The Mysteries of Paris
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 Présentation de Désiré <3

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MessageSujet: Présentation de Désiré <3   Présentation de Désiré <3 Icon_minitimeDim 24 Nov - 0:57

Désiré Lecomte



INTRODUCE YOURSELF


•PRENOM P2 NOM : Désiré Henri Lecomte.
•SURNOM : ... Dési.
•ÂGE : 51 ans. Étonnant, n'est-ce pas ?
•LIEU DE NAISSANCE : Paris.
•DATE DE NAISSANCE : Un jour pluvieux en octobre 1839.
•GROUPE : Citoyens ?
•CLASSE SOCIALE : Noblesse.
•NIVEAU DE RICHESSE : Élevé.
•COMPOSITION DE LA FAMILLE : ...
•FIANCÉ(E) OU ÉPOUX(SE) : Comme si j'avais besoin de ça !
•ARMES POSSÉDÉES : Aucune.
•MÉTIER : Je n'en ai pas !
•RANG AU SEIN DES FLEURS DU MAL : Aucun.
•CAPACITÉ UN PEU PARTICULIÈRE ? : Il se pourrait que le diable m'eût accordé un pouvoir de séduction hors du commun ainsi qu'une apparence physique figée dans le temps et qu'en échange, je lui offrisse l'âme d'un de mes amants de temps à autres.  
•ORIENTATION SEXUEL : Homosexuel mais je sais contenter n'importe quelle femme.
•SI JE TE PINCE, TU DIS ? : Continue ?
•SUCRÉ OU SALÉ ? : Salé ...
•EAU OU WHISKY ? : Whisky.
•COUP D'UN SOIR OU MARIAGE ? : Coup d'un soir.
•COUP DE FOUET OU FESSÉE ? : Les deux !
•CIGARETTE OU BONBON ? : Cigarette.
•DOMINANT OU DOMINÉ ? : Cela dépend.
•AFFECTUEUX OU DANGEREUX ? : Plutôt affectueux je dirais ...
Présentation de Désiré <3 838645912172Sanstitre237

BEAUTIFUL, ISN'T IT ?



•PHYSIQUE :

•SUR TON AVATAR : Jamie Dornan.
•COULEUR DES YEUX : Bleus.
•COULEUR DES CHEVEUX : Bruns.
•COULEUR DE PEAU : Blanche, légèrement bronzée.
•TAILLE : 1m88.
•POIDS : 78 kilos.
•MUSCULATURE : Plutôt musclé.
•GESTUELLE ? VIGOUREUSE ? MOLLE ? COMPULSIVE ? LÉTHARGIQUE ? : Vigoureuse, compulsive.
•A L'AISE OU MAL-A-L'AISE VIS A VIS DE TON PHYSIQUE ? : A l'aise.
•STYLE VESTIMENTAIRE : Cela dépend de mon humeur mais peu m'importe, je suis plus à mon avantage lorsque je suis nu.
•SIGNE PARTICULIER : Aucun ?



•DETAILS:

•QUEL EST TON PLAT PRÉFÉRÉ ? : Le canard à l'orange.
•QUELLE EST TA BOISSON PRÉFÉRÉE ? : Le rhum.
•QUEL EST TON LIVRE PRÉFÉRÉ ? : Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne.
•EST-CE QUE TU AIMES TON TRAVAIL ? : J'ai repris les affaires de mon père, mais cela ne me passionne pas plus que ça...  
•QUELLES LANGUES PARLES-TU ? : Le français et l'anglais parfaitement. L'italien, l'espagnol, l'allemand et le russe.  
•A QUOI RESSEMBLE TA DEMEURE ? : ... C'est un magnifique manoir que j'ai redécoré à mon goût ! Donc il est plein de finesse et d’œuvres d'art que j'affectionne.  
•AS-TU DES SECRETS ? COMMENT LES CACHES-TU ? : Des secrets ? Ma vie n'est basée que sur les secrets et les mensonges. Je ne sais même plus qui je suis réellement !
•QUELLE EST TA RELIGION ? : Je crois en Dieu.
•CONSOMMES-TU DE LA DROGUE, DE L'ALCOOL, DU TABAC ? : Oui, avec modération évidemment.
•QUEL EST TON AVIS SUR L’HOMOSEXUALITÉ ? : Le plus grand plaisir de la vie.
•QUEL EST TON AVIS SUR L’INFIDÉLITÉ ? : ... Je n'ai pas vraiment le choix à ce sujet.
•AIMAIS-TU L'ECOLE ? TES PROFESSEURS ? TES CAMARADES ? : Pas vraiment non. Mais j'aimais beaucoup apprendre de nouvelles choses.  
•A QUEL TYPE DE DISCIPLINE AS-TU ÉTÉ SOUMIS ETANT ENFANT ? STRICTE OU COULANTE ? : Stricte.
•T'ES-TU SENTI CHÉRI OU REJETÉ ETANT ENFANT ? : Rejeté.
•TES RELATIONS AVEC TES FRÈRES ET SŒURS ? : J'adorais ma soeur plus que tout.
•TU MEURS DEMAIN, QUE FAIS-TU AUJOURD'HUI ? : Une grande orgie !
•QUEL EST TON PLUS GRAND RÊVE ? : ... Aimer.  
•QU'EST-CE QUE TU AIMES LE PLUS AU MONDE ? : Moi ?
•QUELLE EST TA PLUS GRANDE PEUR ? : Vieillir ou Être défiguré.
•QUELS SONT LE PLUS BEAU ET LE PIRE JOURS DE TA VIE ? : ...
•SI TU POUVAIS CHANGER UNE CHOSE DE TON PASSE ? : La mort de ma soeur.
•QUELQUES INFOS SUPPLÉMENTAIRES : ∞ Je n'ai aucun problème avec la nudité et je me balade nu sans honte ∞ Lorsque je suis habillé, je suis toujours très classe et à mon avantage ∞ Mes cicatrices disparaissent au bout de quelques mois seulement ∞ Je suis un excellent cuisinier ∞ J'ai une mémoire eidétique, je me souviens de tout ce que je vois, j'entends, je fais ∞ Je connais les façons de faire l'amour de tous les pays ∞ Je parle de nombreuses langues et j'ai une culture générale immense (sans me vanter) ∞ Je suis obsédé par mon reflet dans le miroir et ma jeunesse ∞ J'ai une peur panique de voir des cheveux gris sur mon crâne le matin au réveil ∞ Je suis sportif, je fais plusieurs sports de combat et de la musculation, cependant, je n'aime pas me salir les mains moi-même (sauf lorsque je suis énervé) ∞ J'ai des relations sexuelles avec des personnes différentes au moins tous les deux jours ∞ Au fond, je suis quelqu'un d'altruiste qui a très envie d'être aimé par les gens.


•CARACTERE :

•TA PLUS GRANDE QUALITÉ : Mon charme sans égal ?
•TON PLUS GROS DÉFAUT : Aucun voyons !
•UN TIC, UNE MANIE : J'adore me promener complètement nu.
Séduisant, mystérieux, beau-parleur, charismatique, soucieux de son apparence, besoin de séduire, individualiste, aime commander, capable de générosité mais néanmoins très égocentrique et narcissique, hédoniste, infidèle, charmeur, autoritaire, sûr de lui, patient, réfléchi, calme dans les situations graves, assez froid et sans remords. Désabusé, blasé, il a perdu toutes illusions et semble n’en avoir rien à faire de la vie, il n’attend plus rien de la vie. Drôle, joyeux, provocateur. Le plus important pour lui est de suivre ses désirs, de céder aux tentations, de profiter d’une vie qui ne peut plus rien lui apporter.  Il est très tactile, il aime toucher, embrasser, prendre par la main…

• TON HISTOIRE :

Chapitre premier :
C’est dans le mensonge qu’on atteint sa perfection.
La dague que j’avais dans la main retomba lourdement sur le parquet, quelques gouttes de sang giclèrent en tous sens, recouvrant le pentacle dessiné à la craie blanche. Un homme, plus grand et plus musclé que moi, en blouse blanche, s’approcha. Un sourire sur les lèvres, je plantai mes yeux dans les siens. Il hésita, il lança un regard au prêtre dans l’embrasure de la porte qui lui fit signe de s’exécuter. Je fus ravi de constater que je n’avais pas fait tout cela en vain. Je tendis les bras devant moi et je le laissai m’enfiler la camisole. Le liquide sombre avait cessé de couler de mon poignet mais une tache rouge apparut sur les vêtements dont l’on était en train de m’habiller. Mes bras furent croisés sur ma poitrine puis attachés dans mon dos. L’idée de me débattre me traversa vaguement mais cela n’aurait fait que confirmer l’état de mon esprit à leurs yeux. J’étais trop intelligent pour faire une chose aussi stupide. Mon sourire sur le visage, j’avançai. A mon approche, le prêtre s’empressa de faire une prière ainsi qu’un signe de croix. Je m’arrêtai devant lui et d’un coup sec, je tournai la tête en disant « Bouh ! ». Il sursauta en arrière et je me retins d’éclater de rire. Il n’était pas aussi distant lorsque je le retrouvais dans son bureau après la messe du matin. Voilà une chose que je ne regretterais pas. L’infirmier me poussa et nous descendîmes la multitude de marches qui menait à la tour Ouest du château. Le soleil m’éblouit mais je fus heureux de me retrouver dehors. J’avais conscience de me retrouver dans une situation pire que celle que j’avais vécue jusqu’à maintenant mais, à partir d’aujourd’hui, j’avais un avantage certain sur les hommes. Mon garde m’installa dans une voiture et il m’attacha les chevilles. Je supposais qu’un patient avait dû tenter de sortir durant le trajet jusqu’à l’hôpital. Il s’assit en face de moi. Son regard était doux, presque aimant. Cela me plaisait. Je sentais que j’aurais pu lui ordonner n’importe quoi, il aurait obéi. J’envisageais de m’enfuir maintenant. Mais c’était imprudent. Il me fallait l’héritage de mon père et un fugitif ne l’aurait pas eu. Je devais sortir de l’hôpital de manière légale. Peu importait le temps que cela me prendrait. J’étais patient et je n’avais pas peur de souffrir. Il y avait longtemps que mon corps et mon esprit étaient séparés. Mon corps supportait les pires sévices pendant que mon esprit restait intact et brillamment machiavélique.

Lorsque nous arrivâmes à destination, je sortis de la voiture avec mon infirmier. L’hôpital était immense, la façade semblait ravagée par le temps mais était cachée par des arbustes grimpants. L’endroit n’était pas très accueillant. Mon garde me guida jusqu’à une cellule sous les yeux intéressés du personnel et des patients. J’aimais que l’on se retournât sur mon passage. Quelle ne fut pas ma surprise en apercevant la silhouette de mon père, observant par la seule et minuscule fenêtre de la pièce. Je savais qu’il m’avait fait interner mais je ne pensais pas qu’il souhaitait s’entretenir avec moi. Il n’avait pas besoin de justificatif après tout. J’étais mineur, il était mon père et un prêtre m’avait surpris en plein rituel étrange, avec cela, je pouvais rester enfermé pour le restant de mes jours. Mon garde referma la porte, j’entendis la clé tourner dans la serrure. Je m’assis sur le lit. La camisole ne me dérangeait nullement, au contraire, si elle n’avait pas été là, j’aurais assassiné cet homme sans prendre le temps d’y réfléchir. Il se tourna vers moi et me regarda de haut, comme il avait pour habitude de le faire. Je lui souris. Il prit un air amical qui sonnait très faux.

« Mon cher fils, tu vas rester ici quelques temps, pour ton propre bien.
- Je vois.
- Je ne fais pas cela par plaisir, Désiré. Tu as besoin de soin.
- Vous avez raison. Ajoutai-je d’un air convaincu, j’étais un excellent comédien. Quand pourrais-je sortir ?
- Lorsque tu ne seras plus un danger pour toi-même ou pour les autres. Lorsque tu n’auras plus d’étranges idées contraires à la morale et à la foi chrétienne. Et lorsque tu seras débarrassé de ton problème de sexualité.
- Je comprends … Mais si jamais il me venait l’idée de faire appel à la justice pour me faire sortir ?
- Je crains malheureusement qu’il y ait trop d’arguments en ta défaveur. Une multitude d’actes prouve que tu es instable, voire dangereux. De nombreuses personnes peuvent témoigner contre toi. Cela, j’en doutais mais il avait raison, j’avais fait des choses d’aliéné. Ce n’est donc pas une manœuvre que je te conseillerais. Bien que tu sois libre de faire ce que tu souhaites.
Se moquait-il de moi ? Oui, sans aucun doute.
- J’ai compris. Je suis fou et je dois être soigné. Cela me convient.
Il haussa les sourcils comme s’il avait prévu une liste d’arguments pour me convaincre que j’avais besoin de rester. Or, je n’avais pas envie de discuter avec lui. Il voulait que je sois aliéné : très bien, je l’étais. Cela ne m’empêcherait certainement pas de me venger, ce n’était qu’un contretemps, et manque de chance pour lui, ma seule vertu était la patience. Sa surprise passée, il se dirigea vers la porte. Mais au lieu de sortir, il donne deux légers coups. J’entendis des pas s’éloigner. Mon père se tourna vers moi. Je connaissais bien ce regard. S’il le fallait vraiment …
- Et maintenant, je veux que tu me fasses plaisir, comme tu savais le faire. Tu m’as manqué, depuis que je n’ai plus ta sœur…. »

La colère monta en moi. Il savait parfaitement que je détestais l’entendre parler de ma sœur, mais il savait aussi qu’il était en sécurité ici… Ou pas. Il baissa son pantalon et me prit le menton pour me faire ouvrir la bouche. Il se masturba, puisque j’étais dans l’incapacité de le faire, et enfonça son sexe dans ma gorge. J’eus un haut-le-cœur. Tout cela m’était si familier que je n’en souffrais plus physiquement mais… D’un coup sec, je mordis et le goût du sang titilla mes papilles. Je n’avais rien coupé mais il s’en souviendrait pour le restant de ses jours. Il hurla de douleur et sa main se crispa sur mon crâne. Il me tira la tête en arrière avec assez de violence pour m’arracher des mèches de cheveux. Il me donna un coup de poing dans le visage et je sentis l’une de mes dents se casser sous l’impact. Je la recrachai lentement. Des larmes de rage et de douleur coulaient sur ses joues. Aucun spectacle n’aurait pu me remonter le moral aussi bien que celui-ci.

« Alors ça ! Tu vas le regretter, fils de putain ! Je peux te le garantir ! Tu pensais avoir touché le fond en atterrissant ici mais je vais te montrer ce qu’est vraiment l’enfer, crois-moi ! Bientôt, ce sourire et ce regard hautain disparaîtront de visage pour laisser place à une expression de stupidité permanente ! Tu vas mourir ici, tu m’entends ?! Et ta mort sera longue et douloureuse, abruti de médicaments, réveillé par de violentes thérapies. Je vais te laisser souffrir dans cet hôpital jusqu’à ce que tu me supplies de t’achever !
Ses yeux étaient emplis de rage et de mépris. Je lui souris.
- C’est ce que nous verrons, père. Ne doutez pas de ma capacité à me battre. J’ai une raison de vivre et c’est vous. Alors j’encaisserai. Je survivrai. Jusqu’au jour où je planterai votre tête au bout d’une pique. »

Il leva la main pour me gifler mais s’empressa de se rhabiller : les infirmiers ouvrirent la porte et se précipitèrent sur moi. J’eus le temps d’apercevoir mon père qui discutait avec un médecin puis je sombrais dans l’inconscience.

Chapitre second :
L’optimiste est un masochiste malgré lui.
« Bonjour, Désiré. J’espère que vous allez mieux qu’hier soir. Votre état de colère nous a, malheureusement, contraint à vous calmer de manière, disons-le franchement, assez brutale.
Je fis un effort monumental pour ne pas lever les yeux au ciel, ce qui n’aurait fait qu’attester mon état de folie.
- Je suis le docteur Lavoisier et vous allez être interné dans mon service.  Poursuivit-il. Votre père nous a spécifiés une multitude de désordres qu’il serait bon de corriger dans votre personnalité. Mon travail sera donc de vous aider à devenir un être sociable et sain d’esprit et ainsi, à vous faire réintégrer la société. Avez-vous compris ce que je viens de vous dire ?
- Bien sûr. Répondis-je.
Il nota quelque chose dans son carnet. Je supposais que ce n’était pas positif. Mes poignets et mes chevilles, attachés au lit par des sangles en cuir, me mettaient en position de faiblesse face au docteur. Ce n’était pas un hasard. Les fous n’étaient pas les égaux des hommes de science sains d’esprit.
- Vous serez le patient numéro 66. Il feuilleta ses papiers, ajustant ses lunettes sur son nez. Il y a néanmoins quelques points de votre dossier que j’aimerai éclaircir avec vous. Votre date de naissance par exemple ? Elle ne figure nulle part et votre père a été incapable de nous la donner.
- Je ne m’en souviens plus. Lâchai-je en le regardant droit dans les yeux.
Il me fit un sourire compatissant. Hypocrite. Nous jouions tous les deux une comédie dramatique et nous savions tous les deux que l’autre mentait.
- Cela arrive parfois, la maladie mentale brouille quelques zones de votre cerveau. Ne vous en faites pas, je suis là pour vous aider. Maintenant, parlons de vos désordres. Aimez-vous vous faire sodomiser ?
Je n’esquissai pas un geste de surprise ou d’indignation. J’attendais cette question depuis le début de l’entretien, il était étrange qu’il ne l’eût pas posée plus tôt.  
- Non. Mais j’aime sodomiser d’autres hommes.
Autant jouer franc-jeu, il le savait de toute façon, nier ma « pathologie » n’aurait fait que m’enfoncer un peu plus longtemps en ces lieux.
- Intéressant. Nous pouvons guérir ce trouble de la sexualité. Il continua de noter. Ensuite, votre père nous a informés de votre « attirance » pour le diable, est-ce vrai ? Il vous parle ? Vous l’entendez à l’intérieur de votre tête, c’est bien cela ?
Je ne sus pas quoi répondre à cette question. Je hochai vaguement la tête. Il me sourit, son crayon griffonnant toujours des phrases sur son carnet.
- Très bien. Et dernier point, vous vous êtes ouvert les poignets ? Pour vous suicider ?
- Non !
Je donnai un coup de poing contre mon lit, dans la mesure où je pouvais bouger mon poignet, et le médecin sursauta. J’avais encore des difficultés à parler de suicide ou de ma sœur. C’étaient les deux seules choses capables de me mettre hors de moi. Il s’empressa d’inscrire l’incident dans son petit journal. J’étais sans doute névrosé et passablement dangereux.
- Oui, très bien, vous n’avez pas fait de tentative de suicide. Je comprends. Vous êtes un cas très intéressant et vous étudier, vous guérir, sera passionnant. Nous commencerons votre thérapie dès demain, votre père assistera à la première séance. Je vous précise que si vous tentez quoique ce soit à son égard, vous risqueriez de vous retrouver ici pour un moment bien plus long que ce qui était prévu.
Précision fort peu utile puisque je ne savais pas pour combien de temps j’allais être enfermé ici, mais j’avais bien compris le message.
- Je vous souhaite une bonne journée, Patient numéro 66. »
Il se leva et quitta la pièce. Je n’avais plus de nom, plus de liberté. L’espace de quelques secondes, mon cœur se serra. Je ne devais pas perdre espoir mais il s’agissait d’une épreuve bien difficile à traverser. Un aide-soignant entra, une seringue à la main. Sans me demander mon avis, il releva la manche de ma blouse et planta l’aiguille dans mon coude. Ne pas perdre espoir. Ne pas cesser de se battre. Au bout du tunnel, m’attendait ma vengeance.

Chapitre troisième :
Une question parfois me laisse perplexe : Est-ce moi ou les autres qui sont fous ?
« Allongez-le là. Lança le docteur Lavoisier.
Je regardai les instruments de torture avec appréhension. J’avais entendu parler d’expériences scientifiques, les médecins enlevaient des zones du cerveau pour rendre le patient plus docile. Etait-ce ce que mon père avait prévu de me faire subir ? Je ne voulais pas perdre la raison, devenir stupide, j’avais tant de choses à voir… A faire. Ma vie ne faisait que commencer. Les aides-soignants m’installèrent sur le lit, très inconfortable. Ils m’attachèrent, une fois encore, les poignets et les chevilles. Le docteur se pencha au-dessus de moi. Je crus déceler dans son regard, une once de plaisir sadique, celle que j’avais déjà vue dans les yeux de mon père. Je lui souris. Je pouvais surmonter les épreuves. Mon corps pouvait souffrir mais mon esprit resterait toujours intact, enfin plus ou moins. Le médecin se tourna vers la porte.
- Ah ! Monsieur Lecomte, vous arrivez pile à l’heure ! Aujourd’hui, nous allons mettre fin aux hallucinations sataniques de votre fils.
- Est-ce qu’il va souffrir ? Demanda mon père.
Ma déception fut immense. Sans le savoir, j’avais gardé cet espoir un peu fou qu’une part de lui m’aimait. Maintenant, j’étais certain que ce n’était pas le cas. J’avais dix-sept, j’étais enfermé dans un asile et je ne pouvais compter que sur moi-même. Mais rien n’était perdu.
- … Sans aucun doute possible. Ajouta Lavoisier.
Un aide-soignant posa ses mains sur mon épaule gauche et mon torse, le second sur mes chevilles. Le médecin tapota les veines sur mon coude et sans prévenir, y plongea l’aiguille d’une seringue. Il me glissa quelque chose dans la bouche et je mordis dedans. C’était pour protéger ma langue et mes dents. Je ne me débattais pas mais la peur m’envahissait. Je fermai les yeux et me concentrai sur ma respiration.
- Cette méthode est, ce que nous appelons, le coma insulinique. Nous allons injecter une dose d’insuline suffisamment forte au patient. Il va alors perdre le contrôle de son corps et de ses pensées, c’est la phase d’endormissement, à la suite de quoi, il va être pris de convulsion jusqu’à tomber dans le coma. Un infirmier s’occupera de le réveiller trois heures plus tard, à ce moment-là, le patient sera dans un état de grande faiblesse, il aura oublié ses souvenirs et sera débarrassé de tous ses démons.
- Cela fonctionne ?
- Pour les patients qui survivent, oui. Si le traitement marche, dans quelques mois, votre fils sera aussi docile qu’un chiot.
- Parfait. »

J’aurais préféré ne pas entendre les explications de Lavoisier. Cela n’avait pas l’air d’être une partie de plaisir et je n’avais aucune envie de me réveiller faible et dépendant. Je devais rester fort. Il pressa le bout de la seringue et le liquide se déversa dans mes veines. Après quelques minutes seulement, je commençais à en ressentir les effets. Des gouttes de sueur s’écoulèrent de mon front. Je voulus bouger mais aucun de mes membres ne prît la peine d’obéir. C’était une sensation terrifiante, être piégé dans un corps qui ne vous appartenait plus. C’était comme être enterré vivant. Je tentai de hurler mais rien ne se produisit. Ma terreur s’effaça au moment où mes pensées cessèrent de fuser dans mon esprit. Je ne ressentais plus rien. Et puis, une intense douleur s’empara de moi. Mon corps se tordit en tous sens alors que les infirmiers tentaient de le retenir. Je transpirai à grosses gouttes et de la bave s’écoulait entre mes lèvres.  Je finis par cesser de convulser. Je retombai lourdement sur le matelas et je sombrai dans les ténèbres.

« Dis-moi, Désiré. Comment comptes-tu honorer le paiement que tu me dois dans ta situation ?
- Je dois avouer que pour le moment, je n’ai pas l’impression d’avoir reçu ce que je vous avais demandé.
- Oserais-tu mettre ma parole en doute ?
- Absolument pas. Ne doutez donc pas de la mienne. Si je sors vivant de cette expérience, vous serez payé.
- Tu en sortiras vivant. De celle-là, et de toutes les autres. Je te trouve intéressant et je ne laisserais pas mon divertissement mourir aussi vite. Maintenant, je vais te faire un cadeau… »

Je sentis une vive douleur dans mon crâne et je tombai à genoux. Je repris possession de mon corps dans le lit à l’hôpital. Ma joie s’effaça rapidement, je ne pouvais ni bouger, ni parler. J’étais toujours dans le coma mais je pouvais voir et sentir. Ma conscience était éveillée dans un corps endormi. Pourquoi avoir fait cela ? Je ne tardais pas à le comprendre. J’entendis la porte de la salle s’ouvrir et se fermer. Je ne pouvais pas tourner la tête. Je n’eus pas besoin de le faire. Le visage de mon père apparut au-dessus de moi.

« Je t’avais dit que tu le regretterais, Dési. Tu aimais me tenir tête, te rebeller… Protéger ta chère sœur. Et regarde où tout cela t’a mené. Ta petite sœur s’est suicidée parce qu’à trop vouloir jouer les héros, tu as dû partir, elle était toute seule. Elle pleurait tellement quand je la prenais dans son lit le soir. Elle criait toute la haine qu’elle éprouvait pour toi quand je la frappais.  Elle hurlait ton nom quand je la faisais jouir. Tu l’as abandonnée à son sort. Elle est morte par ta faute.

Non ! Non ! Ma colère était si intense ! Et j’étais si impuissant ! J’aurais pu briser mes chaînes et le tuer si j’avais été conscient ! Il allait payer pour tout cela ! C’était lui le responsable de la mort de Blanche. C’était lui le meurtrier ! Il allait souffrir !

-  Je te préférais à ta sœur. Tu as toujours eu un don pour séduire les hommes. Dès ton plus jeune âge, tu étais beau et aguicheur. Il se lécha les lèvres avec un sourire pervers. Mon cœur était empli de rage. J’aurais dû me douter que tu ne pourrais plus te contenter de moi un jour, mais choisir mon ami le plus proche, quel manque de respect. Cela mérite bien une compensation, n’est-ce pas ? Pour le mal que tu m’as fait ? Avec ta sœur, ce n’était pas pareil, elle était inerte, froide. Toi, tu participais, tu adorais cela. Tu en redemandais presque. Comment peux-tu me haïr après tous les bons moments que nous avons passés ensemble ? »

Il passa sa main dans mes cheveux puis posa ses lèvres sur les miennes. Je sentis son contact sur ma peau, je ne voulais pas vivre cela. Pas encore. Pas de cette manière…
Il me déshabilla, mon cœur se serra. Je hurlai de toutes mes forces mais personne ne pouvait m’entendre. Sa main glissa sur mon corps nu jusqu’à mon sexe. Heureusement, je ne pouvais pas prendre du plaisir. Il monta sur le lit et Il caressa mes fesses. Il baissa son pantalon et se masturba. Il éjacula sur mon torse. Je souhaitais qu’un homme ouvrît la porte à cet instant… Mais aucune aide ne vint. Personne pour voir ce sale pervers s’amuser au-dessus de mon corps presque sans vie. Si seulement j’avais été réveillé… Il enfonça alors son sexe en érection en moi. Il fit des va-et-vient en poussant des grognements. Je remuai à son rythme comme une poupée de chiffon. J’avais envie de pleurer… Mais cela me conforta dans mon désir de vengeance. Il ne savait pas à quoi il s’exposait. Je le sentis jouir en moi puis se retirer. Il se rhabilla puis fit de même pour moi.

« Tu aurais pu être un gentil garçon, Dési. »

Il sortit de la pièce, il avait accompli son devoir, il était fier. Il prenait toujours autant de plaisir à me faire du mal. Je comptais bien me  venger. Je pouvais attendre des années, ce n’était pas un problème, mais il allait mourir. Il devait mourir.


A mon réveil, je n’avais rien oublié. Je n’étais pas devenu stupide et faible comme un chaton. J’étais resté le même. Cependant, aucun aide-soignant ne se préoccupa de mon état, ne vérifia si j’étais guéri ou non. Au fond, tout le monde se fichait de ma santé mentale. Mais mon père finirait bien par croire à ma guérison, il suffisait de quelques années de souffrance pour pouvoir enfin lui planter une hache dans le crâne…

Chapitre quatrième :
J’avais trouvé la liberté, perdre tout espoir, c’était ça la liberté.
Mes yeux s’ouvrirent brusquement. Il faisait encore nuit. Je ne fis pas un seul geste, tout était sombre et glacial. Je pouvais percevoir une respiration dans le calme saisissant de ma modeste chambre. Une larme roula sur ma joue. Maintenant, je comprenais pourquoi j’avais évité le dortoir commun. L’on m’avait dit que mon rang de duc avait joué un rôle dans l’attribution des lits… Mais la véritable raison était autrement plus intéressée. Pourquoi n’y avais-je pas songé avant ? Moi qui connaissais si bien la nature humaine … M’étais-je permis d’espérer une fois encore ? M’étais-je permis de croire que j’étais libéré de ma cage dorée ? Libéré de mon péché ? La respiration s’accéléra et l’homme plaqua une main sur ma bouche. Je n’avais pas l’intention de crier ou de me débattre. Qui m’aurait cru si je l’avais dénoncé ? J’étais ici parce l’on me reprochait de séduire les hommes alors si quelqu’un s’était retrouvé ici, ce serait ma faute, pas la sienne. Mon jeune âge et ma faiblesse n’entraient même pas en compte dans leur calcul. Pour eux, j’étais un démon trop séduisant… Ou un coup facile, à voir. Il baissa mon pantalon. Je mordis l’un de ses doigts et il retint un juron. Je me retournai sur le dos pour le voir en face. Il leva le poing pour me frapper, j’arrêtai son coup et posai mes lèvres sur les siennes. Sous l’effet de la surprise, il se figea, je l’allongeai sur le lit et je léchai son torse. Je lui enlevai son pantalon et je pris son sexe dans ma bouche. Par habitude, par peur, par envie, je ne savais pas trop ce qui me poussait à agir de la sorte… Je ne voulais pas qu’il me prenne contre mon gré alors autant en éprouver du plaisir aussi… Je me forçais à être consentant, peut-être qu’au bout d’un moment, cela deviendrait plus facile. De toute façon, c’était de ma faute, je les séduisais alors cela me procurait forcément du plaisir…

« Réveillez-vous, patient n°66.
Mes poings se serrèrent. Je repris lentement conscience. Je n’étais plus un petit garçon de onze ans. J’étais un homme, de vingt ans, attaché sur un lit inconfortable dans un hôpital sordide.
- Que vient-il de se passer ?
- Étrangement, rien. Vous avez perdu connaissance juste après que les infirmiers vous aient attaché. Cela vous arrive-t-il souvent ?
- Vous êtes certain de ne m’avoir injecté aucun produit bizarre ou dangereux ?
- Absolument. Vous avez peut-être des dommages au cerveau, nous vous ferons passer des tests demain dans la matinée.
Il me dit cela comme si ça n’avait aucune importance. Je savais que le docteur Marcs ne se souciait guère de l’état de ses patients mais tout de même, il aurait pu feindre une quelconque compassion à mon égard.
- Je vois.
- Nous allons pouvoir reprendre la thérapie par électrochocs.
- Vous venez de me dire que je pouvais potentiellement avoir des dommages au cerveau mais vous voulez quand même continuer votre traitement ? Quel genre de médecin êtes-vous ?
- Le genre consciencieux, si vous ratez une séance, il y a des chances pour que tous les progrès accomplis jusqu’alors disparaissent.
- Et nous ne voudrions pas cela, évidemment. »

Je lui fis un sourire. Il me glissa un protège dents dans la bouche, pour éviter que, lors des convulsions, je ne me coupe la langue ou je ne me brise les dents. De toutes les thérapies que je suivais, celle-ci me paraissait la moins efficace et la plus dangereuse. Je craignais surtout pour mes facultés cérébrales hors du commun, mais mon médecin pensait avant tout à me guérir de mon homosexualité. Il donna les consignes aux infirmiers, pour qu’ils me maintiennent après le choc. Le docteur  me fit tourner la tête sur la droite pour me montrer des images d’hommes nus. Mon sourire intact, je regardai avec excitation. Le principe était simple, plus cela m’excitait, plus le voltage serait élevé. En guise de résultat, je devais trouver le corps des hommes repoussant, je devais l’associer à une douleur intense et ainsi, ne plus en éprouver aucun plaisir. En théorie, c’était une idée excellente, chacun savait que si un rat de laboratoire recevait un choc électrique en mangeant un gâteau, il ne toucherait plus à ce gâteau la seconde fois. C’était un conditionnement inconscient. En pratique, cependant, cela fonctionnait beaucoup moins bien, mais je soupçonnais ma capacité à percevoir la douleur comme une forme du plaisir de jouer un rôle. Ainsi, les hommes m’attiraient autant qu’auparavant et grâce à mon … Ami, mon cerveau était toujours en bon état … Mais pour combien de temps ? Je gardai les yeux ouverts, le docteur remit ma tête droite et demanda aux infirmiers s’ils étaient prêts. Ils approuvèrent et sans me prévenir, posèrent les électrodes conductrices sur mes tempes. Le courant s’insinua dans tout mon corps, mes muscles se contractèrent, mon cœur battit à tout rompre et puis je me sentis partir...

Chapitre cinquième :
Un instant de douleur peut déboucher sur une vie de bien-être.

Personne ne pouvait comprendre les sensations qu’entraînait une lobotomie. Car les hommes et les femmes sur qui elle était pratiquée n’avaient ensuite plus les capacités cérébrales nécessaires pour expliquer ce qu’ils avaient ressenti.
Subir cette intervention était ma plus grande frayeur depuis mon entrée à l’hôpital, cinq années auparavant, mais je savais que ce jour arriverait. Mon père avait payé pour me faire interner et pour me faire disparaître. Il fallait simplement que l’opération n’éveille aucun soupçon. Dans mon cas, elle mettait un point final à une suite de thérapies inutiles. Même moi, je trouvais cela plutôt bien ficelé.
Un infirmier m’avait lié les poignets et le cheville sur un lit inconfortable et glacial. Ma tête était maintenue par une lanière de cuir sur mon front, assez serrée pour que je ne puisse pas bouger. Mon cœur battait vite, je l’entendais résonner dans mes tempes. Je mettais ma vie entre les mains d’une chose incontrôlable, cela me terrorisait.  Et si je perdais la tête ? Et s’il m’abandonnait là, sur cette table d’opération et que je mourrais ? … La panique me gagnait et je détestais cela. La panique m’empêchait d’être maître de mes émotions. Le médecin me regardait, expliquant à l’infirmier ce qui allait se passer. Peut-être pensait-il que je ne comprenais pas le jargon médical et scientifique… Il attrapa une longue tige en métal, ainsi qu’un petit maillet. Mes yeux grands ouverts regardaient dans sa direction. S’il fallait que je subisse cela, autant le faire avec honneur … Il posa son outil pointu dans le coin de mon œil droit. Un.
Deux.
Trois.
Une sensation de froid intense s’empara de moi. Mon cœur cessa de battre durant quelques secondes. Je ne sentais plus que la douleur atroce dans ma tête. Je ne pouvais plus bouger, je ne pouvais plus respirer, je ne voyais plus la lumière blanche ni les visages, je n’entendais plus les voix des médecins… Je tombais dans un puits sombre et  sans fond…

« Désiré ! Aux pieds ! »



« Oui Désiré, continue de pleurer, j’adore te voir me supplier à genoux, tes jolis yeux remplis de larmes... »

Tout s’enchaînait.

« NE DIS PLUS JAMAIS CA DÉSIRÉ ! JE SUIS TON PERE ET TU DOIS M’OBÉIR ! DÉSHABILLE-TOI ! »

Les images défilaient devant mes yeux sans que je ne puisse les détourner…

« Tu en redemandes, n’est-ce pas ? Tu aimes ça, Désiré ? Viens faire plaisir à Oncle Herbert… »

Les visages… Les sourires… Tout ce que je m’efforçais d’oublier…

« Vous êtes notre meilleur élève, Désiré, mais aussi le plus dissipé. Vous ne pouvez pas remettre en question notre religion, vous comprenez ? Alors baissez votre pantalon, le bâton me semble être la meilleure solution pour faire entrer le message… »

Les moines, les punitions, les récompenses et toujours autant de perversité…

« Crois-tu que Dieu existe, grand frère ? Est-ce que tu crois qu’il pourrait laisser des hommes comme notre père vivre et faire du mal aux autres sans intervenir ? Crois-tu que Dieu puisse être aussi cruel ? »

Blanche, ma magnifique petite sœur, si triste et si belle…

« J’aurais aimé avoir une maman qui nous aurait aimés de tout son cœur, comme dans les contes de fée, pas toi grand frère ? »

… Je voulais que tout cela cesse, pitié…

« Ta sœur ! Elle s’est suicidée ! Par ta faute ! Tout a toujours été de TA FAUTE ! Tu étais un être démoniaque dès ta naissance ! Tu as perverti tous les gens autour de toi et tu as poussé ta petite sœur à mettre fin à ses jours ! Tu es mauvais et tu seras toujours mauvais ! »

Non, Blanche n’était pas morte, elle était sauvée … Ce n’était pas de ma faute, pour une fois, ce n’était pas de ma faute…
CE N’ÉTAIT PAS MA FAUTE !


Je me réveillai violemment. Le docteur m’examina et me demanda comment je me sentais. Je voulus lui répondre mais aucun son ne sortit de ma bouche … En fait, je ne pouvais plus bouger. Mon corps tout entier était complètement paralysé. La panique me gagna. Prisonnier d’une enveloppe sans vie, c’était pire que de mourir. Je poussai un hurlement dans ma tête puis je décidai de me calmer. Le médecin sourit.

« Ne vous inquiétez pas, c’est une procédure normale. Vous êtes paralysé mais vous retrouverez vos facultés physiques dans quelques jours… »

Il ajouta dans un murmure « en revanche, vos facultés intellectuelles … » … J’étais paralysé mais je n’étais pas sourd. Je fus rassuré. Mon intellect ne pouvait pas subir de dommage alors, s’il me fallait juste du temps pour pouvoir parler à nouveau, tout irait bien … Fort heureusement, tout irait bien… Je fermai les yeux, la seule partie de mon corps que je semblais contrôler. Il fut difficile de refermer à nouveau la porte de mes souvenirs, mais pas impossible. Tout cela était … Bien trop douloureux…




BEDIND THE SCREEN




PRENOM;
ÂGE;
CODES DU REGLEMENT;
TON AVIS SUR LE FORUM;
MOT DE LA FIN;


© maxou'


Dernière édition par Désiré H. Lecomte le Dim 11 Jan - 17:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Présentation de Désiré <3   Présentation de Désiré <3 Icon_minitimeMar 10 Juin - 16:49

• TON HISTOIRE :

Chapitre sixième :
Mais j'ai une promesse à tenir, et des kilomètres à faire avant de dormir... et des kilomètres à faire, avant de dormir.
« Très cher père. Me voici de retour. Et contrairement à ce que vous avez cru, je suis en excellente santé, plus brillant et plus déterminé que jamais. Etes-vous heureux de me revoir ? Oh, je suis certain que oui.
Un sourire étincelant sur les lèvres, je léchai langoureusement mon index devant lui. Je passai une main dans mes longs cheveux en le regardant dans les yeux. Il était terrifié et tel un démon, je trouvais sa peur délicieusement nourrissante.
- …. Mon Dieu mais quel être démoniaque ai-je créé ?! Recule, tu es répugnant !
Il me gifla avec violence, je haussai un sourcil sans toutefois perdre mon sourire en coin.
- Peut-être auriez-vous dû vous poser cette question avant, père ? Ne me fâchez pas plus que je ne le suis. Je n’ai jamais eu peur de vous et ce n’est certainement pas aujourd’hui que cela va commencer.
- Tu plaisantes ? Tu me suppliais de ne pas te frapper lorsque tu étais un gamin ! Tu pleurais à mes pieds … Il éclata d’un rire tonitruant, apparemment fier de lui.
- Ce n’était pas de la frayeur mais plutôt de l’intelligence. Vous ne me touchiez plus lorsque je suppliais. Alors, peu m’importait de verser quelques larmes si c’était la seule façon de vous calmer, je le faisais.
- Tu mens ! Tu n’étais qu’un gosse terrifié !
- Non, j’étais un gosse prêt à tout… Mais vous l’avez compris très rapidement, n’est-ce pas, père ?
Je m’approchai de lui, et posai ma main sur son entre-jambe, je léchai sa joue puis ses lèvres. Il me repoussa brutalement et je retombai sur le sol. Je passai mes doigts dans mes cheveux pour les ramener en arrière et j’éclatai de rire.
- Cela vous plaisait auparavant, père. Qu’est-ce qui a changé ? …Peut-être avez-vous peur dès que votre victime prend les initiatives ? C’est pourtant ce que vous n’avez cessé de me répéter, que je vous séduisais  … Que je ne demandais que cela… Maintenant que je suis effectivement consentant, je ne vous intéresse plus ?
- Tu es abject ! Tu me dégoûte ! Comme oses-tu m’accuser de tels actes ?! Tu es complètement dérangé ! Tout le monde te le confirmera, je ne t’ai jamais touché !
- … Tout le monde ? Et tout le monde qui ? Je n’ai jamais dit que vous me preniez sur la table dans la salle à manger devant nos invités. Vous étiez bien plus discret … Et puis, vous pouviez prendre votre temps, vous aviez toute la nuit pour jouer avec moi. Non pas que je vous le reproche, grâce à vous j’ai trouvé ma vocation. Je ne vis plus que pour le plaisir charnel et les amours éphémères.
- Je vais te refaire enfermer dans cet hôpital ! Tu es cinglé et tu fais honte à notre nom !
- … Je doute que vous ayez le temps de prévenir l’hôpital, j’ai d’autres projets pour vous, bien moins agréables. Vous ne vous débarrasserez plus de moi, j’en suis navré. Ensuite, pour ce qui est de notre nom, c’est vous qui lui avez fait honte malheureusement. Je vais arranger cela bien sûr, mais vous ne me facilitez pas la tâche.
Je pouvais lire la colère dans ses yeux, non mieux, la rage. Une rage intense. Je voulais qu’elle sorte. Je voulais qu’il se jette sur moi, qu’il me frappe de tout son cœur parce que ce serait la dernière fois qu’il en aurait l’occasion. Je lui souris.
- Je suis ton père et j’ai absolument tous les droits sur toi. Je vais m’arranger pour qu’une opération tourne mal et tu finiras au cimetière.
- Oh. Quelle drôle d’idée, père. Vouloir me tuer ? Après tout le plaisir que je vous ai apporté ? N’avez-vous donc aucune gratitude ? … Je m’amusais. Je me demande si vous y mettez tout votre cœur, père. Vous avez essayé de vous débarrasser de moi un grand nombre de fois et pourtant je suis toujours là, à croire que vous n’en avez pas vraiment envie, je me trompe ?
Il ne prit pas le temps de réfléchir, il me donna un violent coup de poing dans la mâchoire. Le goût du sang envahit ma bouche avec délice. Mon père était un homme grand, assez musclé, il aurait pu être bel homme s’il n’avait été atteint de calvitie et s’il n’avait pas eu besoin de lunettes. J’étais un combattant hors pair mais je n’avais aucune chance contre lui. Je sifflai entre mes doigts juste avant qu’il ne mette ses mains autour de mon cou. Il appuya mais la pressions se relâcha rapidement. Trois domestiques l’avaient attrapé et le maintenait à une bonne distance de moi. Mon père n’en revenait pas, il connaissait ces hommes, il était leur maître… Malheureusement pour lui, moi, j’étais persuasif.
- Lâchez-moi bande d’incapables ! C’est lui qu’il faut enfermer ! Hurla-t-il en tentant de se débattre.
- Pas de chance, père, ils n’obéissent qu’à moi. Regardez donc : Médor, Assis.
L’un des valets lâcha mon père et s’assit par terre, je lui caressai les cheveux avant de mettre un morceau de sucre dans sa bouche. Je me penchai vers lui pour lécher sa joue puis je regardai mon père. La surprise et la terreur sur son visage étaient la plus douce des visions.
- Mais qu’est-ce que … Tu es un démon ! Tu as volé l’esprit de ces hommes ! Je vais te faire exécuter pour ça !
- Ne soyez pas stupide. Qui vous croirait ? Je peux ordonner à ces jeunes gens de se comporter normalement s’il le faut. Mais je préfère avoir des chiens obéissants. J’espère que vous avez bien profité de ce coup de poing, c’était malheureusement le dernier.
Je me massai la mâchoire et donnai une tape sur la joue de mon père. Il se débattit en vain.
- Nous sommes tout disposés à parler maintenant. Avant de passer aux choses sérieuses, j’ai des questions ennuyeuses à vous poser. A chaque mauvaise réponse, je vous coupe une partie du corps au hasard. Première question : Suis-je sur votre testament ?
- Oui.
- … Oh. Mauvaise réponse !
J’attrapai une paire de pinces coupantes, je demandai à Rex de maintenir sa main bien droite. Je souris à mon père. Il recommença à se débattre, jusque-là, il devait croire que je bluffais. Je coupai son pouce avec un plaisir intense. Un peu de sang gicla alors que mon père hurlait de douleur. Cela m’excita. Je me léchai les lèvres avant de reposer la pince.
- J’ai récupéré votre testament. Je me doutais bien que je ne serais pas dessus mais pendant quelques minutes, j’ai tout de même espéré y lire mon nom. Qui sait, cela aurait peut-être pu vous sauver la vie aujourd’hui. Enfin il est trop tard désormais. J’ai rédigé un nouveau testament. Déjà approuvé par un notaire, ainsi que par un témoin, il ne manque que votre signature. Et je sais que vous allez vous faire un plaisir de le signer.
Je lui donnai un stylo, Rex tenait l’autre main pour qu’il puisse écrire.
- Oh, j’oubliais, si vous tentez quoi que ce soit, je vous coupe les couilles. Je n’hésiterais pas.
Il se mit à trembler légèrement mais signa le document. Parfait. Je rangeai tout cela puis revins vers mon père. Mes trois domestiques le tenaient fermement, c’était un spectacle plaisant.
- Deuxième question : Je veux savoir si vous connaissez le lieu de résidence actuel de Blanche. Pour information, c’est ma sœur, votre fille.
- … Je … Je …
- Pas de sanglots. Pas de bégaiements. Sinon, vous savez ce que j’arracherais ensuite.
- J'ai engagé un détective mais il n'a jamais rien trouvé, je ne sais pas où elle est.
- Votre réponse me déplait, père. Je me vois dans l’obligation de vous rappeler la règle du jeu.
Je fis signe à Médor de baisser le pantalon de mon père. Je m’approchai avec les pinces.
- Je te le jure ! Je ne sais rien !! Il pleurait. J’adorais cela. L’homme avait un accent allemand, c’est tout ce que je peux te dire !
- Bon … Très bien.
Il soupira de soulagement, je lui coupai un second doigt et il hurla de surprise et de douleur. Un son merveilleux à mes oreilles.
- Pourquoi ?! Pourquoi ?! Je t’ai dit tout ce que je savais !
- … Je pourrais vous donner de nombreux arguments pour justifier cet acte mais je ne vais vous en dire qu’un : Je prends du plaisir à voir les hommes souffrir, vous tout particulièrement.
Toute la rage qu’il ressentait revint, je pouvais la lire dans ses yeux. Il voulait me tuer. Sentiment habituel chez lui. Il m’avait créé. J’étais devenu un être démoniaque par sa faute et pourtant, il avait passé sa vie entière à vouloir me détruire. Pourquoi fabriquer un monstre alors ? Je lui souris doucement. Pour la première fois de ma vie, je menais la conversation que j’avais avec mon père. Il ne semblait pas du tout aimer cela… Tant pis.
- Je te tuerais, Désiré !
- Non, c’est moi qui vais vous tuer. Mais avant, je vais vous torturer et je vais y prendre du plaisir. Je plantai mes yeux dans les siens. Médor, aux pieds.
Le valet s’approcha docilement de moi et je caressai ses cheveux en lui chuchotant des mots doux. Mon père recommença à se débattre, maintenant que l’un de ses domestiques ne le tenait plus. Il parvint à se dégager. Il fallait avouer que mon père était musclé et qu’il savait fort bien se défendre. De cette façon, je lui avais fait croire qu'il s'était libéré tout seul. Il se précipita sur moi et de sa main valide, me plaqua contre le mur par la gorge. Je fis signe à mes esclaves de ne pas bouger. La situation était sur le point de devenir plus drôle qu’elle ne l’était.
- Oh, père, je savais que vous hésiteriez à me tuer, je savais que vous ressentiez des sentiments à mon égard … Je me suis lassé des autres hommes, il n’y en a qu’un qui me voit et m’aime tel que je suis et c’est vous, bien évidemment. Mes mots devaient paraître sincères, j’avais répété ce passage devant un miroir pendant des mois à l’hôpital. Je vous demande pardon pour tous les hommes que j’ai séduits, je n’aurais pas dû me montrer aussi ingrat envers vous qui avez été si bon.
Je sortais le grand jeu, en espérant qu’il se laisserait convaincre malgré mes menaces de mort. Mais je savais qu’il ne pourrait résister à mes avances. Il m’aimait… Non, il aimait que je me soumette à lui. Je glissai mes doigts dans son pantalon pour caresser son sexe. Je ne m’y attendais pas mais un sentiment de dégoût intense s’empara de moi. Une foule de souvenirs m’envahit et j’eus envie de pleurer. Je pensais que mon cœur, si souvent maltraité, ne pouvait plus rien ressentir… Sans perdre mon sourire, j’enfermai la honte et la tristesse au plus profond de mes entrailles. J’étais intelligent, sûr de moi et fier. Tout cela ne devait plus m’atteindre. Pas le jour de ma vengeance. Il allait payer pour ce qu’il m’avait fait … Je n’aurais le droit de me laisser aller qu’une fois ce jeu terminé pour de bon.
Comme je m’y attendais, il ne me repoussa pas. Il relâcha la pression sur ma gorge et mon sourire s’élargit. Il poussait des soupirs de plaisir sous mes caresses et j’ouvris sa chemise pour lécher son torse.
- … Désiré, ne …
Je me mis à genoux devant lui et je baissai son pantalon.
- J’adore lorsque vous dites mon prénom, père. Faites-le encore.
- … Désiré …
Je gardai les paupières closes et je pris son sexe dans ma bouche. Les larmes me montèrent aux yeux. Répugnant. Je suis répugnant. Pendant quelques secondes, je restai sans bouger. Je me dégoûtais. J’avais fui tout cela, j’aurais pu le tuer d’une lame dans la gorge mais non, je me mettais à genoux. Encore. Devant lui. Comme avant. Il m’attrapa par les cheveux.
- Alors, Désiré ? Tu veux de l’aide ? Comme lorsque tu étais enfant ? Je croyais que tu étais très enthousiaste à l’idée de retrouver ton père ?
D’un geste brusque, il força ma tête à faire des va-et-vient. Je fus pris d’une envie de vomir mais encore une fois, je fis mon maximum pour refouler chaque sentiment qui me rendait faible et je me laissais envahir par la colère et la haine. J’étais déterminé à le faire souffrir et rien n’aurait pu marcher si je ne lui procurais pas un peu de plaisir. J’attrapai sa main pour faire cesser ce calvaire. Je léchai sensuellement ses doigts avant de reprendre son pénis dans ma bouche et de décider moi-même du rythme que je voulais prendre. Il gémit de plaisir et me laissa faire à ma guise. J’étais devenu un expert en sexe, une corde de plus à mon arc. Il éjacula dans ma bouche, comme il l’avait toujours fait, sans se demander si cela me plaisait, après tout, mon avis n’avait pas d’importance. J’essuyai mes lèvres et je levai les yeux sur mon père. Je n’en revenais pas d’avoir fait une telle chose, d’être aussi immonde… Il me sourit et me caressa les cheveux. J’avais à nouveau dix ans.
- Tu t’es bien amélioré depuis la dernière fois. Tu es un bon garçon.
Je ne devrais pas perdre la face mais des larmes de rage se mirent à couler sur mes yeux. « Un bon garçon » ? Vraiment ? Etait-ce là tout ce qu’il pouvait m’offrir ?! Etait-ce là tout ce qu’il ressentait pour moi ? Et seulement après des gâteries ? Il éclata de rire. Son emprise sur moi était immense, il connaissait mes failles, il savait où appuyer pour me faire souffrir. Il baissa les yeux et me regarda. Je n’étais qu’une petite chose fragile pourtant il savait qu’au fond, j’avais le pouvoir et la volonté pour le tuer.
- Tu n’as pas beaucoup changé finalement. Toujours à pleurer à mes pieds. Je ne t’ai pourtant pas encore puni comme il se doit pour cette mascarade grotesque. Ne t’en fais pas, je n’ai plus envie de te tuer, tu as ton utilité. Relève-toi, il est grand temps que quelqu’un te remette à ta place.
Je détournai la tête et ramenai mes mains contre ma poitrine. Je me recroquevillai comme un petit garçon.
- … Mon gentil petit garçon qui n’a jamais eu peur de moi. Obéis-moi !
Il m’attrapa par le bras pour me remettre debout. Il ne put cacher sa surprise en me voyant sourire en coin. D’un geste, je lui plantai une seringue dans le cou. En quelques secondes, il s’effondra lentement. Je le retins et m’accroupis près de lui. Il était conscient.
- Oh voyons, père ! Ne vous avais-je pas prévenu ? « Peu m’importait de verser quelques larmes si c’était là, la seule façon de vous calmer ». Je n’ai plus ni honte, ni dégoût, je n’éprouve pas de regrets, pas d’amour. Je peux me mettre à genoux et supplier si c’est ce qu’il faut faire pour obtenir ce que je veux. La fierté est une chose si éphémère, elle va, elle vient et je n’ai aucun remords à la laisser de côté pour lécher les bottes d’un adversaire. Tant qu’au final, je reste le seul vainqueur. C’est le jeu. Je savais que d’une certaine façon, vous aimiez ce garçon qui pleure à vos pieds, qui n’attend qu’une chose : l’amour que vous lui refusez. Vous aimiez le torturer, le briser, le détruire, pour voir ce qu’il se passerait ensuite. Eh bien me voici : Désiré Henri Lecomte. Génie du sexe et des plaisirs. Amoureux des Arts et de la littérature. Scientifique et épéiste hors pair. Cuisinier et travailleur passionné. Sans oublier : aliéné et sadique dangereux. Voilà tout ce que vous avez fait de moi, père. Voilà ce que je suis. Ce que je resterai jusqu’à la fin de mes jours par votre faute. Alors, dites-moi une chose … Est-ce que je vous plais ? »

Assis dans un fauteuil confortable, les jambes étendues sur le dos de Médor, j’attendais que mon père se réveille. Rex termina de l’attacher, nu, sur le ventre sur mon tout nouveau lit réservé aux plaisirs sadomasochistes (car il fallait bien l’avouer, le sexe conventionnel commençait à me lasser). Je fis signe à mon gentil chien de lui tourner la tête vers moi, je voulais être sa seule et unique vision. Charly, mon troisième valet m’apporta une cigarette. Il me l’alluma puis s’agenouilla à mes côtés. De ma main libre, je caressai ses cheveux avec affection. J’usais et abusais de ce pouvoir avec sans doute trop de plaisir mais, mon âme était déjà damnée alors pourquoi n’obéirais-je pas à mes envies ? Ma vie allait enfin être belle. Mon père avait foutu en l’air vingt-cinq ans de mon existence, j’avais des tas de choses à rattraper… Il remua les bras et les jambes faiblement, puis il ouvrit les yeux. Je lui souris.
« Médor, Rex, Charly : dehors. Si je siffle, vous rappliquez.
Ils obéirent et je me levai. Je laissai tomber ma cigarette dans un verre d’eau et je m’approchai de mon père. Il pouvait se débattre autant qu’il le voulait, les chaînes que j’avais installées étaient solides. J’avais tout prévu pour lui.
- Désiré ! Hurla-t-il avec fureur.
- Oui, il s’agit de mon prénom. D’ailleurs, je me posais une question : Pourquoi Désiré ? Pourquoi m’avoir appelé de la sorte ?
- C’est ta mère qui a choisi. Il s’était calmé. Il n’avait pas le choix. Henri était le nom de son père. Et Désiré, parce qu’elle te voulait plus que tout je suppose. Il se mit à rire. Des idioties de femme.
D’une certaine façon, cela me fit plaisir. Ma mère m’aimait. Elle m’aimait pour de vrai, comme un fils et j’étais heureux de le savoir.
- Pourquoi Blanche pour ma sœur ?
- … Elle était innocente et pure, je savais qu’elle ressemblerait à ta mère…
Etait-ce vraiment mon père qui venait de dire cela ? Je haussai un sourcil. Il fallait savoir que ma mère était morte en donnant naissance à ma petite sœur, peut-être avait-il imaginé que l’âme de ma mère avait été transférée dans le corps de Blanche. Je savais qu’il avait profondément aimé sa femme.
- Et puis tu l’as pervertie. Continua-t-il. J’aurais dû me douter que c’était de ma faute, une fois de plus. Ton amour détraqué pour elle…
- Mon amour détraqué ?! Je l’aimais comme ma sœur ! Je la protégeais parce que vous ne vous comportiez pas comme un père avec elle !
Il se débattit. Je m’empêchai de sursauter.
- Elle était si parfaite ! Elle ressemblait tant à ta mère ! Et toi, tu t’interposais ! Blanche n’avait d’yeux que pour toi, comme tout le monde.
- Quoi ?
- Elle t’aimait ! Tu l’as séduite parce que tu ne peux pas t’empêcher de séduire les hommes et les femmes, résultat, elle t’aimait. C’était à toi qu’elle pensait lorsque je le prenais, elle disait ton nom tout le temps ! Alors je me mettais en colère et je la frappais, pas parce que je la détestais mais parce qu’elle ne m’aimait pas.
Mon cœur manqua un battement. Qu’inventait-il encore comme histoire ? … Blanche était ma petite sœur, elle devait seulement m’appeler au secours… Il confondait toujours tout en matière d’amour de toute façon. Sinon il n’aurait jamais fait cela à Blanche. Je gardai mon calme.
- Ne dites pas des choses aussi immondes sur ma sœur. Vous l’avez détruite tout comme moi. Vous me détestiez mais vous me violiez pratiquement tous les soirs.
- Elle aurait été très heureuse sans toi … Et en ce qui te concerne, tu adorais cela. C’était tout ce que tu voulais. Tu étais jaloux du lien que j’avais avec Blanche, alors je me suis occupé de toi aussi. Ne viens pas me dire que ça ne te plaisait pas ?
J’avais envie de lui hurler que je détestais cela. Qu’il avait bousillé ma vie. Qu’il m’avait tué et qu’il avait tué ma sœur.
- … Oh, je vais vous montrer à quel point j’adorais cela. Mais cette fois, je serais au-dessus.
- Tu n’as pas les tripes pour dominer, Désiré. Tu as toujours été faible, pleurnichard…
- Pourtant aujourd’hui, c’est moi qui suis en position de force face à vous. Vous allez mourir et je vais vivre, c’est moi qui gagne. Peu importe tout ce que vous m’avez fait, je vais enfin avoir ma vengeance.
- … Tu ne feras pas ça.
- Oh que si, je le ferai. Je suis réellement ravi d’avoir eu une véritable conversation avec vous, père. C’est tellement rare ! Mais, il est l’heure de passer aux choses sérieuses. Détendez-vous, ou ce sera plus douloureux. Vous vous souvenez, la première fois, c’est ce que vous m’avez dit. Cela fait quinze ans que j’attends de pouvoir vous annoncer ces mots.
Sans le prévenir, j’enfonçai avec violence un objet pas vraiment fait pour cela et bien trop gros, dans le rectum de mon père. Son hurlement de douleur fit pratiquement trembler les murs. Ma victoire était totale. Le plaisir que j’éprouvais face à sa souffrance aurait presque pu être comparé à un orgasme. C’était magique. Merveilleux. Jouissif. Mon sourire s’élargit alors que je léchai les larmes sur ses yeux. Le voir souffrir n’était rien à côté de ses sanglots. Pour la première fois, mon père m’apparaissait tel qu’il était : faible et impuissant. S’attaquant toujours aux êtres qui ne peuvent se défendre. Pusillanime et stupide. Je ne ressentais pour lui que de la haine, du mépris et du dégoût. Je pris un couteau et montai à califourchon sur le dos de mon père. Mourir. Il allait mourir. J’avais gagné. Je posai la lame sur sa peau et tranchai à certains endroits, laissant des entailles profondes mais pas trop, je ne voulais pas mettre fin à sa vie tout de suite. Il criait à chaque fois et cela m’emplissait d’une joie sans limite. Je me penchai sur son corps pour lécher le sang et je m’approchai de son oreille.
- Alors père, comment trouvez-vous ma vengeance ? Vous parait-elle adaptée aux traitements que vous m’avez faits subir ? … Comment ? Que dites-vous ? Que je suis encore trop gentil ? Oh, bien sûr. Ne vous en faites donc pas, ce n’est pas fini.
Sans ménagement, je retirai l’objet que j’avais enfoncé dans sa chair. Il parut soulagé mais les sanglots redoublèrent. Il saignait. Il survivrait, j’avais bien survécu.
- Allez-y débattez-vous, père. Faites quelque chose bon sang ! Vous n’êtes qu’une larve !
L’insulter, le torturer, le violer, tout cela me faisait tant de bien. Je lui coupai deux doigts supplémentaires à l’autre main, sans raison aucune. Simplement parce que le voir tomber en morceaux m’excitait. Je me déshabillai et remontai sur lui.
- Il faut que je le fasse, père. J’en ai rêvé trop longtemps pour laisser passer l’occasion. Vous avez de la chance, vous ne sentirez rien après le gourdin que vous venez de recevoir entre les fesses.
Je souris et je le pénétrai avec violence. Il serra les dents en gémissant.
- … Oups. J’ai menti. Mais ce n’est pas très étonnant de ma part, n’est-ce pas ?
Je donnai un premier coup de rein. Brutal. Sanglant. Délicieux.
- Pour m’avoir répété toute ma vie que je vous avais séduit. JE VOULAIS QUE VOUS ME REGARDIEZ ! JE VOULAIS QUE VOUS M’AIMIEZ ! J’ÉTAIS UN ENFANT PAS UN SÉDUCTEUR !
Un deuxième. Plus énergique.
- Pour m’avoir humilié, insulté et battu jusqu’à mon départ en pension ! LA SOUFFRANCE N’A PAS FAIT DE MOI UN HOMME MEILLEUR !
Un troisième. Son cri déchira le silence qui s’était installé entre nous.
- Pour m’avoir violé tant et tant de fois que je ne peux même plus les compter et pour avoir profité de moi lorsque j’étais inconscient dans cet hôpital ! JE RESSENTAIS CHAQUE CARESSE, CHAQUE BAISER, CHAQUE PÉNÉTRATION !
Un quatrième. Mon cœur battait tellement vite. Il serra les poings.
- Pour n’avoir jamais pris la peine de vous excuser ! JE NE SUIS PAS UNE MARIONNETTE, UNE POUPÉE ! JE SUIS UN HOMME COMME VOUS !
Un cinquième. Mon esprit vibrait, le monde autour de nous n’existait plus.
- Pour avoir détruit ma petite sœur ! ELLE ÉTAIT SI BELLE, SI PURE, SI INNOCENTE ! VOUS M’AVEZ ENLEVÉ LA SEULE PERSONNE QUI ME RENDAIT HUMAIN !
Un sixième. La jouissance. Le plaisir extrême comme jamais je ne l’avais ressenti et comme jamais plus je ne le ressentirais. Un orgasme magnifique, un bonheur à l’état pur, intense et extraordinaire… La délivrance de mon cœur blessé. L’apaisement de mes souffrances d’enfant. La vengeance délicieuse sur l’homme qui m’a tout pris.
- Pour avoir oublié l’essentiel durant près de vingt-cinq ans : Je suis votre seul et unique fils. Je suis votre chair. Je suis votre sang. Je suis une partie de vous. Je suis le bébé que vous auriez dû prendre dans vos bras pour le rassurer. Je suis le petit garçon auquel vous auriez dû lire une histoire le soir pour l’endormir. Je suis l’adolescent auquel vous auriez dû apprendre à aimer une femme. Je suis l’adulte que vous auriez dû serrer contre vous avant de mourir. Je suis le fils qui ne pourra jamais oublier ce que son père lui a fait subir, qui ne pourra jamais pardonner les outrages faits à son corps, qui ne pourra jamais se reconstruire entièrement. Je suis le fils que vous avez abandonné, rejeté, détesté. Je suis le fils qui, en vous voyant dans votre cercueil, ne regrettera qu’une seule chose : le père qu’il aurait pu avoir et qu’il n’a jamais eu.
Je tournai sa tête sur le côté et je posai mes lèvres sur les siennes. D’un baiser, je mettais fin à mon calvaire. D’un baiser, je rendais au monde toutes ses couleurs. D’un baiser, je volais l’âme d’un tyran.
C’était la fin. »

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Benjamin Anderson

Benjamin Anderson

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MessageSujet: Re: Présentation de Désiré <3   Présentation de Désiré <3 Icon_minitimeMar 10 Juin - 16:52

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MessageSujet: Re: Présentation de Désiré <3   Présentation de Désiré <3 Icon_minitime

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