ironie quand tu nous tiens... Il m'invita à prendre place sur un fauteuil où je m'assis volontiers. Il m'offrit même une tasse de thé, que de délicates attentions ! Il y avait anguille sous roche... Et cette anguille se nommait très certainement « service ». J'acceptai la tasse de thé dans laquelle le valet rajouta un sucre et un nuage de lait, à l'Anglaise. Je m'abstins toutefois d'en boire une gorgée tant que je ne connaîtrais pas les raisons de ma venue ici. Je n'y étais pas par plaisir, George devait s'en douter. Il s'assit en face de moi et alluma une cigarette.

« J'ai un service à te demander, Bartho'. »
« La politesse n'a jamais été votre fort. Ca ne l'est toujours pas. »

Un sourire emplit d'une froide politesse naquit sur mes lèvres. Tutoiement et surnom. Mal parti pour que j'accepte son service. Il tira une bouffée de cigarette et grinça légèrement des dents suite à mes propos.

« Écoute, ça fait longtemps qu'on se connaît tous les deux... »
« Comment oublier une connaissance aussi délicieuse que vous. »
« ... Et tu es psychiatre, non ? De réputation, tu es le meilleur. »
« Et alors, besoin d'une lobotomie ? Je serais enchanté de vous la faire gratuitement. »

Il poussa un soupir, exaspéré que je lui coupe la parole sans lui laisser le temps de venir au bout de ses explications. Un sourire moqueur remplaça la froideur première qui était apparue sur mes lèvres. A présent, c'était moi le plus fort, nous le savions tous les deux. Je bus une gorgée de thé pendant qu'il passait une main dans ses cheveux et faisait tomber de la cendre dans le cendrier posé sur la table basse.

« Rangeons les vieilles armes de guerre, Bartho'. J'ai vraiment besoin de tes compétences et je te promets de l'argent si tu acceptes. » De l'argent ? Ca m'intéressait nettement plus que son blabla. Je dressais l'oreille, les yeux rivés sur lui. « Mon fils aîné, Geoffrey, a eu un terrible accident comme vous l'avez peut-être lu dans les journaux. » Je me désintéressais de ces histoires saugrenues que l'on trouvait dans les journaux. Mais je fis mine de déjà le savoir. « Eh bien, à la vérité, ce n'était pas un accident. Mon fils cadet, Zachariah, en est la cause. » Je haussais les sourcils et son regard se durcit soudain. « Si tu en parles à qui que se soit, je te fais tuer, Bartho. Toi et ton fils. »

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Comment un homme pareil pouvait-il se vanter d'être doué en affaire ? Il n'y connaissait rien et manquait cruellement de tact... Peut-être était-ce parce que nous nous connaissions ? Peut-être me prenait-il encore pour ce pauvre Bartholomew démuni qui gisait au fond du trou comme un pauvre ère et qu'on pouvait traîner dans la boue ? Il sembla surpris de mon hilarité.

« Franchement, Geroge, si vous voulez me menacer faites le convenablement. Et sachez que si vous touchez un seul cheveu de mon fils, je vous rendrai mille fois le coup en pleine figure. Mais, hostilités à part, dites m'en un peu plus... Que voulez-vous que j'y fasse ? Vous avez besoin de parler à quelqu'un pour vous remettre de vos terribles émotions ? » j'arborais toujours ce même sourire moqueur.
« Pas pour moi. Grogna-t-il, Pour mon cadet. Je ne peux me permettre de l'interner dans votre asile, voyez-vous, cela causerait trop de soucis. Ainsi, je vous demande de bien vouloir lui rendre des visites médicales pour établir son état mental. Pour éviter que ce genre de choses se reproduisent. Donnez-lui des calmants, des pilules, enfin... Des choses médicales. » Nous étions repassés au vouvoiement ! Comme quoi...
« Et qu'y gagnerais-je ? »
« De l'argent. »
« Je me vends très, très cher. » Lâchais-je.
« Beaucoup d'argent. » Récitifa-t-il.

Je finis mon thé en une gorgée et reposais la tasse sur le plateau d'argent que tenait le valet. Je souris froidement à George avant de lui tendre ma main. L'affaire était entendue, il n'avait plus qu'à me donner la date et l'heure précise... Ainsi que le lieu du rendez-vous. Ce qu'il fit sans tarder. Je notais donc Mercredi 12 septembre à 16h00 précises dans ce même petit salon. Nous ne nous quittâmes pas chaleureusement, mais c'est avec une mine satisfaite que je rentrais à mon propre manoir auprès de Gabriel qui m'attendait impatiemment.

Fin du Flashback

Et me revoilà, quatre jours plus tard, dans la cours du même manoir. Je descendis de la diligence et fus accueilli par le même majordome, l'air pédant. Quel exécrable personnage ! C'était l'une des raisons pour laquelle je ne m'encombrais que d'une cuisinière et d'un valet pour s'occuper de Gabriel. Rien de plus. Et ils ne dormaient même pas au manoir. Je ne voulais pas que des gens viennent s'insinuer dans ma vie et celle de mon fils. Il m'invita à le suivre, ce que je fis, naturellement. Nous croisâmes George qui me salua en me serrant la main. Je lui fis un sourire poli, sans plus, et me dirigeais vers le salon privé dans lequel nous avions discuté quatre jours auparavant. Le majordome ouvrit la porte et me pria de rentrer avant de la refermer. Je supposais que ce jeune homme foutriquet, debout au milieu de la pièce, devait être le dénommé Zachariah. Je m'appuyais sur ma canne et lui fis un sourire. Il me paraissait chétif, presque maladif, déprimé et un œil violacé attestait de mauvais traitements qu'il devait recevoir. Chose courant qu'un père frappe ses enfants, à notre époque. Mais cela me révoltait car, oh ! grand jamais je n'aurais songé à lever la main sur mon fils, si cher à mon cœur.

« Bonjour, Zachariah. Je m'appelle Bartholomew Godric. »

Je lui fis un sourire engageant et m'approchais de quelques pas, tout en gardant une petite distance. Je ne voulais pas l'intimider dès notre première entrevue. Bien que l'argent soit mon principal intérêt dans cette histoire, voir ce garçon ainsi fit ressortir le Bon Bartholomew que j'avais été à une époque de ma vie. Celui désireux de venir en aide à autrui. Et Zachariah me faisait pitié, il me fendait presque le cœur. Peut-être allais-je réellement vouloir savoir des choses sur son compte ? Peut-être voudrais-je réellement vouloir l'aider ? Cette première entrevue aurait le fin mot de l'histoire. Je fis un geste en direction des fauteuils.

« Pouvons-nous nous asseoir ? je désignais ma jambe infirme. Je ne puis rester debout trop longtemps. »
« ... Sans doute ? » me répondit-il, peu sûr de lui.

Je haussais un sourcil me ne montrais rien d'autre de ma surprise et m'assis dans un fauteuil, l'invitant à en faire de même, en face de moi. Je retirais mes gants en cuir noir que je déposais sur mes genoux et appuyais ma canne contre le bras du canapé en velours rouge dans lequel j'étais installé.

« Tout d'abord, Zachariah, j'aimerais que tu te présentes à moi, s'il te plaît : parle-moi un peu de toi, de ce que tu aimes faire, ce qui te passionne, ce que tu fais de tes journées... D'ailleurs, sais-tu ce que tu fais ici et qui je suis ? »

Car, après tout, ce serait bien du George tout craché d'envoyer son fils ici sans ne lui avoir rien dit à l'avance. Je me demandais comment cet être aussi chétif avait pu vouloir tuer son frère... Sans doute pas par pulsions meurtrières... Mais j'avais appris à ne pas juger les gens sur leurs apparences, ainsi attendais-je de voir. Je notais, par ailleurs, qu'il évitait soigneusement de me regarder dans les yeux. Ses pupilles se perdaient sur mon front, ou derrière mon épaule. Pupilles un peu vides... Il semblait éreinté et apeuré. Que lui faisait-on subir ? Révèle-moi tous tes secrets, petits Zachariah... Souffla une voix au fond de ma tête.


Bartholomew & Zachariah

CODE BY AMIANTE
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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeLun 3 Fév - 15:11

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
Je suis venu au monde, en criant : Au secours … J’ai besoin d’amour.  ♡

Je restai debout au milieu de la pièce, en faisant attention de ne toucher à rien. Mon père m’avait toujours interdit de poser ne serait-ce qu’un doigt sur la plupart des objets de cette demeure. Même lorsque j’y habitais, il me répétait que je n’étais pas chez moi. Que je ne devais pas souiller les lieux. Je n’avais jamais été bien ici de toute façon. Je n’avais jamais été bien nulle part mais … J’avais un environnement habituel et dès que j’en sortais, je me sentais très mal-à-l’aise. J’avais peur de voir arriver un homme comme les amis de mon père. Gros, le regard méchant, violent et qui ne verrait en moi qu’un petit cul entièrement à sa disposition. Oh bien sûr, il n’était pas tous gays. Mais j’étais là, disponible, alors ils ne se gênaient pas… Mais en vérité, aucun gros bonhomme ne m’aurait dérangé dans ma chambre, parce que j’y étais habitué, parce que là-bas, je n’avais plus peur. Ici, je devais penser à trop de choses, ne pas parler de mon travail, ne pas dire du mal de mon père, ne pas séduire le monsieur qui venait me voir, et surtout je ne devais jamais faire la moindre allusion au piano. Mais avec tout ça, j’étais sûr que j’allais faire une gaffe… En y repensant, il ne devait pas être un ami pervers de mon père si je n’avais pas le droit de lui dire que je vendais mon corps tous les jours. En attendant qu’il arrive, je fermai les yeux. Mon père pouvait m’espionner autant qu’il le souhaitait, pour ce que je savais, il ne parvenait toujours pas à lire dans mes pensées. Une partition se dessina devant mes yeux et mes mains jouaient du piano en fonction des notes que j’enlevai ou ajoutai. La mélodie m’apaisa. Mais lorsque j’entendis la porte s’ouvrir, j’arrêtai aussitôt. J’empêchai mes doigts de pianoter sur ma jambe pour ne pas que quelqu’un le remarque. Je connaissais chaque son, chaque touche, je n’avais même plus besoin de jouer réellement du piano –et par conséquent de souiller un objet que je ne méritais pas de toucher. Je levai légèrement les yeux sur la personne qui venait d’entrer. Il avait une canne, il était bien plus âgé que moi. Il n’avait pas l’air méchant, il souriait même. Mais j’avais appris à ne pas me fier aux apparences. J’avais rencontré des hommes très sympathiques aux premiers abords et qui se révélaient être de vrais sadiques. Je baissai la tête, mon œil me faisait mal, tout comme d’autres endroits de mon anatomie.

Il m’appela par mon prénom. Je trouvais cela un peu bizarre. Ma mère était la seule et unique personne à l’avoir fait. C’était une marque de respect qui me choquait plus qu’elle ne me faisait plaisir. Je n’avais pas l’impression de la mériter. Il s’approcha de moi. Je faillis reculer mais je ne le fis pas. J’avais peur. Si jamais mon père me voyait faire quelque chose qui lui déplaisait, je serais puni. Et je ne me sentais pas capable de recevoir d’autres coups. Je n’osais pas le regarder dans les yeux, aussi je gardais en permanence le regard sur le sol. Je me sentais tellement inférieur à tous ces gens. Je ne me trouvais même pas humain. On m’avait si souvent répété que je ne valais rien, que j’étais idiot, sans talent, que je le pensais. Il n’existait qu’une seule chose dans mon monde : le sexe. Tout le monde se fichait de mon avis, de ce que je ressentais. Personne ne se souciait de mon sort. En vérité, je ne savais même pas pourquoi je continuais à vivre. Le monde ne m’apportait rien et ma perte ne me paraissait pas importante… Je joignis mes mains pour me calmer. J’avais peur qu’il soit un ami de mon père. Qu’il essayait d’être gentil mais qu’il finirait par me prendre. Comme tous les autres. Les hommes ne voulaient que cela. Je le savais. Je levai légèrement les yeux sur lui. Il me demanda si nous pouvions nous asseoir. La question me parut surprenante. Me demandait-il la permission de faire quelque chose ? Pourquoi faisait-il cela ? C’était stupide. Moi, je ne décidais pas. J’obéissais. Je regardai sa jambe avec curiosité. J’aurais aimé savoir ce qu’il avait mais ça n’aurait pas  été poli de demander.

« … Sans doute ? Répondis-je faiblement. »

Je n’osais ni parler ni agir. Après tout, je ne le connaissais pas et il suffisait vraiment d’une parole de travers pour que mon père me le fasse regretter. Je ne voulais pas faire comme si je vivais ici, comme si j’avais le droit de me mettre à mon aise, parce que ce n’était pas le cas. J’étais moins complexé et moins angoissé dans un environnement que je connaissais et cette demeure qui aurait dû être mienne, je ne la connaissais pas du tout. J’étais un étranger. Il s’installa. Je le regardai faire et fis de même. J’étais effrayé à l’idée qu’il me frappe comme le faisait mon père. Même si je le méritais, j’aurais aimé vivre autrement, connaître autre chose que des coups. Il recommença à parler. Il me demanda des choses personnelles. J’étais tellement surpris. C’était la première fois que l’on me posait des questions sur moi… Enfin non, certains de mes clients aimaient bien être gentils mais je savais qu’ils faisaient cela pour que je sois gentil aussi. Lui, il ne m’avait rien demandé de sexuel encore comme si cela ne l’intéressait pas … Mais ce n’était pas possible, dans mon monde, tous les hommes aimaient le sexe et se fichaient de ce que moi j’aimais. Je supposais qu’il gagnait quelque chose à se montrer si prévenant. Il voulait gagner ma confiance pour ensuite faire quelque chose. Et puis mon père devait bien le payer. Encore une fois : je ne comptais pas. Qu’est-ce que je pouvais bien espérer ? De toute façon, j’étais tout le temps déçu. J’évitai soigneusement de le regarder dans les yeux. Je me sentais encore plus mort qu’avant. Rien n’avait plus d’importance.

« Je … Je n’aime rien. Enfin … Je crois que j’aime bien lire mais je n’ai pas le droit de le faire. Je baissai la tête. Je n’ai jamais le droit de faire ce que j’aime. Je fais toujours ce que dit mon père.  Je n’ai pas le choix. Quand je parviens à désobéir, il me punit. Mais c’est normal, c’est mon père. Et de toute façon, je ne mérite pas d’être bien traité parce que je suis un immonde moins que rien, vous comprenez ? »

Je savais que j’en avais beaucoup dit. Sans doute trop s’il était mon ennemi mais pas assez s’il se révélait être mon allié… Ce que j’espérais de tout mon cœur. Comme à chaque fois. D’une certaine façon, j’évitais de trop en dire sur mon père, je n’avais pas non plus parlé de mon travail mais … S’il avait envie d’en savoir plus, je pouvais m’ouvrir. Je voulais tellement quitter mon monde. Je tentais souvent de m’enfuir et mon père aimait cela. Il avait ainsi une excuse pour me punir. Parce que s’il l’avait voulu, il aurait pu me m’interdire de partir et j’aurais obéi. Mais il préférait me laisser croire que j’avais une chance de m’échapper. Il se doutait que je me lasserais de moi-même un jour… Et je devais avouer que j’étais fatigué d’espérer. De croire que tout allait s’améliorer. Rien ne s’améliorer jamais pour les moins que rien oubliés de tous tels que moi. J’étais perdu.

« … Et … Euh … Sans vouloir vous manquer de respect, Mon père m’a juste dit que vous devez me soigner parce que je suis peut-être fou et je connais votre nom aussi maintenant… Je sais que mon avis n’intéresse jamais personne mais je ne crois pas être fou. Je fais toujours ce que l’on m’ordonne de faire. Je ne me défends pas. Je ne suis même pas méchant… A ce moment-là, j’étais juste … Fatigué. »

Tout mon être suppliait cet homme de me sauver. Je voulais que l’on me sorte de là. Je voulais de l’aide. Les gens n’en avaient rien à faire du pauvre garçon qui se faisait sauter par sa famille, par ses amis, par des inconnus. Je souffrais en silence depuis trop longtemps. Je venais de me rendre compte que je n’avais plus rien à perdre. Mon père pouvait détruire mon corps si cela lui faisait plaisir. Je m’en fichais. Si je mourrais sous ses coups, tant pis … Si j’avais une chance infime d’être sauvé, tant mieux.

« Je suis épuisé. Je me sens mort à l’intérieur. Je souris tristement en regardant le sol. Quelque chose ne va pas dans ma vie. Je le sais. Je ne crois pas que tous les gens vivent de la même manière que moi, je ne crois pas non plus être plus stupide qu’un autre… Je suis juste complètement perdu. Je … Je voudrais que quelqu’un m’aide mais c’est comme si j’étais transparent. Les gens me regardent le temps de faire ce qu’ils ont à faire et puis … Je deviens invisible. Est-ce que vous savez ce que c’est que de pouvoir mourir sans que personne ne s’en soucie ? Personne ne versera une larme. Personne ne se souviendra de mon nom. Je suis tellement seul … Je crois que c’est ça qui me rend fou…. Je soupirai et je relevai mes yeux sur lui. Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça. Avec la chance que j’aie, vous allez me demander de me déshabiller, puis vous allez me battre avant de me pénétrer. A la suite de quoi, vous irez tout raconter à mon père qui se fera une joie de me punir à son tour. »





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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeDim 13 Avr - 21:57

Barth ∞ Zach

« Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour. » - Charles Baudelaire.


Assis dans le fauteuil, juste ne face de Zachariah, j'attendais qu'il prenne la parole, à la fois curieux et intéressé. Alors tel était le fils de mon ennemi juré. De ce parjure qui avait ôté la vie à la personne qui me tenait le plus à cœur dans l'univers. Si j'avais su que M. Montgomery était attaché à son fils cadet, je n'aurais pas une seconde hésité à le lui arracher, tout comme il m'avait arraché le mien. Or, ce petit semblait démuni, haï et seul. L'unique chose qui se dégageait de lui était un sentiment d'abandon, un appel à l'aide. Lorsqu'il prit la parole, je remarquai qu'il prenait garde à ne pas me regarder dans les yeux, soumis, et sûrement peu sûr de lui. Sa voix était hésitante, morne et aucun éclat ne brillait dans son regard, lorsque je parvenais à l'entrapercevoir. Un garçon mort à l'intérieur. Où était passée la vie qui aurait dû l'animer ? Une grande pitié s'empara de mon cœur, alors qu'il me parlait des passions qu'il n'était pas sûr d'avoir. Ne pas savoir ce que l'on aime... C'était tout de même inquiétant. On lui avait sans doute laissé bien peu de choix dans la vie, pour qu'il réagisse ainsi à une question banale, qui apparaissait dans la plupart des conversations lorsque deux personnes faisaient connaissance. La tête basse, Zach continua, presque dans un murmure, comme s'il avait peur de se faire entendre par les murs de la petite pièce. Mes craintes se confirmèrent évidemment : on dictait sa conduite, on lui disait ce qu'il devait aimer, et ce qu'il devait détester, tout comme on lui disait ce qu'il devait faire, et ce qu'il ne devait pas faire. Tout bonnement intolérable. Je comprenais sa détresse, et ma pitié ne fit que redoubler ma colère à l'égard de Montgomery. Ça ne lui suffisait pas de prendre les fils des autres, il devait aussi détruire la vie de ses enfants. Je compris, d'une pierre deux coups, qu'on ne lui avait pas seulement inculpé le le devoir d'obéir, et qu'on n'avait pas seulement fait les choix de ses goûts et de ses envies à sa place, on lui avait également mis dans la tête des horreurs afin qu'il se rabaisse plus bas que terre, qu'il se haïsse comme il était détesté, et que son reflet ne lui renvoie qu'un amer goût d'aversion pour lui-même.

Malgré ma colère, je restai impassible. Des années de pratiques pour avoir l'air insensible, voire indifférent. Mais c'était le meilleur moyen d'écouter et de venir en aide aux patients que je fréquentais. En fait, c'était surtout mes voyages au 21ème siècle qui m'avaient enseigné tout cela. La psychanalyse y était relativement développée, et les patients dans les hôpitaux psychiatriques – et non des asiles – un peu mieux traité. Du moins ne retrouvions-nous pas les lobotomies et autres affreuses expériences. Cela dit, les infirmiers et les membres du personnel étaient toujours aussi bornés et stupides. Comme si les patients souffrant de maladies mentales méritaient d'être maltraités. Le silence qui suivit son débit de parole ne dura que quelques secondes. Zachariah fit allusion à l'accident de son frère. Je comprenais parfaitement qu'un jeune homme dans sa situation ait les nerfs qui lâchent. D'autant plus que je n'avais pas la moindre d'idée des horreurs qu'avait pu lui faire subir cette enflure de Montgomery. Des tortures ? Sûrement. La torture était un vice très répandu pour faire entrer des idées dans la tête des enfants. Un fouet et du pain sec. Pourquoi les gens ne comprenaient-ils pas qu'avec de l'amour et de l'attention, l'éducation pouvait faire des miracles ? L'espèce humaine était sans nul doute trop bornée pour s'en rendre compte. Je les haïssais plus ou moins tous, sauf les exceptions qui confirmaient la règle, tels que Désiré Lecomte, l'un de mes ancien patient, ou la petite Alice, que j'avais aidé lorsqu'elle n'était encore qu'une innocente enfant trop tôt frappée par les horreurs de la vie.

Je fis un effort surhumain pour ne pas lui adresser un doux sourire réconfortant. Je devais, pour le moment, rester impassible, être professionnel, avant de voir de quoi il en retournait vraiment. Mais une chose était sûre : Zach était la victime de toute cette histoire. J'y mettais un point d'honneur. Oh... Bien sûr, même si j'étais Duc, Montgomery était capable de me balayer d'un révère de main si je n'y prenais pas garde. C'était un abjecte petit homme grassouillet. Mais un abjecte petit homme grassouillet influent. Sans que je ne pose une seule question supplémentaire à Zachariah, il se mit à débiter tout ce qu'il avait sur le cœur. Pour s'ouvrir ainsi à un parfait inconnu tel que moi, il devait en avoir gros sur la conscience, se dire qu'il n'avait plus rien à perdre. Sans vouloir me vanter, peut-être étais-je même son dernier espoir pour reprendre goût à la vie, ou, du moins, être sorti du trou dans lequel on l'avait poussé. Ses révélations se firent soudaines, et inattendues. Je fis de mon mieux pour ne laisser paraître aucun de mes sentiments : ni mon dégoût pour ceux qui lui faisaient subir ça, ni ma colère, ni ma tristesse. C'était une prostitué, et son père vendait son corps. Je savais que ce connard – excusez ma vulgarité – était propriétaire de plusieurs maisons de joies, mais de là à y mettre son fils cadet... Pourquoi ? Il releva les yeux sur moi, et je pus enfin croiser mon regard et plonger mon regard pénétrant dans le sien. Il avait de beaux yeux. Mais de beaux yeux vides. Je lui souris doucement, avec gentillesse.

« Je ne compte nullement te faire du mal, ou faire ce que d'autres personnes te font visiblement à longueur de journée. Je ne suis pas là pour ça, et ça fait bien longtemps que ces pratiques ne m'intéressent plus. »

Tout cela me rappela que, fut un temps, moi aussi je vendais mon corps. C'était à une époque tellement lointaine que je m'en souvenais à peine. C'était ça, de voyager dans le temps, on en perd certaines notions, et la mémoire s'effrite. Tout paraît irréel, étrange, discontinue. Mais on s'y habitue : il y a de très nombreux avantages à cette capacité ! Je me sentis soudain proche de Zach, à la différence que ce n'était pas mon père qui m'y avait contraint, mais moi, et moi seul, afin de subsister dans la misère et de venir en aide à mon fils, Gabriel, et ma femme si exigeante.

« Tu sais Zach, tu ne me sembles pas idiot, comme tu me l'as dit toi-même. Je pense même que tu pourrais te révéler bien plus intelligent que la moyenne, si seulement tu en avais les moyens. Je ne pense pas que tu sois fou, non plus. Je ne pense pas que tu sois méchant. Je ne pense pas que tu sois abjecte, ou sale, ou immonde. Ton image et ton amour propre ont été brisé par les mains et l'esprit malin de ton père. C'est lui que nous pourrions qualifié d'abjecte et d'immonde personne. »

Je lui souris, mais je ne pouvais en dire d'avantage, au sujet de son père, car je savais que ce fourbe ne faisait confiance en personne, et qu'il pouvait à tout moment écouter, ou faire écouter, notre conversation. Je devais jouer les flagorneurs. Je devais me mettre le grassouillet dans la poche afin d'avoir toute sa confiance quant au traitement de son fils. Chose faites, je pourrais soigner Zach comme il se devait. Car oui, je n'avais aucune hésitation. J'étais certain de ne pas perdre mon temps. Mieux encore, je ferais d'une pierre deux coups : Zach allait être l'instrument de ma vengeance, et je l'aiderais à s'en sortir, en contre partie. Je ne doutais pas une seule seconde qu'il souhaite voir son père mort, lui aussi. Je me penchai légèrement en avant, afin que seul Zach puisse m'entendre, combien même serions-nous écoutés :

« Je ne peux pas prendre le risque de parler librement dans le manoir de ton père, Zachariah... Je pense qu'il vaudrait mieux, afin de ne pas être écoutés, que tu viennes me voir une fois par semaine à mon bureau, à l'hôpital... Pas parce que je te crois fou. Mais parce que je crois, surtout, que tu as besoin d'aide. Et cette aide, je peux te la fournir. Mais je ne souhaite pas te contraindre à quoique se soit : tu décides. Voudrais-tu que nous fassions comme ça ? »

Il ne répondit pas tout de suite, sûrement le temps d'assimiler ce que je venais de lui dire. Je vis un éclair de joie, fugace, passer dans son regard, et un très vague sourire se dessiner au coin de ses lèvres. Peut-être répondait-on enfin aux prières qu'il avait tant et tant formulées ? Il hocha la tête, et formula un « oui », dans un souffle. Je le gratifiai d'un sourire et me redressai avant de me lever, m'appuyant faussement sur la canne qui m'accompagnait partout. J'aimais beaucoup m'en affubler, les gens étaient plus aimables avec un vieil infirme, et on ne pouvait m'accuser de quelques méfaits, étant donné qu'un boiteux ne pouvait courir sur une longue distance... Ou courir tout court, en fait. Je tendis ma main libre à Zach, mais ce dernier ne me la serra pas. J'abaissai donc mon bras, prenant ce refus comme un signe de méfiance. Nous ne nous connaissions pas encore assez. Je hochai donc la tête en guise de salut et sorti de la salle. Comme prévu, le porc m'attendait devant la porte, les bras croisés, faisant les cent pas. Il m'apostropha vivement à mon apparition :

« Alors, votre verdict ? Quel traitement lui prescrivez-vous ? »

Impassible et professionnel, je m'appuyai sur ma canne et plongeai mes yeux dans ceux de mon ennemi mortel.

« C'est un cas très sérieux. Un jeune homme buté, involontaire, qui refuse de se croire coupable de son acte. Il met ça sur le dos de la fatigue, et se plaint énormément. A mon avis, un internement serait ce que je préconiserais. Mais cela risquerait de ternir votre image, alors je vous conseille plutôt d'amener ce garçon une fois par semaine à mon asile, afin que nous lui administrions un traitement disons... Radical. Au bout de quelques mois, vous ne devriez plus avoir aucun problème. »

Montgomery sembla s'en satisfaire pleinement, étant donné le sourire malsain qui s'afficha sur son visage. Il me tendit sa main grassouillette que je serais, cachant habilement mon profond dégoût à son égard. Je lui fis un charmant sourire, comme je savais si bien les faire, et passai devant lui. Avant de sortir, alors que le majordome m'ouvrait la porte d'entrée, je me retournai vers Montgomery :

« Disons jeudi prochain, à la même heure, à mon bureau... Vous réglerez alors ce que vous me devez, par la même occasion. »

Je hochai la tête, d'un air assuré, comme si j'étais Monsieur Miracle. Cet imbécile gobait toutes mes paroles. Cela me plaisait beaucoup... C'était jouissif. Je sortis enfin, après avoir jeté un coup d’œil à Zachariah qui était lui aussi sourit de la salle et retient le sourire qui naissait sur mes lèvres. La vengeance était à portée de main... Ne restait plus qu'un peu de patience.


Bartholomew & Zachariah ♥

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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeMer 4 Juin - 21:31

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
Je suis venu au monde, en criant : Au secours … J’ai besoin d’amour.  ♡

Pour la première fois de ma vie après la mort de ma maman, quelqu’un me souriait gentiment, ce n’était pas une gentillesse feinte et manipulatrice comme je la voyais souvent, c’était vrai. J’agissais et je parlais comme un enfant, mais cela ne voulait pas dire que je ne pensais pas comme une personne un peu plus mature. Je savais reconnaître les gens qui me voulaient du mal et lui, il n’en faisait pas partie. Il me dit alors ce que je rêvais d’entendre depuis si longtemps. Il n’avait aucune envie de me forcer à faire quoi que ce soit. Il n’était pas là pour ça. J’en fus terriblement soulagé. A force d’être violé tous les jours depuis tant d’années, mon corps ne ressentait plus rien. Ni de douleur, ni de plaisir, j’étais vide. Mais je voulais que ça s’arrête. En tuant mon frère, je pensais en finir définitivement avec tout ça. Je pensais que mon père me tuerait. J’avais encore été stupide, je ne pouvais jamais prévoir à l’avance les réactions de mon père. Au lieu de me tuer, il m’avait fait encore plus souffrir que d’habitude. Il s’amusait à me rendre fou… Je voulais juste qu’on soit gentil avec moi, je n’en demandais pas trop … Je joignis mes mains lentement et le psychiatre recommença à parler… Je ne comprenais pas pourquoi il était aussi gentil… Pourquoi il ne me disait pas que j’étais répugnant et stupide… Je ne pouvais pas vraiment croire qu’il pensait tout ce qu’il me racontait parce que les gens n’étaient que des menteurs. Alors pourquoi est-ce qu’il serait différent des autres gens ? Mon cœur se serra. Me faire trahir par quelqu’un qui se montrait aussi … Agréable avec moi ne serait pas supportable. Tous les hommes que je connaissais étaient méchants, j’avais l’habitude, je ne les aimais pas, je les laissais faire ce qu’ils voulaient et puis je m’en remettais. Mais là, il me traitait avec respects et gentillesse et une partie de moi croyait tellement fort qu’il disait la vérité, que je savais très bien que la déception serait immense à l’arrivée. On ne pouvait pas m’aimer, ni me respecter, j’étais un vulgaire moins que rien, je ne méritais pas un tel traitement, alors ça n’allait pas durer. Je levai légèrement des yeux alors qu’il terminait par une phrase insultante envers mon père. Je n’étais pas un bon fils parce que je n’eus aucune envie de le défendre en contredisant le docteur… Au fond de moi, je pensais qu’il avait raison, que c’était mon père l’ignoble personne mais … Il m’avait tellement répété que j’étais un ver de terre lâche et impuissant, que je ne pouvais que le croire lui et pas un étranger …

Le psychiatre se pencha légèrement vers moi, comme s’il voulait me parler rien qu’à moi. Je savais que mon père pouvait nous espionner, peut-être qu’il le savait aussi ? Il m’expliqua qu’il voulait me voir dans un endroit plus sûr, dans son hôpital… Je ne savais pas trop en quoi cet endroit consistait mais je supposais qu’il y enfermait des gens fous puisqu’il m’assura qu’il ne voulait pas m’emmener là-bas à cause de ça mais bien pour me parler librement. Etait-il sincère ? Voulait-il vraiment m’aider ? Je n’arrivais pas à le croire. Je réfléchis un moment, je voulais vraiment qu’il m’aide alors je ne pouvais pas rater cette occasion, ce serait vraiment idiot … Et puis même s’il me trahissait… Tant pis, j’avais déjà tout perdu, il ne me restait plus que la vie et si je la perdais, cela n’aurait pas beaucoup d’importance, ni pour moi, ni pour les autres. Je souris légèrement, c’était une chose que j’avais perdu l’habitude de faire. Je n’étais pas heureux, alors sourire ne servait à rien. Il me regardait toujours alors je hochai la tête et lui dis que j’acceptais sa proposition. Peut-être qu’on allait enfin me sortir de là. Peut-être que Dieu ne m’avait pas oublié finalement… Je voulais tellement y croire. Être sauvé, c’était mon seul rêve depuis que j’étais l’esclave de mon père… Alors, qu’un inconnu me le propose… C’était sans doute le plus beau jour de ma vie. Il tendit sa main vers moi, je la regardai sans trop savoir quoi faire. Je ne voulais pas être impoli mais il aurait pu me faire n’importe quoi en m’attrapant par la main… Je n’étais pas très musclé et même assez maigre, je ne pouvais pas me défendre tout seul, je n’avais jamais pu. Ma maman disait que j’étais un petit garçon très sensible et très talentueux et que les autres garçons ne me comprendraient sans doute jamais parce que je n’étais pas une grosse brute. Je savais que mon père me punissait aussi pour ça. Il n’aimait pas ce que j’étais … Et il avait réussi à faire en sorte que moi non plus, je n’aime pas la personne que j’étais. Il hocha la tête, comme pour me signifier que ce n’était pas grave si je n’avais pas envie de lui serrer la main et sortit… Je ne comprenais pas, toute cette gentillesse, d’un coup… Cela me paraissait trop beau … Je ne sus pas vraiment pourquoi mais, au lieu d’attendre sagement que l’on vienne me dire que je pouvais sortir, je m’approchai de la porte et…

Le jeudi suivant :

Une gifle brûlante vint me sortir de mes pensées. Mon père m’avait frappé du revers de la main, comme il le faisait toujours : d’une façon dédaigneuse et hautaine, pour me rappeler à quel point je ne valais rien comparé à lui.

« Tu ne m’écoutes pas. Je te disais de bien faire ce que t’ordonne Monsieur Godric. Il va t’aider, tu comprends ?
- … Oui, Monsieur. »

Oui, il allait m’aider. Comme il l’avait dit à mon père la semaine précédent. « Un traitement radical ». J’étais peut-être stupide mais je savais que cela signifiait qu’ils voulaient me tuer…. Ce n’était pas un problème. Je voulais mourir. Pendant un instant… J’avais vraiment cru …. Qu’il voulait me sauver… J’avais eu tort. Les gens ne pensaient qu’à eux, lui comme tous les autres. Mais ce n’était pas grave, une fois la déception passée, je m’étais rendu compte qu’au final, il allait faire ce que je souhaitais depuis le début : me tuer. C’était dommage, j’aurais vraiment aimé… Avoir une seconde chance, pouvoir tout recommencer… Je devais me rendre à l’évidence, qui aurait voulu secourir un gamin tel que moi ? Même pas fichu de lire correctement, timide, bon à rien… Non, la meilleure solution, c’était la mort. C’était la délivrance que j’attendais depuis si longtemps. J’étais prêt à passer du temps avec ce menteur s’il finissait par faire ce que mon père ne faisait jamais. La diligence s’arrêta. Mon père me poussa dehors avant de repartir. Je regardai le bâtiment…. J’aurais pu m’enfuir. L’idée m’effleura. Elle m’effleura seulement. Mon père me retrouverait, je le savais. Lui échapper m’était impossible, je ne pouvais rien contre lui… J’entrai finalement. Les bruits que l’on pouvait entendre m’effrayaient un peu. Il y avait des gens qui criaient ou qui pleuraient… Une dame leva les yeux vers moi et m’indiqua le bureau du directeur d’un geste de la main. J’hésitai avant de m’y rendre. Arrivé devant la porte, je donnai deux légers coups avant d’entendre le psychiatre me dire d’entrer. J’ouvris puis refermai la porte derrière moi. Je gardai la tête baissé par habitude. Je ne devais pas regarder les gens meilleurs que moi dans les yeux, c’était la règle.

« Bonjour… »

Je caressai lentement ma joue qui me faisait souffrir avant de m’approcher du bureau. J’étais certain qu’il allait encore me parler de sa voix douce et gentille pour me faire croire qu’il voulait m’aider. Et moi, comme j’étais désespéré, je croyais vraiment tout ce que l’on me racontait. J’étais bête, exactement comme le répétait mon père. J’étais trop bête pour croire qu’il mentait comme les autres. Je m’assis sur un siège en face du bureau en faisant attention de ne rien toucher. Je le regardai brièvement avant de baisser la tête à nouveau. Il souriait, comme pour me rassurer. Pourquoi s’amusait-il à me mentir de la sorte ?! Il était méchant ! Il me disait qu’il allait me sauver, qu’il fallait que je lui fasse confiance mais après, il racontait tout à mon père ! Il disait plein de méchantes choses sur moi … Il m’avait fait punir … Je le détestais ! Sans le vouloir, des larmes se mirent à couler de mes yeux et je les essuyai aussi vite que possible. J’y avais cru tellement fort encore une fois…

« Je sais ce que vous allez me faire. Je sais que vous vous êtes mis d’accord avec mon père pour me donner un traitement radical. Je sais que vous êtes un homme méchant, comme lui. Vous cachez votre vraie nature en faisant semblant d'être gentil, mon père fait ça aussi. Mais vous, je vous ai cru, je vous ai cru si fort ! ... Vous m’avez menti et vous êtes un horrible monstre comme tous les autres ! …. Mais je m’en fiche. Tout le monde me ment toujours alors j’ai l’habitude, ils me font croire de jolies choses et puis ils sont gentils, et ils en profitent. La gentillesse gratuite, ça n’existe pas. Je serai toujours le jouet de mon père et des hommes tels que vous alors vous savez quoi ? Je levai la tête pour le regarder dans les yeux. Faites ce que vous voulez. Mais tuez-moi à la fin, je vous en supplie, je ne vous demande que ça. Mettez fin à cette vie horrible que je supporte depuis si longtemps. Je n’en peux plus et je n’aurais jamais la force de le faire tout seul… Je vous en prie… Tuez-moi… »



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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeDim 8 Fév - 23:05

Barth ∞ Zach

« Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour. » - Charles Baudelaire.


Voir le fils de cet homme m'avait tout d'abord inspiré un semblant de haine, une envie de vengeance. Mais ce sentiment s'était aussitôt évanoui quand j'avais commencé à lui parler. Je ne pouvais reporter ma souffrance sur ce jeune homme, qui ressemblait presque à un petit garçon dans sa manière d'être. De plus, le tuer ne m'aurait aucunement soulagé de ma peine, tout comme cela n'aurait point touché son père, responsable de ce que pouvait bien être devenu Zachariah... Passons. Je ne pouvais me résoudre à laisser tomber cet individu qui avait manifestement grand besoin d'aide. Je mentis donc à son père afin de faire venir Zachariah dans mon hôpital psychiatrique. J'avais besoin d'être au calme, et dans un endroit que je savais sûr. Un endroit où ce jeune homme pourrait parler librement, et en toute sécurité. Le mettre en confiance ne serait pas chose aisée, j'en étais conscient, mais je savais qu'il avait tellement de choses sur le cœur que parler ne pouvait lui faire plus de mal qu'on ne lui en faisait déjà.

Pendant une semaine, j'eus largement le temps de ruminer les choses de long, en large, et en travers. Je pensais souvent à Zachariah, bien que mes occupations fussent parfois toutes autres... Mais je pensais aussi à mon fils. Je fis plusieurs cauchemars dedans lesquels je tenais son corps inerte contre moi. Ce fut donc une semaine longue, difficile, où je demeurais plus seul que jamais. Je n'eus la visite ni de ce charmant Lucifer, ni de cet étrange voleur qui avait dérobé quelques babioles dans ma boutique. Je m'en étais assez amusé, car il n'était pas rare que l'on essaie de me cambrioler, mais que l'on y arrive, par contre... Cela n'arrivait jamais. Curieux, je m'étais donc lancé dans une petite enquête personnelle. Il aurait bientôt une petite vengeance bien singulière... Passons. Là n'était pas le centre de la question, bien au contraire ! J'avais eu le temps de ruminer bien des pensées, et je ne voyageais même pas dans le temps, quelles que furent les affaires qui m'attendais à d'autres époques. Je n'avais pas la force de me rendre au vingt-et-unième, où Sébastien – mon psychologue – m'attendait de pied ferme. Le pauvre homme, il était fort sympathique, mais j'étais moi-même trop cassé pour avoir envie d'y remédier. Pas immédiatement... Plus tard... Peut-être.

Le jeudi arriva finalement. Enfin ! Je n'avais pas beaucoup – pas bien – mais j'en avais l'habitude. Je regardai ma silhouette se faisant de plus en plus vieille dans le miroir et ajustai ma cravate bordeaux. Un rapide café, et j'étais déjà en route pour l'hôpital psychiatrique dont j'étais le directeur. Les réformes y avaient été très strictes. Depuis que Paris était sous le joug du roi Dorian, mon institution était la seule demeurée ouverte. J'avais sous ma responsabilité, d'innombrables patients, et beaucoup de pauvres y étaient envoyés pour quelques expériences très à la mode. Je détestais cela ; issu de toutes les époques, j'avais également vu les mentalités, les techniques, et les pensées évoluer au fil des époques. D'ici un siècle, la lobotomie serait aussi interdite que les électrochocs ou la peine de mort. Mais difficile à croire, lorsque l'on ne peut avoir une vue d'ensemble sur le monde. La plupart des médecins étaient sadiques, plus fous que les patients, mais comment le démontrer par A + B lorsqu'il s'agissait de comtes, de marquis, ou de bourgeois... Bref. Ma situation était délicate, mais je faisais au mieux.
Je m'assis à mon bureau, attendant patiemment que Zachariah arrive. Je m'attendais à le voir traîné de force par son paternel, mais, visiblement, il était hors de question pour M. Montgomery de mettre le pied dans un hôpital psychiatrique. Ou plutôt, dans un « asile de fous », comme nous nous devons d'utiliser les mots propres à leurs époques respectives... C'est le même Zachariah hésitant qui entra dans mon bureau, à l'heure exacte, la tête basse.

« Bonjour, Zachariah... » lui répondis-je d'une voix douce alors qu'il n'osait pas me regarder.

Je lui souris doucement. Je me devais d'être rassurant ; il s'agissait d'un petit oisillon craintif, je voulais l'aider. Pourquoi, ça, je n'en connaissais pas les raisons exactes. Mais je devais trouver un scénario pour tuer son père. Peut-être faire de cet enfant l'instrument d'une vengeance... Non. Je savais, en le regardant, que je ne serais pas capable de faire quoique se soit de vil, ou de transformer Zach en machine à tuer. J'avais trop de cœur, finalement, mais qui croyais m'en être débarrassé au fil des années... A ma grande surprise, c'est le patient qui parla le premier, sans prendre la peine de s'asseoir, juste là, debout, devant mon bureau... J'avais vu son geste vif et inquiet, destiné à essuyer ses yeux débordant de larmes. J'en connus rapidement les raisons et me maudis intérieurement de n'avoir pas fait plus attention aux paroles que je prononçais. Plus il parlait, plus une douleur lancinante transperçait ma poitrine. Bien que Gabriel n'aurait en rien ressemblé à Zachariah, au même âge, j'avais la sensation étrange de me trouver en face de lui. L'imaginer me dire de telles choses m'était insupportable. Cependant, je restais de marbre et l'écoutais, même lorsqu'il plongea ses yeux plein de détresses et de détermination dans les miens. D'une voix posée, malgré, je le savais, mes yeux plus brillants que d'habitude, je pris la parole, pour mettre fin à ses supplications :

« Je suis désolé que tu aies entendu de tels propos sortir de ma bouche, Zachariah. Je ne voulais pas que tu penses tout cela de moi... Tu as raison, je suis quelqu'un de méchant, au fond... J'ai fait des erreurs, de mauvaises choses, mais il ne me viendrait pas à l'idée de d'achever un être déjà brisé pour un simple plaisir imaginaire. Je ne te tuerai pas. Pour la simple et bonne raison que je vais t'aider à te sortir de tout ça. mon ton se fit doux, à la manière d'une caresse Je te le promets. Et je ne fais jamais de promesses, normalement... A ton père, j'ai menti, il fallait une raison, et une bonne, pour qu'il accepte de t'amener dans mon hôpital. Ce bureau est un lieu sûr, plus sûr que chez toi, plus sûr que nulle par ailleurs, pour toi : l'on ne peut venir nous déranger, nous surprendre, ou nous espionner. Rien ne sort jamais de cette pièce, tout y est secret. Tout se passe entre toi et moi. Personne d'autre, pas même ton père. Bien sûr, si tu n'as pas confiance, nous ne dirons rien... »

Je lui souris avec douceur et activais le tourne disque posé sur un petit meuble à côté de mon bureau. Un douce mélodie s'en échappa ; il s'agissait d'une musique au piano, un classique très demandé que l'on ne trouvait presque plus nulle part depuis que Paris avait fermé ses portes au reste du monde. Pendant que la musique se déversait comme une tasse de chocolat chaud dans la pièce, je me retournais vers Zachariah et lui souris, une fois encore, avec douceur et gentillesse. Je ne voulais pas l'effrayer, mais comment le convaincre de l'innocence de mes actes ? Cela faisait longtemps qu'une responsabilité, un devoir, lié à un autre être humain, n'avait pas écrasé mes épaules. Mais cela ne m'était pas désagréable, au contraire. Je me rassis en face de lui, silencieux, et attendis paisiblement. La musique faisait souvent son effet, plus que n'importe quel calmant chimique.


Bartholomew & Zachariah ♥

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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeMer 11 Fév - 17:05

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
Je suis venu au monde, en criant : Au secours … J’ai besoin d’amour.  ♡


J’avais le cœur serré. Mourir, c’était mon vœu le plus cher depuis des années. Mais j’étais trop lâche et trop faible pour me donner la mort tout seul. Personne n’avait jamais voulu m’envoyer rejoindre ma maman. On me faisait beaucoup de mal, mais jamais au point d’en finir. Même ça, je n’y avais pas droit. Je n’en pouvais plus de souffrir, je n’arrivais plus à dormir, ni à sourire, je pleurais tout le temps… Je voulais juste partir, tranquillement… Être heureux à nouveau. Peut-être que si ce docteur était aussi gentil que ce qu’il racontait, il me sauverait. Je pourrais lui faire tout ce qu’il veut en échange… Il n’avait pas l’air de vouloir du sexe, je reconnaissais facilement les hommes qui en voulaient, ils avaient un regard malsain. Lui, il semblait juste très triste tout d’un coup. Mais il souriait. Comme s’il voulait me rassurer. Après ce qu’il m’avait fait, je ne le croyais plus… Il pouvait me sourire autant qu’il le souhaitait tant qu’il me tranchait la gorge à la fin. Il ne tarda pas à répondre. Pendant un instant, je me demandais s’il comprenait ma douleur et s’il n’avait pas réellement envie de m’aider. Mais je chassai cette idée de ma tête. C’était impossible.

Il s’excusa… Je ne savais pas si je pouvais le croire. Il avait l’air sincère mais… Je ne pouvais pas en être sûr. Je baissai lentement la tête et regardai mes doigts… Il ne voulait pas me tuer. Il ne voulait pas m’aider. Je me mordis la lèvre pour ne pas pleurer. Il allait me laisser retourner là-bas. Il allait me laisser souffrir encore et encore. Il n’en avait rien à faire, comme les autres… Pourquoi personne ne voulait me sauver ? Je ne méritais pas ça… Il mentait. Il mentait, j’en étais sûr. Il ne comptait pas m’aider. Ça n’existait pas les gens qui voulaient m’aider… Sa voix devint toute douce et il continua. Il disait des choses…. Que personne n’avait jamais dit. Je ne pouvais pas entièrement croire que cet endroit était sécurisé. Aucun endroit n’était sécurisé à mes yeux. Mon père me retrouvait partout, tout le temps. Il me connaissait par cœur. Il se moquait de moi quand j’essayais de partir. Il avait surement payé ce docteur pour me faire croire que je pouvais tout raconter. C’était ça. Quoi d’autre sinon ? La sincérité n’existait pas et j’entendais cet homme dire des choses totalement différentes à moi et à mon père… Je ne pouvais pas lui faire confiance. Mais je ne pouvais avoir confiance en personne alors… Finalement, je n’avais rien à perdre à lui parler. Je n’espérais pas qu’il me sauverait mais ça ne changerait rien que moi, je sois sincère ou non, dans les deux cas, s’il me trahissait, il trouverait le moyen de me faire punir par mon père… Par contre, s’il y avait une infime chance pour qu’il ne mente pas… Il me sauverait peut-être… Je pourrais le convaincre de me donner des médicaments pour m’endormir… Il se leva pour mettre de la musique. J’aimais bien la musique… Cela m’apaisa tout de suite. C’était du piano… Je jouais du piano … Enfin, avant. Je n’avais plus le droit parce que c’était très mal et que je n’avais aucun talent … Mais j’aimais ça…

« Je ne vous crois pas. Je ne peux pas vous croire parce que c’est trop dur… Mais peu importe en fait. Dans tous les cas, si vous êtes un méchant, vous trouverez un moyen de me faire punir. Alors je suppose que ça ne coûte rien que je vous parle. Je levai la tête… Je suis triste que vous ne vouliez pas me tuer. Vous savez, c’est le plus simple pour mettre fin à mes souffrances. Parce que personne n’est capable de me sauver…. Alors si je vais au paradis avec ma maman, je serai à nouveau heureux, comme avant. Il n’y aura plus de douleur et de tristesse, juste de la paix. Personne ne me fera du mal… Mais vous ne voulez pas. Vous avez sans doute envie de me faire souffrir, comme les autres. Ça doit vraiment être marrant de voir les jeunes attardés comme moi souffrir, parce que tout le monde le fait tout le temps. Moi je n’aime pas faire du mal aux autres… Avec mon frère, j’étais obligé, il me faisait très mal… Parfois, les hommes ne sont pas très brutaux quand on fait du sexe, mais lui … C’était comme avec mon père. Mais mon père, j’ai pas le courage pour le poignarder parce que je suis lâche et faible. Lui, j’ai réussi… Mais je ne voulais pas lui faire du mal. Je voulais juste que ça s’arrête … Vous comprenez, pas vrai ? Je ne suis pas anormal, hein ? »

Je baissai les yeux sur mes mains qui pianotaient sur mes cuisses. Je m’arrêtai en le remarquant. Je n’avais pas touché un piano depuis si longtemps et cette musique ne faisait que me le rappeler. J’eus envie de pleurer. C’était le seul plaisir que j’avais jamais eu dans ma vie et je n’y avais pas accès à cause de mon père.

« Mon père est vraiment, vraiment horrible… Il me punit tout le temps parce qu’il faut que je retienne toutes les règles et il en a plein des règles. Je ne dois pas le regarder dans les yeux, je ne dois pas lui répondre méchamment, je ne dois pas me plaindre, je ne dois jamais dire non, je ne dois pas parler quand on ne m’adresse pas la parole, je ne dois jamais, jamais désobéir ou essayer de m’enfuir. Mais ça, j’ai essayé de le faire plusieurs fois mais il me retrouve… Et il m’a fait beaucoup de mal. J’ai encore plein de cicatrices. Il dit que je ne suis pas assez intelligent pour survivre sans lui. Mais moi je m’en fiche de ne pas survivre… Je veux juste être ailleurs, très loin de lui. Si je meurs, je serais très loin… Ce serait mieux… Tout le monde serait content… Je ne suis pas un esclave. Je ne veux pas qu’on m’oblige toute ma vie à faire ça, je suis déjà mort à l’intérieur, alors ça ne changerait rien qu’on détruise mon corps ! »




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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeJeu 12 Fév - 1:26

Barth ∞ Zach

« Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour. » - Charles Baudelaire.


La musique eut l'effet escompté sur mon jeune patient... Bien sûr, je ne savais pas si elle l'apaisait d'une quelconque manière, mais elle le poussa néanmoins à parler, ouvrir la bouche... Et ce même si c'était pour me dire qu'il ne me faisait aucunement confiance. Je le comprenais. Je n'avais peut-être jamais vécu sa situation, mais, toutefois, je savais ce qu'il pensait, et ce qu'il pouvait ressentir – du moins, un peu. Loin de me mettre à sa place, j'aspirais plutôt à apaiser ses souffrances. Sa douleur se lisait sur son visage – dans ses yeux, surtout –, mais se ressentait également dans le timbre de sa voix vide et tremblante. Ce jeune homme qui souhaitait mourir, mais qui n'en avait même plus la force... Pourquoi cela me touchait-il autant ? J'aurais dû ne pas y prêter attention, ne penser qu'à moi, à mes intérêts, mes buts, tout ce que j'avais construit ces longues dernières années... Pourtant, Zachariah m'attendrissait... Plus que l'aider, je voulais le sauver. C'était une certitude. Le sauver de manière radicale. Faire tout ce que je pouvais. Mais plus il parlait, plus il m’apparaissait clair que je ne pouvais le renvoyer chez lui, ce soir. Chez ce monstre qui l'agressait chaque jour d'avantage, chez ce monstre qui m'avait arraché ma propre existence. Je ne le laisserai pas briser cet enfant. Enfant dans le corps d'un adulte... Enfant délicat, sensible, cassé.

Alors qu'il me parlait du meurtre de son frère, je ne pouvais, mentalement, qu'approuver son geste. Ceux qui méritent de mourir doivent mourir. songeai-je en mon fort intérieur. Personne ne mérite de respirer encore, de vivre de l'aisance et l'opulence en faisant subir de telles abominations à un être sans défense. Zachariah était l'incarnation même de l'innocence, je m'en rendais compte au fur et à mesure de cet entretient... Il n'était encore qu'un enfant. Il réfléchissait comme tel, agissait comme tel, parce qu'il n'avait pas encore appris à grandir, n'en avait pas ressenti l'envie, ou le besoin. Vivre dans son monde devait être bien plus facile que d'affronter de plein fouet la réalité qu'il devait vivre chaque jour, au-dessous d'illustres inconnus depuis des années. Innocence souillée, mais innocence toujours présente, malgré tout. Quelqu'un devait lui apprendre, le guider, l'aimer. Non, ce serait folie, Barth. A quoi penses-tu ? Tel n'est plus ton rôle désormais, tu as déjà eu cette occasion, un jour, et vois-en le résultat.

Un infime mouvement animait les mains de mon patient, alors que la musique rythmait toujours le fond de notre entretien. Un doux sourire naquit sur mes lèvres... Ainsi, Zachariah se révélait, visiblement, être passionné de musique... Peut-être un bien grand mot, mais il semblait, en tout cas, apprécier le rythme et la mélodie pour en venir à essayer de la reproduire sur un clavier imaginaire. Peut-être savait-il en jouer ? Ce n'était pas rare, chez les nobles, les enfants étaient instruits de manière globale à la culture : piano, chant, classiques de littératures, … Doucement, les mains du jeune homme s'arrêtèrent. Je sentis sa voix devenir un peu plus tremblante, encore, mais maîtrisée. Il devait retenir ses pleurs depuis si longtemps...
Je ne ressentais aucune pitié, envers Zach, qu'on ne se méprenne pas... J'éprouvais une profonde compassion à son égard. Et une certaine compréhension. Une affection, peut-être, très amicale. Je ne savais pas ce qu'il me prenait, ni pourquoi je ressentais, tout à coup, ce besoin vitale de le protéger. Peut-être était-ce tout simplement une part de ma nature profonde ? Je ne voulais tout simplement pas le laisser mourir, pas entre les mains de cet homme. Ni d'aucune autre mains. J'allais devoir lui donner l'envie de vivre, l'envie de relever la tête, de marcher dans la rue, sans crainte... L'envie de découvrir le monde, d'apprendre des choses... Comme tous les enfants. Ne pense pas que tu pourras te rattraper. Rien ne pourra rattraper ce que tu as laissé s'envoler. Si tu avais fait un peu plus attention... Il suffit.

Le « charmant » Duc Montgomery avait fait de son fils un animal obéissant. Il lui avait fait craindre la main qui le battait, craindre la voix qui donnait les ordres... Craindre à tel point que la vie n'était qu'une succession de règles à respecter pour ne pas souffrir encore plus. Ce n'était pas tolérable. Je fronçai légèrement les sourcils, agacé. Non pas par Zach, mais par cette époque où tout cela semblait normal. Où tout le monde fermait les yeux. Mais c'était l'époque dans laquelle je vivais, dans laquelle j'avais tout perdu, et dans laquelle j'essayais de combler les vides, par-ci, par-là...
Doucement, je me levai, alors que Zach terminai de parler, la tête baissée, encore... Je m'avançai vers lui. Ses propos me saisissaient, me révoltaient. J'avais tous les éléments pour savoir quoi faire. Pour agir. Mais j'hésitais. Je lui faisais face, à présent, et je sentais la tension dans tout son corps, dans toute son âme. Ses mots sonnaient creux, effectivement comme s'il était déjà mort. Il me fallait le faire revivre. D'un geste presque instinctif, je le serrais dans mes bras, comme ça, sans prévenir, sans même savoir pourquoi.

« Sssh... » lâchais-je du bout de mes lèvres, apaisant. Je fermai les yeux, un instant, durant cette étreinte. J'avais l'impression de recouvrir de mes ailes un petit oisillon tombé du nid, blessé, et délaissé par le reste de sa famille. Esseulé, et bien triste. « Je te promets que je ne suis pas là pour te vouloir du mal. Je ne suis pas ces personnes que ton père pourrait payer. A quoi bon ? Je suis bien plus riche qu'il ne le sera jamais. » lentement, je le lâchai, gardant toutefois une main sur son épaule, afin de ne pas tout de suite perdre le contact. Je plongeai mes yeux dans les siens. « Tu sais, je suis directeur de cet hôpital. Quoique l'on dise sur ce genre d'endroits, je suis principalement là pour aider des gens comme toi. Tu n'es pas anormal, Zach... Pas plus que n'importe qui...  je posai ma main sur sa joue. « Tu souffres dans ton cœur, et dans tout ton corps, je le sais. Ça doit te faire très mal... Je peux t'aider à faire partir cette souffrance, si tu le souhaites. Je suis là pour ça... Je pourrais te libérer de ton père, tu sais ? Si tu le voulais, je pourrais. Ici, tu serais en sécurité. »

Je laissai retomber ma main le long de mon corps et le regardai. Je me doutais qu'il ne répondrait pas positivement directement, qu'il se méfierait grandement, qu'il ne me ferait pas confiance en un claquement de doigt, ou en un coup de baguette magique. Mais j'avais planté une graine, elle pousserait tôt ou tard. Bien sûr, pour lui, le plus tôt serait le mieux.

« Tu sais jouer du piano, n'est-ce pas ? Tu semblais inconsciemment porté par la musique... Souhaites-tu en faire quelque peu ? » je changerai radicalement de sujet, mais, parfois, mieux valait ne pas insister trop fortement. Je me décalai d'un pas et lui désignai le piano du bout du bras.


Bartholomew & Zachariah ♥

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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeJeu 12 Fév - 13:14

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
Je suis venu au monde, en criant : Au secours … J’ai besoin d’amour.  ♡


Il me prit alors dans ses bras. Comme quand j’étais un petit garçon et que ma maman me prenait contre elle avec douceur et amour. Il me faisait un câlin, il me donnait de la tendresse alors que je n’avais rien demandé. Sans réfléchir, je me blottis contre lui. Je fermai les yeux et je respirai son odeur apaisante… Pour la première fois depuis des années, j’avais l’impression que l’on me trouvait humain. Je n’étais pas sûr qu’il voulait prendre soin de moi mais … Il était gentil. Je ne pouvais pas le repousser. On ne m’avait pas traité avec respect depuis si longtemps que même si je le voulais très fort pour ne plus être déçu, je ne pouvais pas lui dire de me lâcher. Il me fit la promesse qu’il n’était pas un vilain homme de mon père… Pour le moment, il n’en avait pas l’air. Il ne ressemblait en rien aux personnes que j’avais connues. Il n’avait même pas essayé de me toucher alors que nous étions seuls dans son bureau depuis quelques minutes déjà… Il était peut-être sincère après tout. Je l’espérais de tout mon être. Il desserra son étreinte mais il ne s’éloigna pas pour autant. Je préférais. Il me regarda dans les yeux. Il ne voulait pas que je baisse la tête contrairement aux autres. Il ne me traitait pas comme si j’étais juste un jouet utile de temps en temps. Il me rassura encore un peu. Il voulait m’aider encore plus. Il voulait que je reste dans son hôpital… Cet endroit me faisait très peur, j’y avais vu beaucoup de tristesse et de malheur… Je savais au fond de moi que ça pouvait être aussi horrible que le bordel. Mais s’il était là pour me protéger… Pour une étreinte, j’aurais pu faire n’importe quoi et il était le premier à m’en donner. J’avais donc plus envie de rester avec lui… Mais il y avait aussi mon père, si je le trahissais, je serais puni… Je ne savais plus ce que je devais faire.

Je voulais que l’on me libère et c’était ma chance … Mais s’il mentait ? Si c’était une ruse pour que je reçoive une punition ? … Si ce n’en était pas une ? J’avais de nouveau envie de pleurer. Je ne savais jamais ce qu’il fallait faire. J’étais vraiment stupide. Le docteur demanda alors si je jouais du piano. La question me surprit. Il ne fallait jamais, jamais jouer du piano. C’était interdit… Alors que c’était la seule chose que je savais faire convenablement, du moins je le croyais. J’hésitais à lui répondre. Je rêvais de toucher à nouveau un piano mais si mon père l’apprenait … Mais le bureau était un lieu sûr… J’hésitais. Et s’il me tendait un piège ? Pour se moquer de moi ? Ou pour me battre ? Et s’il voulait juste être gentil ? Mon père m’avait rendu fou. Je ne pouvais plus rien accepter sans me méfier. Sans avoir peur de représailles horriblement douloureuses. Je tournai la tête vers le piano. L’envie était immense. Je voulais vraiment jouer… C’était la seule façon que j’avais de me sentir vivant. Lorsque j’inventais des mélodies, je ne pensais à rien d’autre … Il suffisait que je me mette à jouer dans ma tête pour oublier que l’on me violait. Je baissai à nouveau les yeux sur mes pieds.

« Jouer du piano c’est très, très mal. Je n’ai pas le droit de le faire. Je n’ai aucun talent et je ne dois pas embêter les gens avec ça. C’est mon père qui me l’a dit. Je relevai la tête pour regarder le docteur. C’est ma maman qui m’a appris, quand j’étais tout petit. Elle m’a assis sur ses genoux et elle a mis ses mains sur les miennes et elle m’a fait jouer des tas de mélodies qu’elle connaissait. Ensuite elle m’a appris à lire des partitions alors que je ne sais même pas lire des vrais mots. Mais les notes ça, j’y arrive. Parfois, c’est même moi qui les écris dans ma tête pour que ça fasse de la musique et je joue sur un piano imaginaire ! Vous n’en avez surement rien à faire… Je sais pas pourquoi je vous dis ça … »

Je posai mes mains sur mes cuisses. Penser à ma maman me rendait toujours très malheureux, parce qu’elle était la seule personne à s’être occupée de moi avec un amour infini. Aujourd’hui encore, je le ressentais. Elle me manquait beaucoup, chaque jour en fait… Mais je savais que je la retrouverai. Je me levai lentement pour aller m’asseoir devant le piano. Je frôlai les touches du bout des doigts en souriant. Je voulais jouer, parce que si jamais mon père m’empêchait de revenir après, c’était ma dernière chance de pouvoir en faire.

« Que je joue ou non, si vous êtes méchant, la punition sera douloureuse quand même… »

Lentement, je posai mes doigts sur les touches appropriées et je commençai ma mélodie. Inventée de toute pièce, elle m’avait semblé agréable dans mon esprit. Je la jouai, en changeant les quelques notes que j’avais mal placées, en ne gardant que le meilleur, le plus mélodieux. J’espérais que c’était beau… Ca racontait l’histoire de ma maman, amoureuse à la folie de son amant, au paradis avec lui maintenant, donc c’était plutôt joyeux. J’appuyai sur la dernière touche…

« … J’espère que ce n’était pas trop horrible… C’est moi qui l’ai inventée… »

Sans le regarder, je rajoutai timidement :

« J’aimerais bien que vous me sauviez. Je n’ai plus envie d’espérer mais… Si je pouvais rester ici juste un jour… Rien que quelques heures loin du bruit et des coups… Je peux faire tout ce que vous voulez, vous savez … Je veux juste qu’on soit un peu gentil avec moi. Je pourrai vous supplier de me prendre dans vos bras encore. Pour avoir l’impression que quelqu’un m’aime… Si vous voulez, je le fais ? Ou je vous fais plaisir, ça aussi je sais le faire … Et après vous me prendriez dans vos bras en me disant des choses gentilles ? S’il vous plait… Moi aussi j’ai envie qu’on m’aime… »





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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeVen 13 Fév - 0:50

Barth ∞ Zach

« Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour. » - Charles Baudelaire.


Il voulait jouer du piano, cela se voyait, plus que tout au monde. Par ailleurs, j'en appris d'avantage sur son compte, sur son passé, sur ses souffrances. Une mère douce et aimante, décédée ; au moins avait-il connu une bribe de bonheur dans ce monde tordu... Mais cela le faisait d'autant plus souffrir aujourd'hui, je le savais : il avait connu un bonheur qu'on lui avait arraché, sans prévenir, du jour au lendemain... C'était un fait qui déchirait un cœur en mille morceaux. Je le savais. Je l'avais vécu, moi aussi. En tout cas, cet enfant semblait avoir un véritable don. Assez pour pouvoir écrire toute une partition musicale dans sa tête, en tout cas, ce qui est, en somme, quelque chose de réellement impressionnant... Je souris, imperceptiblement. Je trouvais ce jeune homme si touchant, plein de rêves, d'envies, de désirs inassouvis, replié sur lui-même par la crainte de désobéir à des règles injustes et dictatoriales. Il n'aurait plus rien à craindre désormais, je veillais sur lui. Sur sa vie. Et je détruirais son père, je le briserais aussi facilement qu'une brindille. Que Zachiariah me parle prouvait qu'il se sentait en confiance, petit à petit... Même s'il ne me croyait sans doute pas, j'arrivais à instaurer un climat plus agréable, pour lui. Il lui faudrait du temps, pour enfin tout oublier... C'était normal, après tout. On ne pouvait effacer des années de mauvais traitements en un clin d’œil. Pour lui, tout cela avait un côté normal et routinier, il devrait comprendre qu'il y avait bien d'autres façons de vivre, avec de l'amour, de la tendresse, de la douceur...

Il s'assit devant le piano. Je pris place sur la chaise, à côté de mon bureau, et l'écoutai, après avoir arrêté le tourne-disque. Les doigts de Zach s'animèrent, comme par magie. Son visage se détendit, il sembla heureux, l'espace de quelques minutes. La mélodie était joyeuse, bien qu'un brin mélancolique. Je la trouvai magnifique, voire magique... Lorsque ce petit concert prit fin, doucement, j'applaudis, réellement impressionné. Je n'imaginais pas qu'un jeune homme, tel que Zach, aurait pu avoir une telle facilité. Gabriel aussi avait commencé à prendre des leçons de piano, fut un temps. Il ne jouait pas aussi bien que mon patient, mais il commençait tout juste... Il n'avait même pas eu le temps de vivre... Un souffle, une inspiration, à peine... Et il était déjà parti.
Zachariah me demanda alors de le sauver. J'essayai de capter son regard, mais il évitait soigneusement de tourner les yeux dans ma direction. Je souris doucement, une fois encore. Bien sûr que j'allais le sauver, c'était une décision que j'avais fermement prise depuis notre premier entretien, déjà... Sauf qu'aujourd'hui, les choses se dessinaient différemment. Contre toute attente, son discours me serra douloureusement le corps. Pourquoi ce jeune homme me touchait-il autant ? Je me serais giflé... Lentement, m'appuyant sur ma canne qui servait faussement à ma démarche d'infirme, à cette époque, je m'approchai à nouveau de lui et posai une fesse sur le tabouret, à ses côtés. Je le pris dans mes bras, une fois encore et le serrais contre moi en caressant ses cheveux de ma main libre.

« Tu n'as pas besoin de me supplier, ni même de faire quoique se soit d'autres pour ça... Je vais t'aider... la décision était si rapide qu'elle me coupait le souffle. Pourquoi cet enfant ? Sans relâcher mon étreinte, je repris : Tu sais... Tu es un jeune homme plein de surprises et de talent... J'ai été très impressionné par ta performance au piano, alors que tu n'en as vraisemblablement pas joué depuis quelques années... C'était beau, et plein d'émotion... Tu es quelqu'un de sensible, c'est une grande qualité, mais il ne faut pas que cela te détruise d'avantage... Je vais donc t'aider... C'est décidé. Tu n'auras plus à avoir peur de quoique se soit, je suis là désormais... Je suis là. »

Je pensais chacune de mes paroles. Je voulais l'aider plus que tout au monde. Sans doute était-ce une façon de rattraper ce que je n'avais pu avoir avec mon fils, une manière de racheter une faute passée... Ce n'était peut-être pas bon, pour moi, ni pour Zach... Mais j'en avais besoin, autant qu'il en avait besoin, lui aussi. Doucement, je le relâchai pour pouvoir le regarder dans les yeux et lui sourire avec douceur et sincérité. Mais comment tromper son père ? Rien de plus simple : j'allais lui faire croire ce qu'il voulait croire, que son fils était fou à lier, à enfermer à l'asile. J'internerais faussement Zachariah, et l'amènerai vivre chez moi. De toute façon, je comptais détruire l'homme qu'était son père, peu importait s'il se rendait compte de ma supercherie, un jour... Ce serait même amusant, de le voir rouge de fureur, avant de lui tirer une balle entre les deux yeux... Non. Il faudrait le faire souffrir bien d'avantage... Je posai ma main sur sa joue pour redresser sa tête.

« Nous allons ensemble tromper ton père. Il meurt d'envie que je te déclare fou et que je t'enferme dans mon asile... Je pense que lui faire croire que tu es malade serait la meilleure façon pour qu'il te laisse tranquille. J'aurais les plein pouvoirs juridiques sur toi si, aux yeux de la loi, tu es enfermé dans mon établissement... Mais comme tu n'es pas fou, je préférerai que tu viennes vivre chez moi, si tu en émets le souhait. C'est un endroit très grand, j'y vis seul depuis de très nombreuses années, et l'endroit manque un peu de vie, au fond... Si tu le veux... Alors je serais prêt à t'accueillir comme un ami. Je te prendrai dans mes bras, je te dirais des choses gentilles... Je t'apprendrai à lire, si tu ne sais pas bien le faire. » un doux sourire étira les traits de mon visage alors que je le regardai, dans l'attente d'une quelconque approbation – ou négation.


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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeSam 14 Fév - 11:37

Tu crois vraiment qu’en m’échappant tu pourras mener une vie normale ? C’est tout ce que tu sais faire, tu n’es bon à rien d’autre. Même si tu arrives à ramper hors du caniveau, tu ne pourras pas survivre ! Tu as toujours été stupide. Tu ne vis qu’à travers moi.
Je suis venu au monde, en criant : Au secours … J’ai besoin d’amour.  ♡


Le docteur s’assit à côté de moi et me prit dans ses bras une fois encore. Je n’avais même pas eu besoin de le supplier. Il le faisait gentiment sans raison. Je fermai les yeux contre lui. C’était doux et apaisant. Il m’enveloppait d’un amour que je ne croyais plus exister. Il était si gentil… Je voulais croire qu’il était en train de commencer à m’apprécier pour de vrai… Et qu’il allait peut-être me sauver ! Il caressait doucement mes cheveux. J’avais la sensation d’être à nouveau le fils de quelqu’un. Il m’expliqua que je n’avais pas à le supplier… Qu’il allait m’aider. Je n’osais plus respirer. Il me garda contre lui et me fit plein de compliments. Je n’avais jamais rien entendu de tel sur ma musique. Ma maman était très fière de moi quand j’étais petit mais… Elle était ma maman, c’était normal qu’elle soit fière de moi. Lui, il ne me connaissait même pas et pourtant, il aimait ce que je faisais ! J’aurais aimé que ce moment ne s’arrête jamais. J’étais heureux. Dans ses bras, je ne pus m’empêcher de verser quelques larmes. Il était là pour moi… Pour de vrai. Comme un vrai parent aimant. Je ne pouvais pas être sûr qu’il disait la vérité évidemment mais… Je n’avais jamais eu un espoir aussi fort de voir quelqu’un de sincère. Il voulait s’occuper de moi… De moi ! Alors que j’étais un être inférieur et stupide ! Il releva ma tête pour que je puisse le regarder dans les yeux… J’avais un peu honte mais je le regardais.

Je l’écoutai parler sans l’interrompre. Il parlait de mentir à mon père. De m’emmener chez lui. Je n’étais pas sûr de tout comprendre… Ça me paraissait si invraisemblable d’avoir à ce point envie de m’aider… Je me demandais forcément si ce n’était pas un piège, s’il n’essayait pas de m’avoir pour lui tout seul pour que je devienne son esclave… Mais il n’avait jamais levé la main contre moi, il me souriait avec tendresse, il me prenait dans ses bras… A tout prendre, je préférais être son esclave à lui. Il promettait d’être gentil et de m’apprendre à lire… J’aurais bien aimé savoir lire ! Je ne pouvais pas lui dire non. Après tout ce que j’avais dit pour qu’on me libère, j’aurais été l’homme le plus idiot de la terre en lui répondant que je refusais. Ce n’était pas sans danger, je le savais mais je savais aussi que le danger était encore plus grand ailleurs. Si mon père souhaitait qu’on me déclare fou, il aurait essayé de me rendre encore plus dingue que je ne l’étais déjà et il aurait forcément réussi. Mon père gagnait toujours. Pour la première fois, j’avais la possibilité de le contrer ! Parce qu’il avait trouvé un docteur qui était gentil et qui ne voulait pas d’argent ! Il s’était trompé ! Donc je devais saisir ma chance.

« Vous… Tout ce que vous avez dit là… Que j’avais du talent et que vous alliez me sauver … C’est la première fois qu’on me dit ça depuis tellement longtemps… Je ne peux pas être certain que vous le pensez mais… Je préfère prendre le risque de vivre avec vous plutôt que de laisser passer cette chance de m’enfuir. J’en ai rêvé si souvent que quelqu’un me sauverait !! Je voulais partir, mais moi je suis trop lâche, je pouvais pas le faire tout seul… Mais j’ai essayé ! Je me suis enfui deux ou trois fois, je ne sais plus trop parce que mon père me punissait après et c’était tellement douloureux que je perdais connaissance. Il me disait que je ne pouvais pas vivre sans lui, que j’étais trop faible et trop stupide, que moi, je ne valais rien et que je ne méritais que d’être au service des autres. Mais… Si vous me sauvez, ce sera différent, vous pourrez m’aider à survivre ! Et peu importe si vous n’êtes pas totalement sincère… Vous avez des gestes doux et gentils et je préfère être l’esclave de quelqu’un comme vous ! »

Je lui souris… Enfin, j’essayais de le faire. Et je me blottis à nouveau contre lui. Il ne me repoussait pas. Il n’était pas dégoûté. Il me voyait juste comme un enfant qui avait désespérément besoin d’un papa.

« Je veux bien venir chez vous. Ici, ça me fait peur, les gens sont tristes. Vous savez, mon père vous a fait croire que je vivais chez lui, mais en fait, moi, je vis au bordel, avec les autres filles et garçons donc j’ai jamais vraiment vécu dans une maison. Vous me direz ce que je ne dois pas faire ? Mon père me punissait avant de m’expliquer les règles, mais vous pourrez me les dire avant, vous ? Ce serait plus gentil… Parce que je ne comprends toujours pas comment j’aurais pu faire pour connaître la règle alors qu’il ne me l’avait jamais dit ! Mais c’est surement parce que je suis stupide ! Avec vous, je serai très sage, je respecterai toutes vos règles, je ne ferai jamais de bêtises, je ferai tout ce que vous me direz de faire comme ça, vous n’aurez pas de raison de me punir ! »





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MessageSujet: Re: Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3]   Qui veut une gâterie ? <3 [PV : Barth <3] Icon_minitimeSam 28 Fév - 18:42

Barth ∞ Zach

« Ce qu'on a pas, ce qu'on est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour. » - Charles Baudelaire.


Doucement, je caressais ses cheveux alors qu'il me parlait avec un brin de désespoir au fond de la voix. Je ne le laisserais pas tomber, ce n'était ni imaginable, ni possible. Pour la première fois de toute sa misérable existence, le Duc Montgomery avait fait un mauvais choix en me demandant de venir m'occuper de son fils. Sans compter qu'il continuerait à me payer un bon prix, afin que je me charge de ce cas en toute discrétion. Argent que j'allais mettre de côté pour Zachariah... Après tout, il lui revenait de droit. Et après la mort de son père il serait le seul et l'unique héritier. S'il ne l'avait pas inscrit sur son testament, je connaissais quelques personnes qui sauraient imiter la signature d'un vieil homme stupide. Doucement, mon « patient » se blottit dans mes bras. Je continuai de caresser ses cheveux en le berçant lentement. J'avais l'impression de redevenir père, une seconde fois. J'avais ici l'occasion de tout rattraper : ironique, non ? Un fin sourire étira mes lèvres. Je ne devais pas m'attacher ainsi, si vite, comme ça, pour rien... Je devais faire ce que j'avais à faire, et j'aviserais plus tard.

« Chut... Ne t'en fais pas, Zach. Il n'y aura pas de règles, ni de punitions... Surtout pas de punitions. Ça n'existera plus, c'est promis. Je t'expliquerais tout ce que tu dois savoir lorsque tu seras chez moi. Mais avant.... Il faut que tu me fasses confiance pour quelque chose... Dans une vingtaine de minutes, ton père va venir te chercher ici, je le lui avais demandé afin que je puisse lui parler de notre séance. Il est normal qu'il se déplace, après tout, c'est moi le professionnel.... Quand il sera là, je t'administrerai une petite dose de somnifère. Assez pour te plonger dans un état un peu second, voire comateux... Mais ce sera juste l'espace de quelques heures. Tu t'endormiras peut-être un peu, mais il ne faudra pas t'inquiéter... » je plongeai mes yeux dans les siens et posai mes mains sur ses joues, rassurant.

Zachariah sembla hésiter quelques instants, mais il finit par accepter après m'avoir dit qu'il n'avait, de toute façon, rien à perdre. Peut-être comprendrait-il, grâce à cela, qu'il pouvait me faire confiance ? Je ne comptais pas le trahir de si tôt.... Je ne trahissais que les personnes que je haïssais personnellement, ou lorsque j'y voyais un intérêt quelconque. Mais pas Zach... Il serait sûrement une exception. Il fallait toujours des exceptions pour confirmer les règles après tout... Pour les quelques minutes restantes, je préparais une pilule assez forte, qui le ferait dormir d'ici une demie heure. Je lui remplis un verre d'eau fraîche et lui tendis le tout : je n'allais pas le forcer à avaler ces gélules, il déciderait de lui-même ce qu'il avait envie de faire, au fond.
Après quelques minutes de silence, Zach les avala en une gorgée. Je lui souris avec gentillesse alors que ma secrétaire m'annonçait l'arrivée du Duc Montgomery. Je me levai au même moment que mon protégé et ouvris la porte. Le Duc nous fit face, toujours aussi gros. Un régime dans mon hôpital lui aurait sied à merveille, j'en étais sûr.... Un jour, peut-être... Mais nous verrons bien. Pour l'instant, je devais me contenter de politesses et d'hypocrisie dégoulinante. Nous nous serrâmes courtoisement la main alors qu'il prenait confortablement place dans le fauteuil en lançant un regard mauvais en direction de son fils. Je pris moi-même place dans un fauteuil et regardai Zach qui commençait lentement à perdre pied.

« Alors ? Votre verdict? demanda sèchement M. Montgomery.
« Ce garçon est clairement dérangé, monsieur Montgomery. Ses propos sont vagues et brumeux, et il ne montre aucun respect, envers personne. Voilà ce que je vous suggère : en toute discrétion, je puis le faire enfermer dans on hôpital... Pour lui donner un traitement, disons, radicale, sur plusieurs mois... Cela fonctionne toujours. Et il vous sera rendu aussi doux, obéissant et docile qu'un agneau. »

S'en suivit une brave discussion quant au prix, de laquelle je ressortis gagnant à l'insu de ce noble client qui pensait son argent content. Je lui fis visiter les cellules les plus hautement sécurisées, ainsi qu'une salle d'opération où les plus tordus de mes médecins tenaient à pratiquer leurs chères lobotomies, puis il me confia son fils. J'avais gagné la bataille, juste après lui avoir fait signé de faux papiers. Lorsque je revins dans mon bureau, je trouvai Zach endormi sur le canapé. Le médicament lui avait fait de l'effet, le pauvre... Je caressai doucement ses cheveux et le pris dans mes bras.

* * *

Il faisait nuit depuis quelques heures, maintenant. Toutes les chandelles du salon de mon manoir étaient allumées alors que je préparais un lait chaud au chocolat pour le réveil de mon petit protégé. La soirée avait été tranquille, je l'avais installé dans un lit au premier étage, et avais attendu qu'il se réveil en mangeant quelques lasagnes. Lentement, je montai jusqu'à sa chambre provisoire pour déposer le lait et les biscuits sur la petite table de nuit.


Bartholomew & Zachariah ♥

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