The Mysteries of Paris
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 Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]

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Benjamin Anderson

Benjamin Anderson

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MessageSujet: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeDim 15 Sep - 23:54

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Nous voulions seulement inviter le monde à un spectacle de magie. Et ce faisant, rendre un peu de sa magie au monde.  ♡

« Sale petite voleuse ! Reviens ici petite peste ! » Hurlèrent deux policiers en uniformes.

*Sale petit voleur ! Gredin !* Ces mots me rappelèrent des souvenirs… Il était de mon devoir d’intervenir. Les deux agents venaient dans ma direction. Une petite fille aussi, je posai une main bienveillante sur son épaule et la forçai à s’arrêter. Effrayée, elle se débattit, je m’accroupis à sa hauteur et lui sourit. Elle était adorable, des couettes, une robe usée et le visage couvert de crasse, elle semblait ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours. J’aimais beaucoup les enfants, ceux qui se battaient pour survivre, et  il y aurait bien longtemps que j’aurais ouvert un orphelinat si j’avais écouté mon cœur mais il m’était malheureusement impossible de recueillir tous les enfants que je croisais. Je pouvais juste les aider. Eviter qu’ils finissent en prison, au moins jusqu’à leur majorité … A Paris, les gitans et les pauvres me connaissaient, ils savaient que j’étais toujours disponibles s’ils avaient besoin de quelque chose. J’étais persuadé qu’avec un peu de bonne volonté, même en étant le seul à essayer quelque chose, je parviendrais à changer le monde. Je voulais croire que ce que je faisais avait un impact positif sur la façon de vivre des français et j’osais croire qu’un jour, des gens partageraient mon combat fou pour une cause perdue. Elle se cacha derrière moi, je me relevai lorsque les deux hommes arrivèrent à notre hauteur. L’enfant s’accrocha à mon pantalon noir.

« Monsieur, écartez-vous et laissez-nous faire notre travail.
-Ah, je me vois dans l’impossibilité d’accéder à votre demande. »

Sans réfléchir plus longtemps, le premier policier dégaina son colt, me pointa. D’un coup de canne, je lui ôtai l’arme des mains. Les agents de police avaient la mauvaise habitude de ne jamais bien tenir leurs armes, j’avais appris cela très jeune, un lance-pierre, quelques cailloux et le tour était joué. Affolé, il se baissa pour ramasser son pistolet, je lui donnai un second coup de canne sur le dos, Il s’écroula sur le sol avec un « Pouf » sonore, comme dans les bandes dessinés. Je fis un pas en avant, donna un coup de pied dans l’arme et regardai le deuxième policier. Il paraissait effrayé. Peu d’hommes devaient s’amuser à les provoquer en pleine rue, en plein jour. Ce n’était vraiment pas de chance d’être tombé sur moi aujourd’hui. J’aimais vraiment secourir les enfants. D’un coup, son expression changea. Un léger sourire naquît sur ses lèvres. Je me retournai et donnai un coup de canne dans le ventre puis sur la tête du premier policier qui s’effondra, cette fois pour de bon. J’avais appris quelques petites choses avec mon père et le changement d’émotion en était une, il y avait des mimiques, même très courtes, qui étaient très remarquables. Le deuxième agent s’enfuit en courant dans la direction opposée. Je m’agenouillai face à la fillette. Elle me prit dans ses bras et pour une petite fille farouche dans son genre –comme toutes les petites filles de la rue-, c’était une grande marque d’estime. Je lui chuchotai que si elle avait un problème, elle n’avait qu’à m’appeler et que je viendrais à son secours. Elle me remercia et se dirigea tranquillement jusqu’à sa planque. Elle avait sans doute des amis qui, comme elle, dépouillaient les passants. Ils faisaient ce qu’ils pouvaient, un enfant avait toujours plus de facilité à se faufiler entre les gens pour les voler et s’enfuir en courant. Moi aussi j’avais vécu cela, mais je n’avais aucun mérite, moi, j’avais vécu dans l’opulence et la richesse. Le vol était un passe-temps et puisque je n’en avais pas besoin, je l’avais rapidement mis au service des nécessiteux.

« Ben ? Demanda une voix familière.
-C’est l’heure ?
-Oui, il est là.
-Alors il n’y a pas une minute à perdre mon ami ! »

Je suivis Stanley, mon ami cracheur de feu jusqu’à notre nouvelle scène. Il avait installé tout le matériel dont j’avais besoin pour montrer mes talents de magicien au peuple. Stan et moi nous connaissions depuis quelques années déjà, il était toujours fidèle et volontaire. Contrairement à Tim, mon charmeur de serpents qui passait son temps à écumer les bars depuis la mort de sa troisième femme. Il était rarement prêt pour mes spectacles et se montrait maladroit. Mais là n’était pas la question pour le moment. Je mis mon haut de forme sur ma tête, ainsi que mon masque. Stan s’occupa de rameuter du monde pendant que je préparais mon tour. Aujourd’hui, tout était prévu et chronométré. Nous avions une cible et une mission à accomplir. Je n’agissais pas de manière impulsive et au gré de mes envies. Aujourd’hui, je m’attaquais au riche Duc de Roquefeuil. Un paranoïaque qui s’entourait toujours de deux gardes du corps. J’avais besoin de l’approcher et quoi de mieux qu’un spectacle de magie ? Il sortait avec ses enfants et les enfants étaient toujours d’une aide précieuse. Il traversait les jardins du Luxembourg une fois par mois à une heure très précise et moi, je l’attendais. Lorsqu’il arriva dans notre direction, les gens observaient mes tours quelconques en applaudissant, Stan sauta de la scène et attira le Duc vers nous. Celui-ci ne résista pas longtemps, ses filles trépignaient d’impatience à l’idée de voir un magicien en vrai. Je leur souris et fis apparaître une colombe dans mes mains qui prit son envol. Les gens admirèrent l’oiseau. Stan banda les yeux du Duc, ses filles étaient très excitées. Il poussa l’aristocrate sur la scène. Stan s’occupa de créer un nuage de fumée. Je fis les poches de mon Duc, pris sa bourse, très bien remplie ainsi que le pendentif autour de son cou, une clé… C’était cela que je convoitais. Il ne se rendit compte de rien. La fumée se dissipa un peu.

« Mesdames et Messieurs, que diriez-vous de faire disparaître notre cher partenaire ? »

Ils applaudirent, visiblement satisfaits du sort réservé au Duc. La plupart de mes spectateurs étaient de la classe ouvrière et se réjouissait de me voir malmener les aristocrates. Je donnai un coup de pied –léger- dans les fesses du duc, qui se dandinait de manière ridicule avec ses yeux bandés, il se retrouva au centre de la scène. Les gens rirent, même ses filles. J’installai autour de lui une espèce de cabine d’essayage, avec des rideaux de couleur rouge, pour le cacher aux yeux du public. Je prononçai une formule magique, les gens attentif, attendaient le résultat. Je souris et ouvris le rideau, mon adorable assistante, Betty, sortit de la cabine en levant les bras, dans une robe courte et légère. Les hommes sifflèrent et applaudirent plus fort que les femmes mais tous étaient éblouis. Elle s’inclina. Je fermai de nouveau le rideau, demandant au public si l’homme que j’avais fait venir sur la scène allait réapparaître. Je le rouvris, un lapin était à la place du Duc. Je refis le geste trois fois, à chaque fois, un animal différent apparaissait. En vérité, Stan avait attaché et bâillonné le Duc sous la scène. Je sortis la bourse du brave homme et dans un nuage de fumée rouge, je lançai les pièces dans la foule. Passé la magie du moment, les gens ramassèrent les pièces en riant. Je voulais croire que de cette façon, je faisais le bien. Je redistribuais les richesses de manière équitable. Le public applaudit, je fis une révérence, me plaçai au milieu de la scène et disparus dans un nuage de fumée. A ma place, le Duc libéré, il ne devait même pas comprendre qu’il s’agissait de son argent entre les mains des pauvres dont il avait si peur.

J’avais donc pu m’échapper sans problème, je n’avais de toute façon commis aucun délit. J’enlevai le chapeau et le masque, Stan viendrait les récupérer. J’admirai la clé de mon cher ami le Duc de Roquefeuil et la glissai dans ma poche. Avec cette clé, je pouvais ouvrir son coffre et accéder ainsi aux diamants bruts qu’il avait ramenés d’Afrique. J’étais toujours bien renseigné sur les grandes fortunes de Paris. Je m’occuperai de cela dans l’après-midi, avant que le Duc ne rentre chez lui et ne se rende compte qu’il n’était plus en possession de la clé ! En attendant … Je regardai la foule se dissiper. Je repérai un homme intéressant dans le tas. Il était plutôt bien habillé. Assez beau, quoiqu’il semblait ne pas se préoccuper plus que cela de son apparence. Il avait sans doute de l’argent. Et même s’il n’était pas soucieux de son apparence, il avait des manières de nobles. C’était physique de toute façon, je le sentais, je savais qui faisait partie de l’aristocratie. Je passai une main dans mes cheveux pour les replacer vers l’arrière, allumai une cigarette, ajustai un chapeau sur mon crâne et baissai légèrement la tête. J’avançai dans sa direction, je lui rentrai dedans volontairement. Mon épaule gauche contre son épaule gauche. Ma main glissa jusqu’à la poche de sa veste et j’attrapai son portefeuille. En magie, comme en vol, le truc, c’était de détourner l’attention. Lors du choc, la victime ne faisait pas attention à ma main qui fouillait ses poches. Je ne sentis pas tout de suite que quelque chose n’allait pas. Et lorsque je m’apprêtais à tracer ma route, une chose me retint. Je m’étais fait attraper. C’était la première fois depuis vingt ans que cela m’arrivait. Comment avait-il pu … ? Un sourire sur les lèvres, je lâchai ma prise. Même si cela faisait mal à mon égo, parfois, il fallait s’avouer vaincu. Je plongeai mes yeux dans les siens.

« Ma main a glissé, Monsieur, j’en suis réellement navré. Mon sourire moqueur sur les lèvres niait chacun de mes mots. Maintenant, si vous pouviez me lâcher ? Je sais que les aristocrates tels que vous n’ont rien à faire de leur journée mais moi, je suis très occupé. »



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Jonathan Around

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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeMer 25 Sep - 15:31

« Quoi qu'il en soit, j'ai refermé en moi cette frêle émotion prête à s'évanouir dés qu'on cherche à la transposer en mots. »
ben et john.
« Enquête résolue, messieurs ! » lâchais-je, non sans être content de moi. Je pliais le journal et le tendis à Alexis qui le prit sans savoir quoi dire. C'était un petit gars de l'équipe du commissaire Charles Delmar, le seul qui semblait réellement apprécier mes talents d'enquêteur ici, c'était pourquoi je le prenais parfois avec moi lorsque j'avais besoin d'aide. Mais cela était très rare, car, à dire vrai, il me gênait plus qu'autre chose lorsque je l'amenais sur des scènes de crimes : il brouillait certaines pistes, malgré mes extrêmes recommandations ou mes ordres de ne pas bouger. Ca en devenait fatiguant. Passons. Mis à part quelques petits détails, c'était le plus intelligent de ces gros badauds de policiers. Je passais devant Delmar qui marmonnait dans sa barbe. Je ne comprenais pas de quoi il pouvait bien se plaindre ! Je faisais tout le travail et la police avait les honneurs. Je ne recherchais pas la gloire, bien sûr, juste de quoi occuper mes journées qui seraient bien monotones sans travail. Lorsque la police elle-même ne me trouvait pas pour les aider dans des enquêtes de meurtres ou de vols, j'en dégotais moi-même que je leur rapportais. Ils étaient bien obligés d'ouvrir un petit dossier. Depuis quelque temps, en plus de travailler pour la police, quelques personnes me demandaient de l'aide extérieure lorsqu'elles ne souhaitaient pas que l'affaire s'ébruite. J'avais eu six affaires de vols de bijoux chez des nobles et une petite affaire de famille dont un membre avait disparu : on le retenait captif quelque part. Avec tout ça, j'aurais dû avoir de quoi faire, et ne pas m'ennuyer un seul instant, de jour comme de nuit, et pourtant... Je venais de résoudre une enquête et voilà que je n'avais plus rien. Je sentais qu'une vague de dépression allait s'abattre sur moi et si je ne trouvais pas quelque chose dans la journée, à moi la cocaïne ; j'allais rester assis dans mon fauteuil, plongé dans le noir, les yeux dans le vide. Je vivais très mal l'oisiveté et dès que je restais inactif plus d'une journée, je régressais et déprimais. C'était dans ma nature, et cela expliquait pourquoi je cherchais sans cesse de quoi occuper mon esprit. Lorsque je ne travaillais pas, je lisais énormément, ou bien, je me droguais, ce qui suffisait à stimuler mon cerveau durant quelques heures.

Je sortis du poste de police et plongeais les mains dans les poches de mon pantalon. Allais-je rentrer chez moi tout de suite ? Sans aucun doute... Je ne trouverais de bien intéressant à cette heure de la journée. Je décidais néanmoins de faire un détour par les jardins du Luxembourg. Parfois, on pouvait y observer quelques petites choses intéressantes. J'avais dans l'idée de m'asseoir sur un banc pendant une petite heure, livre en main. Je le faisais souvent... Sauf que je ne lisais pas vraiment, je regardais les nobles, les bourgeois et les citoyens défiler et, parfois, quelques malfrats volaient les gentes dames. Je pouvais ainsi suivre le voleur et rendre son bien à ladite personne. Je ne faisais pas ça par charité, par bonté ou par envie de Justice. Balivernes que tout ceci. Ce que je le faisais, je le faisais uniquement pour moi, jamais pour les autres... Oh certes, j'aidais les gens, mais je m'aidais surtout moi-même. On ne se refait pas. Alors que je marchais tranquillement dans le jardin, livre de Victor Hugo à la main, je vis au loin une inhabituelle agitation. Je décidais de ne pas trop m'approcher, n'aimant ni la foule ni les gens. Je m'assis sur un banc et regardais le spectacle d'un œil critique et maussade. Encore un magicien de bas étage qui roulait la population. La magie n'existait pas. Ce n'était qu'une succession d'habiles trucages, rien de plus. Je me demandais comment des personnes censées pouvaient y croire, ne serait-ce qu'un instant. Bien sûr, on pouvait être crédule, mais à ce point... La naïveté humaine m'avait toujours aberré.

J'ouvris les misérables à la page 205. « Nos chimères sont ce qui nous ressemble le mieux. » Je poussais un long soupir de lassitude. J'appréciais les citations d'auteurs, mais, en règle générale, elles m'agaçaient. Je n'avais aucun rêve chimérique, alors, si je suivais la logique de cette phrase, rien ne me ressemblait ? Ah... Pourquoi se prendre la tête sur des mots littéraires ? Je manquais vraiment d'occupation pour ainsi m'ennuyer ! Je passais une main dans mes cheveux noirs et continuais malgré tout ma lecture. C'était un classique de notre époque, il fallait que je le lise, tout de même... Un cri de surprise, dans la foule ameutée plus loin, me fit légèrement sursauter et je relevais la tête vers cet amas de personnes. Visiblement, le magicien avait réussi à les duper. Je levais les yeux au ciel et refermais mon livre. Impossible de ce concentrer avec un tel brouhaha. Je décidais donc de m'approcher. Légèrement. Par simple curiosité. Qui était encore cet arnaqueur ? Je me dirigeais lentement vers quelques familles de nobles ameutées et jetais un regard froid et dénué de toute émotion à l'homme qui faisait son numéro en s'inclinant d'une drôle de façon. Je haussais vaguement les épaules sans m'attarder d'avantage sur son masque et son costume pittoresque.

Je ne m'attardais pas plus longtemps et m'éloignais de quelques pas avant de reprendre ma route dans l'intention de rentrer à mon domicile qui se trouvait dans le sixième arrondissement, pile où nous étions, non loin des jardins. Alors que je m'éloignais du bruit et de l'agitation qui me fatiguait autant que si j'étais resté inactif dans mon fauteuil, je sentis quelqu'un me bousculer maladroitement. J'attrapais aussitôt le poignet du malotru qui se glissait déjà jusqu'à la poche de ma veste, là où était rangé mon portefeuille. Malin. Mais pas assez. Je connaissais ce genre de technique, l'une de plus répandue : une petite bousculade, l'air de rien, la main rapidement glissée à l'intérieur d'une poche et hop... Plus d'argent, plus de papiers, plus rien. Dépouillé. Et on criait au voleur. Mais ça ne m'arrivait. Je plongeais mes yeux dans ceux de l'homme et cachais ma surprise de le reconnaître : le magicien. Pas étonnant. Ce genre de personnes gagnait mal leurs vies, ils se sentaient donc obligés de piller les honnêtes hommes. Même si, en ce bas monde, les honnêtes hommes n'existaient pas.

L'homme à qui je tenais toujours le poignet sembla surpris. Je le vis à son léger haussement de sourcils. Sans doute n'avait-il pas l'habitude de se faire prendre. Savait-il que, si je le voulais, je pouvais le faire arrêter pour vol ? Car je n'étais probablement pas sa seule victime. Finalement, il choisit une excuse bateau du type « ma main a glissé ». Bien sûr ! La mienne aussi avait glissé en lui attrapant le poignet. D'ailleurs, j'attrapais mon bien de ma main libre et le tirais vers moi pour le lui reprendre. Je ne pus m'empêcher de sourire intérieurement – rien d'apparent sur le visage, jamais. Il me prenait vraiment pour un aristocrate ? Oh... Techniquement oui, j'en étais un, mais... En l'occurrence, non, je m'étais moi-même déshérité pour donner le titre de comte à mon frère. Par conséquent, je n'avais plus rien d'un noble, même si j'avais la fortune de mon père à la banque. Enfin... Je trouvais ça amusant qu'il me prenne pour un noble. Je resserrais mon étreinte autour de son poignet – moi qui détestais le contact avec un autre être humain en temps normal... – et m'approchais légèrement de lui, ma bouche tout prêt de son oreille : « Je crois que vous inversez les rôles, monsieur. Un détective n'a pas à perdre son temps avec des voleurs de bas étages tels que vous. » je relâchais enfin son poignet et lui rendis son bras avant de glisser mon portefeuille bien à l'abri dans ma poche. Poli, ayant appris les règles de bienséance étant plus jeune, je me reculais d'un pas. « Vous feriez mieux d'être plus discret en voulant faire les poches des honnêtes personnes. Certains ne s'en rendent pas compte, mais en étant aussi balourd dans vos gestes, vous aurez rapidement des ennuis. » le sourire qui étira mes lèvres était moqueur. Il n'avait pas volé quelques railleries de ma part ! J'inclinais poliment la tête devant mon interlocuteur improvisé et fis demi tour afin de me diriger vers la sortie des jardins.

Cette petite altercation avait été plutôt divertissante, l'espace d'une minute, maintenant, j'allais retourner à l'ennui mortel que m'apportait mon appartement situé au quatrième étage d'un immeuble dans le sixième arrondissement de Paris.... En vérité, je ne trouvais pas cet homme si « balourd ». En réalité, j'avais presque failli ne rien remarquer... Il était habile, vif, trouvait des excuses avec un petit sourire horripilant... J'avais dit cela car jamais je ne faisais le moindre compliment. Je m'aimais trop pour admettre que quelqu'un pouvait m'arriver à la cheville. Et, de toute façon, ce n'était pas le cas puisque je l'avais repéré.

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Dernière édition par Jonathan Around le Dim 29 Sep - 11:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeVen 27 Sep - 18:11

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Il y a du consentement dans le sourire, tandis que le rire est souvent un refus.  ♡

Il ne voulait pas me lâcher. Il reprit son portefeuille. Tout cela me vexait fortement. Je n’avais pas le choix et devais m’avouer vaincu mais … Mon Dieu, comme cela était difficile ! Je ne ratais pratiquement jamais rien, il m’arrivait de me faire repousser par des demoiselles, de ne pas cambrioler une demeure tout à fait comme je l’avais prévu, de rencontrer quelques obstacles sur ma route et de finir attaché et menotté dans une cave mais … Me faire attraper comme un vulgaire pickpocket, cela, ce n’était plus arrivé depuis que j’étais gosse ! Et encore, lorsque j’étais enfant, j’aimais bien provoquer les gens en leur faisant remarquer exprès que je les volais. J’adorais les courses poursuites parce qu’un enfant peut se glisser absolument n’importe où. Avec le temps, j’étais devenu plus discret par la force des choses … Mais j’avais trouvé une parade en cambriolant les gens pendant des tours de magie publiques. J’aimais me montrer. J’aimais être sur le devant de la scène. Et là, je me faisais attraper comme si je n’étais qu’un débutant. Il me faudrait des jours pour m’en remettre ! –Non, je n’exagérais pas. Pourtant, j’avais exécuté mon tour quelques minutes auparavant à la perfection. Ou alors la chose ne venait pas de moi, mais de lui ? A mes yeux, il n’avait rien de plus que les autres, il avait des manières d’aristocrate, il semblait ne pas trop faire attention à son apparence –chose étrange de la part d’un noble-, il sentait le tabac et il possédait quelque chose dans son regard … Comme s’il se croyait au-dessus des autres. Bien entendu, comme toutes les personnes de son espèce. A partir du moment où certaines personnes étaient élevées socialement, elles valaient mieux que les autres… Mais je commençais à croire qu’il était peut-être plus intelligent que la plupart des gens… Il m’avait attrapé. Et en ce monde, je ne connaissais qu’un seul homme capable de faire ça : Mon père. Et pour mon père, ce n’était certes pas une question d’intelligence, il me connaissait juste trop bien et il avait toujours pu repérer mes mouvements avant même que je ne les effectue. Je trouvais donc cet homme beaucoup plus intéressant que ce que j’avais d’abord cru. Il m’offrait un challenge et cela faisait bien longtemps que ça ne m’était pas arrivé. J’avais besoin d’action. Et puis, en y regardant de plus près … Il était plutôt mignon. Même si je n’aimais pas les hommes, son air arrogant était fascinant.  J’attendais qu’il me lâche. Après tout, ma main avait glissé. Cela pouvait arriver à tout le monde ! … Non, il ne semblait pas avoir cru à mes paroles. En même temps, quelqu’un de sensé, quelqu’un qui m’avait attrapé … Ne pouvait pas croire à une excuse aussi stupide. Mais aussi inattendu que cela puisse paraître, j’avais tenté le coup, une fois, faire exprès de me faire attraper et dire quelque chose dans le genre. L’homme m’avait laissé partir en s’excusant. Quel drôle de monde. Ou quel homme idiot ?

Mais au lieu de me lâcher, je sentis sa main se resserrer autour de mon poignet. Il se pencha vers moi… Il avait une jolie voix. Mais qu’avais-je à la fin ? C’était bien la première fois que je me faisais ce genre de remarque stupide et sans aucun rapport avec la situation ! Alors il était détective ? … Pas noble ? Comme cela était étrange, il avait pourtant des manières d’aristocrate, j’en étais certain. Cela étant dit, à part les manières, il n’avait rien de bien noble. Il était même plutôt sauvage… Attirant. Oui, il avait quelque chose d’un détective. Il me faisait penser à Sherlock Holmes, le détective de Conan Doyle qui commençait doucement à devenir célèbre, du moins, à l’idée que je m’étais fait du personnage en lisant le roman. Il était intelligent, sûr de lui, infaillible, mais froid et antipathique. Comme c’était amusant ! C’était la première fois que je rencontrais un détective ! Peut-être était-il sur une enquête passionnante ? Avec des meurtres et des cadavres ? Comme c’était excitant ! J’aurais adoré participer à ce genre de choses mais encore fallait-il connaître des enquêteurs et j’étais en mauvais termes avec la police… En y repensant… Il aurait pu me faire arrêter ? M’emmener à la police ? Mais il ne semblait pas du tout vouloir le faire. Je ne devais pas être assez intéressant à ses yeux. Après tout, j’étais « un voleur de bas étages ». Il n’y avait aucun prestige à me ramener menotté au poste de police puisque je n’étais personne. Enfin cela … C’était ce qu’il devait croire, comme tous les autres. Cela étant dit, mon égo, qui était déjà fortement blessé, prenait un autre coup. Je savais qu’il n’était pas très intelligent de révéler à un détective que je n’étais pas qu’un voleur de bas étages mais j’avais très envie de défendre mon honneur. Comme si j’avais la technique d’un simple pickpocket. J’étais bien plus que cela. Il me lâcha enfin. Etrangement, je n’avais pas envie de le laisser partir, je pensais que si je laissais cet homme arrogant, suffisant et tout à fait détestable s’en aller, je le regretterais… Il avait quelque chose de plus que les autres et d’une certaine façon … Pour la première fois de ma vie, j’étais … Tombé sous le charme. J’avais l’impression que nous étions faits l’un pour l’autre. Pourtant, je ne croyais pas à ça. Je n’avais jamais connu l’amour et ne m’étais lié avec les gens que superficiellement. Pour moi, la vie était mieux en solitaire. Bien sûr, j’étais sociable, agréable, gentil avec la plupart des gens… Mais je n’avais jamais considéré quelqu’un comme proche. Je cambriolais seul, je vivais seul… Mais lui, il me donnait envie d’être différent. C’était complètement stupide. Je ne le connaissais même pas. Il recula. Comme pour mettre une distance de sécurité entre nous. Ce qui était compréhensible. Mon penchant pour la kleptomanie prenait souvent le dessus et je ne pouvais m’empêcher de fouiller les poches des gens. C’était très handicapant au final !

Mais terminer la conversation sur cette phrase aurait sans doute été trop gentil. Et il ne paraissait pas être le genre d’homme que l’on pouvait qualifier de « gentil ». Il osait dire que j’étais balourd. Moi ? Mais … Quelle méchanceté totalement gratuite ! S’il y avait bien un adjectif que je ne méritais pas c’était celui-là ! Mes gestes étaient rapides et délicats. J’étais adroit de mes mains depuis toujours. Et il en rajoutait une couche sur ma façon de voler. J’étais susceptible, c’était dans ma nature, surtout lorsque les critiques touchaient à mes talents. Mais la plupart du temps, je parvenais à cacher mon agacement ou ma vexation sous un sourire… Lui, il semblait prendre plaisir à me faire remarquer qu’il était le plus intelligent de nous deux. Cela m’énervait. Bien sûr, je ne doutais pas que cela soit la vérité, au contraire, mais il n’était pas obligé de le répéter. Même si j’avouais être parfois un peu lent, je comprenais plutôt bien les choses, je n’avais pas besoin de les entendre plusieurs fois. Il inclina la tête et fit demi-tour. Mais il n’allait pas s’en tirer comme ça. C’était stupide mais j’avais l’impression que mon honneur venait d’être bafoué et j’avais vraiment envie de lui montrer qu’il avait tort… Et puis au fond, je ne sentais que je ne devais pas laisser passer l’occasion de me lier avec lui. Je savais qu’il était spécial et unique … Et pourtant … Plutôt que de m’excuser –c’était tout de même de ma faute à la base !-, j’avais envie de comprendre pourquoi il me disait cela au lieu de m’arrêter. Sans attendre, je décidai de le suivre. Il était très intelligent et je supposais qu’il savait que je le suivais. Or donc, il me laissait faire et je voyais là une ouverture. S’il était d’accord pour que je le suive, alors il accepterait que je fasse partie de sa vie à l’avenir et à dire vrai, il n’avait plus de choix. Pas de chance mais j’avais tendance à m’accrocher. Je savais que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne m’apprécie. Il se dirigea dans un immeuble. Mais puisque je préférais grimper aux murs plutôt que d’entrer par la porte, je cherchai de l’extérieur la fenêtre de son appartement. J’en choisis une au hasard. Il se trouvait que j’avais un excellent instinct, je disais souvent les choses au hasard et la plupart du temps, je tombais juste. J’escaladai la façade du bâtiment avec agilité et j’ouvris la fenêtre. Je constatai que rien n’était rangé et faillis trébucher sur une pile de journaux. C’était la première fois que je voyais cela. Il avait d’excellentes manières mais mon Dieu, qu’est-ce qu’il était bordélique … Je me rattrapai sur un fauteuil. Voilà qui était risible. Un voleur qui manquait de s’étaler de tout son long sur le sol. Je plongeai mes yeux dans ceux de mon nouvel ami –oui, c’était un peu prématuré.

« Je voulais vous dire, si je peux me permettre, les honnêtes gens n’existent pas. De plus, depuis que je fais ce métier, je n’ai jamais eu d’ennuis. Je peux donc affirmer avec certitude que le mot « balourd » n’entre pas dans mes caractéristiques. Je souris. Peu de gens sont capables de m’attraper … Aucun en réalité, jusqu’à aujourd’hui. Puis-je savoir votre nom au moins ? »

J’attrapai le portefeuille que j’avais dans la poche et le vidait de son contenu  avant de le jeter par la fenêtre. Je m’installai sur le fauteuil sans demander son avis à l’homme chez qui j’étais entré. De toute façon, un voleur n’avait pas besoin de permission pour faire ce qu’il voulait dans les maisons qu’il cambriolait. Enfin, en l’occurrence, je ne volais rien… Pour l’instant. D’un rapide coup d’œil, je constatai qu’il n’y avait rien de valeur. Je me doutais qu’il n’était pas pauvre mais il ne semblait pas être matérialiste et donc s’attacher à des objets chers mais sans grand intérêt. Au final, c’était une qualité de ne pas être comme cela. Moi-même, je ne possédais rien d’autre que ce que j’avais pris à des nobles. Et je les gardais plus par attachement sentimental que par des envies d’exposer mes richesses. Après tout, personne ne savait réellement qui j’étais puisque je ne parlais pas de moi. Pour lui, je pouvais simplement être un vulgaire pickpocket –sans le mot « balourd », il avait le droit de me traiter de pickpocket mais il ne fallait pas exagérer. Je préférais apprendre des choses sur les gens plutôt que d’en raconter sur moi.

« J’aime beaucoup votre appartement ! Vous êtes détective alors ? Comme c’est palpitant ! Je sais que l’on ne se connait ni d’Eve ni d’Adam mais j’adorerai participer à une enquête ! Je suppose que vous ne vous occupez pas des affaires de vol, puisque vous n’avez pas jugé intéressant de m’arrêter, après tout, un minable pickpocket ne ferait sans doute pas bonne figure dans votre tableau de chasse. Donc vous devez résoudre des meurtres, pourrai-je me joindre à vous ? Sachez que si vous dites non, je trouverai tout de même un moyen de vous retrouver et de vous voir en pleine action. Donc ce serait bien plus reposant pour nous deux si vous acceptiez tout de suite ! Je vous assure que vous remarquerez à peine ma présence ! »

Je gardai mon sourire figé sur les lèvres, montrant en permanence que j’étais heureux, or, je l’étais mais de manière assez relative. Je souriais pour cacher mes failles et ma tristesse. Et puis parce que j’étais quelqu’un de fondamentalement bon. J’attrapai un objet qui trainait sur ce qui me semblait être  une table et le regardai. Je ne voyais pas à quoi ce machin pouvait bien servir. Cet homme était excentrique, intelligent… Tout à fait fascinant. Et je n’avais envie que d’une seule chose : le connaître.

« Alors, vous acceptez ? Un peu de compagnie ne vous fera sans doute pas de mal et je suis certain que vous êtes le meilleur détective de Paris, cela ne vous dérangerait pas d’avoir un admirateur ? »



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Jonathan Around

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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeMar 1 Oct - 15:32

« Avec toute la lumière de la Lune et des étoiles, la mer ne peut sonder sa propre profondeur : S’il est facile de voir les qualités et les défauts d’autrui, il est difficile de connaître les siens. »
ben et john.
Altercation terminée. Et en beauté. Je tournais les talons et m'éloignais sur le chemin qui menait jusqu'à mon appartement, les yeux toujours en alerte que je le veuille ou non. Un don pouvait aussi être un calvaire, quelque fois. Aucun détail ne m'échappait et un lot d'information considérable arrivait dans mon cerveau au même moment. Avec le temps, j'avais appris à trier celles-ci, mais cela demandait un petit effort de ma part, et un minimum de concentration... Au moins, je n'avais pas le temps de penser à autre chose. Alors que je tournais à l'angle de la rue, je sentis clairement que quelqu'un me suivais. Les bruits de pas étaient irréguliers et je sentais un regard se fixer dans mon dos. Je plongeais les mains dans mes poches, l'air de rien, et sortis un petit bout de verre que j'avais ramassé durant l'enquête close depuis ce matin. Nonchalant, je regardais dedans du coin de l'oeil afin de voir dans mon dos qui pouvait bien me suivre. Habile mais tout de même visible, j'entre aperçus le voleur de portefeuille. Pourquoi me filait-il ? Très mal, qui plus est... Visible à des kilomètres à la ronde ! Je haussais légèrement les sourcils, entre mépris et admiration. Mais je n'avais pas la place de porter quelqu'un d'autre que moi-même dans mon estime. Je rangeais le bout de verre dans la poche de ma veste avant de continuer tranquillement ma route jusque chez moi. Plusieurs options s'offraient à moi : a. je l'attendais dans la cage d'escaliers pour lui parler. b. je m'arrêtais tout de suite et allais à sa rencontre pour le dissuader de continuer son petit manège. c. je rentrais chez moi et attendais qu'il entre – car de toute évidence, s'il me suivait, c'était pour savoir où j'habitais et me rendre la monnaie de ma pièce. Je choisis la dernière option, contre toute attente. Elle était de loin la plus risquée car il pouvait tout aussi bien venir en plein milieu de la nuit pour m'égorger pendant mon sommeil. Mais j'en doutais fortement. Il n'avait pas l'allure d'un tueur, et si les apparences sont parfois trompeuses, je pensais, en l'occurrence, ne pas me tromper. C’est ainsi que je rentrais dans un bâtiment, montais le premier étage et m’engouffrais dans mon appartement, prenant soin de refermer la porte dans mon dos. A clé, de préférence, ne facilitons pas la tâche à notre « admirateur ».

Mon appartement était l'exemple même d'un capharnaüm : rien ne semblait rangé à part la bibliothèque. Et encore... Quelques livres s'empilaient sur le sol et la poussière aurait eu grand besoin d'être faite. Les feuilles volantes s'entassaient sur la table basse du petit salon, accompagnées de deux tasses de café sales et vides ; une pile de vieux journaux traînait dans un coin, certains rangés dans des cartons, mais, pour la plupart, étalés sur le sol. Tous rangés par ordre chronologique, s'il vous plaît ! Les plus récents se trouvaient encore sur la table de la cuisine, datant de deux à trois semaines. C'était sans parler des chemises sales posées à la va-vite sur le dossier des chaises ou de l'un des fauteuils du salon, accompagnées de chaussettes et d'un ou deux caleçons. Une vaisselle monstre, d'au moins un mois, se trouvait sur le rebord de l'évier. Heureusement, je n'avais jamais été un gros mangeur et pouvais sauter des repas à ma guise sans salir de couverts ou d'assiettes. En revanche, les tasses et les verres, collants de liquides parfois inconnus, encombraient les meubles de la cuisine ; des bouteilles d'alcool ne semblaient pas trouver leur place dans la poubelle pleine depuis plusieurs jours. Mais ne vous méprenez pas, je n'étais pas un d'alcoolique ou dépendant d'une quelconque substance : je buvais, certes, mais ce n'était pas une maladie. J'avais de très nombreux vices – sûrement bien plus que de qualités – mais on ne pouvait me reprocher de m'accrocher à quelque chose d'aussi dérisoire que l'alcool. De toute façon, à quoi bon, puisque l'alcool n'avait, sur moi, aucun effet libérateur. Je m'avançais dans la pièce et attrapais une tasse avant d'y jeter un rapide coup d'œil et, sans me soucier de sa propreté et de ce que j'avais bien pu y mettre précédemment, y versais du café froid, datant de la nuit dernière. Je dormais peu, en règle générale. Surtout en ce moment, alors que j'avais tant de travail. Mais je ne m'en plaignais pas, bien au contraire. L'une de mes raisons de vivre était le travail. Comme je l'avais déjà dit, je recherchais une constante stimulation de son esprit. Je ne trouvais jamais le repos, devais toujours réfléchir, être en activité. Étant une personne exécrant l'oisiveté, je cherchais toujours à m'occuper. La plupart du temps, je lisais, jouais aux échecs – mon jeu favori – ou, lorsque l'envie m'en prenait, saisissais mon violon et tirais quelques notes.

Bref. Je m'assis dans l'un de mes fauteuils et bus une gorgée de café. Je notais un arrière-goût d'orange. J'y avais sans doute mis une infusion de thé précédemment. Aucune importance, tant que le contenu était buvable, que je ne m'intoxiquais pas et que cela me tenait éveillé... Qu'importait ! Je saisis un journal au hasard pour y relire mon plus gros exploit : l'arrêt de l'ennemi public numéro 1, un tueur en série qui avait étranglé plusieurs femmes. Bien sûr, l'article ne me citait que vaguement et vantait les exploits de la police étant donné que je n'étais que consultant. Cela ne me dérangeait pas, je restais anonyme. Mais j'étais plutôt content car le rédacteur avait énoncé mon nom comme : « Jonathan Around, consultant dans la police, a aidé à résoudre l'enquête et est vu comme le nouveau Sherlock Holmes français. » Le Sherlock Holmes français... Un sourire se dessina sur mon visage. Je suivais depuis peu les aventures de ce détective privé londonien et je devais avouer qu'elles ne me déplaisaient guère. Alors que je tournais la page, un bruit se fit entendre. Je levais les yeux vers la fenêtre et haussais les sourcils en y découvrant le voleur de portefeuilles, debout, au milieu d'une pile de journaux renversés. Je poussais un long soupir d'exaspération. Savait-il combien de temps cela prenait de ranger des journaux par ordre chronologique ? Je pliais celui que j'avais dans les mains et fixais le nouveau venu droit dans les yeux. Je pensais plutôt qu'il aurait tenté de crocheter la serrure... Mais la fenêtre était une entrée tout aussi théâtrale et cela m'éviterait d'être obligé de changer le loqué. Je ne l'invitais ni à s'asseoir et ne lui proposais aucun rafraîchissement. Pourquoi l'aurais-je fait ? Quel malotru de rentrer ainsi chez les gens ! Mais il m'intéressait vivement... C'était pourquoi je décidais d'écouter ce qu'il avait à dire car, malgré tout, je le trouvais assez doué – même très doué pour tout dire.

Propos amusants. Oui, amusants. Il avait un semblant de réparti, ce qui n'était pas trop mal somme toute. Il allait m'éviter un ennui certain et je ne serais pas obligé de recourir à la cocaïne, finalement. Je le fixais, légèrement pensif... Mais je décidais d'attendre un peu avant de répondre. Il s'assit sans demander la permission. Doublement mal poli. Je ne relevais pas. De toute façon, la politesse n'était pas mon fort, je l'étais uniquement car j'avais appris les règles de bienséance étant enfant, rien de plus. Cela m'était d'ailleurs fort utile en société car, en tant que détective, je devais fatalement me confronter à d'autres êtres humains et dialoguer avec eux... Malheureusement. Les seuls inconvénients du métier. D'ailleurs, je me demandais pourquoi j'acceptais d'entamer un quelconque dialogue avec cet individu dont j'ignorais le nom. Je l'avais visiblement vexé en le traitant de « balourd », insulte plutôt mal venue aux oreilles de quelqu'un fier de sa personne et de ses talents de voleur. Car nous savions lui et moi qu'il n'était pas qu'un vulgaire pickpocket, n'est-ce pas ? Alors que je portais la tasse de café froid au goût d'orange à mes lèvres, il me demanda la permission de participer à l'une de mes enquêtes. Je faillis m'étrangler et réussis à avaler le contenu de justesse avant d'être pris d'une quinte de toux sèche. Et en plus il me menaçait de trouver un moyen de s'incruster même si je refusais ! Comment ?! Mais pour qui se prenait-il à vouloir m'accompagner sur une scène de crime et à me suivre sur MES enquêtes ? Hors de question ! Je travaillais seul et ce n'était pas demain la veille que j'aurais besoin d'un chien ! Je le fusillais du regard. Ah ça non, il ne devait pas compter là-dessus, je n'en avais nulle envie, qu'il soit intéressant ou pas ! Pour ce qui était de gros balourds, j'avais déjà le choix parmi tous les policiers de la ville, inutile d'en ajouter un de plus à ma liste !

Je poussais un soupir inaudible et reposais ma tasse de café sur la table basse, ma toux enfin calmée. Je notais son sourire un peu trop joyeux. Se donnait-il des airs pour cacher quelque chose ? Sans aucun doute. Quoi, je le découvrirais plus tard. Ça ne devait pas être très dur, certains signes ne trompaient pas, il suffisait de bien observer le comportement d'une personne pour le deviner. Je me penchais en avant l'étudiant d'un rapide coup d'œil, les deux pouces positionnés sous mon menton. Bien que sa proposition me laisse pantois et agacé, je le trouvais tout de même assez intéressant pour que je lui porte une quelconque attention. L'ombre d'un sourire naquit sur mon visage. La surprise de sa question passée, je commençais à me dire que, après tout... Un assistant ne pourrait m'être que bénéfique... Mais encore fallait-il juger des aptitudes de ce potentiel assistant... Et puis il savait me flatter... Cela ne ferait pas de mal à mon ego, être seul à le porter devenait fatiguant. Cependant, je n'allais pas céder si facilement, je me vendais très cher ! Et puis si je voulais juger ses capacités de réparties, et voir jusqu'à quel point il était motivé... Je devais bien me montrer intransigeant, n'est-ce pas ? Qui plus est, s'il était un poids sur les scènes de crimes, je n'avais pas envie de m'en encombrer, intéressant ou pas. Je le regardais vaguement vider le contenu du portefeuille sur la table basse avant de relever les yeux vers lui.

« M'encombrer d'un balourd tel que vous sur mes enquêtes ? Non merci, j'ai déjà mon lot avec la police. Qui plus est, ce n'est vraiment pas poli d'entrer chez les gens de la sorte, ne vous a-t-on pas appris ces principes de bases dans votre enfance ? »

Je tâtais le terrain afin de voir comment il réagirait en m'entendant parler de son éducation et de son enfance. Les problèmes de la plupart des gens venaient de là.

« Donnez moi d'abord votre nom et peut-être vous donnerais-je le mien. »

Encore une fois, je tâtais le terrain pour tester son intelligence – et ses capacités d'observation. Il ne serait pas dur de deviner mon nom s'il prenait la peine de jeter un coup d'œil au journal que j'avais replié lors de son arrivé. On citait mon nom en tant que détective consultant de la police et ce détail il le connaissait déjà. Je baissais les yeux sur les babioles reposant sur la table basse. Un peu plus de bordel. Je saisis une photo. Celle d'un enfant aux cheveux bouclés, âgé de trois ou quatre ans, à peine. Je la reposais sur la table. La personne que ce voleur avait dérobée devait être un noble, ou quelque chose dans ce goût-là : il y avait dans les affaires la carte d'un club ainsi qu'une magnifique tabatière qui devait coût son pesant d'or. Ce voleur de bas étage avait une dent contre la noblesse, pourtant il semblait lui-même en faire partie. Je pariais sur vicomte ou comte. Aucun indice ne me permettait de déduire ceci mais il fallait un peu d'imagination et d'hypothèse pour pratiquer mon métier. J'étais peut-être rationnel mais pas complètement fermé d'esprit non plus. Je me reculais et m'adossais contre le dossier de mon fauteuil.

« D'ailleurs, pourquoi détestez-vous les nobles ? Je suppose que vous en faites vous-même partit. Je miserais sur vicomte ou sur comte. Et ne me demandez pas pourquoi, je vous prie, ce serait m'insulter. Vous semblez plutôt riche pour vous acheter un costume de cette couture, tout comme vos habits actuels. Vous avez des allures et des manières plutôt aristocrates même si vous faites des spectacles de... « magie », je butais quelque peu sur le mot « magie ». et volez des passants. » C'était un fait. « CQFD. » lâchais-je en guise de conclusion – conclusion de la plupart de mes raisonnements, par ailleurs.

Maintenant, phase observation. Qui était-il ? Je plissais légèrement les yeux pour capter le moindre de ses mouvements aussi subtils soient-ils : haussement de sourcil, frémissement des lèvres, léger mouvement de la tête, direction de ses pupilles – pour savoir s'il mentait, la plupart des gens regardent vers le haut lorsqu'ils mentent –, tics quelconques, mouvements involontaires, ... Pour lui rajouter un peu de parole – et me faire une idée plus vaste du personnage – je rajoutais une question dont la réponse était évidente à mes yeux. Mais je souhaitais quand même la lui poser, afin de voir de quelle manière il allait bien pouvoir y répondre :

« Ah... J'oubliais de vous demander : le vol, est-ce une vocation ? Car vous n'êtes vraiment pas discret, heureusement pour vous que les gens sont stupides et, comme vous dites, peu honnêtes – car je pense aussi qu'un honnête homme n'existe pas, il s'agit seulement d'une formulation. Et pourquoi le faites-vous ? Vous n'êtes très certainement pas pauvre. »

De toute évidence, il ne volait pas par nécessité mais par passion, tout comme je résolvais des énigmes pour le solde de la police. Et malgré tout ce que je disais, je savais pertinemment qu'il était doué. Allait-il se vexer un peu plus ? Ou bien se vanter fièrement de ses aptitudes comme il l'avait fait plus tôt ? Je ne doutais pas être la seule personne à savoir le repérer car il était vif, habile et discret. En contradiction avec mes paroles, certes, mais il n'était pas dans mes habitudes de flatter pour le plaisir de flatter.

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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeVen 4 Oct - 18:41

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Chacun de nous soupçonne qu’il possède pour le moins une des vertus cardinales, et voici la mienne : Je suis un des rares hommes honnêtes que j’aie jamais connus.   ♡

De toute évidence, ma question le prit complètement au dépourvu. Mais c’était logique, avait-on déjà vu un voleur s’introduire par effraction chez un détective pour lui demander d’enquêter avec lui ? Il fallait toujours que je fasse mon intéressant –d’ailleurs mon père vous le confirmera. Cependant, il ne fit pas ce que tout homme censé aurait fait : Me jeter dehors. Je supposais donc qu’il trouvait mon idée envisageable, cela me rassurait. S’il disait oui, je ne doutais pas de ma capacité à pouvoir entrer dans sa vie aisément. Je jetai un rapide coup d’œil au journal qu’il avait replié. Cela me fit sourire, Monsieur était narcissique ? Lire ses propres exploits dans le journal, voilà qui était amusant ! … Quoiqu’il m’arrivait aussi de faire cela, lorsqu’un objet de valeur disparaissait et que l’article faisait la Une… Nous avions quelques points communs lui et moi finalement… Je vis rapidement qu’il s’appelait Jonathan Around. Etrange sentiment que celui qui me parcourait en ce moment mais je ressentais l’irrépressible envie de ne plus le quitter. Mais je me doutais bien être le seul à vouloir cela, c’était pourquoi je devais l’habituer à ma présence, d’abord une enquête, puis je me débrouillerais pour le convaincre de m’héberger. Après tout, la vie de voleur était difficile, je n’avais nul lieu pour dormir la nuit, il m’arrivait même de coucher à la belle étoile dans les parcs ! … Bon oui, j’adorais cela, mais je ne disais pas non à un lit si l’occasion se présentait ! Enfin, nous n’en étions pas encore là mais le scénario se dessinait lentement dans mon esprit. Un sourire sur les lèvres, je le laissais m’observer à sa guise. Tentait-il de deviner des choses sur moi ? Ou mesurait-il les pour et les contre de ma proposition ? Mais pourquoi fallait-il toujours qu’il utilise le terme « balourd » ? Même pour quelqu’un qui supportait plutôt bien les insultes, les moqueries ou tous autres termes désagréables, je devais avouer que ce mot-là m’insupportait. J’étais bien loin d’être un « balourd »… Cela dit, il n’avait pas tout à fait tort, même moi, je me demandais à quoi j’allais bien pouvoir lui servir pendant une enquête mais … Je supposais que je pourrais me rendre utile à un moment ou à un autre… Il aborda tout de suite le sujet de l’enfance. Allons donc ! Je me souvenais bien avoir pris des cours de politesse et tout ce qui allait avec en effet, c’était la douce époque où l’on essayait de m’inculquer des choses que je refusais catégoriquement d’apprendre en me donnant des coups de règle sur les doigts, ou des coups de livre sur le crâne. Et il se demandait pourquoi je n’étais pas poli. Qui retenait des choses avec de telles méthodes d’enseignement ? Cela dit, mon expression ne changea pas le moins du monde. J’étais habitué à ce genre de questions, j’avais toujours su cacher ma profonde tristesse derrière des sourires joyeux, sonnant sans doute un peu faux. Je supposais qu’il cherchait à savoir si j’étais traumatisé, s’il allait pouvoir s’amuser à me torturer sur mon enfance ? J’espérais bien qu’il n’allait pas tenter l’expérience, il serait déçu et moi aussi. Et de toute façon, sans faire de rapprochement avec mon éducation, j’avais toujours trouvé la notion de « politesse » surfaite et stupide. Être agréable avec une femme, je savais le faire mais multiplier les courbettes lorsque l’on se trouvait en présence d’une personne de plus « haut rang social » que soi me paraissait sans intérêt et inutile quand ces messieurs de « haut rang social » ne prenaient pas la peine d’user de politesse avec les membres du peuple.

Il enchaîna. Mais je savais déjà son nom. John. Enfin, s’il me permettait d’user d’un surnom ? Cela ne se faisait pas entre gens de hauts rangs, j’avais dû supporter que l’on m’appelle « Benjamin » jusqu’à mes dix-sept ans. Pire que de la torture. Je me demandais si je devais lui révéler mon identité … Si cela était nécessaire ou s’il pouvait la deviner ? Non, il n’était pas médium, juste détective. Si je ne lui donnais rien, il avait peu de chance de le découvrir. Et puis, mon prénom suffisait amplement. Il observa le contenu du portefeuille avec intérêt. Moi non. Pas une seule pierre précieuse. Et oui, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, quelques nobles se promenaient avec des pierres précieuses sur eux… Mais bon, je faisais plus cela par plaisir que par intérêt. Tant pis pour les pierres. Au moins, j’étais certain d’être toujours un fabuleux voleur. Il continua de me poser des questions. C’était un peu comme postuler pour un entretien, il me posait des questions puis si les réponses convenaient, il m’acceptait comme assistant. Enfin, d’après ce que l’on m’avait raconté. Je n’avais jamais travaillé de ma vie. Moi, j’étais voleur … Et magicien mais j’aimais tellement cela que je le considérais plus comme un passe-temps que comme une activité professionnelle. De plus, je ne gardais jamais l’argent que je gagnais, donc au final… Je faisais cela juste pour m’amuser ! Pourquoi je détestais les nobles ? En voilà une drôle de question. Les choix de réponse étaient multiples : Leur hypocrisie ? Leur arrogance ? Leur cupidité ? Leur stupidité ? … Leur futilité ? N’était-ce pas là un luxe aristocrate que de se plaindre de la noblesse américaine et de leurs fêtes de débauchés quand des gens mourraient de faim dans les rues ? … Il avait le chic pour mettre les pieds dans le plat, ce John. Me rappeler que je venais moi-même de ce milieu m’ennuyait. Dans mon esprit, j’étais un gitan, pas un Comte. Mon père ne voyait pas les choses de cette manière, j’étais son héritier, à la place de mon grand frère. Quel choix audacieux puisque je n’étais pas son fils légitime, eh oui, mon père aimait faire son excentrique de temps à autres ! Non, je le soupçonnais surtout de faire cela pour m’ennuyer. Puisque je ne voulais pas être Comte, il me forçait à le rester. Quelle joie. Je l’écoutais toujours en souriant. « Des manières plutôt aristocrates », comme quoi, malgré mes efforts, je n’avais pas réussi à effacer tout ce qui faisait de moi un aristo. Mais c’était ce que j’étais ? Un gitan et un noble. Le mélange des deux faisait sans doute mon charme ! Il hésita sur le mot magie. Il était toujours triste pour moi de voir un homme qui ne croyait pas en la magie. J’étais peut-être un horrible voleur, ce que j’aimais énormément, c’était voir les yeux ébahis des spectateurs lorsque je réussissais parfaitement mes tours. Ils retombaient tous en enfance. Je parvenais à leur faire croire en des choses merveilleuses. A force de persuasion, John n’échapperait pas à la règle. Ne pas croire en la magie était stupide ! En vérité, j’étais un aristocrate avec une âme, chose très rare parmi les gens de mon espèce. J’étais, enfin j’espérais vraiment être, quelqu’un de bien. Je haïssais les nobles pour leur lâcheté, leur faiblesse, leur inaction. Je voulais un monde de paix, où tout le monde vivrait à égalité. Mais à mon échelle, en tant que bâtard en plus, je n’avais jamais eu beaucoup d’importance. Alors je me contentais d’aider les gens dans le besoin, comme Rose prenait soin des orphelins dans le camp de gitans où elle m’enseigna son art. Je faisais ce que je pouvais, et je croyais que je pouvais changer le monde.

Eh bien, après tout cela, il n’avait toujours pas fini de me poser ses questions. Etonnant qu’il ne m’ait pas demandé mon âge, mon poids et ma taille. Quoiqu’il avait sans doute déduis tout cela d’un simple coup d’œil. La réponse à sa question paraissait évidente. Mais contrairement à ce que l’on pouvait croire, j’étais devenu un voleur, je n’étais pas né avec toutes ces merveilleuses qualités. On me les avait apprises. Cela étant dit, passé la première année d’entrainement intensif, je m’étais révélé plutôt doué et rapidement, je faisais cela par passion un peu étrange et marginale. Par envie de faire quelque chose de différent. Il en rajouta une couche sur ma discrétion. Bien entendu, je n’avais aucun doute sur mes capacités, je ne voyais pas trop pourquoi il ne cessait de me dénigrer. Je savais que j’étais le meilleur, sinon, il y a bien longtemps que je serais sous les barreaux. Mais je supposais que j’allais devoir m’habituer à sa façon de toujours dire des choses désagréables. Il semblait être un homme qui avait très peu de relations avec les autres, il ne savait sans doute pas faire des compliments. Bien sûr, cela ne me laissait pas indifférent, je disais toujours ce que je pensais, ou presque, ainsi, la plupart des éloges que je lui avais faits étaient sincères. Les gens avaient plutôt tendance à dire le contraire de ce qu’ils pensaient, pour faire plaisir par devant, c’était le principe même de l’hypocrisie. Mais John, lui, n’usait pas de politesses ou de mots gentils, devais-je donc supposer qu’il me trouvait réellement balourd et peu discret ? Si c’était le cas, il y avait de multiples choses que j’allais devoir corriger dans ma façon de voler… Et mon égo allait encore en prendre un coup… Il était évident que les honnêtes gens n’existaient pas … Enfin, je me considérais moi-même comme quelqu’un d’honnête mais à ma connaissance, j’étais bien le seul. Et finalement, pourquoi le faisais-je ? Drôle de question. Si cela ne me plaisait pas ou m’ennuyait, je ne l’aurais pas fait, voilà tout. Donc je le faisais par plaisir parce que depuis le début de ma vie, je faisais absolument tout par plaisir. Oh mais peut-être voulait-il dire par là que je pouvais voler par besoin ? Non, il devait bien se rendre compte que je n’avais pas du tout l’air pauvre. En l’occurrence, je ne l’étais nullement. Mon très cher comte de père avait une fortune plutôt élevé, du moins dix ans auparavant. Et j’étais moi-même plus riche que Crésus. L’argent n’avait jamais été ma priorité. D’ailleurs je le distribuais la plupart du temps. Dans des élans de pure générosité. Je regardais John. Bien, il ne me restait plus qu’à répondre à toutes ses questions maintenant. Il ne fallait pas se tromper dans les réponses … Je ne voulais pas que John me repousse et je savais qu’au moindre faux pas, il n’hésiterait pas. Déjà, il me donnait ma chance, je n’en espérais pas tant.  Je lui souris. Je jetais des rapides coups d’œil dans l’appartement. Il avait de nombreux livres scientifiques. Sans doute des trucs incompréhensibles pour quelqu’un qui avait mon niveau en sciences. C’était vraiment drôle parce que j’imaginais Sherlock Holmes vivre un peu comme lui. Je soupçonnais même John de se droguer, comme le célèbre détective. Il existait en vrai. Mes yeux brillaient d’une véritable admiration.

« Oh bien sûr que l’on m’a appris les principes de politesses. Mais il a bien fallu renoncer à ma bonne éducation lorsque j’ai choisi le métier de voleur. Entrer par effraction chez les gens est la base de mon métier, il est vrai que je prends rarement la peine de frapper et de me présenter. Cependant, je dois vous avouer que je détestais ces cours de bienséances et que je suis très mal élevé. Je vous préviens tout de suite. »

Je plongeai mes yeux dans les siens. Je ne savais toujours pas si je devais lui avouer mon nom ou pas. Bien sûr, il aurait deviné si je mentais. Je me levai d’un bond gracieux en faisant face à John.

« Eh bien, John. Nous ne nous connaissions pas mais je l’avais prévenu, je n’étais pas poli, et je préférais John plutôt que Jonathan. Vous n’avez pas besoin de me révéler votre nom. Et l’on pourrait presque croire que vous êtes français, votre accent est très léger. Et très adorable mais je ne pouvais pas dire ça. Je m’appelle Ben ! Je fis une révérence, un peu excentrique, ridiculement basse. Je faisais cela pour m’amuser plus que par politesse. Je ne pense pas que vous ayez besoin de mon nom pour le moment. Je vous le révélerai le moment venu. »

Je me redressai et me laissai tomber dans le fauteuil. Je passai mes jambes sur l’un des deux accoudoirs. Les nobles maintenant.

« Navré de vous décevoir sur ce point mais le Comte en titre est actuellement mon très cher père. La noblesse, ce n’est tout simplement pas mon truc, futilité, lâcheté, hypocrisie, cupidité… Je suis bien trop honnête pour faire partie de ce monde. Être moi-même un aristocrate n’a jamais rien changé, je vis comme un saltimbanque depuis toujours ou presque. Je suis un sauveur de l’humanité, je vole les riches pour donner aux pauvres. Ils ne remarquent même pas lorsque je prends quelques objets de valeur chez eux tant ils en ont et ne savent plus quoi en faire. Mais vous aussi vous avez connu ce monde, je me trompe ? »

Et pour finir …

« Le vol, c’est une vocation. Même si ce n’est pas un talent inné, comme votre intelligence. Me répéter que je ne suis pas discret ne changera nullement ma façon de voler, John, parce que je sais que je suis le meilleur. Je le fais parce que c’est la seule chose que je sais faire à la perfection … Ou presque. Parce que je ressens énormément de plaisir en jouant les cambrioleurs, comme vous en ressentez en résolvant vos énigmes. Mais non, je ne suis pas pauvre, bien au contraire. »

Je lui fis un sourire sincère. Je voulais vraiment qu’il accepte de me garder auprès de lui. Même si nous semblions très différents, voire même complémentaires. Je voulais jouer les assistants de détective. Cela me changerait de mon quotidien, même si je l’aimais beaucoup, j’avais envie d’autre chose. D’autre chose avec lui.

« J’ai répondu à toutes vos questions avec sincérité. Ma présence sur votre prochaine enquête vous parait-elle toujours inenvisageable ? Je vous promets que je sais bien me tenir, je ne dirai rien même si vous voulez. Quel gros sacrifice de ma part. J’étais vraiment prêt à tout. »




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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeSam 5 Oct - 0:27

« Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »
ben et john.
Cet homme... M'énervait. Oui. C'était le mot. Il m'énervait au plus haut point. De par sa manière d'être. Mais, d'un autre côté, je n'arrivais pas à empêcher une certaine fascination, un intérêt trop important à mon goût. Qu'importait. Je savais gérer les émotions et les sentiments. Autant enfouir ceux-là au plus profond de moi et rester d'une impassibilité la plus totale. Je le regardais donc d'un œil vide de tout ressenti alors qu'il commençait à parler avec un sourire plus qu'agaçant. Pourquoi se sentait-il ainsi obligé de sourire ? Un réflexe, un tic, ou bien une simple manie pour insupporter son entourage ? Oh et puis zut ! Je n'étais pas psychologue, après tout ! Qu'importait pourquoi ce sourire, qu'importait pourquoi sa posture, je n'avais finalement pas envie de m'intéresser à lui, voilà. Il m'avait vexé. Pourquoi ? Mais je l'ignorais totalement !! Et c'était sûrement le pire, ne pas savoir pourquoi. J'avais toujours su enfermer mes sentiments à triple tour au fond d'une porte secrète de mon cœur et voilà que je commençais à être agacé, énervé, vexé, intéressé, fasciné et renfrogné tout à la fois ! Une ou deux émotions, je voulais bien le gérer, mais tout un flot... Difficile. Et je ne connaissais qu'un méthode efficace pour les chasser : être désagréable. Et cela aurait sans doute pour effet d'éloigner cette personne qui s'approchait un peu trop de cette porte secrète à mon goût. Qui me laissait dans le déni avec ce Pourquoi en tête et sans réponse en retour. De quoi devenir chèvre ! Il ne fallait pas que je perdre le contrôle de moi-même. Surtout pas... Je pris une grande inspiration silencieuse et expirais doucement. Ses déductions étaient toutes justes. Damne ! Il était un tant soit peu intelligent... Dommage pour moi. Parce qu'une partie de mon être voulait qu'il me suive sur mes prochaines enquêtes, mais l'autre le refusait catégoriquement. Question de fierté, sans doute. J'avais sans doute peur qu'une intelligence supérieure à la mienne me fasse de l'ombre. Je me crispais légèrement sur mon fauteuil. J'avais des capacités extraordinaires et je devais bien avouer que mon égo était surdimensionné par mes propres soins. Alors pourquoi cette peur naissance au creux de mon estomac ? Irrationnel. Comme tous les sentiments humains. Qui plus est, voilà que j'étais contradictoire ! Alors que, quelques minutes plus tôt, je voulais de lui sur mes enquêtes, voilà que je me montrais extrêmement réticent.

Il refusa catégoriquement de me dire son nom. Et il voulait que nous collaborions. Mais bien sûr. Je fronçais légèrement les sourcils, mais ne fis aucun commentaire, tentant de faire taire toutes ces stupides émotions qui remontaient à la surface. J'attrapais l'article de journal et le jetais sur la pile chronologique. John... Je ne m'appelais pas John, mais Jonathan. Nous n'étions pas amis, que je sache, je ne l'appréciais même pas. Et il employait tant de familiarités... Je me remémorais ses précédentes paroles. Cet homme avait, tout comme moi, un ego plutôt large. Il se voyait comme le sauver de l'humanité. Une sorte de Robin des bois qui volait aux riches pour nourrir les pauvres. Je retins un petit rire sarcastique. Tant de bonté, quel écœurement. Sa dernière déduction m'avait d'ailleurs énervé un peu plus. Comment pouvait-il savoir que j'avais moi-même connu « ce monde » ? RIEN ne le laissait supposer à part, sans doute, quelques-unes de mes manières. Mais personne ne faisait attention à ce genre de détail. A part moi. Et lui, visiblement. J'étais vexé au plus profond de moi. Je croisais les mains sur la poitrine, l'air irrémédiablement neutre. Finalement, une question de sa part. J'étais étonné qu'il ne me demande pas des informations sur moi. Oh ! Mais peut-être que Monsieur le devinerait tout seul. Je serrais légèrement les dents, contractant les muscles de ma mâchoire avant que l'ombre d'un sourire n'apparaisse fugacement sur mon visage.

Contradictoire comme je l'étais, et aussi extrêmement lunatique, je décidais qu'avoir un assistant ne serait peut-être pas mal, tout compte fait. Mon cœur cessa de tambouriner au fond de ma poitrine. La colère et l'agacement s'apaisaient doucement. Bien. Je n'avais pas besoin de m'encombrer de ceci dans la vie de tous les jours. Qui plus est, je lui avais posé toutes ces questions pour qu'il me trouve un tant soit peu d'intelligence, et il l'avait prouvé. Alors de quoi devrais-je me plaindre ? Pensais-je qu'il échouerait ? Non, à la vérité. J'étais sûr qu'il réussirait son coup. Alors que j'allais prendre la parole, des pas retentirent dans le couloir. Je connaissais ce bruit de pas, c'était Alexis. Je fis comme de rien n'était, fixant ce inconnu qui ne voulait pas me dire son nom droit dans les yeux. Si seulement il avait porté sur lui quelques initiales.... J'aurais pu tenter de le deviner. Mais non, même pas. Alors que, moi, je lui donnais toutes les cartes. Cela m'apprendrait à être « gentil » et à trouver de l'intérêt dans un stupide voleur au sourire pathétique. Trois coups furent frappés timidement à la porte. Mes lèvres frémirent, mais je ne souris pas.

« Entrez, Alexis, c'est ouvert, vous le savez fort bien. »

La porte fut poussée et claqua derrière le nouvel arrivant qui s'avança dans notre direction. Alexis était encore relativement jeune, plus que ne l'était le voleur de portefeuilles assit en face de moi sur le fauteuil. Enfin assit... Si l'on puis dire. Le terme « avachi » était plus approprié. Je jetais un rapide coup d'œil au policier qui tenait son chapeau entre ses mains, le dos droit. Ses cheveux blonds étaient attachés en queue de cheval dans son dos, et l'uniforme taillait finement sa silhouette androgyne. Il salua poliment le voleur de portefeuilles avant de me tendre un petit cachet. Ah-ah ! De quoi me ragaillardir ! Je me redressais vivement et attrapais la lettre que j'ouvris. Un sourire illumina mon visage et je semblais soudain m'animer. Seules mes énigmes pouvaient me mettre de bonne humeur. Encore plus lorsqu'il s'agissait d'un meurtre ! Meurtre qui ne devait pas être ébruité, car la famille était noble ! Passionnant, ce que je préférais ! Je rangeais précieusement la lettre dans la poche de mon pantalon alors que je me levais.

« Prenez les devants, Alexis, ... Nous vous suivons ! Ah oui. Je vous présente Baptiste Almaviva, mon assistant arrivé d'Italie aujourd'hui même. »

Nom et nationalité pris au hasard, cela allait de soi. Mais puisque Monsieur ne voulait pas me dire comment il s'appelait, j'étais bien obligé de lui créer une identité ! Almaviva m'était venu automatiquement aux lèvres, comme si cela lui allait bien, et comme ce nom était italien, sa nationalité en avait découlé. Je n'éprouvais aucune gêne particulière à proférer des calomnies, cela était souvent nécessaire, et même utile dans certaines situations. Passons ! Je jetais un coup d'œil à « Baptiste » qui haussa légèrement les sourcils. Ah-ah ! Peut-être avais-je quelques points de juste dans cette invention de prénom ? Ou bien, peut-être n'était-il que surpris que j'accepte sa collaboration. Un demi-sourire naquit sur mes lèvres alors que je revêtais ma veste et mon chapeau avant de sortir de l'appartement, sans me soucier de savoir si Baptise me suivait ou pas. Cela dit, j'exécrais de laisser quelqu'un chez moi alors que je ne m'y trouvais pas moi-même, je m'assurais qu'il soit bien sorti avant de fermer la porte à double tour et de descendre dans les rues de Paris où Alexis nous attendait dans une diligence. Il nous informa de la présence de Charles Delmar, le commissaire de police, sur les lieux du crime et je hochais vaguement la tête sans me préoccuper de ce détail. Je regardais par la fenêtre afin de voir le paysage défiler. Nous nous rendions en périphérie de la ville. Là où la plupart des manoirs se situaient. Une fois arrivés, je descendis le premier et m'avançais d'un pas rapide. Charles Delmar m'attendait sur le pas de la porte, accompagné de la famille. Ah la famille... Mon métier de détective m'obligeait à parler aux gens, normalement, mais je n'en avais pas la moindre en vie, en général. Je glissais un coup d'œil à Baptiste. J'avais trouvé à quoi pourrait me servir un assistant ! Je serais la main de Charles et le présentais au voleur de portefeuilles.

« M. Delmar, Baptiste Almaviva, mon nouvel assistant. Baptiste, M. Delmar, le commissaire de police. Bien ! Maintenant que vous vous connaissez, allons enquêter sur cette affaire qui ne doit pas être ébruitée. Donc pas de police. » je lançais un sourire narquois à Charles qui fronça les sourcils avant de faire signe à Baptiste de me suivre.

Je saluais la famille et serrais la main de Comte avant de baiser la main de la comtesse. Je tendis la lettre à Baptiste. Elle indiquait quelques détails du meurtre. Leur fils aîné avait été retrouvé mort, le crâne fracassé dans le salon du haut.

« Bonjour Monsieur, Jonathan Around, détective consultant dans la police. L'affaire ne sera pas ébruitée, n'ayez crainte. Mon assistant va vous poser quelques questions. » je souris poliment et jetais un regard amusé à Baptiste avant d'entrer dans le manoir.

Je ne filais pas immédiatement à l'étage et pris le temps d'observer le hall d'entrée ainsi que les domestiques qui se tenaient alignés devant un policier qui prenait leurs témoignages. Il faudrait que Baptiste les interroge, eux aussi. Cela coulait de source, il le ferait sans doute sans que j'ai besoin de le lui demander. N'est-ce pas... ? Je montais lentement à l'étage, prenant soin d'étudier chaque millimètre des marches et des murs. Arrivé devant la porte du salon, je mis des gants en cuir et poussais la porte qui ne grinça même pas sur ses gonds. Je restais sur le seuil, les mains derrière le dos, observant la scène qui se dressait devant moi. Le cadavre n'avait pas encore été déplacé. Tant mieux ! Merveilleux, même ! Mes yeux brillèrent. Une scène de crime parfaite dont les indices n'avaient pas encore été souillés. Je décidais de rester là en attendant Baptiste. Je devais bien lui montrer comment trouver des preuves sur une scène de crime, n'est-ce pas ? Un sourire apparut sur mon visage. Finalement, le changement, ce n'était pas si mal. Je fis un peu dans la pièce et commençais mes observations, attendant que mon nouvel assistant revienne.

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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeSam 26 Oct - 22:33

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Le renom d'habileté vient souvent de maladresses dont on a su tirer parti.    ♡

Pendant un instant je crus réellement qu’il allait me mettre à la porte. Il semblait assez énervé. Mes réponses l’avaient-elles mis en colère ? C’était sans doute cela bien qu’il m’arrivait rarement d’énerver les gens de manière involontaire comme cette fois-ci, de plus j’avais été sincère… Fort heureusement, il n’en fit rien. Je voulais qu’il soit mon ami, pas mon ennemi. Je souris, techniquement mon sourire ne m’abandonnait jamais. Quelqu’un vint troubler le silence. John lui dit d’entrer. Il s’appelait Alexis, il était plus jeune que moi, je lui rendis son salut. En d’autres circonstances, j’aurais été bavard et beaucoup plus joyeux de rencontrer quelqu’un de nouveau, de mon âge et qui avait l’air gentil et amusant, cependant, je voulais que John m’apprécie, aussi, je préférais me taire. Il m’arrivait parfois d’être poli et sage. Même si c’était rare, que je ne pouvais pas arrêter de parler plus de cinq minutes et que ma capacité de concentration ne fonctionnait que lorsque je volais quelqu’un ou quelque chose. Tout l’inverse de mon nouvel ami, enfin je supposais que John n’était pas du tout comme cela. Il avait ce côté froid et désagréable que possédait mon père, mais il était plus intelligent, plus attirant, et je savais qu’au fond il était beaucoup plus gentil, pour preuve, j’étais toujours dans son appartement alors qu’il aurait pu me jeter dehors depuis un moment ! Quelle drôle de comparaison cela dit. Mais il y avait au moins une chose que je savais, c’était que John était intéressant et je voulais être avec lui … Vivre avec lui, enfin, ne brusquons pas les choses. Je regardai brièvement Alexis, je n’avais pas remarqué son uniforme de policier –chose pouvant paraître étrange mais très simple à comprendre, mes yeux remarquaient immanquablement ce qui brillait, ce qui coûtait une fortune ou ce qui sortait du commun, l’uniforme n’étant pas dans ces catégories, je n’y avais prêté aucune attention. Je pensais que John n’avait pas beaucoup d’amis alors qui ce jeune homme pouvait-il bien être pour lui ?

Alexis lui tendit une lettre, John la prit. Cela m’énervait légèrement de ne pas savoir ce qu’ils trafiquaient tous les deux ! Soudain, l’expression de John changea radicalement. Il souriait. Ma première réflexion fut qu’il avait un sourire éblouissant, d’autant plus qu’il était rare. Mais je chassais rapidement cette pensée, c’était bien la première fois que je songeais à ce genre de choses en ce qui concernait un être humain et encore moins un homme. Il semblait ravi. Je supposais qu’il s’agissait d’une bonne nouvelle, peut-être une enquête, sans doute une enquête. Cela se voyait qu’il n’y avait qu’une seule et unique passion dans la vie de John, tout comme il n’y en avait qu’une dans la mienne. Nous nous ressemblions. Je me levai aussi, prêt à le suivre, même si je n’étais pas certain de pouvoir le faire. L’entendre dire « nous » à Alexis me remplit de joie. Je ne savais pas pourquoi j’avais tellement envie de le suivre sur une enquête, alors que, de toute évidence j’étais plutôt du côté criminel. Mais j’étais certain que c’était passionnant de mettre des meurtriers en prison ! Il me présenta sous un nom et une nationalité italienne. Je ne pensais pas que c’était une bonne idée, si quelqu’un me demandait de parler italienne, qu’allais-je bien pouvoir répondre ? Mais bon, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi de ne pas avoir donné mon vrai nom… Et peut-être valait-il mieux que des policiers ne soient pas au courant de mon existence. Je n’étais pas en très bons termes avec eux. Rien que dans la matinée, j’en avais assommé deux. Certains devaient même me connaître pour… mais passons, ce n’était plus d’actualité. Et puis c’était amusant d’avoir une fausse identité. Avec sans doute un peu de retard, je compris que les initiales de Ben Anderson et Baptiste Almaviva étaient les mêmes … Drôle de coïncidence … Je n’y fis pas attention. Il m’acceptait comme assistant, j’étais absolument ravi. Emerveillé. J’avais hâte de commencer ! Je suivis John et Alexis sans rien dire. Je n’étais pas vêtu comme l’assistant d’un détective avec ma veste rouge de spectacle, mais même si j’avais su que j’allais participer à des enquêtes, je ne me serais pas habillé différemment, c’était dans ma nature de toujours porter des habits colorés, brillants, un peu décalés mais toujours beaux et agréables à porter.

Nous montâmes dans une diligence. Le silence de John était pesant –de mon point de vue, je n’ai jamais aimé le silence- et je n’osais pas le briser, je pouvais dire tellement de bêtises en peu de temps que je n’avais peur que d’une chose : Qu’il ne m’accepte plus à ses côtés. Heureusement Alexis parlait. Le commissaire de police, je ne le connaissais que de nom. John sortit le premier. Il était pressé. Comme quoi, une enquête le rendait énergique et joyeux. J’adorais cela ! Il était tellement agréable de voir quelqu’un d’aussi bonne humeur ! Je descendis à mon tour et le suivis. Je souris à l’homme qui lui serrait la main. C’était donc lui le commissaire ? Je lui serrai la main à mon tour. Quelle ironie, n’est-ce pas ? J’étais sans doute le plus grand voleur de Paris, au moins le plus prolifique et je faisais connaissance avec mon ennemi naturel en disant un joyeux « Enchanté ». John semblait prendre un malin plaisir à lui dire que la police n’avait rien à faire ici. Je le suivis encore une fois. Je ne me souvenais pas avoir déjà vu un cadavre, sans en avoir particulièrement envie, j’étais assez excité. J’imitai John quant aux marques de politesse envers les parents de la victime. Cela faisait longtemps que je ne côtoyais plus ce monde-là et même si j’étais un gentleman, baiser la main des jeunes femmes étaient une chose que je faisais rarement, si la femme était jolie et me paraissait le mériter. John me donna la lettre d’Alexis, enfin. Je la lus. Leur fils était mort assassiné. Ces pauvres gens devaient être affreusement tristes… Je ne savais pas trop comment je devais réagir…. Je faillis retenir John. Comment pouvait-il me laisser tout seul avec ces gens ?! Je n’avais aucune idée des questions que je devais poser, je lisais les livres d’Arthur Conan Doyle mais ce n’était pas pour cette raison que j’étais un détective ! N’avait-il pas peur que je dise quelque chose de déplacé ou que je fasse n’importe quoi ?! Mais quel employeur laisserait son assistant effectuer une tâche qu’il n’a jamais faite auparavant ? Si je faisais une bêtise, ce serait entièrement de sa faute ! Il ne m’avait rien expliqué, je pensais que j’allais juste devoir regarder et applaudir à ses déductions… De plus, je n’avais vraiment aucune envie de supporter des gens qui pleurent sur la mort affreuse de leur fils. J’étais philanthrope mais je n’avais jamais su consoler les autres, en général je faisais des cadeaux, voire un câlin, mais je connaissais les personnes concernées … Je souris au couple, la femme avait les larmes aux yeux … Cela commençait bien. Bon, je me décidais à poser des questions au hasard, comme celles que je pouvais trouver dans les aventures de Sherlock Holmes.

« Je m’appelle Baptiste Almaviva, je vous présente toutes mes condoléances. Il me semblait qu’on devait dire cela. Etant donné que je voulais terminer cela au plus vite, je ne demandais pas aux parents de s’asseoir. Je n’avais aucune envie de leur poser cinquante questions. Votre fils avait-il des ennemis ? Ou même vous ? Des gens qui auraient pu vouloir lui faire ou vous faire du mal ?
-Pas à notre connaissance, Raphaël était un homme plein de vie, il avait beaucoup d’amis, il cherchait une épouse … C’était le comte qui répondait, la comtesse n’en avait sans doute pas la force morale…
-Vous en êtes certain ? Il n’avait pas de problèmes d’alcool ? Ou des dettes de jeux ?
-Qu’est-ce que vous insinuez ?!
-Rien du tout. Mais pourquoi les gens se vexaient-ils aussi facilement ? Je posais juste des questions ! Quand l’avez-vous découvert ?
-C’est l’une des femmes de chambre qui l’a découvert ce matin en  venant allumer le feu dans la cheminée, il devait être un peu plus de sept heures. »

Je posai encore quelques questions, par simple forme. En vérité, je savais qu’ils n’avaient rien à voir là-dedans, une intuition. Je me doutais que John n’allait peut-être pas aimer cela, après tout, je n’avais jamais enquêté donc mon intuition n’était peut-être pas la meilleure mais j’obéissais toujours à mon instinct. Aussi, j’arrêtais de les importuner, ils étaient déjà assez malheureux, bien que le Comte cache cela derrière un masque de froideur et de colère. Je me demandais comment mon père aurait réagi si j’avais été tué. S’il aurait pleuré… Peut-être bien. Je savais qu’il m’aimait et qu’il me protégeait. Grâce à lui, je n’étais pas un fugitif dans les rues de Paris. Je n’étais pas un voleur qui s’était échappé de prison, je pouvais toujours être Ben Anderson sans craindre la police. Il faisait ce qu’il pouvait et je lui en étais reconnaissant. Je savais qu’il aurait versé une larme, dans son bureau en apprenant ma mort… Passons, pourquoi avais-je besoin de me poser ce genre de questions ? Pour me rassurer sur le fait que mon père m’aimait forcément parce que j’étais son fils ? Je passai devant les domestiques, ils étaient nombreux, comme dans mon ancienne demeure et je n’avais pas envie de tous les interroger, par conséquent, j’en choisis deux au hasard et la jeune femme qui avait découvert le corps. Tous furent d’un ennui mortel. Ce n’était pas amusant d’interroger les gens. Je voulais une aventure, du danger, des dragons ! Oui bon, je lisais beaucoup trop de livres. Je demandais si les domestiques aimaient bien le jeune homme. Les trois jetèrent un regard au Comte avant de répondre de manière positive. Je savais exactement ce que cela voulait dire. Moi aussi j’avais eu un père tyrannique avec tout le monde, ils vérifiaient auprès de leur maître ce qu’ils devaient me dire. Ah si seulement les gens étaient obligés de dire la vérité, nous n’en serions pas là ! J’en déduisis donc que le mort n’était pas très apprécié. Je montai rapidement à l’étage pour rejoindre John. J’avais hâte de faire des choses amusantes. J’entrai dans la pièce. Le cadavre était encore par terre. Cela faisait une éternité que je n’avais pas vu du sang. Je m’approchai mais John me fit signe  de reculer. Je supposais que j’allais souiller la scène de crime ou quelque chose comme ça ? Il était vrai que je ne faisais pas très attention et que puisque mon niveau de concentration était très limité, il m’arrivait d’être maladroit. Chose étrange pour un voleur mais amusante en somme. Enfin là, on ne rigolait plus ! Un peu de sérieux que diable ! Je souris à John.

« Je ne vous remercie pas de m’avoir laissé interroger ces gens tout seul ! Je ne sais même pas ce qu’il faut demander ! Passons … Je ne pense pas que les parents aient fait quelque chose de mal. J’ai découvert que d’après eux, leur fils n’avait pas d’ennemis mais que les domestiques ne semblaient pas l’apprécier. Je n’ai cependant pas interrogé tous les domestiques donc je généralise, peut-être que certains l’aimaient bien. »

Je regardai la pièce et, en faisant attention de ne pas m’approcher du cadavre, je posai les yeux sur les étagères. Nous étions chez des aristocrates et mon intérêt pour les objets brillants était stimulé de tous les côtés. Je touchai un bracelet avant de voir qu’il s’agissait de faux diamants, je le lançai avec nonchalance sur l’étagère où il se trouvait. J’observai une peinture sur le mur absolument ravissante, un Degas…. J’aimais cet artiste, j’avais eu l’occasion de le rencontrer dans un café, il m’avait expliqué qu’il perdait la vue. Quelle tristesse, tant de talent et des problèmes aussi futiles qui l’empêchaient de l’exprimer ! Je continuais mon petit tour comme s’il ne s’agissait pas d’une pièce où avait eu lieu un crime. Quand je voyais de l’art, je ne pensais plus à ce qu’il y avait autour. Je pris une magnifique statuette en bronze, représentant un lanceur de disque, d’apparence commune, elle valait une petite fortune au marché noir en vérité. Elle était incroyablement bien détaillée et signée par un grand maître, Il n’y en avait que peu dans le monde. Je la reposai et constatai que mes mains étaient recouvertes de sang.

« Diantre ! Pourquoi est-ce qu’il y a du sang sur cette statuette ? Elle ne vaut plus rien maintenant ! »

Je faisais comme si tout allait bien mais j’étais troublé, j’avais le sang en horreur, il me rappelait trop de souvenirs. Les blessures dans mon dos se mirent à brûler comme auparavant. Je n’avais pas vraiment mal, c’était psychologique, je me rappelais toute la douleur que j’avais subi pendant des années et j’eus l’impression de la revivre pendant quelques secondes. Je chassai ces pensées et essuyai mes mains sur mon mouchoir. Quelle sensation désagréable… Je regardai John. Il valait mieux que je cesse de toucher à tout. Je m’appuyai contre le mur en attendant qu’il me dise ce que je devais faire quand j’entendis un « Clic ». J’aurais reconnu ce bruit entre mille. C’était le mécanisme d’ouverture d’une porte cachée. J’étais inégalable lorsqu’il s’agissait de trouver des passages secrets mais cette fois je n’avais pas fait exprès, je me redressai et regardai le mur qui s’ouvrit. J’avais dû appuyer sur le chandelier sans m’en rendre compte… Je tournai la tête vers John et lui sourit. Voilà qui devenait plus amusant qu’un macchabé !

« Cela va être amusant ! J’espère que vous n’avez pas peur du noir ! »

Bien sûr, j’attendais que John soit prêt à entrer, il avait peut-être encore des indices à trouver et même si j’avais une folle envie de pénétrer dans le passage, je voulais le voir découvrir des indices !





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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeLun 11 Nov - 14:22

« Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »
ben et john.
Les bras croisés, j'observai en silence le cadavre. Le pauvre homme avait pris un méchant coup à la tête... C'était d'ailleurs ce qui l'avait tué. Quelqu'un d'expérimenté ou un simple accident ? Non. Un travail d'amateur. Fait sur le coup de la colère, sans nul doute. L'assassin avait dû attraper un objet lourd dans cette pièce et l'abattre sur le crâne du défunt. Quel objet ? Alors que je m'apprêtais à commencer mes recherches sur la question, des bruits de pas se firent entendre dans l'escalier. Baptiste arriva dans la pièce. Je ne lui jetais pas un seul coup d'œil, lui tournant le dos, mais lui fis un signe silencieux de la main pour qu'il s'arrête et ne s'aventure pas plus loin dans la pièce. Il risquait de souiller la scène de crime et je n'y tenais pas plus que cela... A mon grand bonheur, il m'obéit et s'arrêta. Il comprenait sans doute l'ampleur... Un infime petit détail pouvait faire toute la différence dans des lieux comme celui-ci. Après quelques secondes, je me tournais vers mon nouvel assistant. Je l'avais un peu trop vite adopté à mon goût. Alors disons... « Nouveau futur ex-assistant ». Je ne comptais pas m'attacher à lui et il ne resterait pas dans mes pattes durant cent sept ans. De toute façon, j'étais un homme tellement exécrable et insupportable, à long terme, que bien peu de gens pouvaient se vanter d'être resté à mes côtés... En fait aucun ne pouvait le faire puisque je n'avais pas d'ami. Cela ne m'attristait guère : je n'en voulais pas. Baptiste me souriait. Il semblait toujours le faire. Mais c'était un faux sourire, cela se voyait... Pour ceux qui savaient où regarder. En l'occurrence : dans ses yeux. La lueur qui aurait dû y briller (lumière suscitée par le sourire), ne s'y trouvait point. Elle était éteinte.

Il prit aussitôt la parole, une habitude un peu fatigante pour ceux qui étaient en sa compagnie. Ne savait-il pas ce que signifiait le mot « silence » ? Je poussais un soupir inaudible et l'écoutais se plaindre. S'il travaillait avec moi encore un petit moment – je ne savais que penser de lui et encore moins de ses compétences – il devait se résigner à souvent devoir interroger les familles. Mais je devais avouer que le lâcher dans la nature n'avait pas été une brillante idée. Toutefois, j'étais sûr qu'il n'avait pas fait de gaffe et, pendant qu'il réconfortait une veuve en pleur, j'avais eu plus de temps pour examiner la scène. Et le temps était une chose précieuse. Il généralisait... Grossière erreur ! Ne jamais, oh ! Grand jamais, généraliser ! Je passais une main sur mon visage, singulièrement agacé, mais, à la fois, profondément amusé. Baptiste était peut-être la source de lumière dont j'avais besoin dans ma vie obscure ? Non. On a besoin de personne pour vivre sa vie. Il se mit à faire le tour de la pièce. Je faillis le rappeler à l'ordre, mais le laissais tranquille. J'avais déjà observé ce coin, mais j'avais peur qu'il ne marche sur quelque chose, ou qu'il touche quelque chose d'important. Je restais sur place, les mains derrière le dos, sans mot dire, les yeux rivés sur lui, observant le moindre de ses gestes. Sans parole, j'en apprenais beaucoup plus sur une personne qu'en lui posant d'inutiles questions. Son côté voleur ressortait à sa façon de lorgner les bijoux. Son intérêt pour le Degas me prouvait que c'était sûrement un amateur d'art. Il se montrait curieux, touche-à-tout, et semblait oublier qu'un cadavre reposait sur le sol, quelques pas derrière lui.

Alors que j'allais me remettre au travail, sans me laisser distraire, Baptiste reprit la parole. Je levais les yeux au ciel et me tournais d'un bloc vers lui, prêt à le rabrouer. Il s'exclamait simplement parce qu'il y avait du sang sur une statuette.... Du sang sur une statuette ?! Faisait-il exprès d'être aussi stupide ? En trois enjambées, je fus à ses côtés et observais ladite statuette en question, observant en même temps que mon compagnon était devenu aussi pâle que le cadavre reposant sur le plancher. Je saisis délicatement l'objet, prenant soin de l'envelopper dans un mouchoir pour ne point l'abîmer. Alors que je la tournais entre mes mains, essayant de déterminer sous quel angle le criminel s'y était pris pour frapper sa victime et la tuer, un « clic » se fit entendre. Qu'avait encore fait Baptiste, bon Dieu ?! Excédé, je me tournais vers lui, mais mon exaspération fit place à de la stupeur et ma poigne se resserra autour de la statuette. Sans le faire exprès, cet énergumène venait de trouver l'entrée d'un passage secret dans le mur de la bibliothèque... Classique. J'aurais dû m'en rendre compte par moi-même avant... Ma propre stupidité m'agaça, mais je chassais cette émotion en redevenant entièrement impassible. Amusant, disait-il ? Le terme intéressant était plus approprié, à mon sens ! Mais Baptiste semblait tout prendre à la rigolade... Et il ignorait que j'avais une sainte horreur du noir. Rien ne m'épouvantait plus que de ne pouvoir rien voir.... Dans le noir, tout pouvait survenir. Je retins un frisson et attrapais un chandelier dont j'allumais les mèches de bougie à l'aide de mon briquet en argent. Un cadeau de mon frère... Si ma mémoire ne me faisait pas défaut. En quelle occasion ? Je ne m'en souvenais plus.

Mais passons ce genre de détails. Je brandis le chandelier devant moi et entrais le premier dans le passage secret fraîchement découvert, Baptiste sur mes talons. Quels indices se cachaient là-dedans ? J'avais grande hâte de le découvrir ! Mais la sortie était tout indiquée... Ou l'entrée. Ou les deux. Mon hypothèse de la fenêtre venait de s'écrouler. J'aurais fini par découvrir ce passage, certes, mais étais tout de même un peu vexé qu'un simple bleu, dira-t-on, tel que Baptiste découvre cela par hasard. J'observais les moindres recoins du couloir froid et humide que nous traversions. Les pierres étaient vieilles, la maison et le passage anciens, donc. Quelques toiles d'araignée pendaient lamentablement de-ci, de-là, de la mousse à certains endroits, un cadavre de rat – et non de souris, car les rats étaient nettement plus gros, et plus, imposants... Mais rien de notable. Pas de couteau ensanglanté, aucun objet, même pas de trace de pas ou de poil capillaire. Rien que le sol poussiéreux et l'écho de nos pas. Au bout de quelques minutes, un vent frais se fit sentir et vint éteindre l'une des flammes de la bougie. D'un geste un peu brusque, je la rallumais aussitôt. Nous devions approcher de la sortie. Fort bien !!
Je désenchantais bien vite lorsque nous arrivâmes à ladite sortie. Il s'agissait du fond d'un puits profond. Je poussais un long soupir inaudible. Je n'étais pas mauvais en escalade – ou autres domaines sportifs – mais je n'avais aucune envie de perdre mon temps à escalader... Autant sortir de la maison et voir où cela menait. Il devait y avoir un puits quelconque dans le jardin. Mais non. Pas dans le jardin. Je posais un doigt sur mes lèvres pour intimer le silence à mon assistant et dressais l'oreille. J'entendais le trottinement de quelques chevaux sur le sol pavé, les roues grinçantes de deux diligences qui se croisaient, quelques voix de passants pressés... Et sentais l'odeur de la boulangerie de M. Dupuis. Nous étions revenus dans la ville, dans le septième arrondissement, rue Bougainville, très précisément ! Mon cœur s'emballa, comme c'était excitant ! Un sourire illumina mon visage – ce qui était très rare chez moi – et je me tournais vers Baptiste.

« Nous sommes dans le septième arrondissement de Paris, rue Bougainville, n'est-ce pas merveilleux ? N'est-ce pas ingénieux ?! »

Je déposais le chandelier sur le sol (je ne pouvais m'encombrer de cela pour grimper) et entrepris d'escalader lentement le puits jusqu'à la surface. Dangereux, certes, mais j'étais poussé par une adrénaline nouvelle : celle de découvrir le meurtrier. Je jetais un coup d'œil rapide à Baptiste et constatais qu'il grimpait bien plus vite et bien mieux que moi.... Étrangement, je ne fus pas vexé. C'était normal, il devait être un voleur professionnel bien que je préférasse le traiter de balourd plutôt que de le complimenter. C'était ma manière d'être et on ne se refait pas.
Arrivé en haut, peu après mon compagnon, je jetais un regard circulaire autour der moi et constatais, avec satisfaction, que je ne m'étais pas trompé ! Je remontais dans mon estime, oubliant mon erreur quant au passage secret que je n'avais pas moi-même découvert. Je frottais mes mains l'une contre l'autre, excité comme une puce, les yeux brillants. Le monde disparut soudain et je me mis à réfléchir à voix haute, me parlant plus à moi-même qu'à Baptiste ici présent.

« Admettons que le criminel s'est enfui par là. Il connaissait donc la maison. Admettons qu'il soit entré normalement, sans que cela paraisse étrange. Cela voudrait donc dire, forcément, qu'il n'était pas étranger aux habitants de la maison. Les raisons du crime ? La colère. Le travail est amateur, pas fait de sang froid, on s'est servi d'un objet qu'on a reposé à la va-vite à sa place. Et puis le meurtrier s'est enfuit par là, laissant le cadavre sur le sol, pour remonter dans cette rue...» Mes yeux tombèrent sur l'enseigne d'une taverne. Je souris en coin. « Baptiste ? J'espère que vous avez soif ! »

Sans attendre une quelconque réponse, je poussais la porte de la taverne et entrais à l'intérieur. Quelques personnes s'y trouvaient, des poivrots, les autres étaient des clients normaux qui discutaient plus ou moins à voix basse. Je jetais un coup d'œil aux hommes déjà présent avant de prendre place à une table bien précise. D'ici, de ma place, j'avais une vue d'ensemble sur toutes les personnes présentes. Mon regard s'arrêta sur un homme en particulier. Je me penchais vers Baptiste et lui chuchotais :

« Je suis sûr qu'après avoir commis un crime, vous iriez vous saouler dans un bar pour vous convaincre que ce que vous avez fait est une bonne chose. » Un nouveau sourire en coin se dessina sur mon visage et, mystérieux, je continuais : « A votre avis, qui de toutes ces personnes est notre homme ? »

Je demandais deux cafés au tavernier en attendant que Baptiste réfléchisse.

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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeMer 29 Jan - 17:21

Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparaît. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. Ma douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée.
Chains avait l’habitude de dire qu’il n’y a pas de meilleure liberté que celle d’être constamment sous-estimé.  ♡

Je constatais bien vite que John n’avait nullement l’intention de traverser le tunnel dans le noir. J’aurais pu lui dire que je pouvais le guider sans problème mais je doutais de sa capacité à croire en des forces qui ne pouvaient exister de son point de vue plus qu’étroit. Il valait mieux que je me taise, pour une fois, et que je le suive. Je jetai un rapide coup d’œil au briquet qu’il utilisa pour allumer les bougies. Je sentis ma conscience faire un bond, indignée par ma conduite peu honorable. Mais je n’y pouvais rien, moi, si les objets brillants attiraient immanquablement mon regard ! De plus, regarder ne signifiait pas voler. Je ne faisais que m’informer sur la qualité des articles de valeur portés par mon cher camarade. Par chance, ce qui m’intéressait chez lui n’avait aucun rapport avec l’argent. Il était étonnant, passionnant … Différent. Il me fascinait autant qu’il m’exaspérait. J’avais l’impression que nous étions liés par quelque chose de très fort, d’inexplicable. Je sentais simplement que je ne devais pas le laisser partir et j’avais toujours fait confiance à mon instinct. Je ne devais cependant pas oublier que toutes ces activités d’enquêteur allaient me faire perdre de l’argent, je comptais rattraper ce retard monétaire la nuit. Assistant de détective le jour, voleur la nuit. Il était amusant d’avoir plusieurs vies ! Le bruit de nos pas sur le sol me fit perdre le fil de mes pensées. L’air était frais et tout me paraissait sombre. Je n’avais plus l’habitude d’utiliser mon seul œil valide dans le noir et je fus stupéfait du temps qu’il ma fallut pour m’accommoder à l’obscurité. Le chandelier de John n’éclairait pas autant que l’on aurait pu le croire. Je remerciais le seigneur d’avoir un atout aussi conséquent dans mon jeu.

Malgré cette difficulté, je prenais beaucoup de plaisir à suivre John. Les passages secrets étaient sans doute les endroits que je préférais le plus dans les vieilles demeures. Ils étaient apaisants, discrets, mystérieux… Loin des regards. Je caressai doucement les murs de pierres lorsque je vis John rallumer l’une des bougies. Je ne voyais pas trop ce que cela allait changer mais il devait avoir une raison pour ne pas vouloir que la flemme s’éteigne. Avait-il peur du noir ? Cela l’aurait rendu profondément humain, mais j’étais trop bien élevé (ou trop gentil ?) pour lui poser la question, je ne voulais pas le mettre mal-à-l’aise. Je sentis la sortie toute proche. Nous n’étions plus dans la demeure du mort. J’avais calculé que nous avions marché sur environ quelques centaines de mètres et pas dans la direction du jardin. J’avais hâte de voir où nous allions atterrir ! Notre chemin se termina sur un cul de sac. Nous étions au fond d’un puits. Un sourire apparut sur mon visage, l’escalade était l’un de mes passe-temps favoris. John me demanda de me taire. Je n’avais rien dit depuis un moment déjà, il était bien exigeant ! Je me tus donc pendant qu’il réfléchissait. Je ne voyais pas ce qu’il essayait de faire, enfin si, je comprenais qu’il écoutait les bruits hors du puits mais à part des diligences, je n’entendais rien.

Après quelques minutes, il me fit un sourire éblouissant. Pendant une seconde, je crus ressentir un élan d’affection tel que j’aurais pu l’embrasser. Mon cœur s’affola. Je ne compris rien, je tentai de me calmer. Que venait-il de se passer ? Peu importait. Il ouvrit la bouche et j’oubliai tout cela. Il m’annonça l’endroit exact où nous étions comme si cela coulait de source. S’il ne se trompait pas, c’était incroyable. Comment avait-il fait cela ? Je le trouvais vraiment exceptionnel. Et il avait un sourire vraiment … Ensoleillé. A cet instant, j’avais eu l’impression de voir un John heureux et je savais que cela était assez rare pour le noter. Il décida alors de grimper. Ah ! Enfin un jeu pour lequel j’étais doué ! Je le suivis, m’accrochant avec force et agilité à des prises invisibles aux yeux d’un néophyte. J’arrivai rapidement en haut et John ne tarda pas. Il était doué aussi. Je trouvais cela fascinant. Cet homme savait tout faire. Il se remit à parler. Après la première phrase, je compris qu’il ne s’adressait pas à moi. Je pris le temps de vérifier qu’il s’agissait bien du septième arrondissement, il avait eu raison. Il m’appela soudain et je lui souris. Ma propension à utiliser souvent différentes identités me donnait l’avantage de ne  pas avoir besoin de temps d’adaptation face à un nouveau prénom. Je réagissais instantanément, peu importait le prénom que l’on me donnait. Il me demanda si j’avais soif, je regardai autour de moi pour voir l’enseigne d’une taverne. Etait-ce bien le moment de boire ? Je le suivis cependant, il avait l’air de savoir exactement ce qu’il faisait et je savais que c’était le cas. Nous nous installâmes. Il me demanda mon avis sur le meurtrier. Mais comment diable aurais-je pu deviner lequel c’était ?

J’étais cependant flatté qu’il me propose de le trouver. J’avais l’impression que ma présence ne le dérangeait plus et qu’au contraire, il se prenait au jeu et il décidait de m’apprendre des choses comme si j’étais son véritable assistant. Je regardai donc les différentes personnes dans la salle. Je repérai rapidement les alcooliques, ceux qui venaient ici trop souvent et qui étaient habitués à boire, je supposais que l’homme que nous cherchions ne faisait pas partie de ceux-là. Je cherchai des yeux un homme qui correspondrait à un domestique de la famille du mort, puisque John avait dit qu’il n’était pas un étranger et il me semblait évident qu’à part les membres de la famille, il n’y avait que les domestiques pour connaître des passages secrets. Il y en avait deux qui fonctionnaient, leurs vêtements étaient de qualité pourtant ils ne portaient rien de valeur. Ensuite, je portais mon choix sur l’un des deux hommes, c’était le hasard… Enfin non pas vraiment, je choisissais l’homme qui regardait son verre de vodka comme s’il voulait s’y noyer. Il remuait son index de manière régulière, comme s’il était angoissé. Il me paraissait le candidat idéal. Sans attendre, j’informai John de ma trouvaille en espérant qu’il s’agissait du bon. John me sourit. Il paraissait tellement joyeux, j’avais du mal à croire qu’il était le même homme que quelques heures plus tôt. Il se leva pour aller passer les menottes au meurtrier. J’en profitai pour glisser un paquet sur le comptoir que le gérant s’empressa de prendre. Oui, ce n’était nullement le moment de me préoccuper de mes affaires personnelles mais … Puisque j’étais là, autant ne pas rater l’occasion ! Nous sortîmes du bar en compagnie du meurtrier. Son visage me peina, il n’avait même pas essayé de se débattre, il semblait plein de remords. Je côtoyais tant de criminels que j’étais habitué aux tueurs de sang-froid, ceux qui tuaient pour s’enrichir, sans penser aux conséquences. Voir un homme regretter son acte me paraissait pardonnable et je ne m’imaginais pas mettre ce genre d’hommes derrière des barreaux… Surtout lorsque l’on connaissait un peu la prison. John confia l’agresseur à un policier et nous nous retrouvâmes seuls. Je le regardai, un immense sourire sur le visage.

« Je m’appelle Benjamin Anderson. Je lui fis une révérence. Cependant, il est rare que l’on me nomme de cette façon, donc vous pouvez m’appeler Ben. Je tiens aussi à vous dire à quel point j’ai apprécié d’être votre assistant sur cette enquête, donc, si vous avez besoin de Baptiste… Ou si ma présence ne vous dérange pas, je me ferai une joie de vous assister à nouveau. Il est rare qu’un voleur puisse voir les choses du point de vue de l’ennemi et c’est d’autant plus amusant. »

J’avais un peu peur qu’il ne perde sa bonne humeur maintenant que l’enquête était résolue… Il me faisait un peu penser à moi, pendant que je volais ou que j’arnaquais, j’étais l’homme le plus heureux de la terre. Je passai une main dans mes cheveux, rabattant par la même occasion une mèche sur mon cache-œil. Il était toujours plus ou moins masqué par mes cheveux longs, voire je ne le mettais pas les jours de mauvais temps. Il était exaspérant de voir les gens se demander en permanence ce qu’il y avait sous mon déguisement. Je me tournai soudainement le dos à John et percutai un passant. Je me confondis en excuses, il me dit de regarder où je mettais les pieds et s’éloigna. Voilà qui était d’une facilité déconcertante. Je l’avais délesté de quelques pièces ainsi que de son portefeuille. Il suffisait d’avoir les papiers d’identité d’une personne pour se faire passer pour elle, un jeu si simple et si amusant. Je regardai à nouveau John.

« Alors maintenant, racontez-moi tout, pourquoi cet homme a-t-il tué son employeur ? Parce qu’il travaillait pour lui, c’est bien cela ? Enfin, avant de me raconter, il faut que je mange, je meurs de faim ! »

Il parut exaspéré mais me suivit. Je connaissais un vendeur de glaces près d’ici. En vérité, je connaissais tous les vendeurs de glaces de Paris, j’étais un bon client. Je m’approchai du stand et demandai une glace à la vanille. Je préférais le chocolat mais… Je n’avais aucune idée de pourquoi je prenais un autre parfum.

« Ah oui, avant que vous ne m’expliquiez dans un long monologue le pourquoi du comment de cette enquête. J’aurais une chose à vous demander … Cela va sans doute vous paraître étrange, même moi je trouve cela étrange mais… Est-ce que je pourrais dormir chez vous cette nuit ? Ce serait juste temporaire bien sûr, pour une seule nuit…. »

… Et plus si affinité. J’espérais que de cette façon, nous pourrions devenir amis. C’était tout à fait inédit. J’avais l’habitude de me faire inviter chez les gens, c’était mon travail d’être charismatique, de donner aux autres l’envie de me faire confiance… Mais, il était rare que je demande à peine quelques heures après une rencontre, cela paraissait même complètement stupide. Qu’allais-je faire s’il disait non ? … Dormir sur un banc de toute évidence mais avant cela, je pouvais toujours essayer de le convaincre, il finirait bien par accepter. Après tout, il était impossible que je sois le seul de nous deux à ressentir quelque chose de puissant entre nous… Nous allions être amis, je le savais.




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Jonathan Around

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MessageSujet: Re: Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John]   Une rencontre unique, avec une personne unique. <3 [PV John] Icon_minitimeSam 8 Fév - 12:58

« Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde. »
ben et john.

Sourire au coin des lèvres, je regardai Baptiste se lever au bout d'un moment, après avoir eu mon consentement, pour se diriger vers un homme plutôt nerveux, assis au bar. Bien. C'était très bien. Il avait du potentiel, il me l'avait déjà prouvé dans mon appartement, en devinant mon prénom et d'autres choses. Il me le confirmait là, en trouvant le bon coupable. En même temps, il aurait fait un bien piètre voleur s'il n'avait pas su repérer des signes mineurs chez les êtres humains. Il avait dû apprendre à observer, tout comme moi... Mais sûrement pas à tirer d'aussi bonnes conclusions que je savais le faire. Cela s'apprenait, avec le temps. Depuis tout jeune, je résolvais un grand nombre d'énigmes. Lui, s'il avait sans doute l'habitude de voler depuis un certain temps, n'était sûrement pas du genre à connecter les choses entre elles. En fait, je pensais qu'il avait une chance inouïe. Oui. C'était ça. Une chance culottée. Plus nous avancions dans l'enquête, plus je le trouvais intéressant, voire sympathique. L'homme sur qui Baptiste porta son attention était un homme dans la trentaine. Malgré ce jeune âge, ses cheveux bruns étaient déjà grisonnants, par endroits, et ses traits tirés. Je remarquai, par ailleurs, que quelques rides se creusaient sur son front, signe de personne soucieuse. Il frappait régulièrement le comptoir de son index en fixant son verre de vodka, à la fois songeur et angoissé, cela se voyait facilement à la ligne que formaient ses sourcils. Bref. Je me levai à la suite de Baptiste, sortant les menottes que j'avais toujours sur moi. Normalement, je n'étais pas censé arrêter officiellement les criminels, je laissais la police s'en charger. Mais, étant donné que je leur devrais maintes explications avant qu'ils ne comprennent, je préférais souvent prendre les devants sur eux. Prudence est mère de sûreté, dit-on, bien que je trouvasse ce genre de dictons stupides. Je passai donc les menottes au meurtrier, sous l'œil médusé de toues les personnes présentes. Mon visage n'était pas très connu du public – et heureusement ! – je refusais toujours de donner mon nom, ou de paraître dans les photos du journal. L'homme protesta, bien évidemment, je lui récitai ses droits – bien que ce ne soit pas dans mes fonctions de faire ce genre de choses – puis nous sortîmes du bar, suivit de près par Baptiste. Nous formions un duo du choc. Il m'avait mené sur une piste que j'aurais mis un certain temps à trouver. Par chance, certes, mais... Il marquait un bon point tout de même. Dommage pour lui que je n'eusse nullement besoin d'un acolyte gêneur, auquel cas, je lui aurais fait la proposition. Peut-être.

L'homme ne dit plus un homme, et se contenta de garder la tête basse. Il reconnaissait ses fautes, et n'avait nullement l'intention d'échapper à sa peine. C'était courageux, je supposais. D'autres auraient clamé leur innocence, mais lui non. Tant mieux, cela me faisait gagner un temps précieux. Je n'avais nullement l'intention d'escorter un babouin braillard et empoté dans toute la ville jusqu'au poste de police. Je confiais finalement l'agresseur aux mains d'un policier fort étonné qui et m'en allais sans plus d'explications. Ils chercheraient eux-mêmes et auraient de prime les aveux du meurtrier qui semblait décidé à payer le prix de son acte. Alors que nous repartions en direction de mon appartement, dans le sixième arrondissement de Paris, Baptiste prit la parole avec son habituel sourire aux lèvres. Il ne sonnait pas aussi faux que la fois précédente, cependant, il y avait quelque chose de plus joyeux, et une étincelle nouvelle au fond de ses yeux. Quant à moi, petit à petit, l'enivrement de l'enquête me quittait. J'allais devoir me replonger dans l'ennui et l'oisiveté en attendant de trouver quelque chose d'assez intéressant. Il se présenta sous son vrai prénom qui n'était pas Baptiste Almaviva, comme je l'avais préconisé, mais Benjamin Anderson. Au moins avais-je les bonnes initiales, je pouvais me flatter ! Je hochai la tête. Très bien. Il serait donc Benjamin. Ou Ben, puisqu'il préférait cela, de toute évidence, sinon, il aurait été inutile de le préciser en fin de phrase. Comme je m'y attendais presque, il me proposa d'autres futurs services, si jamais j'avais besoin de quelqu'un sur une enquête. Une réplique cinglante me brûla les lèvres, mais, Dieu merci, j'avais de la retenue pour ne pas dire tout ce qui me passait par la tête à voix haute. Et puis, après tout, je ne voulais pas vexer un inconnu que je venais à peine de rencontrer. Enfin... Inconnu... Je savais déjà beaucoup, à son sujet. J'apprenais plus sur une personne en l'observant qu'en lui posant un tas de questions, même si la parole aidait parfois à comprendre les agissements, les comportements, ou à confirmer certaines théories.

Une chose m'intriguait, chez Baptiste... Enfin, Ben. C'était ce cache-œil. Pourquoi Avait-il réellement un problème, quelque chose à cacher aux âmes sensibles, ou simplement les excentricités d'un voleur aux multiples identités ? Je le regardai voler un nouveau portefeuille à un passant, hésitant entre l'amusement et l'exaspération, ainsi ne laissai-je rien paraître sur mon visage, si ce n'est un regard perçant, voire désapprobateur. Je ne pus m'empêcher de me dire que ce genre de pratiques me seraient forts utile dans mes enquêtes, soit dit en passant. Je n'étais pas l'homme le plus vertueux de la planète, et passais souvent au-dessus des lois pour résoudre les énigmes qui étaient ma passion. Plus que l'arrestation de meurtriers ou de malfrats, c'était l'enquête en elle-même qui m'attreyait le plus. C'est alors qu'il me posa des questions, concernant l'enquête. Je haussai un sourcil. Quoi ? Il n'avait pas encore compris ? Cette fois, ce fut de l'exaspération qui transperça sur mon visage. Non mais vraiment, quelle perte de temps... S'il fallait lui mettre les points sur les i à chaque fois, heureusement que je ne l'avais pas comme assistant. Il n'était pourtant pas difficile de s'imaginer un scénario concret, en reliant les points entre eux. Alors qu'il se payait une glace à la vanille, je remettais toutes mes idées en place pour lui fournir un solide fil conducteur. Lorsqu'il revint vers moi, je m'apprêtai à tout lui raconter, mais, bavard comme une pie, il me coupa nettement la parole. Sa demande me cloua le bec et me fit oublier d'être désagréable. Comment ? Lui, dormir dans mon appartement ? Et puis quoi encore ?

« Vous croyez que je fais office d'auberge à tous les pauvres criminels qui n'ont pas assez de jugeote pour avoir un endroit où dormir ? » m'enquis-je du tac au tac.

Puis je pris le temps à la réflexion. Toutes mes pensées étaient contradictoire, ce qui avait le dont de m'énerver. Normalement, elles étaient nettes, précises, voire concises. Mais il suffisait qu'un zouave du genre de Benjamin arrive pour que je sois perturbé. Je n'avais pas l'habitude d'avoir de contact prolongé avec les autres êtres humains : j'étais désagréable, cynique, méprisant, et cela ne plaisait à personne. Qui aurait eu assez d'audace, et assez d'envie, pour me supporter ? D'ailleurs, je vivais bien mieux avec moi-même : j'avais mes habitudes, mes humeurs, et cela ne pouvait gêner personne puisque j'habitais seul. Oh, certes, ce n'était que pour une nuit, et je supposais qu'il allait devoir dormir dehors si je refusais de l'héberger, mais... Et puis pourquoi pas ? Pourquoi ne pas casser ces habitudes qui me plongeaient sans cesse dans un ennui mortel ? C'était ça qu'il me manquait : du changement. Je n'aimais pas, vrai, mais plus les jours passaient, plus je déprimais car il y avait de moins en moins d'enquêtes à l'horizon. Paris n'était décidément pas la ville du crime. De plus, il fallait bien avouer que plus le temps passait, plus j'avais de la sympathie pour Ben. Oui... Il y avait quelque chose en lui qui me fascinait, et je ne voulais pas le perdre dans la nature. Il fallait que j'en sache plus. Alors, réflexion faite...

« Cependant, il y a de la place, chez moi. Tant que vous ne touchez à rien – et croyez moi, je le saurais – et que vous n'invitez personne... Je ne vois aucune raison de refuser. Mais que les choses soient claires, je ne veux pas être dérangé par vos incessantes paroles. »

Quant aux enquêtes... Je devais avouer que, aujourd'hui, les choses avaient été bien plus intéressantes que si je m'étais rendu seul sur le terrain. Rompre les habitudes avait du bon. J'avais peut-être trouvé un ... Futur... « Assistant » pour plus tard. Mais j'allais d'abord devoir le mettre à l'épreuve, à son insu. Tout cela restait hypothétique, évidemment. J'aurais le temps de m'assurer de tout cela dans la soirée, puisque je venais d'accepter qu'il reste pour une nuit. La chambre – et le lit, surtout – allait enfin servir à quelqu'un ! Personnellement, je ne préférais pas y dormir. Cela m'incommodait. Avant de lui raconter toute l'affaire, et clore définitivement notre enquête, nous prîmes le temps de rentrer chez moi. Une fois confortablement installés sur les fauteuils, comme avant notre départ, je pris la parole tout en triant quelques papiers :

« Pourquoi cet homme a tué son employeur, me demandiez-vous ? Je crois qu'il n'y a rien de plus simple. Vous avez sûrement remarqué que ce domestique – le garde-chasse, à en juger par ses doigts rigides – semblait éreinté, voire maltraité ? J'ai remarqué quelques bosses, et des bleus en lui passant ses menottes. Il arrive fréquemment que des nobles violentent leurs domestiques. Pour quelles raisons, je l'ignore, le goût du pouvoir, j'imagine ? Cela étant, cet homme en avait très certainement assez d'être opprimé, voire maltraité. Mais... Ce n'est pas tout. J'ai tiré un papier de la poche du mort, que les policiers avaient omis de relever. Il s'agissait d'une lettre d'amour endiablée. Je présume que maître et serviteur se voyaient secrètement, et l'un est tombé amoureux de l'autre. Meurtre passionnel, cela s'appelle. » je tirai la lettre de la poche de ma veste et je la posai sur la pile de documents, devant Ben. « Cela était très intéressant. Maintenant, silence, je vous prie, je sens déjà l'ennuie me gagner. Si vous voulez vous reposer, la chambre est dans le fond, elle est votre pour la nuit. Personnellement, je préfère lire plutôt que perdre mon temps inutilement à dormir. »

J'attrapai mon violon et me mis à jouer une triste mélodie, coupant court à toute discussion. J'étais toutefois sûr que tout ça irait beaucoup plus loin que je ne l'imaginais. Je m'intéressais à Ben, et il s'intéressait à moi. Mais jusqu'où nous intéresserions-nous l'un à l'autre ? J'avais hâte de le savoir.


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FIN
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